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109 notes en mars 2011

GoogleBooks doit revoir sa copie

Stop C'est curieux je sais pas, mais je sentais le boulet arriver, question de climat avec les différents procès en cours contre Google et sa propre philosophie sur les contenus culturels. "L'ambition de Google de créer la plus grande bibliothèque/librairie numérique du monde vient de se prendre de face un principe vieux de 300 ans: le droit d’auteur". C'est en ces termes que commente aujourd'hui le NewYorkTimes à propos de la décision de la justice américaine de débouter l'accord entre Google et les associations d'auteurs et d'éditeurs. Cet accord prévoyait le versement de 125 millions de dollars pour le financement du Registre des droits sur les livres afin que les ayants droit dont les œuvres ont été mises en ligne via Google Books sans leur accord explicite puissent être rémunérés. Ce même accord a par la suite été remanié pour prendre uniquement en compte les œuvres enregistrées auprès de l'US Copyright Office ou publiées au Royaume-Uni, en Australie et au Canada. Un accord, tout le monde le sait, qui avait valeur de peau de chagrin, légitimant le fait que les associations étaient incapables de suivre financièrement les différentes procédures judiciaires en cours. Le juge a tranché. C'est pas "équitable, adecquat ou raisonnable", ça c'est pas une surprise. Il a certainement lu attentivement les textes de Robert Darnton sur la question, notamment celui-ci qui a deux ans presque jour pour jour et qui reste d'une clairvoyance absolue. Un coup d'arrêt à la stratégie de Google, avec des conséquences forcément en Europe pour bientôt. Vilain temps pour Google. Alors, un retour à l'"Opt In" version Hachette? A suivre... (via LeParisien/AFP).

PS: en attendant Affordance, à lire le spécialiste juridique SILEX qui pointe sur pas mal de questions en suspens; propulsé par Google, le communiqué de l'AFP, la réaction de Frédéric Mitterrand qui se dit satisfait pas cette décision.

PS: voilà, c'est fait, Affordance nous livre son billet ce soir (27/03).


Les Editions Picquier et Allia basculent en numérique

Harmonia Allez, hop, deux éditeurs dans la même journée qui viennent rejoindre les éditeurs libérés des DRM. Les autres vont finir par se sentir bien seuls! Saluons donc les Editions Picquier et les Editions Allia qui proposent désormais une offre numérique avec un seul marquage depuis EdenLivres. Trois premiers titres chez Picquier et deux chez Allia. Chez Phlippe Picquier, on retrouvera le soin typographique et les petites illustrations qui agrémentent les pages. Chez Allia, je vous recommande particulièrement TooMuchFuture sur le mouvement punk en RDA car, indépendamment de la qualité du texte, il est issu d'une version papier avec une mise en page (avec des photos) relativement complexe. Ce livre numérique en ePub est une réussite! (un petit clin d'oeil amical à Pascale et Olivier!).


InaGlobal: dossier chaine du livre et numérique

Ina A ne pas manquer aujourd'hui un dossier très complet sur "La Chaîne du Livre à l'heure du numérique" sur le site InaGlobal, qui regroupe une série d'articles du blogeur SobookOnLine que j'ai malheureusement raté au Salon (tout le monde m'en a dit le plus grand bien!) et qui officie dans cette vénérable institution. Bravo pour l'effort de synthèse et pédagogique. De la lecture pour ce soir!


Lecture: retours des lecteurs

Lire Ce Salon qui vient de se terminer m'aura aussi permis de rencontrer plusieurs gros lecteurs/lectrice sur des modèles de toute sorte. Voire des très gros lecteurs/lectrices, certains dévorent, une véritable addiction, ils se reconnaîtront! L'occasion de confronter à la fois les pratiques et les retours en tant que lecteurs assidus. Puisque même Arnaud Nourry nous parle d'une concurrence au livre de poche américain! Confirmation aussi des profils communiqués récemment par Kobo. Les personnes qui lisent beaucoup sont dans leur immense majorité sur les modèles en papier électronique: Sony, Cybook, PocketBook, FnaccBook, Kindle, etc.; cela ne fait aucun doute dans les retours que j'ai. La Fnac, France-Loisirs ne se sont pas trompés de cible. La lecture sur les tablettes reste une lecture très largement occasionnelle, en aucun cas adoptée par les gros lecteurs. Sans doute pour la question du prix des modèles mais aussi pour les conditions de lecture en tant que telles: mobilité, rétro-éclairage, proximité d'internet (et oui, cela revient souvent dans les commentaires!). Tous les lecteurs que j'ai rencontré ont d'ailleurs des smartphones et jugent l'utilisation complètement différente, en aucun cas concurrente, c'est intéressant de le signaler.

    J'ai été surpris que les modèles américains, notamment le Kindle, sont déjà bien plus présents en France qu'on ne le croit, beaucoup d'anglophones ont déjà sauté le pas. Difficile d'appréhender le phénomène (il n'y a qu'Amazon qui le sait exactement), mais le cas de cette dame qui circulait au salon avec son Kindle n'est pas du tout le fait d'une extra-terrestre! Les Kindle circulent déjà beaucoup en France parmi les anglophones, c'est certain. Sur les retours, sur des questions liées aux différents débats tactile/non tactile, wifi/non wifi que l'on s'attendrait à trouver, chacun s'adapte plutôt bien au modèle qu'il a choisi. Ces éléments, même s'ils peuvent être décisifs au moment de l'achat, sont finalement peu importants après-coup. Même ceux qui ont opté pour des modèles non-tactiles ne voient pas bien après-coup à quoi cela leur servirait. Je ne constate pas de regrets particuliers des uns et des autres après plusieurs mois d'utilisation. Les gens prennent beaucoup de temps à comparer les modèles, les différentes technologies, ce n'est pas du tout un achat impulsif. Les choix faits au départ semblent complètement assumés dans la durée.

    D'abord, confirmation que les lecteurs adhérent maintenant très fortement à l'ePub. Si certains  voulaient encore des PDF pour la qualité des présentations, ils se rendent compte maintenant que lire de l'ePub est bien plus pratique et pérenne pour constituer des bibliothèques. D'autre part, c'est plus sur les façons dont les livres sont conçus que le débat se porte et c'est finalement rassurant que les lecteurs soient sensibles à la présentation de ce qu'on leur donne à lire. Et là, c'est vraiment pas bon pour certains éditeurs et lecteurs, il faut bien le dire. Voici une petite synthèse que j'ai faite durant ces quelques jours et qui recoupe ma propre pratique. Si elle n'a pas de valeur statistique (je ne suis pas Ipsos!), elle présente des éléments suffisamment récurrents à chaque fois pour permettre d'apréhender ce que des lecteurs attendent, et sur le fond, ce sont des préoccupations de lecteurs de livres, de lecteurs attachés à la présentation typographyque des livres:

  • texte justifié impérativement.
  • empagement avec 1500/1700 signes; les gens veulent des mises en pages simples type livre de poche indiscutablement, quitte à grossir la police après-coup par eux-mêmes s'ils le désirent
  • marges suffisamment larges (5 à 10mm) et égales; certains éditeurs font le choix de décentrer en laissant une marge plus importante à droite pour un folio, beaucoup de retours contre.
  • blancs de tête et de pied (5 à 10mm) également, il faut que ça respire!
  • césures seraient appréciées pour éviter les blancs typographiques
  • éviter l'interlignage trop important
  • éviter les alinéas trop importants, 4/7mm maxi; certains font plusieurs centimètres, extrêmement gênants
  • polices à privilégier: des polices avec empâtements type Garamont/Plantin/ Minion par exemple côté propriétaires; polices sans Sérif, Déjà Vu et Libération par exemple côté libres. Les gens réclament plus de choix de ce côté-là, type iBooks par exemple

    On retrouve indiscutablement les caractériques des mises en page de livre de poche. C'est la réflexion de bon sens qui revient souvent d'ailleurs, mais pourquoi donc les éditeurs ne s'alignent pas sur les livres de poche? C'est exprès? Support papier ou électronique, peu importe, les gros lecteurs veulent retrouver leurs textes de la même façon. L'un et l'autre se superposent. On comprend le soin exemplaire d'Amazon et d'Apple pour la présentation typographique, c'est loin d'être de l'ordre du gadget. Quand vous passez des heures à lire, vous appréciez le soin qui a été fait par l'éditeur ou le fabricant du lecteur.

    Je vous invite à me laisser vos impressions sur tel ou tel point important que j'aurais oublié, pour confirmer ou infirmer. Si vous êtes vous-même gros lecteurs, je serais ravi d'avoir vos commentaires. Ces premiers éléments pourraient servir d'ébauche à une étude plus générale. C'est vrai que je n'ai pas encore vu grand chose sur tous ces aspects. Peut-être l'objet d'un travail d'étudiant sur la question? Je pense que tous ces retours de lecteurs pourraient être approfondis dans les bibliothèques et cela ne manière statistique, mais cela est peut-être déjà le cas, non?

PS: Beaucoup d'échos négatifs du côté du logiciel Adobe viewer qui ne permet absolument aucune lattitude, on se retrouve face à des choix de l'éditeur qui ne nous conviennent pas forcément, engendrant finalement beaucoup de frustrations et de recherches sur des offres non-légales alternatives.

PS: un commentaire que je remonte dans ma note:

Pour être complet à propos de modèles qui ouvrent sur un choix de polices de caractères, comme FBReader embarqué sur les PocketBook, voici la liste des 12 polices disponibles et leurs classifications Thibaudeau pour faire simple:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Classification_Thibaudeau

- Cyrillic Old (Script)
- Menuet (Script)
- DejaVuSans (Antique)
- DejaVuSansMono (Antique)
- DroidSansMono (Antique)
- LiberationMono (Antique)
- LiberationSans (Antique)
- MyriadPro (Antique)
- Verdana (Antique)
- CaeciliaBoldSC (Egyptienne)
- DejaVuSerif (Didot)
- LiberationSerif (Elzévir)

Quelques polices qu'il me parait pertinent d'intégrer sans attendre; les versions ttf sont à mettre dans le dossier Fonts, vous les trouverez payantes ou gratuites sur le net:
- Adobe Garamond Regular
- Baskerville Classico
- Minion Pro
- MPlantin [ma préférée!]
- Times (of the West) ou autre

Lire Proust en Garamond, c'est quand même autre chose!

N'hésitez pas à m'en donner d'autres que vous appréciez en tant que gros lecteurs et "amoureux de la typo". Un "best of" des 10 meilleurs polices pour bientôt?

PS: en complément, j'ai ajouté une première liste de 16 polices sélectionnées.


C&F Editions: des ePubs avec Polifile

Polifile Si vous êtes encore au Salon cet après-midi et que les conférences vous lassent, allez-donc voir le stand de C&F Editions (c'est pas loin) avec la démonstration de Polifile. Vraiment très convaincant pour préparer en toute simplicité (et efficacité!) des versions ePub de vos textes: "Appuyé sur les technologies du web, Polifile est d’un accès ergonomique et permet de créer des livres numériques valides, pouvant être vendus ou diffusés sur les principales plate-formes mondiales, ou sur les sites des éditeurs. Polifile dispose d’outils de typographie, d’organisation et de relecture. Il permet l’intégration d’images". Vous pouvez accéder à la version béta. Bibliobsession est passé aussi avant moi et avec le même enthousiasme! Bravo à Hervé Le Crosnier et son équipei!


La Musardine: le cul sur le clavier

Musardine Annoncée au Salon du Livre, l'ouverture de la librairie numérique de La Musardine, l'éditeur/libraire érotique bien connu des afficionados. Un espace de téléchargement de livres numériques dédié est disponible sur le site de la librairie. Déjà présent sur l'ensemble des libraires en ligne via Numilog (avec plus de 200 titres) depuis de nombreuses années, on attendait une présence dans la librairie de la maison. C'est désormais fait! Claude Bard, directeur de La Musardine, m'a donné en exclusivité son chiffre d'affaires l'année dernière. Et c'est pas rien! L'activité numérique représente d'ores et déjà 100.000€ de CA HT. Au prix moyen de 6/7€, c'est plus de 15000 titres vendus sur l'année. C'est certainement plus que le résultat de certains groupes d'édition en entier! Essentiellement des PDF pour l'instant mais une extension avec beaucoup d'ePub pour bientôt. Lire Osez, Esparbec et la collection Média 1000 en toute discrétion représente bien des vertues en numérique...


Sony PRS-300: destockage à 99€!

Sony Bonne idée de regarder du côté des anciens livres électroniques de Sony qui destocke sur son site français les modèles PRS-300 et PRS-600 aux prix respectivement de 99€ et 180€. Si le modèle PRS-600 est à zapper pour son écran tactile médiocre, en revanche le petit modèle avec son écran Vizplex est vraiment une bonne idée à ce prix-là! (via Clément merci).


Chroniques de lecture - 11

Plume Thierry toujours fidèle au rendez-vous pour sa chronique habituelle, merci à lui!

Lettres pour lire au lit,
correspondance amoureuse entre Alfred de Vigny et Marie Dorval


livre téléchargé sur Numilog

«Pour moi les lettres vivent, les lettres parlent et sont des amies mélancoliques qui portent la date des jours écoulés et racontent des choses trop souvent oubliées.» Alfred de Vigny

VIGNY Cent trente-cinq lettres d'amour et de désamour échangées entre le poète Alfred de Vigny et la comédienne Marie Dorval. Leur liaison tumultueuse durera 7 ans entre 1831 et 1838.
Au fil des lettres, on lit un Alfred de Vigny très amoureux, jaloux, possessif. Très «petit garçon» qui, craintivement, écoute les réprimandes de sa maman mécontente de cette fréquentation avec une «théâtreuse».
Une Marie Dorval très nature, spontanée, vivante, frivole. Très grande muse qui ne craint pas de vivre la vie à plein temps sur la scène comme partout ailleurs.

«Tout était passion chez elle, la maternité, l’art, l’amitié, le dévouement, l’indignation, l’aspiration religieuse ; et comme elle ne savait et ne voulait rien modérer, rien refouler, son existence était d’une plénitude effrayante, d’une agitation au-dessus des forces humaines…», écrit à propos de Marie Dorval son amie George Sand.

Dans cet échange la belle Marie Dorval (née Marie Amélie Thomase Delauney) prend la vedette au célèbre poète, figure du romantisme. 
Fille de comédiens, intelligente, sincère, pourtant fatiguée des querelles et mesquineries entre comédiens, des pièces de théâtre jouées plusieurs fois par jour, des trajets incessants pour gagner un nouveau public, elle reste toujours gaie et enjouée.
Amie de Georges Sand et d’Alexandre Dumas, Théophile Gautier la décrivait ainsi sur scène: “Des cris d'une vérité poignante, des sanglots à briser la poitrine, des intonations si naturelles, des larmes si sincères que le théâtre était oublié, et qu'on ne pouvait croire à une douleur de convention”. Elle jouait des pièces de Sand, Dumas et Hugo.

L'intérêt de la lecture de ce livre porte surtout sur le récit instructif du milieu du théâtre de l’époque (derrière le rideau, un panier de crabes pas toujours romantique !) relaté dans les lettres de l'actrice.
Les lettres de cette enfant de la balle sont vraiment passionnantes à lire pour qui veut s’intéresser au théâtre, à la vie de bohème d’une femme artiste... et quelle vie!

A télécharger aussi, gratuitement, «La dernière année de Marie Dorval» d’Alexandre Dumas sur Feedbooks
Il s’agit d’un texte-hommage à l’actrice à destination de Georges Sand alors qu’Alfred de Vigny ne s’en souciât guère quand elle tomba dans la dépression à la fin de sa vie.
«Je vais vous raconter à mon tour la dernière année de la vie de notre Marie, la dernière heure de sa mort.
J’étais là quand elle est morte.»
Dumas


Prenez garde cher lecteur car comme Alfred de Vigny, comme Alexandre Dumas, comme Jules Sandeau, comme Georges Sand, comme Victor Hugo, comme tout son public, vous risquez bien de tomber amoureux de cette créature vagabonde qu’était Marie Dorval!

T.C.


Bookeen : une librairie connectée

Cybook Longtemps que Bookeen bataille pour obtenir des éditeurs de pouvoir constituer sa propre librairie disponible sur les modèles de la marque. Paradoxalement, ils ont été parmi les premiers pionniers en France à constituer une offre d'éditeurs du temps du premier Cybook. Les éditeurs se sont depuis toujours défié des fabricants de lecteurs. Sony en tête. Privilégier un petit acteur français, comme d'habitude, vous n'y pensez pas! On sait depuis ce qu'il en est pour Apple et Amazon bientôt. La situation pourrait changer enfin, on ne voit vraiment en quoi Bookeen ne pourrait pas proposer une offre en direct de ses lecteurs! C'est le partenariat avec ePagine qui semble avoir débloqué la situation. Une offre est déjà disponible sur le Cybook Orizon connecté wifi: "C’est sur l’offre en ligne que se porte la concurrence entre les acteurs du marché. Ceux qui n’avaient pas un large contenu à proposer ont disparu. Développer une librairie en ligne a toujours fait partie de la stratégie de la société », explique un porte-parole de Booken. Celle-ci est accessible depuis le Cybook Orizon d’un clic sur l'icône ebookstore. La plate-forme donne accès à plus de 36 000 titres édités par Gallimard, Flammarion, le Seui, etc. Bookeen promet une actualisation du catalogue afin de proposer les dernières sorties des éditeurs." Un site en ligne est prévu aussi pour les lecteurs non-connectés, ils sont nombreux! Pour l'instant, défiance complète vis-à-vis d'Hachette (qui a eu moins de scrupules pour Apple, rappelons-le). En espérant que les arrières-pensées de certains cesseront un jour! (via 01Net).

PS: le communiqué de presse est ici.


Plus de morale, vers un piratage citoyen ?

Pirate Intéressant me semble t-il, repéré sur le blog d'un pirate notoire:

"Je suis allé voir les bouquins proposé par Bragelonne. Comme la maison d'édition distribue ses ebooks, je ne prendrais plus la peine de les faire. Ainsi les Zombie, les Leïlan et autres Dresden, par exemple, sont disponibles là bas; comme j'ai le papier, je n'ai plus besoin de mettre la main à la pâte, et je peux me concentrer sur ceux qui ne seront jamais réédités et je n'ai pas de problème moral à régler.
Je pense qu'il faut encourager les éditeurs qui font le passage au numérique de façon intelligente, je ne distribuerais donc plus que des livres numérisés à la main. Il y a assez de romans qui mériteraient d'être disponibles et qui ne le sont qu'en papier à des prix prohibitifs chez les bouquinistes, c'est mon esprit "grande bibliothèque".
Nous sommes des pirates et je l'assume. Mais il faut faire la différence entre un piratage citoyen et un piratage commercial (même si les législateurs s'en br...). Le premier est éthique, il permet au plus grand nombre d'avoir accès au livre et à la littérature en général. L'autre est destructif, il transforme le papier en bien de consommation (la toile est une grande surface, c'est de la grande distribution) et en tant que tel, participe aux lois commerciale de l'offre et de la demande et pousse à la répression puisque le piratage est considérable comme de la concurrence. Il ne gène pas les grosses maisons et enrichiront leurs avocats tout en tirant dans les pattes des petits éditeurs qui se donnent de la peine.
Je ne suis pas sur d'être clair ni d'avoir raison mais cela me permet de dormir l'esprit tranquille. Et si d'autre postent des epubs commerciaux, je les gouteraient probablement pour voir s'il me plaisent."

Une invitation à ce que les pirates concentrent uniquement leurs efforts sur les livres sans offre légale intéressante? Un piratage ciblé? Arrivera t'on peut-être même à un déréférencement des pirates eux-mêmes à l'encontre de catalogues d'éditeurs comme ceux de Bragelonne? Assurément à méditer chez les éditeurs...


Humour

Funny La perle du week-end du côté de Livres-Hebdo: "Samsung, le n°1 français du téléphone mobile et le principal concurrent d'Apple dans le secteur des tablettes constate que le marché des liseuses ne décolle pas." Quand on voit l'échec de la GalaxyTab face à l'iPad. Quand on a deux métros de retard... Je crois que l'on doit bien rigoler du côté d'Amazon! Celle-là, je la garde au chaud!


Au Diable les polars!

Audiable Elle l'avait annoncé en début d'année, c'est fait! Marion Mazauric enfonce le clou et enrichie l'offre numérique du Diable Vauvert de deux nouveaux polars (et des nouveautés!) avec une surprise de plus, un prix de lancement jusqu'à la fin du mois pour les deux livres de Catherine Fradier "Cristal Défense" et "La Face cachée des miroirs": "Au Diable Vauvert a décidé de commercialiser les deux titres de cette série en numérique, n’hésitant pas à arguer que le projet de Catherine Fradier s’annonce comme LA série polar indispensable sur liseuse. Et c’est tout le mal qu’on lui souhaite! Disponibles depuis deux jours sur ePagine à 9,99€ chacun (en ePub et sans DRM), ces deux ebooks bénéficieront jusqu’au lundi 28 mars d’un prix exceptionnel de lancement à 3,99€ chacun. (via Le blogePagine)". Preuve s'il en était besoin que tous les éditeurs ne sont pas aux abonnés absents à l'égard de ce que leurs lecteurs attendent...


Bookeen et PocketBook au Salon

Deux stands à visiter impérativement ce week-end au Salon du Livre, ce sont ceux de Bookeen et de PocketBook. Sony, contrairement à l'année dernière, est absent, preuve sans doute de l'absence de partenariats avec des libraires. Dommage.

Affiches_metro A découvrir donc Bookeen avec ses lecteurs Opus et Orizon bien connus dans pas mal d'enseignes maintenant, ainsi que ses affiches percutantes en sortant du métro. Parlez avec eux de leur vidéo à la pointe de l'innovation qui a fait le tour du monde rapidement. Il se murmure même que les équipes d'Amazon ne sont pas capables de suivre!

 

P_news_ph Mais aussi PocketBook dont c'est la première venue en France. L'occasion de découvrir leur gamme complète de lecteurs qui n'est pour l'instant disponible que sur des sites en ligne. Allez vous rendre compte par vous-même et dites-moi ce que vous pensez de mon tiercé de la fin de l'année!


1001 libraires: ouverture le 4 avril

1001libraires C'est officiel! L'annonce a été faite pendant le Salon du Livre. L'ouverture du portail de la librairie indépendante, 1001libraires.com, c'est pour le lundi 4 avril prochain! Une petite quinzaine à patienter!

Repérer un livre sur le site et le retirer dans une librairie près de l'endroit où l'on se trouve dans un délai de 2h. Se le faire envoyer directement à son domicile dans un délai de 24h. Tout cela avec des conseils de vrais libraires, les meilleurs! J'ai vu la version béta du site. Déjà une remontée des stocks de plusieurs centaines de libraires partenaires en France. Et bien entendu, une offre numérique croisé avec celle du papier. C'est de la balle!

PS: en attendant vous pouvez les rencontrer au Salon stand PL2i ou regarder aussi la chaîne YouTube ici.


Editions Privat: une offre numérique "à l'endroit"

Privat Un autre éditeur qui démarre une offre numérique "à l'endroit", ce sont les Editions Privat à Toulouse. Crée en 1837, l'un des plus grands éditeurs français en région avec un catalogue très important dans tous les secteurs. Prix intéressants (moins de 8€ par titre) et pas de DRM, un autre éditeur qui bascule, il y en a maintenant un chaque semaine. Bravo! Deux premiers titres (dont un "Lévi-Strauss politique"), chez l'ensemble des libraires via EdenLivres.


Salon du Livre: l'ombre d'Amazon

Kindle-3 Alors qu'il se murmure qu'il se serait vendu plusieurs centaines de milliers de Kindle en Angleterre en quelques mois seulement, c'est bien l'ombre d'Amazon qui plane dans les travées du Salon du Livre "numérique". Automne prochain, printemps dans un an? C'est pour quand chez nous? C'est la question qui revient sur toutes les lèvres. Bien malin qui pourra le dire. Une chose est sûre, Amazon ne viendra en France qu'avec un catalogue solide et des prix bas. Si pour l'instant on ignore quels éditeurs ont signés avec Amazon (ceux qui ont signés avec Apple?), pour les prix c'est plus clair. Il faudra théoriquement attendre début 2012 et la baisse effective de la TVA. Allemagne à l'automme, la France au printemps? A mettre en relation avec les dernières déclarations de Frédéric Mitterrand et Amazon de plus en plus présent dans les médias sur le sujet. Lire justement l'interview de François Nuyts (Directeur de la branche divertissement) dans un quotidien aussi grand public que 20mn. Ligne habituelle, combat sur les prix mais message de concertation avec les éditeurs et respect de la loi (celle de Paris ou celle de Bruxelles?). Histoire de gommer la descente de Bruxelles...


Salon du Livre: numériquement vôtre

Logo Petite piqûre de rappel, s'il en était besoin, pour le Salon du Livre qui ouvre ses portes ce soir jusqu'à lundi. Si comme moi vous n'avez pas remarqué la barre de téléchargement sur le logo, signe des temps! Pour la 4ème année consécutive, un espace dédié au livre numérique et un programme de conférences/rencontres qui s'est complété depuis quelques jours, c'est ici; on va en dire des choses!

Livres-Hebdo révèle aujourd'hui avec une étude d'Ipsos que 61% de français ont entendu parler du livre numérique et que 8% ont déjà lu un livre numérique!

PS: signe des temps justement, Aldus va franchir allègrement ce soir la barre des 500.000 pages vues depuis sa création, 100.000 depuis un peu plus de trois mois. Je ne verrais sans doute que quelques-uns d'entre vous! A tous, merci pour votre fidélité!


Mitterrand: loi sur le prix unique pour les auteurs de demain

Mitterand A lire aujourd'hui l'interview de Frédéric Mitterrand dans les Echos. Il revient notamment sur la descente de Bruxelles et la loi sur le prix du livre numérique: "Il vaut mieux une loi que pas de loi du tout dans ce secteur en devenir qu est le livre numérique. On est au seuil d'un vaste débat en Europe entre les tenants d'une position très libérale et les partisans, dont je suis, d'une position plus régulée, respectueuse des équilibres de toute la filière, éditeurs, libraires, auteurs. La discussion va se poursuivre, la proposition de loi devant encore être soumise au vote du Sénat puis à nouveau à l'Assemblée nationale. Ce qui est sur c'est qu'il nous faut dialoguer avec Bruxelles sur cette question stratégique. Je rappelle également que le prix unique du livre physique est en vigueur dans près de la moitié des pays de l'Union européenne. Renoncer au contrôle du prix par l'éditeur dans l'univers numérique serait désastreux. Il suffit de voir les conséquences d'une politique de prix cassés aux Etats-Unis: la guerre des prix mène droit à la catastrophe pour la création littéraire et la diversité. Qui nous permettra alors de découvrir les Julien Gracq de demain? Que restera-t-il du réseau de libraires qui fait notre richesse? La vraie protection du consommateur, c'est de lui permettre d'accéder à une offre légale large et diversifiée et non seulement à quelques bestsellers. Je vais me rendre à Bruxelles et à Strasbourg pour porter notre vision du livre numérique."