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SCAM-SGDL : les auteurs grognent

4ebarometreDu rififi chez les auteurs. Baromètre des tendances des relations auteurs-éditeurs réalisé par la SCAM-SGDL pour le Salon du Livre. Gros coup de mou, la pression "atmosphérique" chute:

"1.145 écrivains interrogés, dont 61% se disent satisfaits des relations avec leurs éditeurs, contre 71% l’année précédente, alors que 31% se disent insatisfaits, contre 22% en 2011, 8% jugeant ces relations conflictuelles (6% l’année précédente, voir synthèse en pdf).

Cela a l'air d'autant plus grave que même Livres-Hebdo relaie en ouvrant le flux, fichtre, c'est Amazon qui doit se frotter les mains en voyant cela...

PS: "Relevant une interprétation parfois sévère de certains résultats de l’enquête, Antoine Gallimard, président du SNE, s’est toutefois déclaré très satisfait du principe de cette initiative, qui concoure à l’amélioration des relations entre auteurs et éditeurs, et dont il s’est engagé à communiquer les résultats aux adhérents du SNE." Je pense que les réseaux sociaux vont s'en chargé pour lui...


Decitre : it's Tea Time

TeaAnnonce la semaine dernière d'une offre numérique de la part d'un acteur français important qui ne s'était pas encore positionné pour l'instant. C'est la librairie Decitre, l'une des plus grandes enseignes françaises installée en région lyonnaise avec huit magasins (bientôt 9), qui en la personne de son PDG Guillaume Decitre, a dévoilé une plateforme TEA (The Ebook Alternative). Un très beau manifeste de principe. Lire le billet dans Le Monde, le document de présentation ici.

Un projet très ambitieux qui repose sur des solutions open-source ("première solution complète et open-source de distribution de livres numériques librement ouverte à tous les acteurs de la chaîne du livre"), qui est d'ores et déjà rallié par des partenaires évoluant dans la sphère de Decitre, Cultura, Rue du Commerce, Smile. Sorte de portail, mixte de corner numérique type ePagine/Numilog et de distributeur, communauté? (on rappellera que Decitre a crée EntréeLivre il y a quelques mois), marque blanche pour d'autres libraires, etc. J'avoue que je n'ai pas compris complètement les tenants et les aboutissants de ce projet qui ressemble beaucoup à un portail de la profession dans son ensemble (relais de 1001 libraires?), mais tenu par un opérateur privé unique. Decitre n'apparait jamais qu'en temps que partenaire dans le document, ce qui interpelle beaucoup. Libraire, nouveau distributeur de livres numériques? Sur le "papier", ce serait donc un Linux du livre, un Firefox de l’ebook dans le rôle lequel se présenterait en chevalier blanc Tea, qui avec 2 millions d’euros investis dans le projet, se rémunérerait en louant sa plateforme et en prenant une petite commission sur les ventes de livres. Beaucoup de questions politiques aussi, la base Decitre est utilisée par de gros opérateurs dont Amazon et Google. Quels adhésions possibles de la part d'autres chaines de libraires, de la librairie indépendante? Les conflits d'intérêts apparaissent rapidement. Tea, par bien des aspects, ressemble aussi beaucoup au portail Orange annoncé pour 2013, qui a rassemblé beaucoup de partenaires notamment libraires et est porté dans la cadre du grand emprunt.

Livres-Hebdo a donné quelques détails: "Le développement de Tea a nécessité un investissement de “plusieurs millions d’euros”, a indiqué le dirigeant, sans plus de précisions. Créée en janvier 2011, la société tea a d’ailleurs fait l’objet de plusieurs levées de fonds qui la valorisent à 2,5 millions d’euros, selon la dernière opération à l’automne 2011.
Son capital se répartit principalement entre Guillaume Decitre pour 50,78% en nom propre et 10,34% via Génération IV, holding propriétaire de Decitre, Cultura-Sodival pour 24,28%, Valérie Heppe Collin, cofondatrice et DG, pour 3,10%, Eric Daspet, cofondateur et directeur technique, pour 3,10%, et Smile pour 1,87%." 

L'objectif de TEA est triple. La plateforme doit permettre:

  • Aux éditeurs de diffuser leur catalogue numérique en conservant leur indépendance.
  • Aux libraires, distributeurs et e-commerçants d’exercer leur expertise dans la distribution, l’animation et le conseil interactif auprès des lecteurs.
  • Aux lecteurs de lire, commenter, annoter leurs livres, à tout moment, sur tous supports, quels que soient les libraires ou e-commerçants auxquels ils ont acheté des livres numériques.

Côté distribution également, soulève bien des questions, gestion DRM propriétaires, propriété ou non des fichiers, ouverture vers des modèles propriétaires comme Amazon et Apple ou plus ouverts (encore que) comme Kobo, Sony, rôle et intérêt des opérateurs dans un tel dispositif "ouvert", rôle (ou absence de rôle) des distributeurs actuels, développement cloud ou pas, etc. Une première application Android (déjà c'est plus trop ouvert, Google Play depuis deux jours seulement) devrait être proposée à partir de début avril. La solution de l'intégration et de la vente de livres électroniques de la société Bookeen a pour l'instant été retenue comme Virgin. Viendrait ensuite une version au format html 5 (iPad et autres Kindle Fire) qui devrait sortir en juin. En plus de cela, un tout nouvel espace de vente Decitre sur Lyon en chantier. Bref, du pain sur la planche.

Présentée la semaine prochaine lors du Salon du livre, on devrait en savoir plus au lancement proprement dit. A suivre...

Lire FrenchWeb et écouter l'interview de Guillaume Decitre sur BFMBusiness, qui explicite les visées mondiales du projet. On regrettera bien entendu l'anglicisme de TEA, un projet français encore une fois aux résonances anglo-saxonnes.

En tous cas, comme le rappelait Hadrien Gardeur de Feedbooks la semaine dernière, ça bouge en France du côté du livre numérique et c'est bien, on a bien cantonner le hamburger dans un rôle minoritaire face au sandwich avec de la baguette!

PS: voir l'interview sur BuzzMedia ici

Decitre


Viviane Hamy : détails sur l'offre numérique

LogoFeedbooks avait lâché l'information il y a quelques semaines, les Editions Viviane Hamy proposeront une offre numérique à partir du 15 mars prochain. Plus de détails aujourd'hui sur le blog ePagine. C'est 39 titres qui seront proposés en versions ePub et PDF sans DRM avec des prix entre 9,99€ et 12,99€. Vargas, Tabachnik, Sylvain et d'autres encore. Prix comme d'habitude bien au-delà des livres en version de poche, toujours le même problème récurrent dès qu'il s'agit d'éditeurs indépendants qui sont en poche dans les collections phares des groupes. Pas de concurrence au poche, c'est gravé dans le marbre. Il va bien falloir que l'on trouve une solution devant des lecteurs qui ne comprennent rien à l'arrière-cuisine et à qui l'ont a bien du mal à expliquer quoi que ce soit. Les titres de Fred Vargas sont tous disponibles sur les réseaux, pas de raisons que les échanges faiblissent malheureusement. A lire le sceptissisme de Viviane Hamy elle-même pour le livre numérique dans le texte ci-dessous envoyé à ePagine, qui fait part des demandes de leurs lecteurs. L'alternative existe désormais, reste à savoir si elle saura convaincre...

«En dépit de mon anachronisme frénétique, en tant qu’éditeur, je me dois d’être dans mon époque, comme Fred Vargas, quand elle inscrit ses livres dans l’époque où elle commence à les écrire pour aborder les peurs millénaires.

D’une part, je crois qu’il vaut mieux commencer tôt, plutôt que de prendre le train en marche, et de ne pas rater les étapes fondamentales pour la défense des auteurs et du livre. Il me semble donc que, très prudemment, il faut faire un premier pas. Comme en mars prochain, nous faisons une opération autour de notre collection polar Chemins Nocturnes, l’occasion me semble excellente pour faire ce premier pas, car nous proposerions aux libraires les deux versions en même temps, et faisons ainsi d’eux nos partenaires privilégiés également pour le numérique.

D’autre part, en tant que directrice de la maison d’édition, je me dois de mettre entre parenthèses mon scepticisme personnel pour le livre numérique, à mon sens surmédiatisé, et ce, pour le bien des auteurs, et pour les lecteurs futurs. Nous avons en effet de plus en plus de lecteurs qui nous écrivent pour nous dire qu’ils voudraient acheter le livre en version numérique, qu’ils ne veulent pas de la version piratée, mais que pour le moment ils n’ont pas d’alternative». (Viviane Hamy)


Elsevier : relais de la communauté scientifique en France

ElsevierJe vous avais parlé de la pétition lancée à l'encontre d'Elsevier aux Etats-Unis mi-janvier. Lire le billet du Figaro, qui nous fait part du relais pris par la communauté scientifique en France.

«Il y en a marre que ces gens se fassent de l'argent sur le dos des chercheurs.» Comme une centaine de chercheurs français, François Coulier, biologiste à l'Inserm, a décidé de signer la pétition qui dénonce les pratiques commerciales de l'un des principaux éditeurs scientifiques, Elsevier. 

C'est près de 7500 signataires aujourd'hui.


Edicool : "Aimer c'est résister" avec un collectif d'artistes

Aimercestresister_couv_700Une nouveauté intéressante qui explore des territoires nouveaux chez Edicool, une maison d'édition numérique. Celle-ci nous propose un livre enrichi né de la collaboration avec un collectif d'artistes "Aimer, c'est résister".

"10 auteurs, 10 voix, 10 courts textes illustrés ouvrant autant de brèches minuscules, de trouées séditieuses dans la tristesse du temps. 10 effractions singulières commises avec le cœur, sourire aux lèvres, sur les accords d’une bande-son originale. Un recueil 2.0 se voulant un antidote mélodieux au vacarme du monde."

Ce livre est au format ePub, il a été plus particulièrement développé pour iOS sur l'iPad. Edicool ne peut être tenu pour responsable d'un défaut d'affichage ou d'écoute sur d'autres plateformes ou systèmes d'exploitation. Disponible ici au prix de 4,99€.

Tous les détails sur le site.


Amazon Kindle : 4000 titres trop chers disparaissent

Bras de ferUne mésaventure qui pourrait bien arriver rapidement aux éditeurs français. Amazon vient de déréférencer plus de 4000 titres d'un coup sur sa plateforme Kindle aux Etats-Unis, tous d'éditeurs indépendants, au seul motif qu'ils étaient à un prix trop élevé. Une décision qui risque d'être prise très au sérieux; ce n'est pas la première fois qu'Amazon utilise cette "arme fatale" de rétorsion envers les éditeurs récalcitrants et les lecteurs à fond derrière lui bien évidemment (via Bits et ZDNet).


Capital : le prix des livres en question

Capital4Emission Capital hier soir sur M6 que vous pouvez revoir. Très complète, voyage chez une grande lectrice, aux Etats-Unis, dans l'univers de la fabrication, chez Amazon France, chez un éditeur, chez un auteur. Capital est revenu aussi sur le prix des livres numériques en mettant le doigt où ça fait mal. "On ne pourrait pas mettre le prix du livre numérique au prix du poche?" Silence gêné de la responsable chez Robert Laffont: "Non, je ne peux vraiment pas parler de cela"...

Capital a repris également mes fameux camemberts parus sur mon étude pour Le Motif, il y a près de deux ans, en recoupant avec ses propres informations. Petite pensée à Cécile. Constat sans appel... Pas rentable le livre numérique?

Livre imprimé

Capital1

Livre numérique

Capital2


Capital3


Fermeture de deux sites illégaux de téléchargements de livres

Library.Nu Logo_thumb[13]Les grands groupes d'édition bien décidés à en découdre. Deux très gros sites de téléchargements de livres basés en Irlande viennent de fermer leurs portes sous l'action de l'UIE (Union Internationale des Editeurs) et plus particulièrement d'éditeurs et de libraires allemands. Communiqué de Livres Hebdo qui pour l'occasion a ouvert l'accès:

"Véritables librairies virtuelles, www.ifile.it et www.library.nu offraient aux internautes en téléchargement illégal, gratuit, et anonyme près de 400.000 eBooks haute résolution, générant ainsi, grâce aux publicités, aux donations, et aux comptes premium de leurs adhérents, près de 8 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le processus judiciaire a duré 7 mois et a du enquêter dans 7 pays. Plus de 17 éditeurs ont lancé des injonctions, au tribunal régional de Munich, concernant 170 livres dont les droits étaient protégés. Parmi les éditeurs, on trouvait HarperCollins, McGraw-Hill, MacMillan Publishers et Pearson Education. La procédure était également soutenue par les Associations d'éditeurs des USA, des Pays-Bas et d'Italie."

Lire également le communiqué de l'AAP (Association of American Publishers).

Les responsables des sites sont eux-mêmes incriminés pour violation de droit d’auteur au lieu d’être seulement tenu pour responsables du comportement de leurs usagers. Je recommanderais la plus grande méfiance pour des sites français bien connus, le boulet risque de venir rapidement sur eux.

Le jeu de domino continue, le peer-to-peer va t-il redevenir l'unique moyen d'accès pour télécharger des contenus de manière illégale?


Viviane Hamy : une offre numérique sans DRM

Viviane hamyPetite indiscrétion de nos amis de Feedbooks sur twitter: "Les Editions Viviane Hamy en numérique sans DRM et à prix modérés, ça fait plaisir. Déjà numérisés 7 Fred Vargas, 6 Maud Tabachnik, 13 Dominique Sylvain dont le prochain soit 38 titres dès le 14 mars!". Encore un mois à patienter!

L'éditeur de Fred Vargas, François Vallejo et tant d'autres, un éditeur de plus qui rejoint l'offre sans DRM. Voilà qui réjouira beaucoup d'entre vous, et moi le premier!


Le fonds des poches

Rien-dans-les-poches-dan-fanteJ'avais fait le relevé début novembre, petit baromètre de l'offre disponible au format numérique des collections de poche:

  • Gallimard/ Folio : 77 titres ici
  • Gallimard/ Folio SF : 3 titres ici
  • Gallimard/ Folio Policiers : 12 titres ici
  • Gallimard/ Folio Cadets : 5 titres ici
  • Hachette/ Livre de Poche : 106 titres ici
  • Hachette/ Livre de Poche Jeunesse : 226 titres ici
  • Fayard/ Mille et Une Nuits : 188 titres ici
  • Editis/ Pocket : 57 titres ici
  • Grasset/ Cahiers Rouges : 168 titres ici
  • Flammarion/ Champs : 74 titres ici
  • Flammarion/ J'ai Lu : 2 titres ici
  • Garnier-Flammarion : 104 titres ici
  • Seuil/ Points : 3 titres ici
  • L'Aube poche : 13 titres ici
  • Gérard de Villiers SAS : 11 titres ici
  • San Antonio : 175 titres ici
  • Libretto: 5 titres ici
  • Bragelonne poche : 52 titres ici
  • Marabout : 1 titre ici
  • Musardine : 22 titres ici
  • Picquier Poche : 19 titres ici
  • ...

Un total de 453 titres littérature générale dans le catalogue Place des Libraires ici et 169 science-fiction et terreur ici. Un total de 622 titres, +38% en seulement en 3 mois. Certains catalogues prêtent cependant à sourire...


Site du Zéro: cours d'informatique au format ebook

Html5Pour l'instant, beaucoup d'ouvrages techniques ou d'informatiques sont proposés au seul format PDF. A signaler l'initiative de l'éditeur "Le Site du Zéro" qui propose un premier ouvrage tutoriel de cours "Réalisez votre site web avec HTML5 et CSS3" de Mathieu Nebra au format ebook, à la fois sur le Kindle d'Amazon et sur iTunes d'Apple. Prix très intéressant à 8,49€ contre 23,75€ pour la version imprimée.

"Ce premier ouvrage fait office de test. Nous voulons nous assurer qu'il y a une réelle demande pour ce format avant de nous lancer complètement dedans. Bien sûr, si c'est un succès, d'autres titres seront mis en ligne au format eBook". Tous les détails sur le site.


Harlequin France: CA numérique à 1 million d'euros

ArlequinA une semaine de la Saint-Valentin, le livre sentimental numérique se porte bien en France. Chiffres toujours avec cette fois-ci Harlequin France qui donne ses résultats de ventes de livres numériques pour 2011. Elles représentent un chiffre d'affaire de 1M€ d'euros TTC, soit 600.000 téléchargements sur un catalogue d'environ un millier de titres. Au niveau du groupe canadien, les ventes numériques seraient d'ores et déjà de 15% du chiffre d'affaires mondial. Le communiqué de presse est ici (merci à Antoine).


Hachette Livre: 6% des ventes en numérique

Logo Hachette LivreHachette Livre (Lagardère Publishing) a communiqué aujourd'hui ses résultats pour 2011. Sur un chiffre d'affaire de 2.038M€, le numérique représente désormais 6% des ventes totales au niveau du groupe.

Aux États-Unis et au Royaume-Uni, le livre numérique représenterait respectivement 20% et 10% du chiffre d'affaires Adult trade à fin décembre 2011. "En France, le lancement de nouvelles liseuses numériques est intervenu à l'automne, mais n'a pas encore fait décoller le marché de façon significative". Le communiqué de presse complet est ici (via Actualitte).


Gaïa Editions: les polars en numérique

GaiaA signaler les premiers polars déclinés en versions numériques chez Gaïa Editions. Ils ont changés de look récemment. Trois premiers titres pour l'instant qui viennent compléter l'offre. Regret de voir une petite maison indépendante pratiquer à la fois des prix élevés et les DRM. Les négociations avec les agents et éditeurs étrangers peut-être en cause. Pas sûr que les amateurs de polars s'y retrouvent, en tous cas moi le premier j'attendrais (via Feedbooks).


AAP: le livre numérique insolent aux Etats-Unis

BookL'AAP (Association of American Publishers) a communiqué hier des chiffres sur l'activité des ventes aux Etas-Unis par secteurs éditoriaux sur l'année 2011. Le précédent exercice datait de l'été dernier. Confirmation de l'explosion du secteur du livre numérique qui est bientôt en passe de rattraper les deux secteurs "Adult Hardcover" et "Adult Paperback" qui connaissent eux-mêmes un recul. Près de 17% du marché du livre américain, 1 livre sur 6. C'est bien un remplacement qui est en cours, le secteur "Adult MassMarket" est en chute libre, c'est le moins que l'on puisse dire; sera t-il l'équivalent du livre-audio pour bientôt? (via Mediabistro).

YtdNovember2011


Plon : une collection 100% numérique

Logo-plonA signaler l'intéressante initiative des Editons Plon qui vont lancer une collection de livres uniquement numériques. Baptisée Plon Actu, elle comprendra quelques dix ouvrages par an (coups de gueule, analyses, etc.), vendus entre trois et quatre euros. Les deux premiers titres seront consacrés, en mai, à la banque et à la campagne présidentielle. En cas d'"énorme" succès, une version papier sera envisagée (via L'Express). Plus d'éditeurs devraient lancés des collections dans ce sens pour dynamiser leurs offres.


NumérikLivres: Waldganger en épisodes

Wald6_coverUn exemple de livre avec des téléchargements successifs que devrait suivre je pense d'autres éditeurs, c'est celui de la série "Waldgänger" de Jeff Balek aux Editions NumerikLivres; la série comporte un total de 6 épisodes exclusivement en numérique vendus chacun 0,99€/1,99$, le premier étant offert gratuitement. L'ensemble dans une période de trois semaines. Les Editions Au Diable Vauvert avaient aussi lancé le livre de Pierre Bordage "Les Derniers Hommes" de cette façon il y a 18 mois.

NumerikLivres a communiqué les chiffres cette semaine. Le téléchargement se décompose de la façon suivante:

  • Épisode 1 (gratuit): 4964
  • Épisode 2 (payant): 405
  • Épisode 3 (payant): 274
  • Épisode 4 (payant): 190
  • Épisode 5 (payant): 130
  • Épisode 6 (payant, vient de paraître): 43

(via NumerikLivres).


Le nouveau Todorov chez Versilio

DownloadA signaler la sortie en version numérique du nouveau livre de Tzvetan Todorov "Les Ennemis intimes de la démocratie" chez Versilio. Un auteur de plus qui s'affranchit de son éditeur traditionnel en avancant avec son agent. Pour la nouveauté seulement, une façon de ménager la chèvre et le chou (qui est la chèvre, qui est le chou), six de ces anciens livres étant disponibles chez les éditeurs.

"Il y a quelques années, le célèbre best-seller de Fukuyama annonçait la "fin de l'Histoire".
Plus humblement — mais sûrement plus justement — Todorov nous invite à réfléchir à une possible "fin de la Démocratie".
On peut regarder l'histoire politique du XXe siècle comme l'histoire du combat de la démocratie contre ses ennemis extérieurs: le fascisme et le communisme. Ce combat s'est achevé avec la chute du mur de Berlin. D'après certains, il se prolonge contre de nouveaux ennemis — islamo-fascisme, terrorisme, dictateurs sanguinaires... Pour Todorov, ces dangers, certes réels, ne sont pas des candidats crédibles à cette succession. Le principal ennemi de la démocratie, c'est devenu elle-même, ou plutôt certains aspects plus ou moins visibles de son développement, qui en menacent jusqu'à l'existence même."

Critique, historien et philosophe, universitaire mondialement reconnu, ayant enseigné dans les plus grandes universités en France et aux États-Unis, Tzvetan Todorov est directeur de recherches au CNRS. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Mémoire du Mal, tentation du Bien (Robert Laffont, 2001), Devoirs et délices, Une vie de passeur: une autobiographie intellectuelle (Seuil, 2002), Le Nouveau Désordre mondial (Robert Laffont, 2003), Les Aventuriers de l'absolu (Robert Laffont, 2005), L'Esprit des Lumières (Robert Laffont, 2006) et La peur des Barbares (Robert Laffont, 2008).


Editions Leduc.s : un catalogue numérique

LogoplatPetite visite aux Editions Leduc.s à Paris, à deux pas de Montparnasse, où j'ai rencontré Stéphane Leduc (directeur et fondateur) et Aurélie Scart (responsable numérique) que certains d'entre vous connaissent peut-être, car elle a travaillé avec Bruno Rives. Une observatrice avertie du numérique, de longue date!

LeducCréées en 2003, les éditions Leduc.s ont dès le départ marqué une ambition très précise: accompagner au quotidien dans des domaines aussi variés que la famille, le travail, la santé, la minceur ou l’humour. Une équipe de dix personnes, travaillent à la création et à la promotion des huit à dix guides pratiques, documents et même romans qui paraissent chaque mois. Quatre grandes thématiques dans les collections: santé préventive/ naturelle, développement personnel, vie professionnelle/ business et des rééditions de livres à contre-courant comme "Capitalisme et liberté" de Milton Friedman par exemple. Des livres imprimés bien sûr, mais aussi depuis un an maintenant, des versions numériques qui étoffent une offre de plus en plus large. L'occasion de revenir avec eux sur le déploiement du numérique.

Est-ce que le numérique a été très tôt au centre de vos préoccupations, de votre veille?

Bien entendu, cela fait partie de mes gênes! J'ai débuté en tant que concepteur/rédacteur dans la presse télématique. Cela démarrait à l'époque, il n'y avait pas encore d'internet. J'ai participé à l'aventure du minitel, on peut dire que j'ai été "webmaster avant l'heure" pour des titres dans la presse  comme Marie-Claire, Libération, etc. Ensuite dans les années 90, je me suis consacré à la photographie.
Mais en fait, depuis que je suis enfant j'ai toujours été baigné dans l'édition. Mon père était éditeur chez Marabout. C'est en échangeant avec lui que le projet de créer ma propre maison d'édition a mûrie au début des années 2000. Et je gardais bien entendu toujours un oeil sur le numérique, sur le développement du web, comment il impactait mon travail d'éditeur.

L'élement déclencheur est venu quand?

C'est lors d'un voyage aux Etats-Unis dans la Silicon Valley en 2009, quand j'ai participé au Stanford Publishing Course que j'ai compris qu'il fallait se lancer dans l'édition numérique. Nous avions déjà très tôt négocié les droits numériques dans nos contrats d'édition. Nos premiers livres ont été distribués par les pionniers comme Cyberlibris.

Comment s'est fait la mise en oeuvre?

Pour moi, il était indispensable de recruter une personne pour s'occuper à plein temps du développement numérique. Aurélie est venu intégrer notre équipe fin 2010. Nous avons réfléchi ensemble sur le choix de la plateforme de distribution. Nous voulions absolument garder notre indépendance. C'est pour cela que nous avons fait le choix de traiter en direct avec quatre plateformes : YouScribe, Apple, Amazon et Fnac/Kobo. D'autres suivront.

Pouvez-vous nous dire les choix que vous avez faits?

Il était évident pour nous que les DRM n'étaient pas le bon choix pour nos ouvrages. Mon expérience du numérique m'avait convaincu qu'elles étaient un frein à l'achat, comme dans la musique il y a quelques années. Nous avons opté pour des solutions de watermarks qui ne restreignent pas nos lecteurs, quand c'est possible. Concernant les prix, nous n'avons pas attendu la baisse de la TVA en pratiquant dès le début des remises de prix de 30 à 50% par rapport aux versions imprimées. En général, nous essayons au maximum d'être aux alentours de 10€.

AurelieQuelles sont vos premiers résultats de ventes?

Nous avons vendu à peu près 10.000 exemplaires au total l'année dernière, je n'ai pas encore fait le relevé total des ventes de fin d'année. L'accélération est très nette depuis l'automne dernier. Notre best-seller a bien évidemment été le livre sur Steve Jobs, avec plusieurs milliers d'exemplaires dans sa version numérique.

Comment s'organise la promotion?

Nous essayons d'être très réactifs pour arriver dans les têtes de gondoles d'Amazon et d'Apple. Nous relayons à chaque fois nos nouveautés au travers de notre blog, notre site, Facebook et Twitter.

Par exemple l'un de nos derniers titres, un livre sur le Konjac (plante coupe-faim japonaise) préfacé par Pierre Dukan, est sorti en avant-première numérique sur les 4 plateformes (9,99€ sans DRM). Le livre imprimé sortira en librairie début mars.
Nous avons lancé un blog dédié sur le livre et sur la thématique, animé par les 2 auteurs, ainsi qu'une page Facebook.

Comment voyez-vous le développement?

C'est une aventure qui démarre, c'est très stimulant. Nous avons de très bons retours de nos lecteurs, qui nous encouragent à avancer. Pour l'instant notre catalogue numérique comprend 65 titres sur les 250 au catalogue. Notre objectif est de proposer très vite la quasi totalité de notre fonds. Il faut repenser certains titres qui ne peuvent pas simplement être convertis au format ePub. N'oublions pas que nous sommes une maison de titres pratiques!


D-Fiction : Les Corps culinaires à découvrir

DfictionA signaler l'expérience de lecture tout à fait originale que nous proposent les Éditions D-Fiction. A découvrir Les Corps culinaires, le dernier ouvrage numérique de Isabelle Rozenbaum, récemment primé au Festival International de la photographie culinaire 2011. J'ai beaucoup aimé ce mélange des univers à la fois au niveau des thèmes abordés (gastronomie, vins, littérature, arts visuels) que des médias mis en oeuvre. Isabelle Rozenbaum nous entraine dans une expérience numérique grobale très intéressante. Je vous laisse découvrir le communiqué de presse:

Actu-Corps-culinairesAvec Les Corps culinaires publiés aux Éditions D-Fiction, Isabelle Rozenbaum retrace son parcours de photographe depuis plus de vingt ans. Considérée comme photographe ethno-culinaire, elle a introduit en France -au début des années 2000- le reportage «en cuisine», c’est-à-dire les prises de vue favorisant la pratique et le savoir-faire des chefs dans leur propre lieu de travail, concept inauguré par les anglo-saxons et qui, en une décennie, est venu bouleverser la représentation culturelle de la cuisine illustrée jusqu’alors par les sempiternelles «natures mortes». L’auteur nous expose, ici, ses choix de photographe indépendant, sa conception de la photographie culinaire ainsi que les enjeux, pour elle, de l’utilisation d’un nouveau médium: la vidéo. De l’univers gastronomique au monde du vin en passant par les milieux littéraire et artistique, Isabelle Rozenbaum évoque ce métier de photographe et de vidéaste, complexe, ambitieux et passionnant qui ne cesse d’évoluer avec les développements des nouvelles technologies et nous explique comment l’image, souvent par des voies détournées, peut nous apprendre beaucoup sur nous-mêmes et sur le monde que nous traversons.

Les Corps culinaires d'Isabelle Rozenbaum marque un véritable événement en cette rentrée éditoriale 2012 puisque ce livre publié au format numérique, utilise les ressources propres à cette nouvelle ère éditoriale. En mariant texte, photographie, vidéo et son, il s'agit de reconstituer l'univers de la créatrice et son approche inédite de la cuisine. Loin d'être le duplicata d'un livre papier, Les Corps culinaires jouent sur les possibilités encore peu exploitées commercialement des développements de l'ePub qui offre une lecture "augmentée" d'images animées ou non- et sonorisées.

Les Corps culinaires
Auteur : Isabelle Rozenbaum

Texte : +/-100 p.
Illustrations : 78 photos couleurs & 12 photos N&B
Vidéos : 10

Distribution : immateriel.frepagine.fr

Parution aujourd'hui 15 janvier 2012. Tous les détails ici avec une vidéo de découverte. Deux versions seront disponibles à la vente en librairie à 5,99€ jusqu'au 15 mars, 9,99€ ensuite, également disponible sur l'ibookstore d'Apple et le Kindle Store d'Amazon.