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109 notes en mars 2011

Lekti-Ecriture démarre une offre numérique

Lekti A signaler une offre que je suis de l'oeil depuis longtemps et qui va sans doute venir bientôt. Celle de Lekti-Ecriture qui défends depuis plusieurs années beaucoup d'éditeurs indépendants de grande qualité. Il avait initialisé une boutique numérique avec Immatériel, il mène actuellement une première expérience avec des bibliothèques dans le Sud-Ouest. Plus de détails ici. Lekti propose aux bibliothèques, par abonnement, l'accès au catalogue d’une douzaine d'éditeurs indépendants (80 fin 2011) dans différents domaines: littérature française et étrangère, sciences humaines, jeunesse, littérature de voyage. Citons par exemple les éditions Anacharsis, Chandeigne, Passage du Nord Ouest, Fondeurs de briques, Atelier du Gué, EPEL... Voir la Bibliothèque d'Albi. Pour être complet, certains ouvrages sont déjà visibles sur Gallica, notamment "Mort d'un pirate" aux Editions Zones Sensibles que je vous recommande. Bref, à suivre de près Lekti-Ecriture! (via KotKot).


Livres électroniques: prix divisés par dix en cinq ans

Kindle Un petit schéma que j'avais oublié de vous signaler, celui de la chute du prix du Kindle d'Amazon depuis trois ans (ainsi que des lecteurs eInk concurrents). Ce que nous pressentions avec quelques-uns il y a cinq ans est bien en train de s'écrire aujourd'hui: machines à faibles coûts de fabrication, l'essentiel étant dans l'écran eInk qui baisserait considérablement avec une production de masse (PVI compte produire cette année 25 millions d'écrans). Rappelez-vous, au Salon du Livre 2009, certaines études estimaient le décollage d'un marché de masse pour un lecteur vendu à 70€; cela paraissait très loin encore à l'époque, nous y sommes presque aujourd'hui. Pour rappel, fin 2006, le livre électronique Iliad d'Irex Technologies valait 700€. Prix divisés par dix en l'espace de cinq ans. Stratégie complètement inverse d'Apple dont le prix de vente de l'iPad 2 est strictement celui de la version 1 (voir le coût de fabrication de 326$ sur le JournalduNet).  Et quand je vois les prix de la concurrence, c'est pire. Nous sommes sur des technologies/stratégies qui sont celles des ordinateurs dont les prix de vente globalement sont très stables, gommant tout juste l'inflation.


Presse et magazines: appel à l'union pour un avenir commun

Apple-rotten-142x150 "Si nous sommes tributaires d'un distributeur externe et qu'il ne nous permet pas le contact direct avec nos lecteurs, les nouveaux canaux de distribution ne sont plus une opportunité mais une menace", s'inquiète Kevin Costello, patron du groupe de presse britannique Haymarket, éditeur de magazines spécialisés de jardinage, de santé ou encore d'automobile. Traduit bien le sentiment général des éditeurs et groupes de presse réunis en congrès à Berlin, la défiance vis-à-vis d'une situation monopolistique. La mutualisation des efforts semble bien à l'ordre du jour un peu partout, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe (via AFP).


Lecture numérique: 4 clientèles identifiées

Reading Très intéressant billet de Hubert Guillaud sur LaFeuille qui revient sur une conférence des dirigeants de Kobo au dernier TOC avec une typologie de 4 clientèles identifiées:

"Des données qu’ils analysent quotidiennement, Michael Tamblyn et son équipe proposent de dresser 4 profils de lecteurs:

1. Les lecteurs sur livre électronique
C’est le segment de clientèle le plus apprécié. Et pour cause. Ce type de lecteur dépense 35$ en moyenne (des dollars canadiens, attention) a sa première visite, puis 20 à 25$ chaque fois qu’il revient sur la boutique, en moyenne 7 fois par mois! Ce sont des lecteurs continuels. Ils lisent de la fiction. Ils vont être des clients de longue durée. Ils payent 100% de ce qu’ils lisent. Leur mode de lecture passe par le web, mais surtout via le livre électronique Kobo. Chez ces clients là, la consommation de livres numériques s’accélère, dans le temps ainsi qu’à mesure que de nouveaux clients rejoignent la plateforme (un primoclient de février 2011 consomme plus qu’un primoclient de mai 2010). Pourquoi est-ce que ça marche aussi bien? Michael Tamblyn pense que c’est lié au fait qu’ils séduisent là un public de lecteur assidu, qui est motivé par l’amélioration des applications, des systèmes de recommandation et de commercialisation. Mais surtout, ce sont de meilleurs consommateurs de livres que les autres.

2. les lecteurs sur petit écran (smartphone)
En nombre, c’est le plus grand segment d’utilisateurs de Kobo. Ils achètent moins fréquemment et sont des clients qui dépensent moins que ceux qui consultent des livres sur un écran plus grand. A leur première visite, ils dépensent en moyenne 15 dollars. Ils font en moyenne une visite par mois et dépensent 7 dollars à chaque fois. Ils consomment surtout les contenus via leurs iPhone. Leur conversion est assez faible: c’est visiblement pour Michael Tamblyn, le moins bon canal de vente (peut-être aussi parce que Kobo a d’autres concurrents sur ce secteur). Ce sont des clients volatils (taux de désabonnement élevé) qui ont plutôt tendance à acheter de la romance qu’autre chose. Ce sont des consommateurs qui consomment à la fois des titres gratuits et des titres payants.

3. Les mondains de l’iPad
Ce segment n’est pas aussi intéressant que le premier. Ils dépensent en moyenne 22$ à la première visite. Ils achètent presque fréquemment: ils dépensent en moyenne 16$ par commande et font en moyenne 4,5 commandes par mois! Depuis décembre 2010, ils bénéficient de l’application Reading Life, dotée de fonctionnalités sociales.

Et cette application a des effets importants: les gens qui l’utilisent et la connectent à leur compte Facebook passent 33% de temps en plus dans l’application. Cette application permet d’obtenir des statistiques de lectures plus précises montrant ainsi que les lecteurs du soir lisent plus que ceux qui lisent tard dans la soirée, depuis leur lit. Les lecteurs qui ont lu au cours de la journée (déplacement, repas…) passent plus de temps à lire ensemble. Les utilisateurs montrent également qu’il y a plus de lecteurs en soirée que de lecteurs en journée, par contre, les gens achètent principalement des livres numériques entre 20h et minuit !

4. Le freegan
Le freegan (je ne sais pas comment traduire cela) ne dépense pas d’argent pour ses livres numériques. Il les veut gratuitement. Le web est sa source première. Il dispose de plusieurs objets électroniques et cherche du contenu gratuit à charger sur chaque. Tous les utilisateurs qui lisent des livres numériques gratuits ne sont pas des freegans, certains sont des paygans. Ces clients ont en moyenne quelques livres gratuits: 1 à 2. Les vrais freegans ont en moyenne 9 livres gratuits dans leur bibliothèque et ils passent du temps à chercher activement des livres gratuits. Ils sont “scandaleusement” résistants à la commercialisation.

La conclusion de Michael Tamblyn est simple. Les données collectées servent à améliorer l’expérience de lecture de l’utilisateur. “Et c’est en connaissant mieux ses lecteurs qu’on va pouvoir améliorer les ventes”. CQFD. En tout cas, il a montré qu’il existait bien bien différentes catégories de lecteurs de livres numériques, avec des comportements d’achats et de lectures différents et que ce comportement semble corrélé aux supports que les consommateurs utilisent."

Merci Hubert. Bravo à Kobo de communiquer de la sorte sur des chiffres qu'Amazon garde précieusement depuis des années. Vous vous reconnaîtrez certainement dans votre propre catégorie! En tous cas, un sacré rectificatif pour ceux qui enterrent les livres électroniques. Magré le buzz, l'iPad et les tablettes ne sont pas tout. On est au coeur de la stratégie d'Amazon avec une cible parfaitement identifiée depuis le début. Les lecteurs assidus avec un fort potentiel d'achat qui vont être clients de longue durée. C'est principalement là que les enjeux se jouent pour les éditeurs. Pour Amazon, Kobo et consorts, il s'agit de fidéliser avec des offres d'abonnements intéressantes; le Kindle offert (ou presque), sûrement pour bientôt, pour des clients pour longtemps...

PS: Pour la catégorie "freegan" vers laquelle tout malheureusement nous incite actuellement en France, une proposition de traduction que je trouve excellente dans les commentaires: "Pour freegan, puisque le mot vient d'une déclinaison de vegan ou vegetarian, je propose de traduire par "gratuitarien". Soit un commentaire bien sonore sur cette idéologie assez ridicule du tout gratuit. Non?" (merci Romuald).


Editions du Nuage sur l'AppStore

NUAGE logo couleur sml L'iPad pour les enfants dès 2ans? Et oui, c'est le pari d'une petite structure d'édition Les Editions du Nuage, qui ne sont pas dans le "cloud", mais dans le Store d'Apple à cette adresse. Deux illustratrices, Laetitia Bourget et Alice Gravier, qui ont déjà une solide expérience éditoriale et se lancent dans l'aventure numérique:

"C’est l’histoire d’une jolie ferme, et dans cette ferme, il y a une vache, sous la vache, il y a Lola, sous sa jupe, il y a le chat, dans son ventre, il y a la souris, etc, etc. UNE JOLIE FERME est le premier titre qui paraît dans une série intitulée Les Ritournelles. De petites histoires pour iPad et iPhone, écrites comme des poèmes, à toucher, à regarder et écouter. Cette histoire a été imaginée par Laëtitia Bourget, auteure de livres pour enfants, et illustrée par Alice Gravier qui nous livre des dessins vivement colorés à l’encre et aux crayons de couleur. Prochain titre à paraître dans cette série: Un joli camion de pompier".

Que le vent les portent!


Salon du livre: présentation Idate

Logo_idate Semaine intense qui commence avec le Salon du Livre qui ouvre ses portes jeudi soir à la Porte de Versailles. Le livre numérique aura sans aucun doute une place importante (trop peut-être?). Une intervention à suivre d'ores et déjà, celle de Marc Leba d'Idate qui suit le marché depuis plusieurs années avec beaucoup de justesse. Il présentera un bilan de l’année écoulée sur les marchés du livre numérique en s’appuyant sur l’étude E-Books parue en décembre. L’occasion de revenir sur le décollage des ventes d’ebooks, les usages sur les différents terminaux (e-eaders, smartphones, tablettes, etc.), les prévisions à horizon 2014 ainsi que les tensions sur la chaîne de valeur numérique naissante. La présentation aura lieu vendredi 18 mars de 12h00 à 13h00 dans le Grand Auditorium du CNL (stand N54). Vous trouverez en PJ un communiqué de presse détaillant le contenu de la présentation.


Publienet: l'aventure se dessine

Publie_logo_cartouche Bragelonne avait communiqué un chiffre de 10.000 ventes de livres numériques, c'est maintenant François Bon qui m'a fourni ses chiffres de ventes sur Publienet: "Depuis le 1er janvier 2011, 2141 téléchargements payants (dont seulement 34% via ventes directes du site), et 94 176 pages lues (via 2894 sessions utilisateurs) par nos abonnés particuliers et bibliothèques, l’aventure se dessine. En ces temps de débats au Salon du livre, pas indifférent de rappeler que le principe de notre contrat d’auteur (à votre disposition si souhait) c’est le partage de 50% des recettes nettes (30% des recettes abonnements, par péréquation des pages lues) entre l’auteur et la structure.
    Nous sommes plus résolus que jamais aussi à maintenir cet équilibre d’une diffusion sans DRM (tatouage discret par l’email du client, et “lecture seule” en bibliothèque), et d’un prix très modique (3,49 TTC, 2,92 hors UE) qui permette la découverte, et l’élargissement constant de nos distributeurs (merci spécial à ePagine et son réseau de libraires indépendants, à FeedBooks et ses téléchargements “one click” sur téléphones Androïd, à Apple France pour la solidité des résultats iBook Store... et bien sûr à nos partenaires de l’Immatériel-fr)."

Et tout cela, sans Patrick Deville et Didier Daeninckx qui viennent d'entrer à son catalogue cette semaine!


DRM: les bibliothèques dans la danse

Biblio_DRM Des acteurs que l'on a tendance à sous-estimer dans les débats mais qui sont décisifs auprès des lecteurs (notamment les plus jeunes), ce sont les bibliothécaires qui rejoignent la lutte. Notre ami Bibliobssession en tête qui relaie aujourd'hui. Conversation l'autre jour avec KotKot qui me dit que beaucoup de bibliothèques vont arrêter les expérimentations en cours avec des solutions qui défendent des solutions DRM, qui se révèlent absolument ingérables au quotidien sur les lecteurs dédiés. Il faut arrêter le cirque. L'appel du 12 novembre de Charles Kermarec (Librairie Dialogues) s'étend et vous savez pour les combats, toute proportion gardée bien sûr, il a bien souvent raison!

PS: les logos pour tout le monde sur eBouquin (pourquoi pas des tracts à distribuer au Salon!). La 3ème journée mondiale contre les DRM, c'est le 4 mai prochain.


Italie: le lecteur Kobo à 99€!

Ereader_kobo_04_1 A signaler un site italien LiberLiberShop qui propose le lecteur Kobo au prix de 99€. Bravo à nos amis italiens, la barre des 100€ est franchi sur le sol européen. Tout un symbole! (via ActuEbooks). La société canadienne Indigo, qui développe le Kobo, annonçait récemment avoir déjà vendu 2,7M de lecteurs dans plus de 100 pays et miserait sur un potentiel de 20M en 2011 (via Techcrunch). Nous devrions le voir rapidement par chez nous avec des relais de distribution, en ligne et en magasin. A moins de 100€? L'occasion de redécouvrir une vidéo québécoise.


Je promets de ne jamais télécharger illégalement un livre...

Promise Lu avec intérêt hier ce billet d'Etienne Mineur. Il pointe sur ce site dontmakemesteal qui propose une pétition dans le domaine de la vidéo. "La seule réponse au piratage est de proposer quelque chose d’aussi bien et de facile techniquement pour l'usager (et pas trop cher)".

Je me suis amusé à transposer cette même pétition dans le domaine du livre:

"Je promets de ne jamais télécharger illégalement un "livre" s'il y avait une alternative légale respectant les critères suivants :

1 Prix

En général, je veux que la tarification soit simple et transparente. Les nouveautés peuvent être légèrement plus chères que le reste.

La prix en location ne devrait pas dépasser 1/3 du prix d'un "livre imprimé grand-format", 1/2 du prix d'un "livre imprimé poche" s'il est disponible.
Le prix d'achat ne devrait pas dépasser 1/2 du prix d'un "livre imprimé grand-format", 3/4 du prix d'un "livre imprimé poche" s'il est disponible.
Un abonnement illimité annuel ne devrait pas dépasser le prix de "10 livres imprimés" (150/200€?).
Je paie pour le contenu, pas la bande passante.

2 Langages
Je peux obtenir la "traduction" dans n'importe quelle langue qui a été produite.
Après l'achat d'un "livre", toutes les langues restent disponibles.

3 Convenance
Le contenu que j'achète est disponible immédiatement. Le contenu est acheté et diffusé sans pub ou avertissement contre le piratage dérangeant.
Je peux trouver les "livres" par catalogues, éditeurs, auteurs, langues disponibles, pays, formats, etc.

4 Choix et dates de disponibilité
La disponibilité est mondiale. Il n'y a aucune limite quant au pays où je réside.
Je peux télécharger presque n'importe quel "livre" jamais créé.

5 Droits
Je peux "lire le livre" indifféremment sur n'importe quel appareil, smartphone, tablette, reader, ordinateur, etc.
Les "livres" ne sont pas restreint à un distributeur de contenu et doivent être dénués de DRM (verrous numériques) s"ils ont été achetés.
Je peux facilement comprendre mes droits vis-à-vis des "livres" que je loue, achète ou stream avec un abonnement illimité."

Qu'en pensez-vous? Vous signeriez? Bien entendu, on peut encore rêver sur pas mal d'aspects, non? On y viendra sans doute, deux ans, cinq ans, dix ans? Ils en disent quoi les prospectivistes? Prenons date!


Mitterrand: union face à Amazon

Mitterand Frédéric Mitterrand était aux Etats-Unis la semaine dernière avec des rencontres avec les responsables d'Apple, Amazon et Google. Il exhorte les éditeurs français à agir de concert envers Amazon.

"Dans les négociations qui doivent s'ouvrir prochainement entre les éditeurs français et Amazon, qui souhaite avoir accès aux catalogues français pour son livre électronique Kindle, M. Mitterrand à exhorté le monde de l'édition à parler d'une seule voix. Selon lui, si les éditeurs abordent les négociations "séparément, dans le désordre et dans un climat de rivalité permanente et de concurrence", Amazon "aura tendance à leur dicter assez rapidement sa loi". En revanche, "s'ils établissent des règles communes, s'ils défendent le prix unique du livre, par exemple", ce sera "très bien, il y aura une manière supplémentaire d'appréhender la lecture et c'est tant mieux", a-t-il dit. Il précisé que "sur le plan des accords individuels, le gouvernement n'a pas à intervenir, car il deviendrait liberticide. En revanche, ce qu'il peut faire, c'est avertir les éditeurs, les rassembler, les inciter à se mettre d'accord".

"Je ne pense pas du tout que nous soyons dans une zone de conflit ou dans une zone de difficultés entre l'Etat français et les principaux partenaires et acteurs. Mais nous sommes en revanche dans une situation générale qui impose un certain nombre de principes à respecter", a-t-il ajouté." (via AFP).

Au-delà du problème des prix et des contrats de mandats, j'espère que dans la liste des "principes à respecter" figurera clairement l'adoption du format ePub (format libre et ouvert) par Amazon. Ce que les éditeurs américains n'ont pas encore réussi à imposer, j'espère que les éditeurs européens y parviendront. Séparer la question du fichier et de son support de lecture, établir clairement le principe fondamental qu'"un fichier, acheté chez un libraire de son choix, puisse être lu sur un lecteur de son choix", me semble un prérequis indispensable à toute négociation. Le format ePub a bien été conçu pour cela, pour favoriser une universalité de la lecture sur tous les supports numériques. Un format libre pour un livre libre. Nous avons la chance en Europe d'avoir des catalogues au format ePub déjà conséquents à opposer à Amazon, ce qui n'était pas le cas il y a trois ans aux Etats-Unis.


Chroniques de lecture - 10

Plume Allez, pour faire bonne mesure ce week-end, la petite chronique de Thierry! Bonne soirée!

"Les Harmoniques" de Marcus Malte (Gallimard - Série Noire)

epub téléchargé sur epagine

Les harmoniques: «Les notes derrière les notes. Les notes secrètes. Les ondes fantômes qui se multiplient et se propagent à l'infini, ou presque. Comme des ronds dans l'eau. Comme un écho qui ne meurt jamais. Ce qui reste quand il ne reste rien. C'est ça, les harmoniques. Pratiquement imperceptibles à l'oreille humaine, et pourtant elles sont là, quelque part, elles existent.»

C'est Mister qui parle. Pianiste de jazz, cacheton dans la cave d'un club parisien, le «Dauphin vert». 

Vera Nord, la belle qu'il aimait, est retrouvée morte, brûlée vive dans un entrepôt désaffecté. La police classe, range, vite fait, bien fait dans le tiroir du fond: «règlement de compte entre petits dealers de rue».

592926965.3 Le tempo est donné.

Mais Mister, obsédé par le souvenir de Vera, ne veut pas en rester là.

Vera, la rescapée du massacre de Vucovar, en ex-Yougoslavie, échouée sans papier à Paris, qui rêve de jouer Shakespeare.

Accompagné de son inséparable pote, Bob le chauffeur de taxi philosophe, ils vont dangereusement remonter, dérouler le temps à bord d'une antique 404 déglinguée remplie à ras bord de disques de jazz.

Sur fond de guerre serbo-croate, de crapulerie politique et de swing, les deux acolytes improvisent. Sur leur partition, ils vont rencontrer toute une gamme de personnages hauts en couleur: un artiste peintre géant et manchot, un accordéoniste aveugle, un guitariste de rue qui massacre les Beatles, un... mais je ne vais pas tout vous raconter...

Les paroles et la musique sont bien ficelées. Ca roule. Mister et Bob sonnent juste aux oreilles du lecteur même si certains airs sont convenus, voire attendus. Mais d'autres sont plus enlevés, voire élevés.

Un bon polar, bien rythmé, qui se laisse écouter le temps d'une ballade de Billie Holiday... «Strange fruit», pourquoi pas...

Du coup, j'ai ressorti tous mes disques de jazz qui prenaient la poussière: Miles Davis, Charlie Parker, Charles Mingus... Une bonne cure de jouvence!

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Pour les amateurs de jazz, à signaler cet excellent livre numérique consacré à l'immense pianiste Hank Jones décédé l'année dernière. Clin d'oeil amical à mes deux amis Alain!


Découvrez La Souris qui raconte!

Souris Rencontre avec Françoise Prêtre, l'éditrice de La Souris qui Raconte, une jeune maison d'édition numérique spécialisée dans le secteur jeunesse, dont je vous avais parlé en début d'année: "La Souris qui raconte est une maison d'édition numérique qui propose aux enfants de 7-10 ans des lectures en ligne. Elle ne s'appuie sur aucun livre édité, puisque ses créations sont originales. Exigeante elle met en ligne des histoires éco-citoyennes et solidaires aux illustrations de qualité. La lecture est abordée de manière innovante, intuitive et sensorielle. Les illustrations sont animées et interactives. Plus ludiques et plus attractives, elles enrichissent le récit, lu et sonorisé. Les textes inédits parlent sans tabou des faits de notre société. La Souris qui raconte est résolument éco-citoyenne et prône des valeurs altruistes, humanistes et généreuses. Elle est respectueuse, sans distinction de forme ou de couleur et veut porter haut et fort le message d'un comportement plus solidaire. Les histoires pour enfants sont regroupées en trois collections: histoires à lire, histoires à jouer, histoires à inventer."

Francoise-pretre Distribuée par Immatériel et présente déjà chez de nombreux libraires, La Souris qui raconte a déjà fédéré autour d'elle beaucoup d'auteurs et d'illustrateurs, 13 titres sont d'ores et déjà à son catalogue. Je vous invite à découvrir le dernier "Je suis le nombril du monde" avec des pages de démo. Françoise est passionnée par son aventure et sa passion est communicative. Ecoutez son édito! On sent chez elle que la technologie n'est pas une fin en soit, mais qu'elle est bien au service de la créativité éditoriale, c'est ce qui est séduisant dans ses projets. Elle a beaucoup travaillé dans le secteur audiovisuel et cerne bien les différentes problématiques de production. Même en rationalisant au maximum, chaque titre représente un investissement de plusieurs milliers d'euros. Un ammortissement difficile avec les prix de vente très bas que lui impose le marché (entre 1,49 et 6€ selon les versions, audio ou interractives avec des animations au format flash, sans DRM); le pari est de vendre beaucoup! Pour vos ordinateurs, pas de souci; attention de bien vérifier sur le site Immatériel si vos autres supports de lecture sont adaptés.

    A signaler que LSQR est partenaire officiel de La Petite Bibliothèque Ronde de Clamart. Voir également la liste des autres différents partenaires ici.

Quant aux bibliothèques, les choses sont en cours aussi avec les deux médiathèques d'Issy les Moulineaux et bien d'autres. Objectif aussi de proposer des offres dans les écoles (notamment celles équipées en TBI). Sans oublier, bien entendu, la première appli/iPhone/iPad qui devrait voir le jour fin mars/début avril. Longue à préparer car il s'agit d'optimiser un processus qui servira à l'ensemble du catalogue.

    Nul doute que Françoise va attirer rapidement le regard de certains éditeurs avec des partenariats. Convaincu que notre Souris va faire son trou dans le gruyère! Longue vie!


La presse et les nouveaux modèles

Presse Intéressante synthèse sur Idaos qui revient sur les trois modèles d'expérimentation sur lesquels travaillent les éditeurs de presse en ce moment:

  • « Le Print Like » qui propose peu de valeur ajoutée et se présente comme un copier-coller du modèle papier. Un choix fait par le Wall Street Journal et le New York Times.

  • Les applications dites « Rich Media Application »  qui présentent une ergonomie adaptée à différents types de contenu : texte, photos et vidéos comme le font Le 20 Minutes ou encore le Parisien.

  • Le modèle « Tablet/iPad only », une tendance très novatrice puisqu’il s’agit de magazines faits exclusivement pour le format tablette. Daily et Project (lancé le 30 Novembre 2010) ont été les deux instigateurs de cette tendance.


13ème Note démarre la note numérique

13 Coup de coeur pour une petite maison d'édition que j'adore, c'est 13èmeNote qui commence une offre numérique (via EdenLivres) avec un premier titre en ePub. "Dieu bénisse l'Amérique" de Mark Safranko, un nouveau titre que je vous recommande (version numérique sur ePagine). Des livres imprimés magnifiques, des textes percutants avec des auteurs américains à découvrir (Dan Fante, William Burroughs Jr, etc.),  de premiers titres numériques. Seul bémol, toujours ces fichues DRM. Messieurs les éditeurs, allez discuter avec Bragelonne et le Diable! (merci à Eva et Sophie).

PS: à découvrir également des entretiens avec les écrivains.


ePagine: tout en ePub

Epagine A signaler que la librairie ePagine ne vend désormais plus que des livres numériques au format ePub. Une offre d'un peu plus de 15000 titres seulement, marché sur lequel pointait récemment François Gèze, et qui correspond réellement à la situation en France. On voit tout le chemin à parcourir encore! Une bonne façon de rendre visible les efforts des éditeurs qui font un vrai travail en interne pour promouvoir une offre de qualité disponible sur tous les supports. Les autres à la trappe. Bravo!


C&F Editions: nouveaux livres et service en ligne

Couv_pedauque Petit message d'Hervé Le Crosnier hier, dont vous n'avez sans doute pas manquer les vidéos l'année dernière. Il dirige la publication de C&F Editions avec plusieurs titres sur les sciences de l'information, "L'entonnoir" de Gabriel Gaillezot et Brigitte Simonnot consacré à Google et "Le Document à la lumière du numérique" de Roger T. Pédauque avec une préface de Jean-Michel Salaün. Ce dernier titre est proposé également en version ePub au prix de 5€. Je vous recommande absolument, tant les apports de ce collectif d'auteurs font référence dans le domaine depuis de nombreuses années. Grâce au Centre Régional des lettres de Basse-Normandie, C&F Editions sera présent au Salon du Livre de Paris sur le stand C22: "Nous présenterons nos livres existants, nos livres à paraître... mais surtout notre service en ligne de création de livres numériques au format epub. Ce service Polifile sera ouvert à l'occasion du Salon, et vous pourrez en avoir une démonstration sur le stand. Nous ferons aussi une présentation lors de la demi-journée professionnelle du lundi 21, de 9h45 à 10h15 sur le stand du SNE pour l'opération "Carte Blanche". Je vous invite à aller les découvrir, leurs ouvrages et ce nouveau service en ligne!


Chroniques de lecture avec l'Opus

Plume Petit message aujourd'hui de notre ami Thierry qui nous gratifie d'une petite chronique de ses lectures chaque semaine, elles sont toutes ici.

"Retour de vacances, snif, snif...

1er bilan d’un nouveau «lecteur électronique»!

Trois mois de lecture avec mon p’tit Opus de Booken et mes chroniques sur Aldus.
C’est l’heure d’un premier bilan.
Sur l’Opus d’abord.
Très léger. Passe-partout. Discret. Bien joli en bleu.
Depuis Noël (merci Père Noël!) aucun bug à signaler.
L’importation des livres, via le PC, est facile.
L’allumage est rapide. La lecture, suite à la mise en veille, est instantanée. On clique sur le livre qui s’ouvre sur la page en cours. Comme un marque-page. On peut lire et marquer plusieurs livres à la fois.
La lecture sur l’écran (encre électronique elink) est très agréable, très lisible, comme sur un «vrai» livre.
Les pages tournent comme en vrai! La numérotation des pages s’affiche en bas de l’écran. On sait donc où on en est. On peut aller chercher une page ou un chapitre précis. L’autonomie est impressionnante: 2 à 3 semaines sans avoir à recharger la batterie.
Ma fille a lu un Maupassant dessus. Elle est convaincue.
Tout est OK!

Maintenant, les défauts, en vrac…
La lecture des PDF est ardue. Faut jongler entre le mode «affichage-paysage» et le zoom.
J’ai l’habitude de prendre des notes en lisant et sur cette liseuse il n’y a pas de fonction «surlignage» ou prise de notes. Ca me manque beaucoup. Vraiment. J’aime bien écrire en lisant.
Les photos de certains livres illustrés ne s’affichent pas. Pour les «beaux livres», on restera papier.
Gênant aussi l’absence de césure en bout de ligne qui provoque quelquefois des espaces irréguliers entre les mots: pas joli, joli!
On ne peut pas prêter ses livres. L’autre jour, enthousiaste, je parle d’un roman à ma sœur. On a l’habitude de se prêter nos livres. Elle me dit: «Tu me le prêtes?» OK que je lui réponds et je cours illico à ma bibliothèque… mais… non… suis-je bête, je ne peux pas… il est sur mon Opus!!
Dommage.

Sur les livres électroniques maintenant.
L’offre augmente, vitesse grand V. Les sites de téléchargement se multiplient. C’est prometteur.
Y’a les gratuits. Les classiques tombés dans le domaine public.
Les autres, payants.
Dans les gratuits, y’a du bon et du moins bon. Je parle de la forme et non du contenu du livre, bien entendu.
Les mauvaises traductions, les versions epub au rabais comme par exemple un «Du côté de chez Swann» de Proust avec des fautes de «copie» dès les premières pages. Illisible! (exemplaire téléchargé chez Feedbooks)
Donc concernant ces livres, c’est la surprise à l’ouverture. Souvent du travail bâclé!
Faudrait qu’on se le dise: prévenir, avertir, recommander le lecteur.
Chez les payants, très, très, très légèrement moins chers que la version papier, les versions epub semblent plus soignées.
Et puis, bien sûr, y’a les maudits DRM. On va pas revenir dessus, c’est déjà assez pénible comme ça!
J’achète encore et toujours des livres en librairie et j’emprunte encore et toujours des livres en bibliothèque.
En conclusion, je prends vraiment plaisir à lire sur cette liseuse électronique qui sait se faire oublier au seul profit du texte et de la lecture.
Mon vœu… le moins cher…
- une liseuse avec prise de notes, surlignage, césures et affichage des images.
- des livres électroniques soignés, qualité papier et sans DRM.
L’avenir est devant nous… bonnes lectures à tous!
Pour la 10ème chronique : un polar sur fond de jazz.

Pour les curieux, dans mon Opus:
Jack London, Dickens, Henri James, Stevenson, Scott, Thackeray, Istrati (un auteur que je recommande), Cervantes, Gogol, Tolstoï, Dostoïevski, Boulgakov, toute la Comédie humaine de Balzac (hum! un régal téléchargé sur EFELE), Maupassant, Dumas, Zola, Flaubert, Stendhal, Nerval… que du bon quoi !
Des polars, des romans de Camus, Guilloux (un auteur trop longtemps oublié mais je vous en reparlerais) et d’autres plus récents.
Des poésies et des biographies (celle de Jacques Vaché), des essais, etc."

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Pour ma part, j'ajouterais que pour des textes de qualité du domaine public, on se fournira sans hésitation du côté de la BibliothèqueduQuébec et EbooksLibresetGratuits, qui nous préparent à chaque fois des versions impecables que certains pillent ouvertement pour les mettre en vente... Soyez vigilents!


DRM et livres: nos droits de lecteurs

Readers Nouvelle pierre à la lutte contre les DRM, ce texte publié par la  bibliothécaire blogeuse Bibliomancienne, fin février: "La déclaration des droits et de l'utilisateur de livre numérique (ebook)". Comme elle le souhaite, je reproduis ce texte dans son intégralité, je vous invite à faire de même autour de vous pour le diffuser au plus grand nombre:

"La Semaine de la liberté d’expression vient de s’achever à l’enseigne de Libre de lire. Personne ne s’est encore publiquement affiché pour revendiquer le droit de lire sans DRM lors de cet événement. Il est toujours temps de le faire. Comme lecteur/lectrice, nous sommes nombreux à considérer comme acquis le droit de décider de l’usage que nous entendons réserver aux livres que l’on achète, que l’on emprunte en bibliothèque et que l’on souhaite partager notamment pour favoriser la circulation la plus libre et la plus démocratique des idées et de la littérature.

De manière tout à fait opportune dans ce contexte, Sarah Houghton-Jan a proposé cet énoncé que j’ai traduit dans son intégralité:

La déclaration des droits de l’utilisateur de livre numérique

La déclaration des droits de l’utilisateur de livre numérique est un énoncé des libertés  fondamentales qui devraient être reconnues pour tous les utilisateurs de livres numériques.

Tous les utilisateurs devraient avoir les droits suivants :

  • le droit d’utiliser les livres numériques suivant les conditions qui en favorisent l’accès et avant celles qui sont associées à des contraintes propriétaires;
  • le droit d’accéder aux livres numériques sur n’importe laquelle plate-forme technologique, indépendamment de l’appareil et du logiciel que l’utilisateur choisit;
  • le droit d’annoter, de citer des passages, de partager le contenu des livres numériques dans l’esprit d’un usage équitable et du droit d’auteur;
  • le droit  d’étendre la doctrine de la première vente au contenu numérique lequel permet au propriétaire d’un livre numérique de conserver, d’archiver, de partager et de revendre un livre numérique acquis;

Je crois en la libre circulation des informations et des idées.

Je crois que les auteurs, les écrivains et les éditeurs peuvent prospérer lorsque leurs oeuvres sont immédiatement accessibles à travers l’éventail le plus large possible de médias. Je crois que les auteurs, les écrivains et les éditeurs peuvent s’épanouir et  profiter avantageusement du fait d’accorder aux lecteurs le maximum de liberté pour accéder, annoter, et partager les contenus avec les autres lecteurs; ce faisant, ils aident ces contenus à trouver de nouveaux publics et de nouveaux marchés. Je crois que les fournisseurs de livres numériques devraient apprécier les droits associés à la doctrine de la première vente parce que les livres numériques constituent une pierre angulaire de la culture en contribuant au développement de la littéracie, de l’éducation et de l’accès à l’information.

Les DRM (Digital Rights Management), à la façon d’un tarif, agissent comme un mécanisme qui fait obstacle à la circulation libre et gratuite des idées, de la littérature et de l’information. Ainsi, les accords actuels concernant les licences signifient que les lecteurs ne possèdent jamais le contrôle final sur leur propre matériel de lecture. Ces dispositions ne constituent pas des conditions acceptables pour les livres numériques.

Je suis une lectrice. En tant que consommateur, je suis en droit d’être traité avec respect, et non comme un criminel potentiel. En tant que consommateur, je suis en droit de prendre mes propres décisions concernant les livres numériques que j’achète ou j’emprunte.

Je suis préoccupée par le futur de l’accès à la littérature et à l’information dans le contexte des livres numériques. Je demande aux lecteurs, aux éditeurs, aux développeurs et aux fabricants de supports de lecture d’appuyer les droits de l’utilisateur de livre  numérique.

Ces droits sont les vôtres. Prenez position. Faites circulez. Copiez ce billet en entier. Ajoutez vos commentaires, réutilisez-le, et distribuez-le autour de vous. Bloguez-le. Tweetez-le (#ebookrights ou avec le mot-clic #libredelire), partagez-le via Facebook, via le courriel, les téléphones"

PS: Bibliomancienne a fait plusieurs mises à jour de sa traduction, dernière version ici; à lire également un bilet sur Actualitte qui signale un site anglais pour illustrer la lutte.

PS: avec son opportunisme habituel, eBouquin propose des versions françaises des logos ici.


12 millions de livres électroniques en 2010

Eink Plusieurs chiffres, non pas de ventes, mais de commandes chez les constructeurs donnés sur Engadget hier, au travers d'une étude fournie par IDC (International Data Corporation). Alors que le marché des tablettes représentait 18 millions d'unités en 2010, il se serait expédiés d'Asie 12 millions de livres électroniques dont un peu moins de la moitié pour Amazon et son Kindle. 5,8 millions de Kindle, pour ceux qui en doutait, c'est bien les millions annoncés par Bezos en fin d'année dernière. Pas de chiffres pour Barnes and Noble  (qui représenterait 25% du marché américain) et Hanvon surtout présent en Chine. Sony aurait, quant à lui, vendu 800.000 lecteurs sur l'année. A signaler la présence dans la liste de Pandigital en très forte progresssion sur le dernier trimestre. 5,8 millions de Kindle, 15/20 livres en moyenne par acheteur?, faites le calcul. On est loin du "marché de niche" dont parle certains. Stratégie gagnante toujours pour Amazon qui tire à lui seul le marché de la lecture numérique, en attendant sans doute bientot un Kindle à moins de 100$, voire gratuit avec des abonnements. J'aimerais bien savoir la commande passée par Amazon pour 2011, avec une hypothétique arrivée en Europe à l'automne. 10, 12 millions? [L'étude complète de IDC est ici]

PS: à mettre en relation bien sûr, la récente annonce d'eInk de porter sa capacité de production à 25 milions d'écrans en 2011.


iPad2: encore beaucoup d'incertitudes

Ipad2 Alors que l'on attend l'iPad 2 pour la fin du mois en France avec tout le battage médiatique ambiant qui l'accompagne, lire un article que je trouve très juste sur MacBidouille: "Nous ne reviendrons pas sur tout ce que peut faire l'iPad, ni encore sur tout ce qu'il ne peut pas remplacer, nous aussi, nous nous demandons quelle proportion de personnes ayant les moyens de s'en acheter un le fera réellement, non pas par simple envie de l'avoir, mais aussi par besoin. Et là, nous devons avouer que nous n'en savons rien. Dans notre entourage, il y a des personnes qui en ont et ne jurent que par lui, d'autres qui en sont revenus, et surtout bien entendu, énormément qui se demandent à quoi il sert."


Amazon: Gutenberg fiche le camp aussi...

Photo_fonds L'été 2008, rappelez-vous, je vous annoncais le rachat d'Abebooks par Amazon. A lire aujourd'hui l'article très complet sur le Bibliophil:

    "En ajoutant l'imposant allemand ZVAB (Zentrales Verzeichnis Antiquarischer Bücher) à son escarcelle, Jeff Bezos s'impose comme le maître planétaire du livre ancien. Le fondateur d'Amazon ne s'est donc pas contenté de racheter Abebooks en 2008 ou de mettre la main sur le réseau social Librarything en absorbant ZVAB en ce début d'année (plus de 3000 libraires en ancien répartis dans 27 pays et environ 3 millions de livres anciens), il affirme sa volonté de contrôler (aussi) le marché du livre ancien.

    Jeff Bezos fait deux paris. Le premier est que le bibliophile ne peut résister à la disponibilité immédiate qu'offre internet comparé à l'effort que demande la visite dans une librairie in situ. Ce pari est déjà gagné depuis dix ans. Le nombre de confrères passant au virtuel ou tout simplement fermant leur porte lui donne amplement raison. Son second pari, une fois les libraires morts: intercepter les ouvrages qui transitent en salle des ventes et devenir un intermédiaire (payant) obligé pour les bibliophiles. Dès 1999, Bezos avait pris 45 millions de dollars en parts dans Sotheby's Holdings Inc. pour créer le département sothebys.amazon.com. Finalement, Bezos avait abandonné l'idée un an plus tard, jugeant que la copie méritait d'être revue et la stratégie affinée: «Nous devrons nous y reprendre autrement et plus tard.» Alors, que nous réserve maintenant Jeff Bezos, 47ème fortune américaine et grand challenger de Bill Gates? Va-t-il absorber interenchères ou auction.fr? Va-t-il lancer Abebooks auction? Demain nous le dira."

Rappelons qu'en France, les sites de livres anciens ne sont pas encore tombés dans l'escarcelle d'Amazon; Galaxidion par exemple, a eté repris par la librairie Dialogues à Brest.

(via Florent sur ActuEbooks, merci).

PS : un petit complément pour notre ami Silvère.

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