Un article intéressant de Guillaume Grallet dans l'Express (via Bruno Rives) qui fait bien le tour de la question: la technologie, l'offre actuelle, les disparités dans les prix, etc.
Ce propos relevé: «Pour l'instant, nous en sommes encore au stade du Minitel par rapport
à l'ordinateur: des objets coûteux, en noir et blanc, et sans véritable
ergonomie. Mais d'ici à cinq ans, tout au plus, nous devrions disposer
d'appareils aptes à séduire les jeunes générations» diagnostique
Stéphanie Van Duin, directrice stratégie et développement du groupe
Hachette (Grasset, Fayard, Lattès...).
A titre personnel, je ne considère vraiment pas mon Iliad comme un Minitel (j'en ai eu un à l'époque,
d'ailleurs rappelez-vous, c'était gratuit), ce n'est pas non plus un Kindle; je ne me sens pas non plus "ancienne génération", je pense que les plus jeunes vont s'y intéresser bien plus vite que cela. Plus loin, Guillaume parle des enjeux chez les éditeurs: "On ne peut pas dire que l'émergence de l'e-book déchaîne l'enthousiasme
à Saint-Germain-des-Prés. Il est vrai que trois piliers immémoriaux de
l'économie des lettres risquent, avec son essor, de disparaître: la
fabrication du livre, sa distribution vers les librairies et la
problématique gestion des invendus. «La dématérialisation du livre
pourrait être une catastrophe pour quelques maisons prestigieuses»,
confie même un observateur. Et cela en raison d'une spécificité bien
française: nombre de gros éditeurs, comme Hachette, Gallimard ou
Flammarion, contrôlent en effet également les circuits de distribution
du livre. Du coup, ces maisons pourraient perdre sur les deux tableaux:
non seulement le dernier Modiano rapportera moins de royalties à
Gallimard (puisque la version numérique est vendue moins cher que la
version papier), mais, en outre, l'éditeur ne percevra plus sa
commission sur l'acheminement du livre vers les libraires."
En recoupant (traduisant) les deux citations, on en déduit donc que les éditeurs se donnent cinq ans pour finir de rentabiliser leurs outils de distribution et préparer des portails numériques! après...
On apprend aussi qu'Amazon proposerait déjà 35% de droits d'auteur à ceux qui franchiraient
le pas en s'affranchissant de leurs propres éditeurs - contre environ 12% sur un livre traditionnel...
Amazon se réserve ni plus ni moins que la différence, 65%, une paille! Quand on pense que les libraires luttent depuis quarante ans pour obtenir une base de 40% sans succès auprès des éditeurs! Décidément, ces libraires, ces nantis de la chaîne du livre, comme disait certains...
PS: pour l'objet couteux, les "jeunes générations" n'hésiteront pas à sauter le pas Outre-Atlantique avec des prix intéressants (merci à la faiblesse du dollar), notamment l'liad à 485 euros port compris (via Marc-André). Revendeur officiel à préférer aux revendeurs e-bay (voir blog Irex).