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97 notes en décembre 2009

Le livre soluble dans le web?

Muriel Puisque le livre serait une base de données, le flux serait l'avenir du livre... On lira le long plaidoyer de Hubert Guillaud sur LaFeuille pour un livre/web universel -suite aux remarques de Thierry Crouzet, hier, qui s'interrogeait sur l'inadéquation du passage de son dernier livre sur le web (900 téléchargements, 3 commentaires): "Les nouveaux formats ne sont pas adaptés à la lecture web, à la lecture à l’écran, avec les possibilités communicationnelles des écrans. Ces images de livres (le fameux pdf) n’ouvrent pas suffisamment de possibilités en terme d’interaction. Ils demandent de s’immerger dans un document, sans bénéficier des possibilités communicationnelles et relationnelles qu’a inventé le web: ces documents ne sont pas citables autrement que dans leur entièreté, ne proposent pas d’interaction poussées (difficiles à annoter, à partager, à commenter), ne sont pas indexables, mixables, cherchables, scriptables… Ils demeurent des silos, assez semblables à ceux que le papier à produit, hormis pour ceux qui les produisent. Google sera seul capable d’exploiter les contenus des livres qu’il va proposer dans ces formats: lui seul pourra en produire le graphe, car lui seul en disposera sous un autre format que celui qu’il proposera aux lecteurs. Lui seul pourra créer des graphes et des relations entre les contenus, car lui seul disposera de la base de données des livres: nous n’aurons accès qu’à une succession de fichiers, que nos outils auront du mal à interpénétrer. La structure web, elle, propose un autre contrat de lecture. Chaque partie de document est citable, anotable, commentable, accessible, indexable, cherchable, mixable, scriptable… De page en page, de billets en billets, de flux en flux, ces contenus sont agrégables et peuvent proposer des oeuvres finalisées, consommables comme on le souhaite. Mais leur flux n’est pas génératif. Si je m’abonne au flux RSS de la Feuille, j’obtiendrais les derniers billets et les prochains. Je ne pourrais pas obtenir l’oeuvre dans son ensemble, depuis le début, à une dose que je serais capable d’absorber, petit à petit. Si cela n’a que peut d’intérêt pour une oeuvre en continue, en devenir, qui se couple à l’actualité comme l’est un blog, cela n’est pas la même chose pour une oeuvre finie, aboutie, terminée. En passant au format numérique, le livre demeure un bloc qui n’est pas adapté au flux du web". Et si les livres n'étaient justement pas un contrat de type web, mais le passage d'une oeuvre finie, repérable, mémorisée, indépendante entre un auteur et un lecteur, entre un éditeur (lui-même à l'initiative du livre) et un lecteur. Est-ce qu'un livre suppose obligatoirement une glose infinie sur lui-même "indexable, mixable, cherchable, scriptable, citable, annotable, commentable, agrégable, consommable, accessable"? Je ne pense pas que le livre est soluble (dissolvable?) dans le web. Amazon, Barnes and Noble (et Apple demain) ne se posent pas trop la question en "singeant le papier" avec un contrat de lecture simple qui n'a rien à voir avec le web justement. Un livre, je vous le délivre en vingt secondes sur votre téléphone ou votre Kindle/Nook. Il semblerait que cela garde du sens et rencontre un certain nombre de lecteurs intéressés. Je me demande aussi si Marc Lévy a envie ce week-end d'échanger, de répondre à 300.000 lecteurs, voire de modifier son texte lundi matin? Le débat est ouvert...

PS: pour ceux qui auront du mal à lire complètement le billet, voici un fichier fini et exportable justement, une bonne alternative à l'imprimante.

@ photographie: Muriel Taragano (Espace Mica).


Sony PRS-600: nouveau test

Tetlogo01net Test complet du Sony PRS-600 sur 01Net, sentiment en demi-teinte une nouvelle fois, un livre électronique qui séduit mais ne convainc pas: "Dès l'ouverture du premier livre, le manque de contraste de l'écran surprend et les caractères semblent manquer un peu de netteté. La qualité est légèrement dégradée par rapport au Kindle. Ce désagrément est lié à l'interface tactile en surcouche de l'écran qui nuit légèrement à la qualité d'affichage. Ce n'est pas rédhibitoire mais, à l'heure du choix, autant en être bien conscient. Les livres numériques qui s'appuient sur la technologie e-Ink ne disposent pas d'écrans rétro-éclairés. Comme pour un vrai livre, un éclairage correct est donc requis. Selon l'endroit où se situe la source lumineuse, des reflets peuvent gêner la lecture. Pas de recette miracle: à chacun d'orienter le Reader de façon à limiter au maximum cette gêne". A l'heure où Sony s'apprête à sortir un modèle connecté Daily Edition avec le même écran, on va retrouver aussi les mêmes réserves.

Netronix avec Texas Instruments

Netronix La société Netronix, l'un des leaders parmi les fabricants de livres électroniques (il n'y a qu'à voir le nombre de modèles qu'ils préparent sur leur page) travaillerait en partenariat avec Texas Instruments pour développer de nouveaux modèles sous Android connectés avec son téléphone portable. Faire son choix, acheter sur son téléphone et envoyer automatiquement sur son livre électronique. Tous les acteurs de l'électronique grand-public sont en train de plancher sur des projets ePaper connectés (via Digitimes).

Dix prévisions pour 2010

Prévisions J'avais prévu de vous traduire les 10 prévisions de l'Institut Forrester Research pour l'année 2010 publiées sur le site PaidContent. Alexis sur eBouquin a été plus rapide que moi, bravo! Tout me semble très juste même si j'ai quelques doutes sur la mise en production au stade industriel des autres technologies concurrentes à l'eInk qui va elle-même encore progresser. Tous les grands acteurs Amazon, Sony, Barnes and Noble vont capitaliser sur les livres électroniques qui viennent de sortir. Mais bon, je ne suis pas devin, ni aux conseils d'administration de ces grandes marques. Amazon avec incontestablement un coup d'avance. D'autres acteurs vont aussi entrer, je pense notamment à Samsung. Attendons de voir les nouveaux modèles d'Irex, PlasticLogic. Quand à la fameuse "tablette Apple", elle développe tous les fantasmes mais la réalité du prix de revient est en train de rattraper tout le monde (voir Digitimes). Deux modèles pour l'instant évalués entre 800 et 2000 dollars à la vente. Même si les opérateurs et les groupes de presse mettent la main au porte-feuille pour baisser de moitié (et encore, cela me parait bien difficile à avaler). Tout cela pour lire de la presse, des magazines et des livres? Les tablettes vont être chères, très chères, pour une utilisation qui reste encore très marginale pour le grand public, surtout dans ce contexte de crise mondialisée. Ils ont déjà des téléphones et des ordinateurs portables irremplaçables. Des petits livres électroniques peu chers, la bonne voie pour le papier électronique, on le sait depuis le début. Pourquoi le Kindle et autres ont-ils un tel succès? 200/250$, des prix qui commencent à convaincre avec des offres intéressantes associées. Plus, c'est pas la peine de s'échiner comme on dit. En tout cas, une chose me parait sûre, nous allons avoir une multitude de propositions de lectures numériques de plus en plus agréables, disponibles en temps réels, en petits, en grands formats et qui vont encore se rapprocher de l'expérience du papier. Et les journaux et les livres en papier de continuer leurs chemins, bien sûr.

Marc Lévy en version numérique

MarclevyPremier auteur français "best-seller" en version numérique, c'est Marc Lévy qui propose son nouveau roman au deux formats eBook et iPhone avec la sortie du livre papier aujourd'hui. Une mise en place vers le plus grand nombre de distributeurs possibles selon la volonté de l'auteur, on écoutera son interview ci-dessous. C'est la plateforme Interforum qui prend en charge la distribution. A noter que la vente directe est aussi faite depuis le propre site de Marc Lévy (qui arrive en tête des requêtes sur Google, on s'en doute). Du producteur au consommateur. Il vous faudra remplir un formulaire complet. Une pratique un peu particulière et que ne s'autorise même pas Dan Brown par exemple. Marc Lévy aurait-il encore besoin de la chaine du livre et de ses "compétences"?


Izibook en marque blanche

Izibook Sur le modèle du récent Didactibook, le site IziBook propose une "plateforme logicielle de diffusion de contenus en marque blanche pour les éditeurs et les libraires".  Il a déjà  conclu avec Eyrolles et les Presses Universitaires de Grenoble. C'est fou ce que l'on s'intéresse depuis quelques mois aux éditeurs, aux diffuseurs et maintenant aux... libraires pour vendre du livre numérique. Une solution de plus pour les éditeurs qui souhaitent vendre en direct à moindre frais. Reste à savoir comment on ouvre son catalogue vers d'autres acteurs traditionnels comme les libraires. La multiplication des intermédiaires et des tuyaux à raccorder va devenir un sacré casse-tête! Rappelons que les deux éditeurs en question passent justement par Numilog/Hachette pour la Fnac et d'autres libraires comme Dialogues.

Zinky et son petit prix

4140637215_33b800f9ba Clément sur eBouquin a pu testé le Zinky avec son tout petit prix incroyable de 79€ jusqu'au 10 décembre sur Zebook. Attention, c'est un livre électronique au seul format PDF (à condition qu'ils soient convenablement formatés), qui n'ouvre pas vers le format ePub qui constitue l'offre essentielle sur l'ensemble des sites. C'est un modèle (eRead/Netronix) qui date de plusieurs années, celui que proposait par exemple la société Ganaxa avec l'offre des Echos il y a deux ans maintenant. Les Derniers jours d'un condamné.... Vous me direz, à ce prix-là, une bonne façon de commencer à moindre frais! Personnellement, j'aurais préféré que Zebook noue un partenariat avec Bookeen et son Opus et des offres intéressantes d'éditeurs associés! Allez, un effort!

Irex Technologies récompensé

Irex Le livre électronique Digital Reader 1000S de IrexTechnologies va recevoir le "Goed Industrieel Ontwerp" un prix néerlandais décerné par la société GBO qui récompense des produits innovants tant au niveau du design, de l'innovation que des fonctionnalités et de la qualité de fabrication. Qualités que l'on retrouvera sans aucun doute sur le prochain livre électronique de la marque. Le communiqué de presse ici.


Txtr, c'est parti

Txtr Comme je vous le disais hier, c'est parti pour le livre électronique allemand Txtr, même sans Wifi, il reste connecté à la plateforme dédiée avec des offres d'abonnements qui vont suivre. "Un bon écran pour un bon livre", un petit coup de patte à l'écran légèrement dégradé du dernier Sony TouchEdition? Un livre électronique qui sera certainement très ergonomique. Il faudra être patient, je pense, car ils ont déjà engrangé avec un certain succès des pré-pré-commandes!

Pétition: TVA à 5,5% sur le livre numérique

Gallimard Une pétition en faveur d'une TVA à 5,5% pour le livre numérique, c'est l'initiative lancée par Antoine Gallimard, il l'avait évoqué lors du dernier entretien au Figaro (via Actualitte). Comme je le rappelais début novembre, la donne est complètement faussée actuellement en ce qui concerne les offres des éditeurs français qui, malgré les discours ambiants, ne sont pas plus frileux que leurs confrères anglo-saxons sur le développement du livre numérique. Signons, pour que la France ne reste pas dans le wagon de queue [voir également le site du SNE].

PS: et espérons une baisse effective des prix, pas comme dans la restauration!


Ecrans couleurs flexibles

Présentation à Taïwan la semaine dernière d'écrans OLED couleurs flexibles:  "L’un des produits exhibés repose sur la technologie d’affichage Oled (diode électroluminescente organique) qui a permis de produire un film souple couleur d’une dimension de 4,1 pouces. "C’est la première fois que nous présentons un écran Oled. Cette technique permet de produire des écrans plus flexibles et plus souples qu’auparavant. C’est un grand pas en avant pour concevoir la prochaine génération de dispositifs nomades", a déclaré à cette occasion John Chen, directeur du Centre de la technologie d’affichage à l’ITRI." (via Packcreator).


La Culture Numérique: cours au CEMU

Logo_cemu Passionnante initiative, celle de la mise en ligne par le CEMU de l'Université de Caen Basse Normandie d'une série de cours en vidéos sur la Culture Numérique assurés par Hervé Le Crosnier. Des formats courts de 40/45mn maximum qui abordent à chaque fois un thème particulier. Absolument indispensable pour tous les étudiants des métiers de la documentation mais aussi pour tous ceux qui s'intéressent à l'internet documentaire au sens large (via Affordance).

Voici la série des thèmes, les derniers ont été mis en ligne aujourd'hui (ça continuera, je mettrai à jour):

1.1 : Introduction générale
1.2 : Autour de la blogosphère
1.3 : Qu'est-ce qu'un document?
2.1 : La messagerie électronique
2.2 : Histoire et structure de l'internet

2.3 : Les logiciels libres
3.1 : Wikipédia
3.2 : L'hypertexte
3.3 : Le web parmi les autres applications de l'internet
4.1 : Twitter

4.2 : Société de l'information et de la connaissance
4.3 : Droits de propriété immatérielle

5.1 : Les métadonnées
5.2 : Youtube
6.1 : RSS et l'information en flux
7.1 : Delicious
7.2 : Le livre numérique
8.1 : La publicité sur internet (1ère partie)
8.2 : La publicité sur internet (2ème partie)
9.1 : Web des données
9.2 : Internet des objets
10.1 : Domaine public
10.2 : Bibliothèques numériques
11.1 : Médias et internet
11.2 : Géopolitique de l'internet

Mise à jour 15/05/2010