Aldus repart...

BannPrès de trois années après l'arrêt du blog en septembre 2018, le blog Aldus va reprendre du service en cette rentrée. Au cours de ces années, j'avais maintenu le blog avec quelques billets de temps en temps. J'avais ouvert un blog perso qui a été saccagé il y a quelques semaines. Désolant d'être attaqué ainsi...

Finalement, la décision est prise, prenons les choses avec philosophie, il devait en être ainsi. Je me rendais bien compte au fil des mois que cela n'avait pas grand sens de maintenir le doublon. Le blog Aldus restait toujours visité régulièrement avec la masse d'archives soigneusement référencées, l'autre ne touchait que très peu de personnes du fait du référencement inexistant. Autre élément qui m'a décidé aussi, le sentiment qu'un blog sur le sujet reste toujours pertinent, pour les étudiants, pour les nouveaux lecteurs, pour la fidélité des anciens bien sûr.

Les années d'ébullition sont derrière nous, le livre numérique s'est installé doucement mais sûrement dans le paysage. À l'heure des rouleaux compresseurs Amazon, Youtube, Facebook et autres qui nous oppressent, le blog reste toujours un espace libre d'expression, indépendant, fidèle à l'esprit du web. J'espère que vous partagez mon sentiment.

Alors, c'est décidé, je rouvre la boutique avec un nouveau design (j'espère que vous apprécierez), fidélité à Typepad qui lui a su me protéger des saccages depuis toutes ces années. Merci pour tous vos témoignages qui m'ont aussi décidé. Ravi de vous retrouver. Je vais reprendre doucement, moins de billets, je vais aller à mon rythme...


Pour continuer la discussion...

HbMerci pour vos passages sur ce blog. Vous êtes toujours plusieurs centaines à venir (ou vous perdre) chaque jour sur mes pages. Je ne tiens plus de billets depuis plusieurs années, sans intention de reprendre.

Je maintiens néanmoins ce blog ; il contient beaucoup d'informations, des tests, des astuces intéressantes si vous vous intéressez au livre numérique. Les tags ont été suivis sur toute la vie du blog, la page d'archives est ici.

Voilà, depuis septembre 2006, c'est le 7887ème et dernier billet, miroir en quelque sorte, il faut savoir tourner la page...

Je reste bien sûr disponible pour toutes vos questions. Je vous invite aussi à me retrouver sur mon blog perso ici. Vous pouvez aussi me retrouver sur mon compte twitter, sur lequel je reste assez actif.

Au plaisir de continuer ensemble...


PocketBook Color arrive cet été

PbUn événement que j'attendais depuis plusieurs années. Bien sûr, nous avions eu déjà au fil des années notre lot de prototypes, mais c'est la toute première fois qu'une marque majeure comme PocketBook commercialise un premier modèle avec la technologie eInk Color Kaleido (voir Gizmodo). Le papier électronique couleur semble enfin sur la bonne voie. Il y a tout juste 5 ans, je rencontrais à Paris le responsable R&D de PocketBook (revoir le billet). Il me parlait de la difficulté du passage en production de la technologie couleur chez eInk; il ne prévoyait pas les premiers modèles en production de masse avant 2020. Nous y sommes, prédiction respectée avec ce modèle qui sort cet été en Europe. D'autant plus incroyable qu'il est proposé au prix de 200/250$. Nous verrons sur le marché européen à la rentrée sans doute, peut-être même un prix à 199€. En France, nous allons être freiné du fait de la distribution interdite de la marque. Il faudra attendre en boutique avec Vivlio dans la boucle, peut-être en fin d'année? Plus sûrement au printemps prochain j'imagine. A découvrir le premier test grandeur nature de ce PocketBook Color au format 6 pouces, premier du genre, chez nos amis de Goodereader. A noter la note exceptionnelle pleine de promesse de 4,75/5. D'ici 5 ans nous aurons des supports A4 souples en couleur, c'est désormais une certitude, à suivre...


L'Odyssée d'Homère : trois livres pour vous donner l'envie

Mendelsohn Relirehomere CovVous hésitez à lire ou relire l'Odyssée d'Homère? J'ai lu depuis trois ans plus d'une vingtaine de fois ce livre dans des traductions différentes, presque toutes d'ailleurs, toujours avec la même passion renouvelée. Mais je comprend parfaitement qu'il peut rebuter au départ nombres de lecteurs. Ah les classiques barbants, souvenirs plus ou moins pénibles du contexte scolaire, un livre de plus de 300 pages écrit il y presque 3000 ans, qu'est-ce qu'il peut bien nous dire aujourd'hui? Il faut faire d'abord table rase et susciter l'envie...

Et si plutôt que des critiques de livres plus ou moins réussies, vous abordiez d'abord tranquillement un autre livre qui vous donne d'abord l'envie de l'Odyssée? Je crois que c'est une expérience qui vaut vraiment la peine d'être tenté vous verrez. Il était paru il y a deux ans avec grand renfort de publicité dans la presse et sur les ondes (les deux se conjuguant le plus souvent aujourd'hui au travers du web), "L'été avec Homère" de Sylvain Tesson. Je dois dire, très peu probant, c'est assez raté, le livre perché, présomptueux comme l'auteur, bourrés de clichés convenus, ne donne envie de rien du tout. C'est d'ailleurs encore une nouvelle fois le résultat de la récente série autour de l'Odyssée toujours par ce même auteur (sans doute bien introduit pour les financements), qui a été diffusé sur Arte, ballade méditerranéenne sur un bateau de luxe; un contexte d'autant plus difficile à supporter quand on sait ce qui se joue actuellement sur cette même Méditerranée. Oublions, mais ce n'est évidemment pas une raison pour oublier l'Odyssée et le texte d'Homère...

Il en va tout autrement de trois livres très réussis que je vous recommande, je vous mets au défi à leur suite de ne pas tenter l'aventure de l'Odyssée d'Homère. Trois chemins très différents, intimiste, documentaire ou marin, mais qui tous les trois convergent vers le texte d'Homère.

Le premier, c'est le formidable livre de Daniel Mendelsohn "Une Odyssée, un père, un fils, une épopée" paru chez Flammarion il y a trois ans, puis J'aiLu ensuite. Vous le trouverez à petit prix en poche comme en numérique. Ce livre jette un pont à travers les siècles dans une relation père/ fils contemporaine à New York avec le texte de l'Odyssée en trame de fond. Une réussite totale, un livre salué à l'époque et qui mérite toujours d'être mis en valeur. Une pile pérenne dans toute bonne librairie selon moi.

Le deuxième est paru assez confidentiellement à l'automne dernier. "L'Iliade et l'Odyssée", relire Homère" de Mathieu Fernandez aux Editions Ellipses. Un livre volumineux qui aurait eu une toute autre résonance chez un éditeur majeur avec le renfort de publicité habituel. Une somme documentaire que ce livre très bien fait au niveau éditorial, qui ouvre plus largement sur Homère avec l'Iliade à parts égales. Les résumés, les contextes historiques, philosophiques, ainsi que tout l'héritage d'Homère dans les arts, etc. Si vous aimez aborder des livres d'abord par l'ensemble de l'environnement et les échos qui sont autour, pour mieux ensuite repérer dans l'œuvre ces traces, alors c'est l'ouvrage idéal qu'il vous faut, vous ne le regretterez pas, vous pourrez même ensuite y revenir à votre gré dans votre lecture d'Homère. Seul bémol, un investissement plus onéreux, pas de version numérique. Pourquoi ne pas l'avoir tout de suite proposer dans une version semi-poche plus accessible? J'espère vraiment qu'une version poche (et numérique) suivra dans quelques années, ce livre en vaut vraiment la peine.

Dernier ouvrage, c'est par la mer donc que vous aborderez les rives de l'Odyssée, c'est celui de Tim Severin "Le Voyage d'Ulysse, sur les traces de l'Odyssée" paru aux Editions Albin Michel il y a une trentaine d'année, réédité au début des années 2000 chez J'aiLu en poche, indisponible aujourd'hui, c'est bien dommage. Il vous faudra fouiller dans l'occasion, vous le trouverez à petit prix. Je vous conseille absolument ce livre. Après Jason et Marco Polo, l'auteur part sur les traces d'Ulysse et retrace le voyage avec son équipage sur la Méditerranée, sur un bateau construit au plus près de ce que l'on sait des bateaux de la Grèce de l'époque et des conditions mêmes de la navigation au gré des vents, des courants et du temps capricieux. On est loin du bateau de luxe de Sylvain Tesson et de son arrêt à Mykonos lors des premières escales par exemple, vous vous en doutez bien. C'est aussi au plus près du texte d'Homère que Tim Severin enquête au plus près au quotidien sur la réalité pratique du fameux périple d'Ulysse, jetant beaucoup de doutes sur les fables donnant des signes d'Ulysse en Sicile, en Sardaigne, en Corse ou même à Gibraltar. L'expérience des migrants d'aujourd'hui et de leurs embarcations de fortune toujours... C'est aussi par ce dernier livre, que la dimension du fantastique transparait de pages en pages au fur et à mesure que l'on s'approche du but du voyage. Un livre passionnant, l'odeur des embruns vous donnera l'envie de découvrir l'Odyssée.

Peut-être même que vous ferez comme moi, l'expérience des trois à la fois... Voilà la petite odyssée que je vous propose cet été, n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires. Bonnes lectures en compagnie de l'Odyssée !


Mes pratiques de livres numériques : Sigil

Sigil8ème et dernier billet sur mes pratiques de livres numériques. Complément indispensable à Calibre, c'est un autre logiciel libre, Sigil.

C'est bien entendu un outil un peu plus "expert"; il vous permettra à la fois de fabriquer de manière complète vos propres fichiers au format ePub mais aussi de modifier des livres existants chez les éditeurs et dans l'offre gratuite. Ils sont bien souvent à revoir, c'est en tout cas mon sentiment. La liste est longue, tout est possible. Modification de couverture, suppression de polices embarquées, rectification des alinéas, des tirets longs, des espaces, des métadonnées, etc. C'est toujours un peu frustrant à la lecture d'être confronté à des éléments qui ne satisfont pas complètement. Là encore, vous avez la main. Pourquoi ne pas les rectifier rapidement? Sigil est très complémentaire de Calibre, vous le verrez à l'usage. Le logiciel vous permettra aussi de vous affranchir complètement de logiciels de mise en page qui polluent incontestablement la qualité de vos fichiers ePub. Vous trouverez aisément des tutoriels, je vous conseille le plus complet ici. Il est un peu ancien, une toute nouvelle mouture de Sigil (version 1.2) a été mis en ligne au début du printemps, mais la gestion reste globalement la même. Sigil sera un vrai devoir de vacances mais il en vaut vraiment la peine croyez-moi!

Voilà, c'était le dernier billet autour de mes pratiques de livres numériques, en récapitulant: pCloud, ReadEra, Vivlio, les libraires indépendants, la Bibliothèque numérique de Paris, NosLivres, Calibre et Sigil. Un beau petit choix, tous à retrouver sur le tag. Vous voilà prêts pour un été de lectures, j'attends évidemment vos commentaires.

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Mes pratiques de livres numériques : Calibre

Calibre7ème billet aujourd'hui sur mes pratiques de livres numériques. Nous avons le cloud, l'application de lecture, la liseuse, les librairies et les bibliothèques, abordons maintenant des outils qui sont absolument indispensables.

Comment parler de livres numériques sans parler du logiciel Calibre? Il faudrait ériger une statue à son créateur Kovid Goyal qui maintient à jour le développement de ce logiciel libre depuis de très nombreuses années. Plus de 14 ans, un vrai sacerdoce... Véritable couteau suisse pour tout amateur de livres numériques, Calibre vous permet de gérer votre bibliothèque (une fonctionnalité que je n'utilise pas pour ma part, préférant un simple classement par dossiers), mais il va bien au-delà. C'est l'outil indispensable de conversion dans tous les formats possibles - conversion aussi dans leur propre format pour les améliorer à votre liseuse et les alléger en poids-. Je plébiscite aussi les nombreuses extensions disponibles pour compiler des fichiers ePub, enlever la DRM Adobe ou d'autres à la volée (interdiction de partager les fichiers hors d'un cercle privé bien sûr), etc. Je vous conseille l'excellent site TutoCalibre, pour retrouver beaucoup d'astuces.

Bref, si vous êtes amateur de livres numériques ou en passe de le devenir, ne pas utiliser Calibre me semble absolument impensable!

Tous mes billets à retrouver sur le tag. La semaine prochaine, le huitième et dernier billet. Vous serez ainsi paré pour l'été!


Mes pratiques de livres numériques : NosLivres

NoslivresPoursuivons aujourd'hui du côté des bibliothèques numériques, avec un site mutualisé indispensable pour tous les francophones: NosLivres. Assez confidentiel, il regroupe en fait ce qui se fait de mieux en terme de livres libres de droits, classiques, tous gratuits sous licences libres. Sous cette interface rudimentaire (très 1.0 il faut bien le dire), se cache en fait un moteur de recherche qui vous permet de fouiller à travers les catalogues des 14 meilleurs sites gratuits francophones. Pas moins de 15.000 références au total.

Complément indispensable de l'offre commerciale des éditeurs, ces livres sont nos biens communs, c'est important de les partager, de leur donner la plus grande visibilité possible. Je me désole que les bibliothèques de prêt ne s'emparent pas de ces livres qui peuvent être librement réutilisés avec une simple mention, avec de nouvelles couvertures, des textes complémentaires, etc. Tous ces sites sont d'une grande qualité au niveau des numérisations proposées, une grande rigueur avec plusieurs relectures réalisées par des passionnés à travers l'espace francophone. Vous avez un fil RSS bien pratique pour connaître les nouveautés. Bref, indispensable pour vos prochaines lectures cet été !

C'était le 6ème, tous mes billets sont à retrouver avec ce tag.

PS: en complément, il manque à NosLivres les sites Bibebook, Opoto, EBalzac et la Littérature jeunesse libre.


Mes pratiques de livres numériques : la Bibliothèque numérique de Paris

BibContinuons sur mes pratiques avec aujourd'hui un focus particulier sur la Bibliothèque numérique de Paris. Une bibliothèque indispensable, la période de confinement aura montré tout l'intérêt d'une telle bibliothèque pour s'approvisionner en lectures. Parmi les 64 bibliothèques de prêt de la capitale, c'était la seule à rester ouverte. Les chiffres de prêt ont bien évidemment explosés. Elle s'installe peu à peu dans le paysage parisien. Près de 20.000 titres disponibles aujourd'hui, c'est la 56ème en terme de nombre de titres, à 25.000 sans doute bientôt elle deviendrait la 45ème. Quand on sait que les fonds des autres se sont constitués durant des dizaines et des dizaines d'années...

Pour le lecteur, avec des livres qui restent chers à l'achat, c'est très intéressant de pouvoir se procurer des livres en prêt. À condition bien sûr d'un choix suffisant sans frustration. C'est tout l'intérêt de proposer une offre mutualisée à l'échelle d'un département. La masse critique pivot est à mon avis de 10/15.000 titres. Si on veut une offre suffisante avec une grande variété de secteurs, c'est un minimum pour que les lecteurs s'y retrouvent. En deçà, on bricole malheureusement. Rappelons pour mémoire qu'une grande librairie de province, par exemple, propose un stock entre 80.000 et 110.000 titres selon la période de l'année.

Je ne suis pas parisien, je m'étais inscrit dans une bibliothèque de Paris il y a quelques années. Avec le numéro, vous vous inscrivez ensuite en ligne. Il faut renouveler l'inscription annuellement, toujours in-situ, c'est la seule contrainte. 4 livres par mois (c'est même 6 pendant la période que nous avons traversé), une période de 6 semaines pour la durée de prêt. Passage obligé avec la DRM Adobe comme dans les librairies. En espérant que nous ayons rapidement un accès moins contraignant. À signaler aussi et c'est très important, la qualité des sélections proposées; on sent bien que ce sont des bibliothécaires qui sont aux manettes. Des souhaits? Plus de classiques du domaine public, numérisés en biens communs et plus de fonds Relire des indisponibles dans l'offre commerciale. Mission d'une bonne bibliothèque, non?

Vous l'aurez compris, un rendez-vous indispensable pour moi. Chaque français devrait pouvoir disposer d'une telle bibliothèque dans le département où il se trouve. À Paris, comme dans le Cantal ou la Mayenne... Les expériences en cours au Québec comme en Belgique en sont une preuve supplémentaire. En attendant de mobiliser vos politiques locaux, vous savez ce qu'il vous reste à faire lors d'une prochaine visite à Paris...

Retrouvez tous mes billets sur le tag.


Mes pratiques de livres numériques : les libraires indépendants

LibindJe continue mes petits billets autour de mes pratiques de livres numériques. Après le cloud, l'application de lecture sur smartphone et la liseuse, parlons aujourd'hui des librairies.

Comme je le mentionnais dans mon précédent billet, pas d'achat chez des enseignes où les fichiers ne m'appartiennent pas. Un seul accès payé bien cher, c'est non. J'achète un fichier ePub (ou PDF) pour qu'il entre dans ma bibliothèque, le lire maintenant, peut-être dans quelques semaines ou quelques mois, le prêter dans la mesure du possible à un proche. Y revenir dans quelques années, qui sait. Et cela, sans préjuger de ce que seront mes dispositifs de lecture. Des pratiques qui sont exactement celles de tous les livres imprimés.

Privilégier le tatouage plutôt que la DRM Adobe. Beaucoup d'éditeurs jouent le jeu pour leurs lecteurs, malheureusement pas les principaux ce qui donnerait plus de poids à l'initiative. Beaucoup de libraires indépendants proposent une offre de livres numériques. Si vous fréquentez leurs librairies pour découvrir de nouveaux livres (leurs tables comme leurs sites), pourquoi ne pas leur acheter des livres numériques? Privilégier l'achat local plutôt que les GAFAM, vous saurez où va votre argent. Si votre libraire ne dispose pas lui-même d'une offre, il appartient sans doute à un réseau mutualisé souvent lié à l'achat de livres imprimés en ligne, pourquoi donc ne pas lui demander et les soutenir. Il faut rappeler que les prix sont identiques partout, même sur les promotions fixées par l'éditeur, c'est la loi. Même si vous les perdez, vous pourrez retrouver vos livres des années après, l'historique des comptes et des accès est maintenu.

La seule petite contrainte sera d'acheter sur votre ordinateur puis de transférer votre livre sur votre liseuse. Pas grand chose, convenez-en. N'oublions pas la protection des données, garantie par les libraires, c'est un élément important dans leurs chartes. Rien de tout cela chez les GAFAM bien évidemment, une raison de plus pour les dégager. Personnellement j'ai toujours acheté chez des libraires indépendants comme dans des réseaux mutualisés. Ma bibliothèque personnelle est hébergée sur un cloud personnel avec une sauvegarde annuelle chez moi, cela ne me dérange pas.

L'avenir est au commerce local, les livres numériques suivent la règle. La complémentarité entre livre imprimé et livre numérique est là pour très longtemps. Toujours plus de livres et de librairies près de chez soi, nous nous en porterons bien mieux!

Prochain billet sur les bibliothèques numériques, vous pourrez retrouver tous les billets sur le tag. N'hésitez à me faire part de vos commentaires.


Retour en librairie : 5 coups de coeur chez les éditeurs indépendants (3)

LibUne nouvelle sélection de livres chez les éditeurs indépendants. C'est plus que jamais le moment de les soutenir, maintenant que l'on reparle de best-sellers et déjà de la prochaine rentrée littéraire. Ils seront sûrement sur les tables de vos libraires ou sur certains bons sites avec d'excellentes critiques. Je continuerais ces sélections dans les semaines à venir.

Mes cinq coups de coeur de cette semaine, ils méritent vraiment votre attention:

  • "Disparaître dans la nuit" de Evan Ratliff, traduit par Charles Bonnot (Marchialy) ici.
  • "Hollywood, ville mirage" de Joseph Kessel (Editions du Sonneur) ici.
  • "A la première étoile" de Andrew Meehan, traduit par Elisabeth Peelhaert (Joelle Losfeld) ici.
  • "Blague" de Yannis Palavos, traduit par Michel Volkovitch (Quidam éditeur) ici.
  • "Autant en emporte le vent" de Margaret Mitchell, traduit par Josette Chicheportiche (Gallmeister) ici.

Mes pratiques de livres numériques : les liseuses Vivlio

LogoAprès le cloud et l'application de lecture, la liseuse aujourd'hui. Je les ai suivies toutes depuis les tout-débuts, 55 tests complets depuis 2006 que vous retrouverez sur le blog. Mon dernier podium il y a près de deux ans est ici.

Les liseuses sont aujourd'hui des dispositifs de lecture qui ont fait leurs preuves. Certains les croyaient enterrées avec l'apparition des smartphones/ tablettes, c'est très loin d'être le cas. Quel acteur majeur peut se passer de liseuses? Que serait le développement de la lecture numérique sans liseuses? Lire confortablement sans lumière rétro-éclairée, sans connexion, elles sont incontournables en mobilité comme chez soi. Pour les aficionados de lectures au long cours, des indispensables machines à lire...

Alors, laquelle pour moi? Fuir les modèles dans lesquels vous n'êtes jamais propriétaires de vos fichiers. Je ne les citerais pas ici mais vous voyez de qui je parle. Vous payez chers des simples accès. Si vous vous désabonner, vous perdez tout, c'est écrit en tout petit dans les conditions d'utilisation. Fuir les acteurs GAFAM donc. J'avais beaucoup suivi Kobo il y a quelques années. Et puis le rachat par Rakuten, déjà que je n'étais pas grand client de la Fnac. La qualité des modèles s'est un peu délité du côté des plastiques, les derniers modèles grands formats sont bien chers. J'ai aussi beaucoup suivi Bookeen, un acteur français indépendant. C'est un très bon choix mais pas celui qui me convainc le plus dans l'ergonomie générale. Manque aussi une liseuse grand format.

Mon choix s'oriente véritablement vers les liseuses Vivlio, je les avais d'ailleurs portées en tête il y a deux ans, les choses n'ont pas changé. La marque Vivlio a remplacé Tea. La fabrication assurée par la société PocketBook, le software de la librairie préparé par les français de chez Vivlio, basée à Lyon. Quel modèle? Assurément le grand modèle InkPad 3 en 7.8 pouces, à moins de 200€. Pour quelques dizaines d'euros en plus, je vous conseille absolument d'investir pour ce modèle, vous ne le regretterez pas par rapport aux centaines d'heures à venir, vous verrez. Preuve de leur succès, cette semaine Vivlio a annoncé un partenariat avec un vaste réseau de librairies en Belgique. Espérons que bien d'autres libraires indépendants suivent en France. Achetons français et local !

Allez, bonne liseuse, la semaine prochaine, nous parlerons libraires et librairies...

PS: vous pourrez retrouver l'ensemble de mes billets avec le tag.


Autant en emporte le vent est enfin au format numérique

Emportevent2020. Ce classique de la littérature américaine qu'est Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell est enfin disponible au format numérique. Publié en 1936 il fut couronné par le prix Pulitzer, immortalisé à l’écran par Victor Fleming avec les inoubliables Vivien Leigh et Clark Gable, et consacré en best-seller absolu, vendu à plusieurs dizaines de millions d'exemplaires en plus de 40 langues. C'est en 1939 qu'il sort dans sa traduction française chez Gallimard; il aura fallu attendre que le livre entre dans le domaine public en ce début d'année pour que les verrous se lèvent enfin pour la version numérique. Réjouissez-vous francophones, c'est désormais deux versions qui sont proposées. Une nouvelle traduction chez Gallmeister en 2 volumes et la fameuse traduction de Gallimard qui arrive en Folio, toujours en 2 volumes au même prix d'ailleurs. Un point important, celle de Gallmeister est proposée sans DRM chez les libraires avec un simple tatouage, vous pourrez la partager avec des proches. Comme d'habitude la pratique ayant toujours horreur du vide, à signaler qu'une excellente numérisation avait été proposée illégalement par le groupe TeamAlexandriz en 2012, elle essaime ici et là sur les réseaux. Pour l'entrée d'Autant en emporte le vent dans le domaine public pour sa traduction française, il faudra encore patienter 30 ans, attendre 2050, le premier traducteur Pierre-François Caillé décédé en 1979. Quand même un comble quand on voit la masse de livres imprimés disponibles d'occasion. A lire aussi le billet de Pierre Maury qui revient sur ces deux traductions.


Mes pratiques de livres numériques : l'application de lecture ReadEra

ReaderaAprès le cloud la semaine dernière pour héberger ma bibliothèque de livres numériques, quelle application de lecture pour lire mes ePubs sur smartphone ?

Lecteur sur smartphone Android uniquement et encore très modérément tant je suis inconditionnel de liseuses, vous le savez bien. C'est un complément seulement de temps en temps. J'ai longtemps utilisé Aldiko, puis PocketBook et EreaderPrestigio. A chaque fois quelques détails qui n'allaient pas, surtout du côté des publicités, de réglages qui n'étaient pas mémorisés et qu'il fallait à chaque fois reparamétrer, sans parler bien sûr de l'inévitable publicité... Et puis j'ai découvert tout à fait par hasard en fin d'année dernière ReadEra, une application gratuite bien complète et sans publicité, très sympa. On peut lire dans leur avertissement: "Nous partageons votre irritation pour les bannières plein écran et les publicités intrusives, c'est pourquoi nous avons crée une application que vous pouvez utiliser sans risque d'infarctus à cause des intrusions non désirées". Même longueur d'onde en somme...

Depuis je l'ai complètement adopté. Des réglages bien complets, choix de polices (j'aime beaucoup Merriweather). En plus des ePub, vous lirez tous les formats. Dans les fonctionnalités premium, juste quelques détails en plus, tant elle est bien complète dans sa version gratuite. Il s'agit plus de soutenir le projet qu'autre chose. A signaler qu'il n'y a pas de gestion de la DRM Adobe, pas grave pour moi, aucun livre avec cette verrue dans ma bibliothèque, je la dégage systématiquement. Voilà pour ReadEra, c'est par ici, absolument à découvrir, vous verrez.

PS: si vous souhaitez utiliser la DRM Adobe, le meilleur choix possible reste l'application Aldiko.


Mes pratiques de livres numériques : le cloud pCloud

PcloudUn long silence que je romps peu à peu. Pour faire un petit point sur mes habitudes liées au livre numérique, je vous proposerais dans les semaines à venir quelques billets pour vous dire où j'en suis de mes pratiques. Je ne prétend pas avoir la science infuse mais au fil des années j'ai pu découvrir ici et là pas mal de choses. Avec bientôt 14 années de pratique du livre numérique au compteur (bientôt 12 de fichiers ePub, c'était le "Silence de Mahomet" ici, rien n'a changé...), je suis devenu un très grand lecteur au format numérique. C'est plus de 80% de mes lectures désormais, l'imprimé est occasionnel. C'est bien sûr la littérature populaire, polars, fantastique, science-fiction, mais aussi des romans "blancs", des essais, de grands classiques "pléiadisés" comme La Recherche de Proust, Don Quichotte, et tant d'autres. Et bien sûr mes chantiers autour de l'Odyssée d'Homère et ses 22 traductions, l'Odyssée de Kazantzaki récemment, l'Iliade en cours... Je veux juste vous faire partager ce qui me convient, cela vous sera peut-être utile.

Il va sans dire que j'ai toujours recherché des solutions libres et sûres, les moins intrusives possibles, aussi bien dans les dispositifs de lecture que dans les logiciels utilisés. L'argument de la simplicité dans les usages, s'il était possiblement recevable dans les premières années (il fallait faire un effort), ne l'est plus du tout aujourd'hui en 2020. Ceux qui vous disent le contraire sont intéressés à vous le dire, point. Nous disposons de beaucoup d'éléments pour prendre le contrôle et choisir en toute connaissance de cause.

Commençons par le stockage cloud, l'hébergement de sa bibliothèque et son accès est un élément important, surtout si vous êtes lecteur sur smartphone/tablette. Comme nos lectures réelles, elle en dit bien évidemment beaucoup sur nous. Je refuse qu'un acteur scrute mes lectures pour son propre usage ou donne ces informations à des tiers. Ma bibliothèque numérique commence à être bien étoffée au fil des années, je ne vous dirais pas le nombre de volumes mais c'est beaucoup. Je ne pratique aucune diffusion de ces fichiers hormis dans un cadre restreint de "très proches", un usage familial et personnel qui pourrait tout à fait s'assimiler à une pratique avec des livres imprimés, sans plus, les aspects géographiques en moins.

J'ai utilisé Hubic après Dropbox (je crois que c'était début 2015) pour retrouver une solution réellement au clair avec l'utilisation des données personnelles. Et puis j'ai découvert il y a trois ans pCloud, une solution basée en Suisse, gratuite et fiable. Tout ce que j'avais lu sur pCloud à l'époque notamment en matière de sécurité m'avait convaincu. Etant résolument contre le cloud en général pour mes données qui sont sauvegardées sur des solutions externes, une solution de 10Go me suffit bien amplement pour une gestion pratique de ma bibliothèque en mobilité. Les fichiers ePub ne sont pas bien lourds, beaucoup de fichiers notamment PDF lourds n'y sont pas. Si chaque individu se limitait à 10Go voire un petit peu plus (à faible coût) et luttait contre une infobésité de conneries, la planète ne s'en porterait sans doute pas plus mal.

Je n'avais pas supprimé Hubic au début, ayant pris le relais avec pCloud. Au fil du temps, je n'ai eu aucun problème avec pCloud, très pratique avec les applications. Depuis deux ans j'ai complètement déserté Hubic, pCloud me convient parfaitement. Accès des fichiers rapides sur les smartphones et tablettes, synchronisation parfaite avec l'ordinateur, ergonomie bien faite. Un classement simple en dossiers, par rubrique éditoriale puis par éditeurs. Mes livres imprimés sont d'ailleurs classés pareils chez moi. Je ne pratique pas une gestion de ma bibliothèque via une solution dédiée comme Calibre, je n'ai jamais vraiment trouvé l'utilité. Un classement simple en sous-dossiers qui résiste au temps, je ne me vois pas en changer. Voilà pour pCloud, la semaine prochaine l'application de lecture.

N'hésitez pas à me laisser vos commentaires.


Retour en librairie : 5 coups de coeur chez les éditeurs indépendants (2)

LibJ'avais démarré la semaine dernière une petite sélection de livres chez les éditeurs indépendants. C'est le moment de les soutenir. Ils ne passeront pas forcément à la télé, à la radio ni dans la presse traditionnelle, et c'est bien dommage. Mais en revanche ils seront sûrement sur les tables de vos libraires ou sur certains bons sites. Je continuerais ces sélections chaque semaine d'ici l'été.

Mes cinq coups de coeur de cette semaine, ils méritent vraiment votre attention:

  • "Mes étés Camembert" de Daniel Bourrion (Publie.net) ici.
  • "Pacifique" de Stéphanie Hochet (Rivages) ici.
  • "Rendez-vous à Trafalgar" de Peter May, traduit par Ariane Bataille (Rouergue) ici.
  • "Richesse oblige" de Hannelore Cayre (Métailié) ici.
  • "Quatorze crocs" de Martin Solarès, traduit par Christina Vasserot (Bourgois) ici.

Mémoires d'Outre-tombe de François-René de Chateaubriand : une version numérique complète

CoverEn septembre dernier, la Bibliothèque numérique romande (BNR) proposait le sixième et dernier volume des "Mémoires d'Outre-tombe" de François-René de Chateaubriand (voir ici). Un important chantier de relecture commencé trois ans auparavant, fruit de la collaboration avec le groupe d'EBG. Plus de 2700 pages au total. Vous lirez dans les premières pages l'aventure éditoriale de cet ouvrage que Chateaubriand rédigea pendant plus de trente ans et qu'il souhaitait voir publier après sa mort. Pas de version numérique chez les éditeurs, le Livre de Poche ne propose qu'une anthologie, la version complète des volumes n'est pas proposée. Rien non plus du côté de chez Gallimard ou de Garnier-Flammarion. Gallica n'en parlons même pas...

Déconfinement terminé, c'est le moment que je choisis pour commencer la lecture qui me prendra quelques mois. En volume de pages, c'est à peu près l'équivalent de "La Recherche" de Proust qui m'avait pris 12 semaines à l'époque. Si vous le souhaitez, je vous propose sur demande un fichier complet préparé par mes soins. Bien entendu, merci de télécharger aussi les fichiers BNR pour saluer leur travail et entrer dans leurs statistiques.

PS: vous pouvez également télécharger un fichier modifié directement sur la page de la BNR (tout en bas du dernier volume), c'est ici.

Je vous joint également le fichier Téléchargement Chateaubriand_memoires_outre_tombe.


Retour en librairie : 5 coups de coeur chez les éditeurs indépendants

LibrairieOn va beaucoup parler de best-sellers dans les semaines à venir pour relancer les ventes du secteur. Mais attention, c'est aussi le moment de soutenir des éditeurs indépendants qui ne sont pas forcément dans les têtes de gondoles, mais qui sont des moteurs indispensables de notre diversité éditoriale. D'ici l'été, je vous proposerais régulièrement des petites sélections.

Mes cinq premiers coups de coeur, ils méritent vraiment votre attention :

  • "La Soustraction des possibles" de Joseph Incardona (Finitude) ici.
  • "Ténébre" de Paul Kawczak (La Peuplade) ici.
  • "Inconstance des jardins tropicaux" de Nathalie Peyrebonne (La Manufacture) ici.
  • "Un jardin de sable" de Earl Thompson, traduit par Jean-Charles Khalifa (Monsieur Toussaint Louverture) ici.
  • "Le Livre" de Burkhard Spinnen, traduit par Frédéric Joly (Piranha) ici.

L'Odyssée de Nikos Kazantzaki (chants XIII à XXIV)

NikosJe vous propose le deuxième volume de "L'Odyssée" de Nikos Kazantzaki. Un important travail de numérisation entrepris le 22 mars dernier au démarrage du confinement (lire ici). Deux mois tout juste, j'en ai fini. 24 chants, 33.333 vers, 1.611.482 signes, deux volumes respectivement de 484 et 488 pages.
Une pensée particulière pour un libraire d'ancien, spécialiste des ouvrages grecs anciens et amoureux de la Grèce. Entre nos échanges à propos de "L'Odyssée" d'Homère et du "Colosse de Maroussi" d'Henry Miller, c'est lui qui m'a ouvert le chemin de Kazantzaki et de son "Odyssée" à la fin de l'année dernière, je l'en remercie. Ne me restait plus qu'à me procurer cet ouvrage complètement introuvable, même dans les bibliothèques. Paru au début des années 70, jamais réédité, indisponible depuis trop longtemps dans sa traduction française, il m'a semblé important de m'atteler à la tâche. Ce livre est à découvrir sur la plateforme Calaméo.
La version numérique au format ePub est disponible sur demande (je répondrais à vos commentaires en mode privé). Bien évidemment, je me réjouirais qu'un éditeur ressuscite enfin ce livre dans une édition imprimée. Ce travail pourra être transmis.

Je veux témoigner du plaisir particulier à m'être confronté au quotidien à ce texte pendant ces deux mois. Je suis ravi de vous le proposer aujourd'hui.


Alca Nouvelle-Aquitaine : L'Aventurier malgré lui de Camille Debans

Reclame_150x150_twtEn ces temps de confinement, c'est l'occasion de retrouver dans notre patrimoine littéraire des petites pépites qui favorisent l'évasion. Merci à l'Alca Nouvelle-Aquitaine qui m'a ouvert les colonnes de son magazine "Prologue" pour vous faire découvrir "L'Aventurier malgré lui" de Camille Debans. C'est à retrouver sur le site de l'Alca. Un épisode chaque semaine à partir de demain.

A signaler que l'Alca complète peu à peu une bibliothèque patrimoniale numérique de Nouvelle-Aquitaine numérisés dans Gallica. Plus de 200 titres à terme, les livres au format ePub soigneusement préparés et à télécharger gratuitement.


L’Odyssée de Nikos Kazantzaki : version numérique - Chants I à VIII

Kazantzakiodyssee-page-001En ce lundi de Pâques je termine le premier tiers du poème.
Cette première étape c'était l’assouvissement de la Beauté et l’expérience de l’Éros dont parle Jacques Lacarrière, la rhapsodie de l’Amant, du conquérant des femmes. "Ulysse enlève Hélène à Sparte, enlève Dictynna, fille du roi de Crète, où il s’adonne aux orgies et aux mystères taurins, et qu’il quitte après avoir incendié le palais de Cnossos. Femmes et flammes, tels sont les thèmes de cette première étape, un voyage au cœur du Désir".
La Grèce derrière moi, en route pour l'Arabie...
Toutes voiles dehors, j'avance à un bon rythme, je pense terminer avant la fin mai, sans doute avant la fin du confinement qui sait.
Plus de 400 pages faites, je mettrais les douze premiers chants sur Calaméo ; en attendant la version ePub est bien entendu disponible sur demande.
J'espère que vous avez tous de bons livres, prenez soin de vous.
 
PS: merci à Poezibao pour son relais, ce site est une mine de trouvailles en cette période.
A voir également ce court interview à la télévision française en 1957; il prend un relief particulier dans la période que nous vivons actuellement.
 


L’Odyssée de Nikos Kazantzaki : version numérique - Chants I à IV

CoverJe vous propose aujourd'hui les 4 premiers chants de L'Odyssée de Kazantzaki. Un ouvrage indisponible dans sa traduction française depuis des décennies, il est très onéreux de se le procurer sur le marché de l'occasion.

Le billet introductif est ici. En avance sur mes prévisions, j'avance à un bon rythme chaque jour. Je prévois les prochains chants vers le 10/15 avril.

La version au format ePub est disponible sur demande, m'en faire part dans les commentaires. N'hésitez pas aussi à me signaler les coquilles qui pourraient rester.

À lire sur la plate-forme Calaméo. Très bonne lecture.


L’Odyssée de Nikos Kazantzakis : version numérique

KazanDurant cette période de confinement exceptionnelle, je rouvre ce blog. Je vais entreprendre un vaste chantier qui va compléter celui que j’avais entrepris l’année dernière autour de l’Odyssée d’Homère, voir ici.

Nikos Kazantzakis ou Kazantzàki (1883-1957) est un écrivain grec principalement connu pour son roman Alexis Zorba. Entre 1924 et 1932, il compose son Odyssée, une vaste épopée poétique de 33.333 vers qu’il considérait comme son œuvre majeure.

Kazantzakis prend le parti de prendre la suite d’Homère. Ulysse, revenu à Ithaque, décide d’en “repartir à jamais sur les mers et les routes du monde”. Cette Odyssée représente pour certains l’un des plus grand exploit poétique du XXè siècle. La traduction française de Jacqueline Moatti a été publié à la fin des années 60. Aussi incroyable que cela puisse paraître, elle n’a jamais été rééditée depuis. Pour donner une idée la traduction anglaise est toujours restée disponible chez Simon & Schuster.

Tout est artifices de l’âme et jeux de l’esprit, tout est vent qui souffle et ouvre les tempes.

Un rêve léger et ce monde est né.

Partons à la conquête du monde, amis, avec le chant !

 

NikosComme celui d’Homère, le poème est composé de 24 chants ; j'essaierais de me tenir à un chant tous les deux/trois jours, soit entre 48 et 72 jours (soit le mercredi 3 juin maxi) ; je pars sur une hypothèse longue de notre confinement, bien sûr, j’espère que nous n’irons pas jusque-là, cependant sans trop d’illusions. C'est un rythme soutenu (près d'un millier de pages bien serrées), numériser, corriger, mettre en ligne.

Je procéderais à la publication sur le site Calaméo tous les quatre chants, je vous proposerais également une version ePub au fur et à mesure (à me demander dans les commentaires).

La première date, en principe le 4 avril prochain, à suivre...

M’évader avec ce projet va m’occuper dans mon quotidien. Je sais trop la chance que j’ai d’être bien portant ; je pense aux malades, à tous ceux qui luttent déjà et vont lutter auprès des malades, des plus faibles dans toute l’Europe. Humblement, c’est une petite pierre à notre culture européenne et universelle que je peux apporter, mais elle sera durable pour tous les francophones.

Nikos Kazantzakis décédé en 1957, je sais parfaitement que ce livre est sous droit ; il sera temps après la période que nous traversons pour le proposer à l’éditeur s’il envisage à nouveau sa publication. Nous verrons bien.

Près de trente siècles après Homère, la Grèce, l’invitation au voyage, le destin de l’homme, la poésie, les mots, l’imagination, j’espère que vous aurez le même plaisir que moi à lire cette Odyssée. Pour vous donner envie, plus que de grands discours de ma part, je vous donne ci-dessous le texte éblouissant de Jacques Laccarrière publié dans son Dictionnaire amoureux de la Grèce, publié chez Plon en 2001. Il nous a quitté lui-même il y a une quinzaine d'années.

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Lacarr"Il eut son heure de gloire au lendemain de la guerre, grâce principalement à ses romans et surtout à Alexis Zorba, le plus connu d’entre eux. Kazantzakis est un monument de la littérature grecque d’aujourd’hui, un monument que, dans notre jargon moderne, on pourrait dire incontournable. Pourtant je le contournerai, pour ne m’attarder que sur un aspect bien précis et particulier de son œuvre, je veux parler de l’Odyssée, plus exactement de son Odyssée, poème épique de trente-trois mille trois cent trente-trois vers exactement, qui demeure pour moi l’entreprise la plus folle et la plus fascinante de ce XXe siècle. Kazantzakis ne vivait que dans l’ombre et le murmure des grands esprits et s’entretenait quotidiennement avec Homère et Dante – il le dit presque dans ce merveilleux et admirable livre qu’est son Anaphora ston Gréco, traduit en français par Lettre au Gréco, l’œuvre de lui que je préfère de loin à toutes les autres. Oui, et quelquefois aussi il conversait avec Nietzsche, Bouddha et Lénine. Ne sourions pas puisqu’on retrouvera leur trace, ombres, murmures, chants ou prières, dans l’Odyssée. Un monument elle aussi de la littérature, cette Odyssée, traduite en français et en anglais, et que Kazantzakis reprit, réécrivit intégralement à trois reprises ! Je ne vais pas en résumer les vingt-quatre chants – le même nombre que dans l’œuvre d’Homère -, je dirai simplement que cette œuvre n’est pas du tout une reprise mais une continuation de celle d’Homère et qu’elle restera sûrement comme le dernier poème épique de notre siècle. Ce que propose Ulysse en cette folle entreprise n’est rien de moins que l’édification d’un nouveau monde et la genèse d’un nouvel homme. Rien de moins que la mise en chantier d’une Utopie de notre temps. Y est-il parvenu ? Je laisse à l’éventuel lecteur le soin d’en juger par lui-même. Pour ma part, je sais que pendant la double traversée de cet océan poétique – car je l’ai lu d’abord en grec et plus tard en français -, je me suis senti comme un moderne Robinson dérivant sans fin sur une île flottante !

    Voici le compte rendu que j’en ai publié dans le journal Le Monde du 28 janvier 1972 :

   UNE ODYSSÉE DE NOTRE TEMPS
    Ronsard disait dans un poème des Amours « Je veux lire en trois jours l’Iliade d’Homère. » Combien de jours faut-il, dans notre monde d’aujourd’hui, pour lire les trente-trois mille trois cent trente-trois vers de l’Odyssée de Nikos Kazantzakis, que voici traduite en français ? Dès que l’on aborde les premières mesures de cette rhapsodie gigantesque, œuvre d’une vie entière, le temps s’efface, les jours ne comptent plus. Ce poème est un vertige continuel, une démesure, un défi au lecteur lui-même, qui doit, pour l’affronter, s’arrimer solidement au livre, comme pour un long périple au pays des cyclones. Car cet océan poétique ne se traverse pas impunément. Tel Ulysse, on en sort épuisé, mais comme renouvelé, au terme d’une constante et prodigieuse initiation.
    L’Odyssée de Kazantzakis n’est ni une traduction ni une adaptation de l’Odyssée d’Homère, mais une œuvre entièrement originale. Cette Odyssée commence exactement où finit celle d’Homère : au moment où Ulysse, revenu à Ithaque, décide d’en repartir à jamais sur les mers et les routes du monde.
   Cinq étapes marquent, au cours des vingt-quatre chants de l’épopée, ce cheminement d’Ulysse, de son départ d’Ithaque à sa mort solitaire dans les glaces du pôle.
    Première étape : l’assouvissement de la Beauté et l’expérience de l’Éros. C’est la rhapsodie de l’Amant, du conquérant des femmes. Ulysse enlève Hélène à Sparte, enlève Dictynna, fille du roi de Crète, où il s’adonne aux orgies et aux mystères taurins, et qu’il quitte après avoir incendié le palais de Cnossos. Femmes et flammes, tels sont les thèmes de cette première étape, un voyage au cœur du Désir.
    Deuxième étape ; la Faim et la Justice. Cadre : l’Égypte. Dans ce pays où le peuple asservi est en proie à la misère, à la famine, Ulysse combat contre le Pharaon. Capturé et condamné à mort, il se sauve grâce à sa ruse. Ses compagnons sont ici des militants de notre monde : le soldat, le paysan et l’ouvrier. C’est la rhapsodie de la lutte contre l’injustice et la tyrannie, la rhapsodie du Combattant.
    Troisième étape : la Cité idéale. Avec quelques desperados échappés comme lui des geôles de Pharaon, Ulysse s’en va vers les déserts du Sud pour fonder la cité dont il rêve. C’est le monde de la soif et du dénuement volontaire, et, plus tard, de la jungle et des fauves. Les faibles, les indécis, seront éliminés. Seuls resteront les purs, les courageux, “ceux qui sont décidés à tout, même à tuer”. Ils édifient une cité mirifique, dont Ulysse établit les lois : ce sont les Dix Commandements du monde nouveau. C’est la rhapsodie du Bâtisseur et du Maçon des âmes.
    Quatrième étape : l’Ascèse et la Délivrance. Cadre : les montagnes et les rivages de Haute-Égypte. Le rêve s’écroule. La Cité idéale disparaît au cours d’un séisme. Les derniers compagnons d’Ulysse sont engloutis dans le feu de la terre. Resté seul, Ulysse se réfugie sur une montagne, où il vit en ascète. Beauté, justice, Cité, tout lui paraît vain désormais. L’Amant, le Combattant, le Bâtisseur s’effacent devant l’Ascète, qui redescend vers le monde des hommes pour y vivre en mendiant. C’est la rhapsodie de l’expérience libératrice, des ombres congédiées de l’Ascète errant, de la totale liberté.
    Cinquième étape : la mort dans l’univers réconcilié. Cadre : les glaces du pôle Sud. Après avoir erré un temps sur les rivages de la mer Rouge, rencontré sous des formes transposées : Bouddha – un prince indien -, Don Quichotte – un chevalier capturé par des anthropophages -, Jésus – un pêcheur d’une bourgade de la mer Rouge -, Ulysse construit un esquif et se laisse emporter vers le sud. À mesure qu’il avance vers le pôle – où la Mort viendra lui tenir compagnie à la proue du vaisseau – tous les fantômes de son passé, ses femmes, ses compagnons, ses adversaires, ses héros préférés et même les éléments de l’univers, l’escorteront jusqu’à l’ultime instant où il se diluera dans la blancheur de la mer et du ciel.
    Ce que ce résumé est impuissant à rendre, c’est évidemment et en premier lieu le poème lui-même. Car tout cela est dit en vers de dix-sept syllabes que la version française de Jacqueline Moatti a transposés dans une prose évocatrice. La langue utilisée par Kazantzakis – que tant de Grecs ont eu l’absurdité de lui reprocher – n’est pas, comme on l’a dit, une langue fabriquée, absconse, artificielle. C’est la langue même que le poète a employée toute sa vie, celle qui n’existe dans aucun dictionnaire savant. Kazantzakis va chercher ses mots là où ils se trouvent et où bien peu avant lui ont songé à les recenser – « sur la bouche des paysans, des pêcheurs, des bergers et des artistes ».
    Le poète a passé des années à parcourir la Grèce, à noter tout ce qu’il entendait – noms de fleurs, de métiers, appellations familières, termes religieux – pour créer peu à peu une langue qui soit pleinement panhellénique. Ce seul aspect de l’œuvre est déjà en lui-même une entreprise novatrice. Et ce poème, fait de milliers de mots – rarement ou jamais utilisés jusqu’alors en langue littéraire – apparaît déjà, de ce seul point de vue, comme un monument linguistique, un corpus où se trouvent recueillies et souvent rehaussées les expressions, les inventions les plus précieuses de la langue démotique. D’ailleurs, tous ceux qui, dans cette œuvre, vivent et luttent aux côtés d’Ulysse, qui sont-ils ? Ce ne sont pas des intellectuels, encore moins des linguistes, mais des corsaires, des artisans, des bergers, des klephtes, des mendiants, toute une foule de déracinés, de cœurs et de têtes brûlés. Malgré le parti poétique pris par Kazantzakis, malgré ces vers longs et rythmés comme une houle venue du large, c’est bien leur langue que l’on retrouve, toute la langue du monde hellénique. L’Odyssée est aussi le plus grand et le plus merveilleux dictionnaire dont on puisse rêver, c’est une anthologie vivante de la parole grecque.
    Quant aux thèmes et à l’éthique qui se dégagent de cette œuvre, ils constituent le credo que Kazantzakis n’a cessé de proclamer toute sa vie depuis Ascèse, son premier livre, qui se trouve ici magnifié, épuré, au terme d’une série d’épreuves ulysséennes qui recouvrent les itinéraires personnels de l’auteur. À chaque épreuve on peut d’ailleurs faire correspondre le modèle humain ou mythique, l’ombre initiatrice qui dominèrent l’auteur aux différentes époques de sa vie. En Ulysse se conjuguent et se dissolvent tour à tour Tantale, Héraclès, Lénine, Bouddha, don Quichotte, Nietzsche, le Gréco, saint François d’Assise, maître Eckhart et bien d’autres, que l’auteur a nommés « les gardes du corps de l’Odyssée ». Et ce qu’Ulysse vit et découvre au terme du voyage, c’est ce pessimisme héroïque, déjà affirmé dans Ascèse, credo de notre temps. Tout connaître et tout vivre – y compris le meurtre et le sang – pour épuiser le mal, absorber le néant. Être amant jusqu’au bout pour ensuite renoncer à l’Éros, militer jusqu’au bout pour ensuite se désengager, devenir un héros pour renoncer à l’héroïsme, et devenir un saint pour renoncer à la sainteté même.
    Vingt ans avant les philosophes et écrivains de l’Occident, Ulysse découvre en haut de sa montagne l’absurde de la vie. Et en ce sens, cette œuvre nous révèle que ni Camus, ni Sartre ne furent – sur le plan littéraire – les premiers à ressentir et exprimer l’absurde de toute existence, mais Ulysse le conquistador, l’amant, le bâtisseur et le desperado. Les universitaires auront beau jeu – si le cœur leur en dit – de rechercher dans cette œuvre lyrique les influences philosophiques qui, par endroits, la marquent. Ce qu’ils ne pourront toutefois lui ôter – une fois mises en lumière les révélations esthétiques, éthiques, métaphysiques qui jalonnent le voyage d’Ulysse – c’est la flamme qui d’un bout à l’autre la parcourt. Elle emporte le lecteur sur des mers inconnues, des déserts jamais entrevus, des montagnes où le cœur s’endurcit et qui tous sont de notre temps. Beaucoup moins que le chant d’un passé pastoral où l’homme vivait à sa mesure étroite, l’Odyssée est celui d’un présent élargi aux dimensions de la planète."

Jacques LACARRIÈRE,

Dictionnaire amoureux de la Grèce, Plon, 2001, pp. 323-329.

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À signaler l'excellente maison d'édition Cambourakis qui proposent huit livres de Nikos Kazantzakis, voir ici. Ils ne sont malheureusement pas proposés au format numérique.

Voilà, rendez-vous le 4 avril pour la première publication, n'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires et me signaler les éventuelles coquilles qui resteraient. Bonne lecture, prenez-soin de vous.


Le blog Aldus ne reprendra pas

TeleUn an dans quelques semaines que j'ai mis en sommeil ce blog. Je vous remercie pour vos témoignages, vous m'excuserez de n'avoir pas répondu mais je l'avais annoncé par avance. Mes raisons sont d'ordre personnel, je ne souhaitais pas m'étendre; c'est aussi cela la confidentialité sur les réseaux. Une longue interruption qui m'a permis de prendre du recul.

J'ai beaucoup donné pendant 12 ans, une veille constante, un exercice discipliné, des tests complets, etc. Je vous livrais aussi un regard particulier. Je le sais, beaucoup d'entre vous étaient attachés à ces petits rendez-vous hebdomadaires, nos différents échanges entretenaient ma motivation, je vous en remercie. Ce blog fut une belle aventure commencée au tout début du réel développement du livre numérique; à l'arrivée, ce sont 7878 billets, plus de 13000 commentaires, plus de 4.500.000 pages vues au total.

Toutes les archives sont disponibles par dates ou par thèmes, la page complète est ici.

Depuis quelques mois, je me posais la question de le reprendre, peut-être sous une autre forme moins contraignante. Mais cela n'aurait pas eu de sens, une actualité se doit d'être exhaustive et complète. Donc je ne reprend pas sous cette forme.

Le blog restera en l'état, je ne vais pas détruire toutes ces archives pour l'instant; je pense que tout cela représente encore un intérêt pour les amateurs, les étudiants, les professionnels même. C'est un peu d'argent mais cela peut servir encore, toujours près de 500 pages vues chaque jour. Je le clôturerais un jour comme on détruit de vieilles boites d'archives, passant du grenier à la benne.

J'ai une pensée particulière pour tout ceux et toutes celles qui relayaient ma veille, en particulier José Afonso Furtado, le plus fidèle et inlassable de tous sur Twitter. Soyez-en tous et toutes remerciés. J'ai aussi une pensée particulière pour Jean-François Gayrard qui nous a quitté il y a bientôt un an.

Pour continuer à échanger, vous pourrez me retrouver sur un autre blog wordpress à mon nom qui regroupera l'ensemble de mon activité avec des billets moins réguliers. Le compte Twitter sera toujours actif, j'ai aussi réactivé un compte Instagram.

Voilà, un petit pincement au cœur aujourd'hui... Ma passion du livre, comme du format numérique, est intacte vous pensez bien. Un grand merci à tous et toutes, j'espère vous retrouver bientôt. Je vous souhaite une bonne rentrée et de belles lectures!

Hervé Bienvault

PS: je continuerais à répondre à vos commentaires en privé.


Blog en sommeil

MirePour des raisons personnelles, le blog est pour l'instant en sommeil sans date prévue de reprise. Pas de billets, plus d'activité de relais sur twitter également. Je ne répondrais pas non plus à vos commentaires, je vous présente par avance mes excuses.

Je vous souhaite une bonne rentrée, bonnes lectures à tous.