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Le prix du numérique?

Très intéressant post relevé sur le site TheDigitalist (Via Alain Perrot par mail, merci à toi) qui revient sur le prix des livres dématérialisés -ou plutôt virtuels comme le souligne très justement Milad Doueihi-. Sortes d'avatars de livres papiers "réels"?
Donc combien, ça peut valoir le fichier numérique d'un livre? J'avais déjà essayé d'approcher la question il y a quelque temps, c'est vrai que pour l'instant on nage dans le flou total.
Les coéfficients multiplicateurs font partie des secrets de cuisine chez les éditeurs. Je me rappelle une confidence du regretté Jean Guéret, éditeur chez Dessain et Tolra, qui m'avait expliqué que le fondateur Monsieur Dessain (il y avait une demoiselle Tolra) avait dans sa maison d'édition une grande balance. Chaque titre, une fois fabriqué, passait sur la balance et le prix était fixé au poids! Pas si bête que ça finalement et sa petite économie se portait bien à l'époque!
Mais dans ce monde numérique, comment va t-on fixer les prix?
"Il y a l'instinct de protéger les revenus futurs, afin d'éviter une cannibalisation de l'impression. Que l'instinct conduit à la tarification qui flotte dans ou autour de la tarification des produits d'impression comparables, ce qui d'un point de vue du consommateur, apparait tout simplement absurde - ce n'est pas un "produit" palpable, pas de stock ou de distribution physique, alors pourquoi le prix élevé? Mais cet instinct ne va t'il pas se révéler insensé finalement pour les éditeurs?
Et cette remarque judicieuse de Seth Godin (Combien pour le digital?) qui concerne la vidéo mais que l'on peut aisément transposer aux livres:
«Il est important de faire payer quelque chose, parce que l'acte de payer modifie fondamentalement la dynamique de la relation. La question est la suivante: au départ, votre objectif est-il de maximiser le profit ou de construire une plate-forme avec des barèmes? Le fait est que le marché est trop petit pour le moment pour le prix à la matière. Ce qui importe est de savoir si vous pouvez construire un public qui est dans l'habitude de vous payer, un public qui veut entendre parler de vous, un public avec qui l'on peut bâtir une entreprise.
A cinquante cents la location, tout désir de la piraterie passe par la fenêtre, remplacé par la commodité, la facilité d'utilisation et une bonne conscience pour le lecteur. Plus important, la totalité des nouveaux services apparaissent, les habitudes sont construites et les studios de se retrouver avec une relation directe avec les consommateurs qui veulent bien les écouter. Tout cela s'ils ne sont trop gourmand au départ."

Je repense à la longue confession de Paulo Coelho (via Lafeuille) qui organise le téléchargement gratuit de tous ses livres sur BitTorrent pour maximiser (selon lui) ses ventes en papier. Mais est-ce vraiment bâtir un contrat de confiance dans une économie du numérique?


Ebooks libres et gratuits sur l'Iliad

Siteon217 Continuons ce petit banc d'essai sur les sites qui proposent des livres gratuits. C'est Ebooks libres et gratuits qui répertorient 1361 titres disponibles en langue française. L'originalité tient au fait qu'ils sont entièrement francophones et qu'ils ne reprennent pas la base Gutenberg (ou du moins pas telle quelle) mais qu'ils jouent sur les bonnes volontés d'un réseau de personnes qui scannent, lisent, corrigent. Un Wikipédia en version réduite, en somme. Comment s'assurent-ils de la qualité du travail réalisé? C'est une question qu'on se pose. Basé 100_3265 100_3266 100_3267 au Canada, je pense (le pays le plus permissif en la matière, il fait pas bon être petit-fils d'écrivain au Canada!), ils jouent aussi sur le capharnaum, il faut bien le dire, qui existe dans le domaine des livres libres de droits en prévenant le lecteur (qui s'empresse d'obéir, bien sûr). Une explication très complète est ici. Bref, vive le Québec libre!
Beaucoup de livres donc (avec plusieurs formats différents dont le PDF pour l'Iliad, qui me semble le plus adapté) et un réel effort de mise en page, c'est très bien. Blancs généreux (peut-être un peu trop d'ailleurs), folios, typographie soignée (même si c'est pas la meilleure selon moi), caractère un peu petit pour l'Iliad. Bref, pas mal du tout. Reste le problème de la location du serveur canadien (non libre de droits), appel aux généreux lecteurs...


D'autres classiques sur Manybooks...

Icon2004 Même test sur le site Manybooks, (j'ai l'impression de travailler chez Que-Choisir!!) L'origine des textes est la même à quelque chose prêt, Gutenberg sert de base pour tout le monde, finalement. Le pauvre Gutenberg, pris en otage malgré lui, quand on sait le mal de chien qu'il se100_3258_2 100_3259_2 100_3260 donnait avec sa Bible 42 lignes... Enfin bon, vous vous doutez de ce que j'en pense. Par contre, le site est bien plus attractif, mise en page, images, et puis la très grande variété des formats disponibles, j'en avais déjà parlé. 16927 ebooks, 828 en français! ça fait du choix, c'est sûr. Coté chargement sur l'Iliad (mis en valeur sur le site), des fichiers PDF qui respectent un choix délibéré de mise en page. Ouf, des vrais blancs tournants, l'oeil respire... Par contre, le choix du caractère, sans doute un Futura ou un autre caractère baton, ne me semble pas approprié. C'est pas seulement moi qui le dit, je renvoie à l'autorité naturelle de quelqu'un comme Massin. Et puis, choix du fer à gauche! Franchement, des livres qui se lisent au fer à gauche, vous en connaissez beaucoup, vous?


Des classiques sur Feedbooks

Feedbooks_2 Beaucoup de livres libres de droits sur Feedbooks disponibles à la fois sur le Sony PR-500 et sur l'Iliad. Trois classements disponibles, titres, auteurs et rubriques. Le site est un peu austère, beaucoup de livres en anglais. Quels sont les sources de ces livres d'abord? Gutenberg, Wikisource, Ebooksgratuits, etc., en fait, il s'agit simplement de remettre aux formats pdf des contenus qui existent déjà ailleurs sur le web. C'est une initiative tout à fait louable en soit, ça nous évite de faire le boulot. Mais malheureusement on 100_3255 100_3256 100_3257 recycle à l'infini les mêmes textes. Manybooks, Feedbooks, Hungrybooks, Pleasurebooks, Desirebooks, on peut imaginer ce que l'on veut, c'est ouvert à l'infini cette histoire. Le problème est toujours la qualité de ces textes premiers, comme les premiers évangiles en quelque sorte... Sauf que les textes de référence de ces classiques sont bien connus et passablement différents de ce que l'on nous présente ici. Bien sûr, vous me direz, c'est toujours cela, en attendant des éditions de référence et des mises en pages satisfaisantes du coté de la Bibliothèque Européenne, Google ou des éditeurs. Voyons maintenant la présentation sur l'Iliad. Fichier PDF donc, on charge très facilement sur l'Iliad via le cable USB. Le caractère a l'air d'être un Times, c'est bien, mieux que les Futura ou autre que l'on trouve souvent. Corps11/12 sur le livre électronique, c'est bien aussi. Quand on s'embarque pour 400/500 pages de lecture, c'est appréciable. Par contre, mise en page au cordeau, c'est le moins que l'on puisse dire. On nous laisse généreusement 5mn de blanc tournant, franchement, c'est un peu court. La respiration dans la page, l'usage des blancs, au diable tout cela... Le recours à un petit traité de mise en page aurait été salutaire. Exit aussi, les règles typographiques, qu'est-ce que c'est d'ailleurs... Bon voilà, franchement, pas de révolution la-dedans... Enfin, c'est déjà ça, mais est-ce que c'est vraiment servir l'Iliad?