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Adobe espionne les lecteurs, collecte des données sur nos bibliothèques

AdobeQuand pourra-t-on en finir avec Adobe? C'est la question qui vient naturellement à la lecture du billet publié hier sur TheDigitalReader. Une alerte de plus -nous en avions déjà eu au printemps dernier de la part de spécialistes de ces questions-, mais qui pose aujourd'hui clairement le problème de l'utilisation qui est faite des données sur nos bibliothèques personnelles. Je donne une traduction complète de ce billet tant il interpelle sur la politique suivie par Adobe avec sa version ADE4. Il serait enfin temps que les éditeurs européens agissent enfin solidairement pour clarifier les conditions dans lesquelles Adobe utilise les données de millions de lecteurs à travers toute l'Europe. C'est aussi à la Commission Européenne de se pencher sur ce problème, tant l'échelle est importante aujourd'hui avec le développement de la lecture numérique dans tous les pays. En France on pense également au développement de PNB (Prêt numérique en bibliothèque), un dispositif qui doit absolument être clarifié quant aux informations que récupère effectivement Adobe au niveau des bibliothèques et des abonnés concernés. La traduction du billet de Nate Hoffelder:

Adobe vient de nous faire une démonstration éloquente de la manière dont il traite aujourd'hui les questions de sécurité et de confidentialité.

Un ami hacker m'a alerté sur le niveau de violation de la sécurité et de la vie privée de la part d'Adobe. Celui-ci examinait la DRM d'Adobe à des fins éducatives quand il a remarqué que Adobe Digital Editions 4, la nouvelle version de l'application de lecture d'Epub d'Adobe, semblait envoyer un très grand nombre de données vers les serveurs d'Adobe.

Cette source m'a dit, et je peux le confirmer, qu'Adobe suit les utilisateurs au travers de l'application et télécharge les données sur leurs serveurs (Adobe a été contacté à l'avance de cette publication, mais a refusé de répondre).

Pour être clair, je peux aussi vous dire que Benjamin Daniel Mussler, le chercheur en sécurité, qui a trouvé la faille de sécurité sur Amazon.com, a également testé cela à ma demande et l'a vu de ses propres yeux.

Adobe recueille des données sur les livres numériques qui ont été ouverts, les pages qui ont été lues, et dans quel ordre. Toutes ces données, y compris le titre, l'éditeur, et d'autres métadonnées sur le livre sont actuellement envoyées au serveur d'Adobe en texte clair.

Je ne plaisante pas; Adobe n'est pas seulement connecté à ce que les utilisateurs font, il procède aussi à l'envoi de ces données sur leurs serveurs en clair, d'une façon telle que toute personne observant l'accès aux serveurs peut librement tout écouter et tout savoir.

Mais attendez, il y a plus.

Adobe n'est pas seulement en train de traquer ce que les utilisateurs font avec ADE4; cette application a également été scanné mon ordinateur, organiser la collecte des métadonnées de tous les ebooks installés sur mon disque dur et le téléchargement de ces données envoyé sur les serveurs d'Adobe.

Pour être clair, ce qui inclut non seulement les ebooks j'ai ouvert avec ADE4, mais aussi les ebooks que je stocke dans Calibre et chaque ebook en Epub que j'installe sur mon disque dur.

Juste pour montrer que je ne suis ni en train d'exagérer ni d'être sous l'influence d'un quelconque médicament, en voici la preuve.

     ADE-4-datacollector
     données adobe

Le premier fichier prouve que Adobe suit les utilisateurs au travers de l'application, tandis que le second montre que Adobe indexe ma collection d'ebooks.

Les deux fichiers ci-dessus ont été générés en utilisant les données recueillies par une application appelée Wireshark. Cette petite application astucieuse peut être utilisé pour connecter l'ensemble des informations qui sont envoyés ou reçus par l'ordinateur via un réseau. Muussler et moi, nous avons vu que les données ont été envoyées à 192.150.16.235, l'une des adresses IP d'Adobe. Wireshark connecte toutes les données envoyées à Adobe et sur ​​demande réinjecte les fichiers texte.

Il s'agit d'une violation caractérisée de la vie privée et de la sécurité à un niveau tel que je passerais sur les aspects techniques et encore moins sur les aspects juridiques soulevés.

Sur le plan technique, ce genre d'erreur n'est pas nouvelle. De nombreuses applications ont été pris en train d'envoyer des données en texte clair, et d'autres ont été surprises à capturer des données sans autorisation (des carnets d'adresses mail, par exemple). De plus, LG a été pris dans une violation de la confidentialité très similaire  en novembre dernier lorsque l'un de leur Smart TV a été surpris à télécharger les métadonnées de fichiers privés d'un utilisateur vers les serveurs de LG -et comme Adobe, ces données ont été envoyé en texte clair.

Je partage ces détails qui ne sont pas là pour excuser ou justifier Adobe, mais pour vous montrer que c'est une erreur stupide et crétine, que Adobe aurait vu venir à bout s'ils avaient eu ne serait-ce que le cerveau d'un poisson rouge.

En ce qui concerne les aspects juridiques, je ne suis toujours pas sûr de combien de lois sur la protection de la vie privée ont été violés. La plupart des États américains ont des lois sur la vie privée sur les livres empruntés dans les bibliothèques; si l'application a été installé dans une bibliothèque ou utilisée avec un ebook d'une bibliothèque alors ces lois n'ont pas été respectés. De plus, Adobe peut avoir également violé les sections de protection des données de la FERPA, les droits à l'éducation familiale et la vie privée, et des lois similaires adoptées par les États comme la Californie (je vais devoir laisser un avocat répondre à ce sujet).

Et puis il y a les lois européennes sur la confidentialité, dont certaines font les lois des États-Unis très laxistes en regard.

En parlant de l'Europe, la Foire du Livre de Francfurt s'ouvre cette semaine. Adobe sera présent sur les stands, et quelque chose me dit qu'ils ne seront pas déçu du voyage (pour ma part j'ai l'espoir que la direction d'Adobe sera présente pour être interrogé).

En tout cas, je vous recommande fortement en tant qu'utilisateurs d'éviter de mettre à jour les applications d'Adobe. Heureusement pour nous, il existe des alternatives.

Plutôt que d'utiliser ADE 4, je vous suggère d'utiliser une application fournie par Amazon, Google, Apple ou Kobo. Amazon utilise le format Kindle, et chacune des trois dernières plates-formes d'ebook utilise sa propre DRM unique et le format Epub comme format de fichier à l'intérieur de leurs applications (Google et Kobo vous permettront de télécharger un ebook qui peut être lu dans Adobe DE, que la DRM n'est pas utilisé en interne soit par Kobo ou Google).

Chacune de ces quatre plates-formes sont sensibles à la faille de sécurité d'Adobe. Bien sûr, je ne peux pas dire avec certitude si ces plates-formes sont plus sûres et privées qu'Adobe, mais je suis sûr qu'elles seront plus dans le respect de la sécurité dans les prochaines semaines.

PS: à lire également le billet d'Eric sur Survol.


Etats-Unis : un panorama complet sur l'offre de livres numériques en bibliothèques

Actu-seminaire-ebooks2Passionante intervention à l'Enssib la semaine dernière. Sue Polenka, qui travaille à la Bibliothèque de Dayton dans l'Ohio et anime depuis de nombreuses années le blog NoShelfRequired, est venue à l'invitation de l'Enssib présenter un panorama complet de l'offre de livres numériques dans les bibliothèques publiques américaines. Une brillante présentation extrèmement claire et précise, qui donne à la fois des aspects historiques sur le développement mais aussi des comparaisons très pertinentes entre les différents modèles. Sue a présenté également en préambule le marché du livre numérique aux Etats-Unis. Cette intervention s'inscrit dans le seminaire mené par EnssibLab sur la situation de l'eBook en bibliothèques. Un grand bravo à l'Enssib pour cette conférence, une véritable première en France.


Etats-Unis : les ebooks toujours en hausse

Us_flagOn le pensait désormais ayant atteint un plateau, c'est un marché toujours orienté à la hausse pour les ebooks aux Etats-Unis. C'est ce que révèle l'AAP, le syndicat des éditeurs, pour les 5 premiers mois de l'année 2014. Sur un secteur entier qui connait une progression de 3,9%, les revenus du livre numérique affiche une augmentation de 7%, comparé à la même période en 2013 (via TheBookSeller).


Les liseuses toujours au coeur de la lecture numérique

LiseuseOn leur prédit depuis de nombreuses années un enterrement de première classe, comme les défunts netbooks. Malgré l'explosion des smartphones, tablettes et phablettes de toutes tailles (c'est d'ailleurs bien compliqué de s'y retrouver aujourd'hui), force est de constater que les liseuses sont bien toujours là, au coeur de l'expérience de lecture de toutes les librairies leaders du marché, hors Apple. Sept années après l'arrivée du premier Kindle, Amazon revient à trois modèles dans sa gamme cet automne. Un signe qui ne trompe pas. 3 chez Amazon, 5 chez Kobo, 6 chez PocketBook, 2 chez Bookeen, 2 chez Carrefour, c'est au total 18 modèles qui seront disponibles en France en cette fin d'année, peut-être un de plus avec le Cybook Ocean chez Bookeen. Entre 59 et 189€, de 6 à 8 pouces, un vaste choix. Un tableau complété ailleurs en Europe: Tolino qui conforte sa présence Outre-Rhin et bientôt au-delà avec ses deux liseuses, Barnes and Noble qui arrive avec la sienne chez des libraires au Royaume-Uni, des grandes librairies espagnoles qui développent leurs propres liseuses propriétaires. A rajouter à cela des alliances entre les acteurs et les grandes chaines de librairies dans toute l'Europe, un opérateur majeur comme Deutsche Telekom qui a sauté le pas avec succès. Si Sony a malheureusement jeté l'éponge confronté à la situation de libraire qu'il n'a jamais été, force est de constater que la santé des liseuses est toujours au beau fixe et qu'elles gardent toute la confiance des lecteurs qui lisent beaucoup en numérique. L'aventure continue plus que jamais! A suivre...


Amazon : deux nouveaux Kindle?

KindleDéréférencement du Kindle 4 et baisse du prix du Kindle PaperWhite pour écouler les stocks. Stratégie classique. Les rumeurs enflent aux Etats-Unis sur l'arrivée de nouveaux Kindle chez Amazon. La société est toujours hostile à toute information qui filtrerait. Le culte du secret, on sait ce que c'est chez Amazon. Le Lab126 au coeur du système du Kindle, un vrai bunker depuis ses débuts. C'est le site GoodeReader qui se lance à son tour: "Ceci est une indication qu'ils ont bien entamé le processus de fabrication de deux nouveaux modèles. Que pouvons-nous attendre des Kindle de prochaine génération? Eh bien, le Paperwhite 3 aura un capteur de lumière pour ajuster automatiquement l'éclairage intégré à votre environnement. Tous les autres modèles sur le marché disposent d'une fonctionnalité avec un bouton ou un logiciel dédié pour ajuster manuellement. Les deux nouveaux modèles auront également une police par défaut différente et auront une résolution plus élevée. Le nouveau Kindle pas cher devrait abandonner le bouton et adopter un nouvel écran tactile. Amazon devrait sortir deux nouveaux e-readers et trois tablettes dans les prochaines semaines".


Amazon ouvre KDP Kids

KidsAmazon a annoncé hier par un communiqué de presse l'ouverture de sa plateforme KDP (Kindle Direct Publishing) aux auteurs de livres pour enfants. Après les auteurs de littérature générale et les comics (Kindle Comic Creator), le programme KDP "sans éditeurs" s'étend. Un vaste gisement pour les auteurs et les illustrateurs qui souhaitent accéder à l'auto-publication numérique. Rejoindre ainsi l'immense catalogue d'Amazon disponible sur son environnement propriétaire Kindle. Le portail d'accès s'appelle KDPKids. Il permettra aux auteurs de concevoir et de mettre en ligne leurs projets.


Amazon : vers un nouveau Kindle ?

KindleOn pensait les annonces désormais toutes faites du côté des constructeurs de liseuses. PocketBook, Kobo, Tolino au printemps, Bookeen avec son Cybook Ocean à venir. La surprise pourrait venir d'Amazon lui-même puisque le Kindle 4 d'entrée de gamme est désormais indisponible sur le site américain. Sorti à la fin 2011, c'est vrai qu'il fait figure d'ancètre avec ses boutons sans écran tactile. Le Kindle 4 est encore disponible sur tous les sites d'Amazon en Europe. Le leader du secteur pourrait bien remettre la pression un peu plus sur la concurrence. A l'époque c'est Arnaud Nourry, le patron d'Hachette lui-même, qui avait vendu la mèche au moment de son arrivée en France. A moins bien sûr que le Kindle PaperWhite voit son prix baisser de manière importante. Amazon peut-il se priver d'un modèle aux alentours des 50$? Il y a bien des marchés émergeants à nourrir. Pour ma part, je parie pour un nouveau Kindle en octobre, et vous? (via TheDigitalReader).


Sony DigitalPaper DPT-S1 est disponible en ligne

SonyJusqu'ici vendu exclusivement au travers d'un réseau de distributeurs agréés, le Sony Digital Paper DPT-S1 est désormais disponible en ligne au prix de 1100$ sur le site américain de Sony, exclusivement livré sur le territoire US. Un modèle au format inédit de 13 pouces (équivalent d'un A4) qui ouvre sur les possibilités d'annotations au stylet comme on le ferait sur une feuille de papier classique. Prix élevé certes, mais qui peut trouver rapidement des applications professionnelles évidentes pour favoriser l'archivage et limiter la consommation de papier en entreprises. Plusieurs sociétés s'étaient lancées sans succès sur ce concept du papier communicant par le passé. Elles n'avaient ni la réputation ni la capacité technologique de Sony. A suivre de près (via GoodeReader).


Amazon : le FirePhone ne remplacera pas le Kindle

FirephoneC'est peut-être bien le bide de l'année. Le bruit circulait tout l'été mais la rumeur semble bien s'amplifier. Amazon aurait vendu 35.000 FirePhone sur le marché américain selon une étude relayée aujourd'hui par le Guardian (via Frandroid). Un smartphone sortie en fanfare avec une technologie 3D "révolutionnaire" au début de l'été. La rentrée venue, il est tout simplement invisible et noyé dans la masse. Une chose semble désormais sûr. Ce n'est pas le FirePhone qui va remplacer le Kindle dans le coeur de la clientèle d'Amazon. Plus grave, le FirePhone ne sera pas la machine à cash escompté dans le temple de la consommation en ligne de mire.


Barnes and Noble : Galaxy Tab 4 Nook avec Samsung

BarnesOn n'y reprendra plus le libraire américain Barnes and Noble à se lancer avec des tablettes propriétaires. Elles ont bien failli condamner l'enseigne entière il y a plus d'un an. L'heure est aux accords gagnant/ gagnant. L'annonce avait été faite au début de l'été, c'est officiel aujourd'hui avec le lancement d'une tablette 7 pouces Galaxy Tab 4 NOOK, en partenariat avec Samsung. Un prix à 179$, une concurrence de taille face à Amazon avec l'apport du géant coréen qui surfe sur la vague Android. On pensait Microsoft, Sony, c'est donc Samsung qui aura répondu présent. Avec une très bonne tablette et de solides liseuses (peut-être un renouvellement de la gamme?), voilà Barnes and Noble bien pourvu sur le marché américain pour concurrencer un Amazon dont le dernier FirePhone semble subir un démarrage plus que difficile. B&N-Samsung, "it's a terrific partnership" lance même l'auteur James Patterson (via BusinessWire).


Bexar Bibliotech : bienvenue dans une bibliothèque sans livres imprimés

Bibliotech-TexasLa bibliothèque du futur sans livres imprimés? Un modèle qui existe déjà depuis l'année dernière à San Antonio dans le comté de Bexar au Texas (Etats-Unis). C'est la BexarBibliotech. On en avait beaucoup parlé lors de son inauguration. A découvrir la présentation qui a été mise en ligne il y a quelques semaines. Alors? Le modèle pour 2030, 2050, 2100, jamais? Et pourquoi ne pas rester simplement chez soi? (via Rue89).


Booklamp chez Apple

BookLamp-AppleAprès GoodReads à Amazon, Readmill à Dropbox, c'est un autre acteur américain de la recommandation de livres qui vient d'être racheté. Cette fois-ci c'est la start-up Booklamp qui tombe dans l'escarcelle d'Apple pour une somme comprise entre 10 et 15M$, une goutte d'eau pour le géant de Cupertino. Techcrunch a annoncé cette nouvelle, l'accord était déjà scellé depuis plusieurs mois. Comme Readmill, Booklamp devrait disparaître, Apple mettant la maîn sur le savoir-faire des équipes et les algorithmes de recommandation, des fonctionnalités innovantes qui devraient enrichir la plateforme iBooks (via iGénération).


Amazon/ Hachette : 100% des ventes aux auteurs

AmazonDécidément, c'est le nouveau feuilleton de l'été, une vraie saga, celle qui oppose Hachette à Amazon aux Etats-Unis. Une pétition d'auteurs importants (sous contrats Hachette) demandait à Amazon de suspendre les conditions discriminatoires que celui-ci exerçait sur leurs livres. "100% des ventes sur chacun de leur livre numérique vendu" pendant les négociations commerciales. C'est ce qu'Amazon vient d'annoncer hier en espérant que cette mesure sera de nature à calmer les ardeurs. Le seul terrain de l'argent pour des auteurs qui n'ont pas besoin de cela. Une obole du seigneur assez méprisante de la part d'Amazon qui ne résout absolument rien pour les lecteurs et l'accès aux livres. Ne pas penser que les auteurs en fassent la priorité est une faute stratégique à mon sens, comme le rappelle justement le syndicat des auteurs. Le communiqué complet transmis par l'AFP:

Amazon veut reprendre la main dans sa guerre commerciale contre Hachette en proposant de verser aux auteurs publiés par l'éditeur français la totalité des recettes issues des ventes de leurs livres électroniques.

"Amazon vient de nous envoyer une brève proposition commerciale", a indiqué mardi à l'AFP une porte-parole de Hachette Book Group, filiale américaine du groupe Lagardère.

Cette proposition consiste à verser "100% des ventes sur chacun de leur livre électronique vendu" aux écrivains pendant les négociations commerciales en cours entre Amazon et Hachette, selon un courrier envoyé à un petit groupe d'auteurs et à leurs agents par l'un des vice-président d'Amazon David Naggar. Il se propose aussi de suspendre tous les retards de livraison et d'en finir avec les ajustements de prix mis en place pour forcer la main à Hachette.

Cette offre est une amélioration d'une première proposition faite fin mai selon laquelle Amazon voulait créer un fonds d'indemnisation pour les auteurs victimes de ce conflit, offrant d'y participer pour moitié. "Si Hachette est d'accord, tant que durera la négociation, ses auteurs recevraient 100% des ventes de leurs livres électroniques que nous vendons", écrit M. Naggar dans ce courrier mis en ligne sur le site internet spécialisé en nouvelles technologies Gigaom.com.

Comme avec la première, l'éditeur français a décliné poliment cette seconde proposition. "Nous invitons Amazon à retirer les sanctions imposées unilatéralement contre nous", a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'éditeur, ajoutant qu'Hachette poursuivra les négociations avec espoir de parvenir à un accord "rapidement". "Nous pensons que le meilleur intérêt des auteurs est un contrat avec Amazon qui contient de véritables bénéfices en termes de marketing et dont les termes permettent à Hachette de continuer à investir dans les écrivains, le marketing et l'innovation", a-t-elle justifié.

La contre-attaque d'Amazon n'a pas tardé. Hachette "fait clairement savoir qu'il veut que ses auteurs restent au milieu de cette négociation parce qu'il espère que ça lui donne un levier dans les négociations", a critiqué auprès de l'AFP le groupe américain. "Il (Hachette) refuse de négocier en dépit du tort causé à ses auteurs", avance le groupe.

La "Authors Guild" -l'association américaine de défense des intérêts des écrivains- a pour sa part rejeté cette proposition. "Cela apparaît comme une solution à court terme qui incite les auteurs à prendre partie contre leurs éditeurs (...) Elle nous laisse au milieu du conflit", a déclaré au New York Times, Roxana Robinson, l'une des membres de l'association.

Depuis plusieurs semaines, le géant américain de la vente en ligne est accusé de faire pression sur Hachette Book Group en pleine négociation d'accords commerciaux en allongeant les délais de livraison des livres ou en empêchant les commandes. Selon la presse américaine, le géant de la vente en ligne souhaite faire davantage de marge notamment sur le livre électronique où il est un des principaux acteurs grâce à sa liseuse Kindle. La semaine dernière, plusieurs grandes plumes américaines et britanniques s'en étaient indignées et avaient sommé Amazon de cesser de prendre "en otages" les livres, les auteurs et les lecteurs.

"Nous sommes fermement convaincus qu'aucun libraire ne devrait ni empêcher, ni gêner la vente de livres, ni même décourager les clients de commander ou de vouloir recevoir les livres qu'ils désirent", s'insurgeaint-ils, se défendant de prendre un quelconque parti dans ce conflit. "Amazon n'a pas le droit d'utiliser un groupe d'auteurs, extérieurs à ce conflit, pour mener des représailles ciblées", dénonçaient-ils encore dans une lettre.

Amazon reconnaît ne pas avoir renouvelé ses stocks de livres-papiers édités par Hachette et ne plus prendre de pré-commandes. Seul un petit pourcentage d'auteurs sont affectés par ce conflit, affirme Amazon, qui évoque une douzaine d'écrivains parmi les milliers d'auteurs publiés sur Kindle. Le géant de l'e-commerce a toujours affirmé que ses pratiques sont monnaie courante dans les négociations commerciales dominées par les rapports de force entre le fournisseur et le distributeur. Amazon fait aussi valoir qu'il a en ligne de mire une baisse du prix des livres électroniques.


Amazon/Hachette : la tension est sur le numérique

KindleOn pensait que le différend entre Amazon et Hachette portait essentiellement sur les rémunérations du livre imprimé, c'est bien le numérique qui est au coeur des tensions aux Etats-Unis. "Cette discussion porte uniquement sur la tarification des livres numériques" a reconnu Russ Grandinetti, vice-président senior chargé des contenus Kindle d’Amazon, dans une interview au Wall Street Journal. Avec des prix publics des livres numériques aux Etats-Unis qui sont à la baisse, Amazon entend bien intensifier la pression pour obtenir des points de marges supplémentaires (sans doute un alignement avec l'imprimé), n'hésitant pas à prendre en otage les livres imprimés du groupe Hachette (via Livres-Hebdo).


Oyster dévoile des statistiques Android/ Apple

OysterL'application Oyster a fait son apparition sur les mobiles Android le mois dernier aux Etats-Unis. Lecture en streaming sous abonnement. Pour accéder aux 500.000 ouvrages référencés par l’application, il faut d’abord s’inscrire et insérer ses coordonnées bancaires. Un premier mois est offert. Il n’y aura débit que si l’utilisateur ne se désinscrit pas au terme des 30 jours qui suivent sa date d’inscription. L’abonnement est ensuite facturé 9,95$ par mois, pour de l’illimité. Oyster communique aujourd'hui sur son blog des premiers comparatifs Android/IOS Apple (via DigitalBookWorld).


Etats-Unis : le marché de l'ebook se stabilise

EbookTraditionnel bilan annuel de l'AAP, le syndicat des éditeurs américains. Sur un marché du livre américain en léger recul, confirmation de ce qui circule depuis le début de l'année, à savoir que le marché du livre numérique commence à ralentir fortement, qu'il a atteint désormais un plateau. Il baisse même légèrement en valeur en passant de 3,06 milliards de dollars en 2012 à 3,04 milliards en 2013. Le nombre le livres vendus progresse en revanche de 10%, 512,70 millions de livres numériques ont été vendus en 2013 contre 465,49 millions en 2012. A signaler aussi qu'il n'y a pas eu de phénomène majeur de best-seller d'édition l'année dernière équivalent aux années précédentes. Le marché du ebook représente tout de même une hausse de 43% par rapport à 2011. Autre remarque, les revenus issus de l'auto-publication ne sont pas intégrés à ces chiffres (via TheDigitalReader).


Barnes and Noble se sépare de Nook Media

MynookUltime épisode semble-t-il de la saga Nook Media de la chaine de librairie américaine Barnes and Noble, celle-ci va en effet se séparer de sa filiale début 2015. L'objectif est d'assurer à Nook Media une autonomie propre avec une recapitalisation. L'annonce a été faite lors de la publication des résultats de 2014. Les ventes de Nook (tablettes et liseuses) ont été particulièrement touchés, en baisse de près de 45% à 260 millions de dollars pour l'année. La société a perdu 218 millions de dollars en 2014. On comprend mieux l'annonce il y a quelques semaines d'un partenariat avec Samsung pour des ventes de tablettes GalaxyTab pour assurer l'année (via DigitalBookWorld).


Amazon lance son Fire Phone

FirephoneSans surprises, Amazon a annoncé ce soir la sortie de son smartphone baptisé "Fire Phone". Un appareil de 4,7 pouces, sous Android "limité", bien entendu pleinement tourné vers les propres stores de ventes du géant du e-commerce. Un écran avec un effet de relief sans qu'il soit nécessaire de porter de lunettes spéciales, ce qu'Amazon appelle la «perspective dynamique». Le système fonctionne grâce des caméras et à des capteurs placés sur la façade de l'appareil. Concrètement, l'image bouge en fonction de la position du regard et du visage, ce qui donne cette impression de relief. Prix à 199€ et 299€ selon les versions avec l'opérateur ATT, disponibles fin juillet aux Etats-Unis (via MacPlus).

Dsc_1669Cet effet gadget mis à part, un univers du smartphone bien compliqué auquel s'attaque Amazon quand on regarde déjà celui des tablettes où il reste très minoritaire par rapport à Apple et surtout Samsung. Amazon accuse nettement le coup cette année. Son produit phare, le Kindle Fire, a enregistré de bonnes ventes lors des fêtes de Noël. Mais Amazon passe de la troisième à la cinquième place, avec seulement 1 million d'unités vendues au premier trimestre contre 5,8 millions sur les trois mois précédents. Sa part de marché chutant de 7,4% à 1,9% entre le dernier trimestre 2013 et le premier de 2014. Son concurrent Barnes and Noble a choisi un partenariat avec Samsung sur le marché américain. Le pari du smartphone peut-il relancer la donne par rapport à ses concurrents? Quand les smartphones deviennent de plus en plus des "machines à acheter", l'enjeu est de taille pour Amazon. Valeur de test pour le marché américain avec ATT, nous ne sommes pas prêt de le voir chez nous. A découvrir bientôt les différents tests pour se convaincre du téléphone amazonien.


Hachette balance les chiffres du numérique

HachettelivreukNouvelle péripétie du bras de fer qui oppose le groupe Hachette Livre et Amazon, Hachette révèle aujourd'hui dans un document destiné à ses investisseurs ses propres chiffres de ventes numériques sur les marchés américains et britanniques. Des chiffres qui confirment sans ambiguités l'importance d'Amazon sur l'ensemble du marché anglo-saxon. Le rapport poursuit: "Les éditeurs sont maintenant aux prises avec des joueurs technologiques géants qui disposent d'un pouvoir de négociation considérable qui va bien au delà d'une logique économique avec des détaillants traditionnels." Hachette Livre prévoit que la pénétration du numérique serait en phase de stabilisation aux Etats-Unis, entre 25-35% et à 35% au Royaume-Uni en 2017. En France, les livres numériques représenteront environ 10-15% du marché toujours à cette date, Hachette en leader. Le document complet d'Hachette Livre est ici.

C'est à mon sens la première fois qu'un groupe d'édition majeur donne ses ventes en principe confidentielles, Amazon interdisant formellement par contrat leurs publications. Ambiance... (via TheBookSeller).

Ventes


Etats-Unis : Overdrive règne en maître en bibliothèques

OverdriveDeuxième épisode aujourd'hui sur l'offre de livres numériques en bibliothèques aux Etats-Unis sur le site de l'Enssib. Le modèle des principales plateformes repose sur le paiement d’une redevance annuelle par la bibliothèque sous forme d'abonnement et également sur l’achat des titres à l’unité. Les stratégies mises en place visent à reproduire le fonctionnement du prêt physique ou à compenser le manque à gagner lié au non renouvellement des copies numériques, ou plus simplement à préserver le marché des nouveautés. Les restrictions s’appuient sur le fonctionnement du prêt physique. C’est un modèle économique «un livre, un utilisateur». Une offre sur laquelle l'acteur Overdrive exerce un véritable monopole "soviétique" avec 92% du marché. Tous les billets comparatifs EnssibLab sur le marché international sont à retrouver ici.


Barnes and Noble : un accord avec Samsung

BarnesandnobleOn se rappelle de la descente aux enfers de Barnes and Noble en début d'année dernière avec les méventes de ces tablettes Nook sur le marché américain. Ne pas refaire les mêmes erreurs auprès de clients exigeants qui souhaitent le meilleur d'un matériel qui évolue très vite. C'est le sens aujourd'hui de l'accord qui vient d'être engager par Barnes and Noble avec Samsung pour la distribution de la tablette 7 pouces Galaxy Tab 4 avec l'environnement Nook. La sortie est prévue début août dans tous les magasins aux Etats-Unis. On voyait plutôt Microsoft, c'est donc Samsung qui aura senti la bonne affaire avec le libraire américain. Peut-être d'autres accords à venir entre d'autres libraires et des acteurs de l'high-tech. Je pense à Kobo et Sony qui ont commencé des rapprochements. Le communiqué de presse est ici. Peut-être d'autres annonces pour la rentrée, je verrais bien un Nook Glowlight avec l'eInk Carta (via LaPresse.ca).


Hachette : l'importance du numérique de plus en plus forte

HachetteHachette a communiqué ses chiffres hier. Lagardère Publishing (Hachette Livre) affiche pour le premier trimestre 2014 un chiffre d'affaires de 393 millions d'euros, en baisse de 6,3% en données brutes et de 5,3% à données comparables (hors effets de change). L'après "Fifty Shades" est bien là. Le livre numérique représente désormais 13,4% du chiffre d'affaires du groupe d'édition (34% du chiffre d'affaires du "trade" aux Etats-Unis, 40% au Royaume-Uni), contre 12,4% au premier trimestre 2013. Un contexte dans lequel Amazon pèse de plus en plus, avec des tensions exacerbées. En revanche, toujours pas de données sur le seul marché français (via Livres-Hebdo).