102 notes dans la catégorie "HistoireLivre"

Le Vatican numérise

VaticanPériode pascale oblige, une annonce importante. La Polonsky Foundation soutient un projet de la Bibliothèque apostolique vaticane et de la Bodleian d’Oxford: la numérisation d’un million et demi de pages de manuscrits et d’incunables. L'annonce a été faite le 12 avril par le quotidien du Vatican, «L'Osservatore Romano» qui publie la lettre de Mgr Cesare Pasini, préfet de la Bibliothèque Vaticane. La Bibliothèque du Vatican entre dans donc l'ère numérique. De précieux manuscrits de la bibliothèque sont déjà en cours de numérisation. Pas moins de 80.000 manuscrits et 8.900 incunables sont concernés par ce chantier exceptionnel (via RadioVatican).


Le poche et le numérique

CompagnonA lire le billet sur HuffingtonPost d'Antoine Compagnon, Professeur au Collège de France, chaire de "Littérature française moderne et contemporaine", qui revient sur l'analogie entre le numérique et le livre de poche. "Toutes les mêmes complaintes ont été entonnées, les mêmes menaces agitées, à propos du poche au début des années 1960."

"Au nom de quelles certitudes aller vaticiner aujourd'hui que les générations qui apprennent à lire sur écran ne maîtriseront pas le médium, ne l'exploiteront pas à leur avantage, en resteront dépendantes, finiront aliénées, alors que nous nous sommes emparés du poche en dépit des admonestations de nos aînés? Allez donc, railleront les défaitistes, encore une "fashion victim", ou pire, un populiste!"

Livre de pocheEn écho, à propos de poche toujours, cette courte intervention de Cécile Boyer-Runge, Directrice du Livre de Poche, sur Envie d'Ecrire. Pas un mot sur le livre numérique, le sentiment que le discours est quelque peu daté aujourd'hui. Résistance du poche, équivalente à celle du grand format dans les années 60...


Les romans populaires

27000100117950STrès intéressante présentation sur les romans populaires de Daniel Compère qui enseigne la littérature à l'Université de la Sorbonne nouvelle-Paris 3. Grand spécialiste de Jules Verne, il a également publié un Dictionnaire du roman populaire francophone (2008) et tout récemment un ouvrage synthétique, Les Romans populaires (Presses de la Sorbonne nouvelle, 2011) (via ArchéoSF).


Les romans populaires en France par epam-tv


Yann Moix: la haine du liseur numérique

MoixAprès Frédéric Beigbeder, c'est aujourd'hui Yann Moix qui s'élève contre le livre numérique sur la Règle du Jeu. Tout y passe, la frénésie de téléchargement compulsif (intégralite), le papier serait le règne de la "lecture véritable". Plus on possèderait de livres, moins on les lirait. Raisonnement assez bizarre. Plus agressif encore, avec un discours de haine:

"L’e-booker s’achète du fantasme, s’offre du mensonge, loue de la sensation. C’est le nouveau bourgeois: on possède tout sans connaître rien. L’e-booker, en ce sens, est un salaud. Il baigne et barbote dans une boue cultureuse, ébahi par sa propre puissance nulle. Orgie numérique oblige."

"Le lecteur est supérieur au liseur parce qu’à la quantité qui ne veut plus rien dire, il préfère la qualité qui veut dire quelque chose. Les lecteurs numériques, c’est-à-dire les liseurs, sont des morts glacés, des cuistres et des bourgeois. Ce sont des hommes d’amoncellement et de stockage, de ceux qui gardent et entassent ce qui est gratuit. Ce sont des radins. Ce sont des petits. Ils sont dans leur librairie comme dans un harem: accès à tout, tout le temps. L’écoeurement pourrait guetter: mais non. Ils ne liront pas plus demain qu’ils ne lisaient hier: ils se font simplement davantage croire à eux-mêmes qu’ils deviendront demain les lecteurs qu’ils ne furent jamais. Lire, c’est s’absorber dans une œuvre et une seule, ce n’est pas, ce ne sera jamais, se dissiper dans toutes."

Opposer lecteur/liseur, comme opposer lecteur/bibliophile... J'avoue que ce genre de discours haineux me laisse très mal à l'aise. Il est même prêt à organiser l'e-todafé, c'est dire.

PS: A lire le billet sur La Toison d'Or.

PS: A lire absolument le second billet de la Toison d'Or qui revient sur les similitudes avec la période des incunables et la "Nef des Fous".

"Là où le billet de Yann Moix devient passionnant, c’est que ce monsieur joue parfaitement un rôle dont j’aurais pensé qu’il ne pouvait plus exister. J’ai tendance habituellement à nuancer assez fortement les discours faisant de la concurrence livre électronique/livre sur papier un remake de celle manuscrit/incunable. Mais là, c’est exactement cela. C’en est même surprenant car j’ai peine à croire que cet écrivain n’ait pas pu s’en rendre compte en rédigeant son billet."

Je retiens également le commentaire de Christian Vandendorpe:

Merci d’avoir attiré mon attention sur ce billet de Yann Moix –et merci au twittérien qui m’a signalé le vôtre!

Votre analyse est très juste. Au début de la Renaissance, le déluge de livres publiés en cinquante ans par l’imprimerie (20 millions selon Febvre et Martin) a suscité le même genre de jérémiade de la part des clercs et des tenants de la “haute” culture du manuscrit qui se sentaient menacés.

En revanche, un demi-siècle plus tard, Montaigne n’avait pas honte d’être un surfeur avant la lettre, profitant des richesses de sa bibliothèque:

“Là, je feuillette à cette heure un livre, à cette heure un autre, sans ordre et sans dessein, à pièces descousues; tantost je resve, tantost j’enregistre et dicte, en me promenant, mes songes que voicy. ” (III, 3)

Dans le billet de Moix, je décode surtout une posture exagérée — au point d’en être caricaturale– de l’homme qui se pose en Écrivain, défenseur des vraies valeurs: “Un véritable amoureux de la littérature préférera ne posséder qu’un seul livre (Ulysse? La Recherche? L’Iliade?) et le relire en boucle toute sa vie.” C’est pousser le culte de la Grande Littérature jusqu’à un extrême où elle s’anéantit. Il faut dégonfler ces baudruches!


Gutenberg: de l'imprimé au numérique

Couv_pedauqueA l'occasion de l'anniversaire de la mort de Gutenberg, c'était le 3 février 1468, C&F Editions proposent jusqu'à ce soir minuit l'envoi gratuit du livre "Le Document à la lumière du numérique" de Roger T. Pédauque en version ePub. Un livre qui date de quelques années mais qui garde un très grand intérêt (via Hervé et Olivier sur twitter, merci).


François Bon auprès de son livre

A regarder l'interview de François Bon que lui a consacré Bibliosurf à propos de son dernier livre "Après le livre" disponible chez Publienet en version numérique et aux Editions du Seuil en version imprimée. A vous de choisir!

PS: à signaler l'article que lui consacre Roger Chartier dans LeMonde et la réception du livre par l'auteur.


Interview (vidéo) de François Bon par Bibliosurf


Aldus : 5 ans de blog

100_9043 Aldus, 20 septembre 2006, 5ème anniversaire du blog aujourd'hui. L'occasion de reprendre en main le livre électronique à l'origine de ce blog, l'Iliad d'Irex Technologies premier livre électronique européen avec la technologie d'encre électronique (eInk) sorti au début de l'été 2006 et de le confronter au dernier Nook, le meilleur modèle actuel. Que de choses ont changées en seulement cinq années. A l'époque, Sony n'était pas encore arrivé sur le marché grand public, Amazon n'avait pas encore lancé son Kindle, le secteur du livre numérique n'existait tout simplement pas ou si peu, juste l'ebook qui se balladait sur les réseaux. Pas de format ePub, les catalogues de livres étaient bien maigres au format PDF pour les ordinateurs ou au format mobi pour les PDA, petits agendas électroniques. Un monde les sépare, comme si vous mettiez trente années d'informatique côte à côte. Prix divisé par presque 5, temps de latence divisés par 10 ou plus, poids divisé par 3, fond d'écran/contraste/résolution améliorés (le jour et la nuit), abandon de tous les boutons visibles (merci Philippe Starck), présence du tactile, design et ergonomie repensés, accès simplifié à des bibliothèques toujours plus grandes, 1000/2000? exemplaires à l'époque, entre 27 et 30 millions de livres électroniques vendus à travers le monde aujourd'hui... Mais pourtant, tout est déjà là. A tous les amoureux de l'encre l'électronique et de ces incroyables petites machines à lire qui ont révolutionné l'accès et la mobilité du livre d'aujourd'hui. Personnellement, je suis curieux de voir le livre électronique que j'aurais dans les mains dans cinq ans. Merci pour votre fidélité à le découvrir au jour le jour avec moi. L'aventure continue!

PS: vous aurez évidemment remarqué le petit clin d'oeil à toutes les lectrices qui les adoptent aujourd'hui!


En hommage à Michael Hart

Hart A signaler le beau papier que vient de faire Hervé Le Crosnier en hommage à Michael Hart, le fondateur du Projet Gutenberg, décédé en début de semaine. Un texte diffusé en Créative Commons, une belle façon d'apporter la pierre de la francophonie reconnaissante. Je le reproduis ci-dessous:

"Le projet Gutenberg est orphelin: décès de Michael Hart

Michael Hart est décédé le 6 septembre, à l'âge de 64 ans. Il restera dans l'histoire de la culture numérique comme le fondateur du «projet Gutenberg», un projet coopératif majeur datant des débuts de l'internet et ayant réussi à créer un gigantesque fonds de livres numérisés offerts en partage.

Il y a quarante ans, en juillet 1971, le jeune Michael Hart reçoit son sésame pour utiliser, en temps partagé, l'ordinateur Xerox de l'Université d'Illinois à Urbana-Champain. Peu versé sur le calcul, il se demande ce qu'il pourrait bien faire d'utile à la société à partir d'un tel outil, limité, n'utilisant qu'un jeu de caractères en capitales, et très lent en regard des ordinateurs d'aujourd'hui. Il utilisera son temps pour recopier la «Déclaration d'Indépendance» des États-Unis, en songeant aux idées de bibliothèques universelles lancées par les «pères fondateurs» de l'informatique, notamment Vannevar Bush, Joseph Licklider ou Ted Nelson. Le fichier pesait seulement 5 kilo-octets, mais il du renoncer à sa première idée d'envoyer le texte à la centaine d'usagers ayant une adresse sur Arpanet, car cela aurait bloqué tout le réseau. Il le mit donc en dépôt sur un serveur pour un libre téléchargement (sans lien hypertexte, une notion qui n'existait pas il y a quarante ans). Même s'ils ne furent que six à profiter de l'offre, on considère que le premier «livre électronique» du réseau informatique avait vu le jour. Ce fut d'ailleurs le livre numérique le plus cher de l'histoire, Michael Hart ayant un jour calculé une valeur approximative de son accès à l’ordinateur et l'évaluant à 1 million de dollars.

Michael Hart a continué sur sa lancée pour rendre disponible la plus grande quantité de livres possible. Même si les premiers textes étaient difficilement lisibles, sans typographie, en lettres capitales, sans mise en page,... il n'a jamais dévié de sa volonté de rendre les œuvres disponibles à tous. Pour cela, il s'appuyait sur une caractéristique essentielle du document numérique: la reproduction et la diffusion via le réseau ne coûte presque rien, et même de moins en moins quand les machines et les tuyaux deviennent plus performants. Comme il l'écrivait encore en juillet dernier, «à part l'air que nous respirons, les livres numériques sont la seule chose dont nous pouvons disposer à volonté». Et il anticipait sur les usages à venir au delà de la lecture, comme l'analyse du texte, la comparaison de mots, la recherche par le contenu, l'établissement de correspondances ou les études linguistiques ou stylistiques assistées par l'ordinateur.

Longtemps son credo fut celui du «plain vanilla ascii», c'est à dire de refuser toute mise en page afin que les textes soient accessibles à toutes les machines, par tous les utilisateurs. Ceci conduisait les volontaires du projet Gutenberg à un codage particulier des accents, placés à côté de la lettre concernée. Mais sa méfiance devant HTML a disparu quand le web est devenu le principal outil de diffusion des écrits numériques: l'universalité passait dorénavant par le balisage, et l'utilisation de UTF-8, la norme de caractères qui permet d'écrire dans la plus grande partie des langues du monde.

Comme son projet, disons même sa vision, était généreuse et mobilisatrice; comme il possédait un grand sens de la conviction et de l'organisation et proposait un discours radical, il a su regrouper des millions de volontaires pour l'accompagner dans sa tentative de numériser le savoir des livres. Des volontaires qui ont commencé par dactylographier les textes, puis utiliser scanner et reconnaissance de caractères, mais toujours incités à une relecture minutieuse. On est souvent de nos jours  ébahi devant les projets industriels de numérisation. Nous devrions plutôt réfléchir à la capacité offerte par la mobilisation coordonnée de millions de volontaires. Construire des communs ouverts au partage pour tous répond aux désirs de nombreuses personnes, qui peuvent participer, chacune à leur niveau, à la construction d'un ensemble qui les dépasse. Dans le magazine Searcher en 2002, Michael Hart considérait cette situation comme un véritable changement de paradigme: «il est dorénavant possible à une personne isolée dans son appartement de rendre disponible son livre favori à des millions d'autres. C'était tout simplement inimaginable auparavant».

La volonté de Michael Hart lui a permis de poursuivre son grand œuvre tout au long de sa vie. S'il fallut attendre 1994 pour que le centième texte soit disponible (les Œuvres complètes de Shakespeare), trois ans plus tard la Divine Comédie de Dante fut le millième. Le projet Gutenberg, avec ses 37000 livres en 60 langues, est aujourd'hui une des sources principales de livres numériques gratuits diffusés sous les formats actuels (epub, mobi,...) pour les liseuses, les tablettes, les ordiphones, et bien évidemment le web. Les textes rassemblés et relus sont mis à disposition librement pour tout usage. La gratuité n'est alors qu'un des aspects de l'accès aux livres du projet Gutenberg: ils peuvent aussi être transmis, ré-édités, reformatés pour de nouveaux outils, utilisés dans l'enseignement ou en activités diverses... Le «domaine public» prend alors tout son sens: il ne s'agit pas de simplement garantir «l'accès», mais plus largement la ré-utilisation. Ce qui est aussi la meilleure façon de protéger l'accès «gratuit»: parmi les ré-utilisations, même si certaines sont commerciales parce qu'elles apportent une valeur ajoutée supplémentaire, il y en aura toujours au moins une qui visera à la simple diffusion. Une leçon à méditer pour toutes les institutions qui sont aujourd'hui en charge de rendre disponible auprès du public les œuvres du domaine public. La numérisation ne doit pas ajouter des barrières supplémentaires sur le texte pour tous les usages, y compris commerciaux... qui souvent offrent une meilleur «réhabilitation» d’œuvres classiques ou oubliées. Au moment où la British Library vient de signer un accord avec Google limitant certains usages des fichiers ainsi obtenus, où la Bibliothèque nationale de France ajoute une mention de «propriété» sur les œuvres numérisées à partir du domaine public et diffusées par Gallica... un tel rappel, qui fut la ligne de conduite permanente de Michael Hart, reste d'actualité.

Le caractère bien trempé de Michael Hart, sa puissance de travail et sa capacité à mobiliser des volontaires autour de lui restera dans notre souvenir. Les journaux qui ont annoncé son décès parlent à juste titre de «créateur du premier livre électronique». C'est cependant réducteur. Il est surtout celui qui a remis le livre au cœur du modèle de partage du réseau internet. C'est la pleine conscience qu'il fallait protéger le domaine public de la création des nouvelles enclosures par la technique ou par les contrats commerciaux qui a animé la création du Projet Gutenberg. Michael Hart n'a cessé de défendre une vision du livre comme organisateur des échanges de savoirs et des émotions entre des individus, mobilisant pour cela des volontaires, le réseau de tout ceux qui aiment lire ou faire partager la lecture."

Caen, le 10 septembre 2011
Hervé Le Crosnier

Texte diffusé sous licence Creative commons


Kaplan : le "devenir machinique" du livre

Merci à Frédéric Kaplan de m'avoir alerté hier sur l'exposé qu'il a tenu à l'Université de Lausanne sur le «devenir machinique du livre» au colloque «Des manuscrits antiques à l’ère digitale». "Cet exposé est une première tentative pour réintégrer l’évolution du livre dans le cadre plus général de l’évolution des représentations régulées. Je me sers de l’exemple du processus de mécanisation des cartes pour discuter de l’évolution du livre. Poursuivant le thème abordé dans un précédent billet, j’oppose dans la discussion qui suit les technologies et les motivations de l’encyclopédisme avec celles du livre. Je finis par quelques prédictions faciles." A découvrir absolument, dommage que la Suisse soit si loin!


Gallimard: cent ans sur l'iPad

CP Decouvertes iPad En complément à l'exposition "Gallimard, un siècle d'édition" à la BNF avec un site dédié très complet, à signaler la sortie le 15 juin prochain par Découvertes Gallimard d'une application pour l'iPad. Un premier titre enrichi de 80 contenus multimédias (archives, vidéos, sons et animations) au prix de 5,99€. Tous les détails sur la page Facebook. L'appli iPad bien moins chère que le livre de la même collection en version imprimée, ce qui n'est pas le cas pour le moindre Folio en version numérique malheureusement!


Darnton sur RFI

Darnton A écouter ce soir l'historien du livre Robert Darnton, qui est l'invité de RFI. Il parle de son nouveau livre "Apologie du livre, demain, aujourd'hui, hier". Un livre pour tous les amoureux des livres que je vous recommande. Une lecture qui m'a passionné tant il ouvre des pistes intéressantes. On lira l'article que lui a consacré Bruno Frappat dans La Croix et l'émission d'Arte récemment. Un billet sur Aldus très bientôt. Dans cet interview, il annonce une alliance de bibliothèques internationales supportée par les fondations, un congrès en avril prochain avec une campagne d'envergure pour soutenir le projet. A suivre...


Apologie du livre

Apologie_livre On se rappelle de l'appel de l'historien du livre Robert Darnton il y a deux ans maintenant contre le monopole de Google en matière de numérisation. Un texte qui avait eu une résonance très importante dans le monde entier (mon billet ici). Il revient aujourd'hui avec un livre "Apologie du livre" qui parait dans la collection Essais chez Gallimard (via Enssib et Challenges). Je vous en reparle bientôt!

PS: en attendant, il était l'invité de France-Culture le week-end dernier.


Les Matins - Robert Darnton
envoyé par franceculture. - L'info internationale vidéo.


BNF: métamorphoses du livre

Metamorphoses A signaler à l'initiative de la Bibliothèque Nationale de France un séminaire "Les Métamorphoses du livre et de la lecture à l'heure du numérique" les 22, 23 et 24 novembre prochain. Ce séminaire est organisé par la Direction générale de l’enseignement scolaire et l’Inspection générale Lettres et Arts appliqués, en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France, l’École supérieure des arts et industries graphiques (École Estienne) et le CELSA (université Paris IV). A noter la présence entre autres de Roger Chartier, Michel Melot, Milad Doueihi, Jean-Claude Carrière... J'espère que l'ensemble des conférences feront l'objet de vidéos. Tous les détails sont ici.


Apple en imprimeur du XVIIIème siècle ou presque

Apple A signaler un très intéressant billet de Jean-Michel Salaun qui tente de décripter la montée d'Apple dans le domaine du livre. "Dans le monde du livre, la valeur économique est passée progressivement de l'imprimeur-libraire à l'éditeur, c'est à dire de la dimension forme à la dimension texte, au fur et à mesure que les savoir-faire d'impression et de mise en page se sont stabilisés et donc que les coûts ont été internalisés dans l'ensemble de la filière. Aujourd'hui, nous assistons à un retour de balancier, mais la situation a bien changé depuis le 18ème siècle; la communication est instantanée et mondiale. Ainsi, il est indispensable que la forme produite soit quasi-universellement acceptée. Pour filer l'analogie, on pourrait dire que Apple a toujours un temps d'avance sur l'impression et la reliure (le terminal et son administration) et ainsi réussit à affermer une armée de typographes indépendants (les producteurs d'applications). Cette stratégie n'est gagnante que tant que l'innovation interdit à la concurrence de prendre place." En point d'orgue d'une démonstration particulièrement convaincante, lisez l'ensemble.


Le Livre de l'Antiquité à la Renaissance

Livre Pour votre week-end, à signaler cet excellent site mis en ligne au début de l'été sur "Le Livre de l'Antiquité à la Renaissance" à l'initiative de l'Université de Montpellier III sous la direction de Béatrice Bakouche enseignante-chercheure, spécialiste de langue et littérature latines. Voir notamment la page sur les débuts de l'imprimerie moderne et l'effervescence de cette période incroyable, environ 27000 éditions représentant 10 à 15 millions d'exemplaires dans 210 villes différentes en Europe. A l'heure où le livre connait une nouvelle évolution majeure, il est important de revivre ces instants. J'espère que nous aurons bientôt un site équivalent de la Renaissance à nos jours.