570 notes dans la catégorie "EtudesRessources"

Lecture numérique: 4 clientèles identifiées

Reading Très intéressant billet de Hubert Guillaud sur LaFeuille qui revient sur une conférence des dirigeants de Kobo au dernier TOC avec une typologie de 4 clientèles identifiées:

"Des données qu’ils analysent quotidiennement, Michael Tamblyn et son équipe proposent de dresser 4 profils de lecteurs:

1. Les lecteurs sur livre électronique
C’est le segment de clientèle le plus apprécié. Et pour cause. Ce type de lecteur dépense 35$ en moyenne (des dollars canadiens, attention) a sa première visite, puis 20 à 25$ chaque fois qu’il revient sur la boutique, en moyenne 7 fois par mois! Ce sont des lecteurs continuels. Ils lisent de la fiction. Ils vont être des clients de longue durée. Ils payent 100% de ce qu’ils lisent. Leur mode de lecture passe par le web, mais surtout via le livre électronique Kobo. Chez ces clients là, la consommation de livres numériques s’accélère, dans le temps ainsi qu’à mesure que de nouveaux clients rejoignent la plateforme (un primoclient de février 2011 consomme plus qu’un primoclient de mai 2010). Pourquoi est-ce que ça marche aussi bien? Michael Tamblyn pense que c’est lié au fait qu’ils séduisent là un public de lecteur assidu, qui est motivé par l’amélioration des applications, des systèmes de recommandation et de commercialisation. Mais surtout, ce sont de meilleurs consommateurs de livres que les autres.

2. les lecteurs sur petit écran (smartphone)
En nombre, c’est le plus grand segment d’utilisateurs de Kobo. Ils achètent moins fréquemment et sont des clients qui dépensent moins que ceux qui consultent des livres sur un écran plus grand. A leur première visite, ils dépensent en moyenne 15 dollars. Ils font en moyenne une visite par mois et dépensent 7 dollars à chaque fois. Ils consomment surtout les contenus via leurs iPhone. Leur conversion est assez faible: c’est visiblement pour Michael Tamblyn, le moins bon canal de vente (peut-être aussi parce que Kobo a d’autres concurrents sur ce secteur). Ce sont des clients volatils (taux de désabonnement élevé) qui ont plutôt tendance à acheter de la romance qu’autre chose. Ce sont des consommateurs qui consomment à la fois des titres gratuits et des titres payants.

3. Les mondains de l’iPad
Ce segment n’est pas aussi intéressant que le premier. Ils dépensent en moyenne 22$ à la première visite. Ils achètent presque fréquemment: ils dépensent en moyenne 16$ par commande et font en moyenne 4,5 commandes par mois! Depuis décembre 2010, ils bénéficient de l’application Reading Life, dotée de fonctionnalités sociales.

Et cette application a des effets importants: les gens qui l’utilisent et la connectent à leur compte Facebook passent 33% de temps en plus dans l’application. Cette application permet d’obtenir des statistiques de lectures plus précises montrant ainsi que les lecteurs du soir lisent plus que ceux qui lisent tard dans la soirée, depuis leur lit. Les lecteurs qui ont lu au cours de la journée (déplacement, repas…) passent plus de temps à lire ensemble. Les utilisateurs montrent également qu’il y a plus de lecteurs en soirée que de lecteurs en journée, par contre, les gens achètent principalement des livres numériques entre 20h et minuit !

4. Le freegan
Le freegan (je ne sais pas comment traduire cela) ne dépense pas d’argent pour ses livres numériques. Il les veut gratuitement. Le web est sa source première. Il dispose de plusieurs objets électroniques et cherche du contenu gratuit à charger sur chaque. Tous les utilisateurs qui lisent des livres numériques gratuits ne sont pas des freegans, certains sont des paygans. Ces clients ont en moyenne quelques livres gratuits: 1 à 2. Les vrais freegans ont en moyenne 9 livres gratuits dans leur bibliothèque et ils passent du temps à chercher activement des livres gratuits. Ils sont “scandaleusement” résistants à la commercialisation.

La conclusion de Michael Tamblyn est simple. Les données collectées servent à améliorer l’expérience de lecture de l’utilisateur. “Et c’est en connaissant mieux ses lecteurs qu’on va pouvoir améliorer les ventes”. CQFD. En tout cas, il a montré qu’il existait bien bien différentes catégories de lecteurs de livres numériques, avec des comportements d’achats et de lectures différents et que ce comportement semble corrélé aux supports que les consommateurs utilisent."

Merci Hubert. Bravo à Kobo de communiquer de la sorte sur des chiffres qu'Amazon garde précieusement depuis des années. Vous vous reconnaîtrez certainement dans votre propre catégorie! En tous cas, un sacré rectificatif pour ceux qui enterrent les livres électroniques. Magré le buzz, l'iPad et les tablettes ne sont pas tout. On est au coeur de la stratégie d'Amazon avec une cible parfaitement identifiée depuis le début. Les lecteurs assidus avec un fort potentiel d'achat qui vont être clients de longue durée. C'est principalement là que les enjeux se jouent pour les éditeurs. Pour Amazon, Kobo et consorts, il s'agit de fidéliser avec des offres d'abonnements intéressantes; le Kindle offert (ou presque), sûrement pour bientôt, pour des clients pour longtemps...

PS: Pour la catégorie "freegan" vers laquelle tout malheureusement nous incite actuellement en France, une proposition de traduction que je trouve excellente dans les commentaires: "Pour freegan, puisque le mot vient d'une déclinaison de vegan ou vegetarian, je propose de traduire par "gratuitarien". Soit un commentaire bien sonore sur cette idéologie assez ridicule du tout gratuit. Non?" (merci Romuald).


Salon du livre: présentation Idate

Logo_idate Semaine intense qui commence avec le Salon du Livre qui ouvre ses portes jeudi soir à la Porte de Versailles. Le livre numérique aura sans aucun doute une place importante (trop peut-être?). Une intervention à suivre d'ores et déjà, celle de Marc Leba d'Idate qui suit le marché depuis plusieurs années avec beaucoup de justesse. Il présentera un bilan de l’année écoulée sur les marchés du livre numérique en s’appuyant sur l’étude E-Books parue en décembre. L’occasion de revenir sur le décollage des ventes d’ebooks, les usages sur les différents terminaux (e-eaders, smartphones, tablettes, etc.), les prévisions à horizon 2014 ainsi que les tensions sur la chaîne de valeur numérique naissante. La présentation aura lieu vendredi 18 mars de 12h00 à 13h00 dans le Grand Auditorium du CNL (stand N54). Vous trouverez en PJ un communiqué de presse détaillant le contenu de la présentation.


C&F Editions: nouveaux livres et service en ligne

Couv_pedauque Petit message d'Hervé Le Crosnier hier, dont vous n'avez sans doute pas manquer les vidéos l'année dernière. Il dirige la publication de C&F Editions avec plusieurs titres sur les sciences de l'information, "L'entonnoir" de Gabriel Gaillezot et Brigitte Simonnot consacré à Google et "Le Document à la lumière du numérique" de Roger T. Pédauque avec une préface de Jean-Michel Salaün. Ce dernier titre est proposé également en version ePub au prix de 5€. Je vous recommande absolument, tant les apports de ce collectif d'auteurs font référence dans le domaine depuis de nombreuses années. Grâce au Centre Régional des lettres de Basse-Normandie, C&F Editions sera présent au Salon du Livre de Paris sur le stand C22: "Nous présenterons nos livres existants, nos livres à paraître... mais surtout notre service en ligne de création de livres numériques au format epub. Ce service Polifile sera ouvert à l'occasion du Salon, et vous pourrez en avoir une démonstration sur le stand. Nous ferons aussi une présentation lors de la demi-journée professionnelle du lundi 21, de 9h45 à 10h15 sur le stand du SNE pour l'opération "Carte Blanche". Je vous invite à aller les découvrir, leurs ouvrages et ce nouveau service en ligne!


Le MOTif: étude EbookZ sur l'offre illégale

Rubrique_fond_img_03 Le MOTif (Observatoire de l'écrit et du livre en Ile-de-France) nous gratifie aujourd'hui de sa deuxième étude EbookZ sur "l'offre numérique illégale des livres français sur internet en 2010". Comme la première l'année dernière, elle a été réalisée avec une méthodologie rigoureuse par Mathias Daval. C'est par ici. Tous les bons corsaires sauront si la piraterie progresse et surtout à quel rythme! Bien entendu, je souscrie complètement en lisant: "le meilleur moyen d’enrayer le développement du piratage est la mise en place d’une offre légale attractive et de qualité. Reste à déterminer précisément ce que constitue l’attractivité de cette offre et dans quelle mesure le marché rencontre les usages (et réciproquement), car il existe un risque d’accroissement du piratage avec le développement du légal numérique, tant que la qualité du légal ne l’emporte pas sur la qualité des fichiers pirates." Pour le moment malheusement, nul doute que l'offre illégale est plus attractive et pas seulement pour sa gratuité. Il va falloir s'activer sur les trois paramètres: offre étendue, pas de DRM et prix intéressants. Certains corsaires "petits futés" l'ont bien compris. Toutes voiles dehors! Bonne lecture à vous.

PS: en parcourant rapidement, intéressant de voir que parmi les six premiers éditeurs les plus piratés en nombre de titres (page 25), deux d'entre eux ont déjà choisis le parti du "DRM fre" à savoir Eyrolles et Bragelonne.


Atelier Français: le moment ebook

A regarder ce week-end, une vidéo que vient de mettre en ligne l'Atelier Français (une plate-forme dédiée aux professionnels des industries créatives) sur une conférence qui avait eu lieu fin novembre dernier "Le Moment Ebook" (via Alsagora qui liste les intervenants, merci).


ATFR 2 Le Moment eBook
envoyé par Atelier_Francais. - Futurs lauréats du Sundance.


Random House verse dans l'iBookStore

Randomhouse L'annonce a été faite hier par communiqué de presse sur le site d'Apple, en même temps que l'iPad 2 était dévoilé, que RandomHouse, le plus grand éditeur américain, versait 17000 livres numériques dans l'iBookStore adoptant par la même occasion le modèle du contrat de mandat (agency model) auquel il était le seul groupe majeur américain à ne pas avoir encore validé. Un signe fort, bien évidemment, pour le marché dans son ensemble. On relira l'excellent billet de Textes en décembre dernier sur ces questions contractuelles sur lesquelles Amazon et Apple se battent frontalement. Pour l'instant, la filiale britannique a annoncé qu'elle réservait sa décision.


Dilicom vers un hub

Dilicom Dilicom organisait le 7 février dernier à l'Hôtel de Massa une journée autour du livre numérique et du rôle d'un hub. Plusieurs représentants des éditeurs était invités à en débattre. Des vidéos ont été mises en ligne sur le site. Beaucoup de mal à les visionner dans leur intégralité, j'espère que vous aurez plus de chance que moi. Pourquoi ne pas faire simple avec des outils de partage de vidéos que tout le monde connait bien, l'énigme reste entière...

PS: Bravo Dilicom, mon appel aura porté. Huit vidéos, à retenir particulièrement celle de François Gèze, un grand monsieur de nos métiers, et la présentation du hub par Véronique Backert et Nobert Mugnier (que vous trouverez sur le site).

Le livre numérique et le Hub Dilicom - Introduction from Dilicom on Vimeo.

Le livre numérique et le Hub Dilicom - L’édition numérique : état des lieux from Dilicom on Vimeo.

Le livre numérique et le Hub Dilicom - Les tablettes de lectures et les formats from Dilicom on Vimeo.

Le livre numérique et le Hub Dilicom - DRM et SAV from Dilicom on Vimeo.

Le livre numérique et le Hub Dilicom - Conclusion from Dilicom on Vimeo.


Scopalto: kiosque des revues culturelles

Scopalto Un site à découvrir absolument, c'est Scopalto, le premier kiosque numérique exclusivement consacré aux revues d'arts et magazines culturels. Une véritable mine dans laquelle vous trouverez certainement de nombreuses pépites dans des domaines qui vous passionnent. Pas seulement en France mais dans l'ensemble de l'espace francophone. Scopalto propose également des archives inédites en collaboration avec les éditeurs. Sa créatrice Laurence Bois est passé sur le site de Billaut il y a quelques semaines.

la mémoire de la culture francophone from Jean Michel Billaut on Vimeo.


Livres enrichis/multimédias : à vous de jouer

Un tutoriel très complet pour faire son propre livre enrichi/multimédia au format ePub, c'est ce que propose en ligne le studio de création Walrus avec un guide sur la Place des Vosges qui sert de fil conducteur. Plein de photos et de commentaires. Au coeur du réacteur! Bravo pour l'initiative très didactique (via ActuEbooks).

Walrus First Demo from Walrus Books on Vimeo.


Digital Book World: étude Forrester

DBW-Logo-small La conférence Digital Book World s'est ouverte à New-York hier, elle regroupe l'ensemble des professionnels du secteur. Plusieurs billets très intéressants sur Teleread, comme d'habitude. Le cabinet Forrester a présenté sa traditionnelle étude annuelle: "Les prix des ereader ont chuté de près de 100$ en 2010 et 10,5 millions de personnes aux États-Unis possèdent un ereader dédié. De nouveaux facteurs sont intervenus, essentiellement lié à l'iPad adoptés par environ 10 millions d'acheteurs à l'heure actuelle aux Etats-Unis. Un tiers des personnes qui possèdent un iPad sont propriétaire d'un Kindle. Près de 1 milliard de dollars ont été consacré à l'achat de ebooks aux États-Unis seulement. En 2011, plus de 20 millions de gens vont lire des ebooks sur un lecteur ou une tablette. 1,3 milliard de dollars seront dépensés en ebooks. Les éditeurs sont-ils prêts? Les dirigeants de maison d'édition interrogés pour savoir. En septembre 2010, une large enquête sur 35 dirigeants représentant 27 maisons d'édition qui représentent 65% des revenus de l'édition  américaine. 89% sont optimistes quant à la transition au numérique, et 74% estime que les lecteurs seront mieux lotis, 66% disent que les gens lisent plus, 83% disent que leurs entreprises gèrent la transition au numérique, 63% disent avoir un plan numérique en place, 80% estiment que leurs entreprises ont d'importants besoins de reconversion. Les grandes questions pour eux: beaucoup de dirigeants pensent que les tablettes vont prendre le pas sur les ereaders et 46% d'accord avec cela. 29% croient que les dispositifs e-ink sont meilleurs, 83% des ebooks sortent simultanément avec la version cartonnée; 52% en prix fixe plutôt que sur le modèle d'agence. les applications restent problématiques: 46% disent avoir un réel potentiel et 48% disent qu'elles sont trop coûteuses à développer dès maintenant. Un tiers seulement pense qu'elles représentent une source importante de revenus. 52% s'attendent à ce que les ventes de livres imprimés diminuent quelque peu en 2011. En moyenne, les répondants ont estimé que les ebooks représenteront la moitié de tous les livres vendus dès la fin de 2014, mais ils s'attendent à ce que la même chose arrive à leurs propres livres à la fin 2015. L'enquête se poursuivra en 2011."


SCAM: l'écrivain au coeur du numérique

Mise en ligne du débat qui a eu lieu à la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) sur le thème "L'Ecrivain au coeur du numérique". Un code des usages à définir rapidement comme le réclame Benoit Peeters (via Tiers-Livre).


L'écrivain au cœur du numérique
envoyé par La_Scam. - Regardez plus de courts métrages.


BD: le numérique par les blogs

Acbd_logo L'ACBD (Association des Critiques et des Journalistes de bandes-dessinées" dresse son bilan 2010 sur le secteur. Tassement du marché avec une production encore accrue. Côté numérique, encore peu de chiffres, elle est rapidement évoquée en fin de rapport. «Aucune statistique officielle n’est disponible, précise l’observateur, mais en consultant les annuaires des deux principaux hébergeurs de blogs en France, on peut constater que 6021 blogs sont classés «BD» chez Overblog, et 4268 chez Canal Blog. Un nombre largement sous-estimé au regard de la multitude d’hébergeurs et de plateformes internationales (…). Le blog est donc le média dominant pour la création de bande dessinée numérique, même si on note quelques mises en activité d’éditions de BD numérique originales, parmi lesquelles Les Autres Gens et Caramba!Publishing ou des éditeurs communautaires comme Sandawe et Manolosanctis. (…) Pourtant, le lectorat potentiel de la BD numérique ne cesse d’augmenter, 2010 ayant vu apparaître sur le marché des appareils nomades.» (via Bodoï merci).


KPMG: défis pour les éditeurs

EtudeKPMG A signaler du côté du cabinet de conseil KPMG une étude "Maisons d'éditions: les défis à relever pour 2011" (5ème édition): "La révolution numérique est en marche dans le monde de l’édition, cette cinquième édition met en lumière les actions concrètes que les maisons d’édition auront à mener pour bien prendre le virage du numérique. Elle analyse les indicateurs financiers, établis à partir d’un panel de près de 200 entreprises, qui permettront aux éditeurs de comparer leurs tendances à celles du marché et de se préparer à l’impact des nouveaux modèles économiques sur leurs données financières." L'étude peut être téléchargé ici.


Digitales : le livre numérique sur 1001libraires.com

Emission Digitales, l'émission mensuelle sur le livre numérique, c'est sur le site 1001libraires.com qui va s'ouvrir dans quelques semaines. Au sommaire de ce premier numéro que vous retouverez dans la rubrique M@Gazette, une réflexion sur le rôle et la place de la librairie indépendante sur le marché du livre numérique. Avec Hervé Gaymard, député de Savoie, auteur de Pour le livre: Rapport sur l’économie du livre et son avenir, Matthieu de Montchalin, libraire à L’Armitière à Rouen et vice-président du Syndicat de la Librairie Française, et Michael Dahan, co-fondateur de la société Bookeen, concepteur et fabricant de lecteurs. J'ai le grand plaisir d'animer cette émission, l'objectif étant de réunir des acteurs qui comptent, vous apporter des éclairages nouveaux et pertinents sur ce nouveau marché qui arrive. L'occasion aussi de défendre cet effort de mutualisation important de la librairie indépendante en France, défendre une certaine idée du livre de demain, numérique ou pas!

PS: petite erreur qui va être rectifié, la dernière partie est sur 'le livre dans l'économie numérique".


Idate : marché du livre numérique à l'horizon 2014

Idate Avec un peu de retard, je relaie un communiqué de presse annonçant la sortie d'une étude sur le marché du livre numérique entre 2008 et 2014 réalisée par le cabinet français Idate dont l'activité est reconnue depuis plusieurs années sur le sujet.

Principaux résultats:

  • A fin 2010, le marché du livre numérique a décollé partout dans les pays de l'étude mais présente des situations contrastées. Les Etats-Unis deviennent le premier marché au monde avec des ventes d'e-books atteignant 594 millions EUR en 2010. Ils devancent le Japon, marché pionnier, à 527 millions EUR. Les marchés européens demeurent relativement modestes mais enregistrent de fortes croissances (de l’ordre de 80 %). Cette migration numérique concerne tous les genres littéraires même si certains basculent plus rapidement (littérature sentimentale, science-fiction & fantasy, polar) et se déploie sur une multitude de terminaux (e-readers, PC, téléphones mobiles, consoles de jeux, tablettes, baladeurs multimédia).
  • D'ici 2014, la transition numérique ne devrait pas provoquer globalement de destruction de valeur. Certes, les ventes de livres imprimés déclinent généralement depuis plusieurs années dans les pays de l'étude (sauf en France et au Canada) et l'émergence d'une offre numérique ne fera qu'accentuer la tendance, surtout pour les genres littéraires qui auront basculé plus rapidement. Néanmoins, les ventes d'e-books parviendront à compenser ce déclin du livre imprimé voire à faire croître le marché du livre en raison de ventes incrémentales (qui n'auraient pas eu lieu dans l'univers imprimé). A horizon 2015, l'avenir du marché se jouera à deux niveaux, autour d’abord du degré de conversion au numérique des lecteurs occasionnels (qui représentent la majorité du marché du livre en volume) et ensuite de l'impact du livre enrichi, produit multimédia hybride, susceptible d'attirer un public non lecteur de livres traditionnels.
  • Le marché du livre numérique demeure en effet pour l'essentiel une transposition du marché papier. D'une part, le catalogue numérique se compose majoritairement de livres homothétiques alors que les livres enrichis et les créations nativement numériques restent anecdotiques. D'autre part, les lecteurs d'e-books sont les mêmes que les lecteurs papier et ils achètent les mêmes titres. En outre, les pratiques tarifaires autour des e-books reprennent le modèle dominant du papier (téléchargement à l'acte en Amérique et en Europe et abonnement à des oeuvres fragmentées en épisodes au Japon). Les autres modèles (location, vente au chapitre ou publicité) sont cantonnés à des genres précis. Enfin, en dehors de la fiscalité, le cadre réglementaire (notamment les lois sur le prix unique du livre) est de plus en plus similaire.
  • Sur la nouvelle chaîne de valeur, les rapports de force se modifient. Les éditeurs réaffirment en amont leur valeur auprès d'auteurs et d'agents tentés de les contourner. En aval, ils mettent à disposition les contenus, organisent leur circulation et influent sur le prix de vente final. Pour les revendeurs, l'intensité concurrentielle augmente sous l'effet de la multiplication des acteurs (libraires traditionnels, libraires pure-players, agrégateurs, équipementiers, géants du net, opérateurs mobiles). La concurrence se développe à échelle planétaire autour d’acteurs majeurs prêts à casser les codes comme Amazon qui s'appuie sur l'offre premium la plus développée avec un positionnement tarifaire agressif, Apple qui développe des offres moins larges mais plus locales sur iBooks qui a remis en avant le modèle d’agence et bientôt Google Editions (Google eBooks) misant sur son programme de numérisation Google Books et la puissance de son algorithme de recherche permettant d'inclure des résultats issus de livres.

  Courbe

 

La brochure de l'étude est ici et le lien sur Idate (merci Marc).


Centre Pompidou: livres enrichis signés Leezam

Si vous n'étiez pas à la conférence-débat sur les livres "enrichis" à la Bibliothèque du Centre Pompidou le 29 novembre dernier, voici une vidéo qui vient d'être mise en ligne à l'initiative de Leezam.


Conférence "Quels livres demain?" au Centre Pompidou
envoyé par LeezamMovies. - Regardez plus de courts métrages.


Editeurs: en mort lente ou déjà fossiles?

Fossile Un dossier à lire pour votre week-end, c'est sur Non-Fiction:"Pourquoi les éditeurs français courent à leur perte" avec quatre articles de Rémi Mathis (archiviste paléographe et wikipediste de la première heure), Lionel Maurel, (conservateur à la BNF), Mathieu Pérona (chercheur en économie à Science-Po) et Constance Krebs. Entre offre actuelle, aspects juridiques, prix et évoution des contenus. Les éditeurs apprécieront, toujours un peu éculé ce cliché que les éditeurs sont  de manière générale fossilisés, ignorants ce qui se passe et incapables de transition. Cette réflexion avec des bibliothécaires cette semaine, "à quoi va t'on servir", remplacer éditeurs par bibliothécaires...