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116 notes en décembre 2012

Le livre numérique vit-il son crétacé?

DinosauresLes livres électroniques subiront-ils le sort des dinosaures? Le cabinet iSuppli pose la question aujourd'hui en faisant état de la baisse des livraisons de modèles à 14,9 millions contre 23,2 millions l'année dernière. Une projection à 10,9 millions seulement en 2013, 7,1 million en 2016. La concurrence des tablettes bien présente cette année qui rebat aussi les cartes sur le marché des ordinateurs. Est-ce pour autant sonner le glas du livre électronique? J'aimerais bien connaître l'avis d'Amazon et de Kobo sur la question, eux qui renouvellent les modèles et ouvrent de nouveaux marchés notamment en Asie. Ce serait faire aussi abstraction des modèles économiques (prix qui vont arriver sous la barre des 50$ et qui permettent des offres d'abonnement) et des avancées technologiques que nous réservent ces supports notamment dans le domaine du contraste, de la couleur. Les perspectives sont très intéressantes pour l'affichage non-rétroéclairé basse consommation. Les dinosaures sont morts en une fraction de seconde. La tablette n'est pas l'astéroide que l'on croit, la situation est bien plus nuancée. Bien malin qui peut préjuger du marché en 2016. Les lecteurs de livres sont-ils aussi les derniers dinosaures? A suivre, l'ère crétacé du livre numérique n'est peut-être pas finie.


Samsung Chromebook à l'essai

Ss-cb-keyframe-endA voir la vidéo et la présentation du Samsung Chromebook sur MobileTechreview. Un écran 11,6 pouces, un bon clavier, une fabrication de qualité, l'environnement Google en connection. "It doesn't look Fisher-Price". A l'heure où l'on parle d'installer des tablettes dans les écoles, une alternative qu'il ne faudrait peut-être pas oublier, surtout à 249$ pour ce modèle. Disponibles aux Etats-Unis et Royaume-Uni uniquement.


Kindle PaperWhite sur Les Numériques

Amazon-kindle-paperwhite_1350112068Test complet du nouveau modèle d'Amazon du côté du site LesNumériques. Je retiens que l'éclairage intégré n'est pas lui non plus sans défaut avec des halos en bas comme le Kobo Glo. Une technologie qui va sans doute évoluer chez tous les fabricants tant cette fonctionnalité est recherchée chez les utilisateurs. L'argument est aussi beaucoup marketing selon moi. A titre personnel, pas forcément indispensable, il faut le souligner. Au bout de six mois d'utilisation, je me suis fait mon idée. Pour lire le soir dans son lit sans lampe de chevet, c'est évidemment indispensable. Pour toutes les autres conditions (même dans le train où l'on dispose de petits éclairages d'appoint bien agréables), je recherche plutôt un éclairage naturel satisfaisant comme avec un livre. Rien ne remplace notre bonne vieille lumière du jour!


BNF/ Orange: Candide en mode application

Candide 1La Bibliothèque nationale de France, Orange et la Voltaire Foundation viennent de sortir une édition enrichie de "Candide", le célèbre conte philosophique de Voltaire, en version application pour iPad, disponible gratuitement. "Cette application vous propose, dans une approche à la fois ludique et scientifiquement rigoureuse, de découvrir ou redécouvrir cette œuvre majeure, en relation avec le manuscrit original conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal, avec la voix de Denis Podalydès et le regard d'Alain Finkielkraut, Michel Le Bris, Martine Reid et Georges Vigarello". On regrettera que ceux qui n'ont pas la tablette d'Apple ne soient pas dans la boucle. Un site web, ouvert sur tous les supports, est semble-t-il prévu, soyons optimiste. Le bienvenu pour un livre aussi universel (via le blog BNF).


Futur: des textes à l'oeil

LentilleDans un futur proche, nous n'aurons peut-être pas besoin des lunettes de Google. A regarder ce prototype d'une lentille de contact capable d'afficher des informations, textes et images directement sur l'oeil. Le 1er avril on aurait pu croire à un poisson, mais c'est le très sérieux The Telegraph qui relaie les premiers travaux d'un groupe de chercheurs belges. Des premières applications commerciales d'ici cinq ans selon eux. Quand la réalité s'apprête à rejoindre la fiction... (via LesMobiles).


Tea: Cheminant ouvre le chemin

CheminantAprès les offres Decitre et Cultura, on attendait Tea (The Ebook Alternative) sur le terrain des librairies indépendantes. C'est fait. C'est la librairie Cheminant à Vannes qui s'équipe de la solution pour ouvrir sa librairie numérique, bien nommée MonLibraireNumerique.com.

«C'est un format de livre supplémentaire, souligne Gilles Tranchant, patron de Cheminant. C'est quelque chose que me réclamaient certains clients. La part de marché n'est pas énorme pour le moment, il faut le reconnaître. Mais il est pertinent qu'une librairie indépendante comme la nôtre prenne sa place dans cette innovation».

Ce livre numérique, téléchargeable à distance, ne va-t-il pas réduire la fréquentation à la librairie? «Non. Le conseil est toujours recherché. Un client peut très bien venir avec sa tablette ou sa liseuse. Il demande conseil, puis télécharge son livre directement dans nos rayons grâce au wi-fi».

Une adresse de plus qui rejoint ma carte des libraires proposant une offre numérique (via Ouest-France).

PS: Trois autres librairies ont ouvert leurs offres, Planet-R à Saint-Lô, Montbarbon à Bourg-en-Bresse et Bisey à Mulhouse. On regrette que les libraires ne disposent pas de l'offre Hachette, moins bien lotis que les géants américains, c'est quand même un comble (voir le site de Tea).


Folio numérique: train de hérisson

FolioDeux titres emblématiques en cette fin de semaine du côté de chez Folio en version numérique. "L'Elégance du Hérisson" de Muriel Barbery et "La Mort heureuse" d'Albert Camus. Des prix alignés sur les versions imprimées. Un peu moins de 200 titres disponibles sur les plus de 5.000 que compte la collection, on peut dire que Gallimard avance avec un train de hérisson...


Antoine Compagnon sur La République des Lettres

9782824900162_largeVous vous rappelez peut-être du conflit qui m'avait opposé au printemps dernier au site "La République des Lettres", sur ce que je considérais comme une pure escroquerie, à savoir la vente de biographies de grands écrivains d'une dizaine de pages tout au plus -en fait gratuites sur internet-, sous couverts d'auteurs, spécialistes réputés. Un vrai attrape-gogos malheureusement. Suite à l'injonction du propriétaire du site, j'avais supprimé les billets en question. Actualitté avait eu la gentillesse de relayer, je les en remercie, ils étaient bien les seuls à l'époque. Surprise aujourd'hui de constater que les auteurs concernés n'étaient nullement au courant, grugés commes les pauvres lecteurs. La preuve c'est Antoine Compagnon, spécialiste de Marcel Proust, qui s'exprimait dimanche dernier sur le Huffington Post, je me suis permis de reprendre son billet dans son intégralité tant il est éclairant sur des pratiques déviantes en cours en ce moment:

"Cette semaine, j'ai découvert que j'étais l'auteur supposé d'un livre que je n'ai jamais vu, dont j'ignorais l'existence jusqu'ici, et dont l'auteur véritable me reste un mystère, peut-être un homonyme, à moins que je ne sois doué d'une double personnalité, que je ne l'aie écrit au cours d'une autre vie, ou qu'un farceur n'ait pris mon nom comme pseudonyme pour me faire une niche. Les vols d'identité sont de plus en plus fréquents dans le monde numérique, mais je n'en avais pas encore été victime. Sans que j'aie été averti de la naissance de ces belles infidèles, des traductions de certains de mes livres, dit-on, circulent en Chine ou au Vietnam, ainsi que des versions russe ou brésilienne, je crois, de mes cours de la Sorbonne traitant du genre et, comme par un fait exprès, de l'auteur, disponibles sur Fabula.org, mais cette usurpation-ci me soucie plus.

On peut en effet se procurer sur Amazon un livre qui m'est généreusement attribué et qui porte un titre redondant: "Marcel Proust. Vie et oeuvre de Marcel Proust". Publié sous forme numérique, cet ouvrage est en vente depuis le 10 mars 2012 à l'enseigne de "La République des lettres", maison d'édition dont la noble et ambitieuse raison sociale ajoute à la confusion, puisque j'ai souvent rendu hommage à cette communauté lettrée sous l'égide de laquelle mon maître et ami, Marc Fumaroli, a placé toute son œuvre, dont je me réclamais il y aura bientôt trente ans dans un ouvrage intitulé La Troisième République des lettres (Seuil, 1983), et qui a donné son nom à notre équipe du CNRS, Respublica literaria. L'équivoque est donc gênante. Qui se dissimule derrière cette République des lettres commerciale, inconnue au bataillon et prétendant donner à lire un texte de moi? Je n'en sais rien et je donne ma langue au chat.

L'ouvrage, pour une longueur de dix pages seulement, est vendu à 4,99€ au format Kindle, la liseuse d'Amazon, prix qui, sans atteindre les sommets du fameux rapport sur les lycées rendu par feu le directeur de Sciences Po, n'est quand même pas donné. Ma prétendue prose à 50 centimes d'euro la page, c'est nettement plus cher qu'une Pléiade. À ce tarif-là, mon dernier livre se vendrait 150€ au lieu de 19,90€ sur papier et 13,99€ sous forme numérique: comme quoi, il y a encore des affaires à décrocher. Et pourtant ça s'achète -je ne dirai pas que ça s'arrache-, puisque mon opuscule clandestin était au 5.413e rang dans la boutique Kindle mardi dernier. On y apprend d'ailleurs que les gogos qui se sont procuré mon mystérieux Marcel Proust ont aussi acheté le De Gaulle de François Mauriac ou Paris capitale du XIXe siècle de Walter Benjamin, excellentes lectures qu'il m'est arrivé de recommander aux auditeurs de mes cours, de même que, liseurs de bon goût, ils ont téléchargé à l'œil les œuvres de Nerval et L'Immoraliste de Gide.

Comment se répartissent les 4,99€ versés par chaque acheteur de mon énigmatique plaquette: quel pourcentage pour Amazon? Combien pour cette République des Lettres battant pavillon de complaisance? En tout cas, rien du tout pour l'auteur, si l'auteur, c'est moi. Et je ne vais quand même pas jeter par la fenêtre 4,99€ pour vérifier l'origine de ces quelques feuillets qu'Amazon m'attribue, si je les ai écrits jadis et qu'ils ont été copiés-collés, ou si un autre Antoine Compagnon les a composés. Intrigué malgré tout par cette affaire, je me suis décidé à googler mon nom pour m'assurer de mon identité -geste une peu bizarre dont il ne faut pas abuser- et moi qui me croyais le seul, l'unique, je me suis trouvé un double, lui aussi écrivain à ses heures, poète aussi précoce que Minou Drouet et chanteur de funk-rock originaire du pays de Civray. Serait-il l'auteur de la brochure proustienne distribuée par Amazon.fr? C'est peu probable.

Si un lecteur de ce billet (ou une lectrice) s'est fait avoir et a par malheur acheté ma contrefaçon, aussi fictive que le fascicule de Bergotte sur Racine que Gilberte prête au héros de la Recherche, qu'il veuille bien m'excuser de l'avoir traité de gogo il y a deux paragraphes. J'ai en effet une requête à lui présenter: oubliant mes récriminations, qu'il ait la gentillesse de me faire connaître ce qu'il a trouvé dans ce coûteux volume à moi imputé et s'il en a eu pour son argent, si la prose renfermée dans ce livre immatériel peut de bon droit m'être attribuée et s'il en a décelé la source, car je reste tout de même curieux. Les plus grands nigauds -ou fielleux sous leur air naïf- sont en tout cas ceux qui s'imaginent que je tire profit de la vente de cette Vie et œuvre de Proust."

Il est bien regrettable que les distributeurs et les librairies numériques ne soient pas plus regardants à l'égard de ce genre de charlatans. Depuis le billet d'Antoine Compagnon, le pseudo-livre et les textes des auteurs contemporains ont bien entendu disparus (ou indisponibles à la vente comme ici); ils restent les auteurs morts et des textes caviardés livrés en pâture. Avant que les ayant-droits et les défenseurs du droit moral s'aperçoivent de quelque chose et s'expriment, l'escroquerie continue...


Waterstone's: des Kindles modifiés

WaterLa grogne monte chez les clients des librairies Waterstone's en Angleterre qui avaient achetés un Kindle en boutique. Ils pensaient acheter l'équivalent du Kindle vendu sur le site d'Amazon. Pas du tout. Ils ont eu la désagréable surprise de trouver des publicités, des renvois sur le blog pour... Waterstones. Le plus désagréable semble t'il, un écran de veille vite insupportable. Dernière bouée à la mer, la seule façon qui restait au libraire britannique d'exister dans l'univers d'Amazon, c'est une réussite.

Pour sa part, Waterstones dit que l'écran de veille ne constitue pas une publicité:

"Cet écran de veille ne constitue pas une publicité et diffère substantiellement des Kindle vendus avec de la publicité en vente sur le marché américain", a indiqué la compagnie dans un communiqué. "L'écran de veille Waterstones est un non-dynamique, une image statique qui va changer souvent et ne pas annoncer un produit spécifique, offre ou site web. Il n'est pas possible de le supprimer par celui d'Amazon. Nous nous excusons que ce changement a été faite sans consultation, et nous espérons qu'elle ne porte pas atteinte à votre expérience de lecture."

Décidément, tout faux pour Waterstone's... (via TomsHardWare).


Kindle PaperWhite en rupture aux Etats-Unis

Kindle-PaperwhiteIl nous faudra attendre février pour le revoir en France. Aux Etats-Unis, le nouveau modèle d'Amazon est en rupture sur le site. Nouvelle disponibilité le 20 décembre pour les retardataires. Ci-dessous une vidéo qui n'est pas sans rappeler celles d'Apple pour une présentation de ce Kindle Paperwhite. L'équipe technique d'Amazon a été mise à contribution. Tenez-vous bien, 8 ans de travail pour le développement de ce modèle. On travaillait déjà sur le Paperwhite avant de préparer le Kindle de première génération, sorti en novembre 2007. On doit sourire un peu du côté d'eInk (via TheDigitalReader).


Premier Chapitre: lecture en streaming pour les bibliothèques

PmA découvrir Premier Chapitre, une solution de lecture en streaming pour les bibliothèques, qui leur permet de procéder à des sélections de livres parmi les nouveautés des éditeurs, puis de les proposer auprès de leurs abonnés. Des premiers chapitres, puis des livres entiers si affinité à réserver dans la bibliothèque. La bibliothèque de Courbevoie est la première à avoir adopté Premier Chapitre. A suivre...


Hatier Jeunesse: découvrir Mon Chemin

Imagecouv_468070Une application très réussie pour les petits chez Hatier Jeunesse, "Mon Chemin" de Vincent Gaudin et Sandra Poirot-Cherif. Une histoire avec une ligne en flocage à caresser du bout des doigt dans la version imprimée, qui réserve à l'enfant bien d'autres surprises dans l'application. Compliments à l'éditeur, un exemple réussi de complémentarité avec le livre, bien dommage que cette application ne puisse être vendue avec lui. Sur iTunes ici.


Viviane Hamy: un effort important sur le catalogue numérique

VhamyA lire les propos de Maylis Vauterin des Editions Viviane Hamy, qui proposent une partie de leur catalogue en numérique sans DRM, 68 titres pour l'instant. Un effort important est en cours dans la maison:

"Peut-on espérer bientôt voir 100% du catalogue en numérique?

C’était, en effet, notre objectif au moment où nous avons décidé de passer à l’acte. Pour des raisons contractuelles, nous ne pourrons malheureusement pas tenir cet objectif à 100%. Mais nous nous engageons à le rendre disponible en numérique à un rythme soutenu. En juin 2013, 60% de notre catalogue devrait être numérisé à l’occasion d’une opération bIs, notre collection de semi-poche, où nous publions à petits prix (entre 7 et 11€), des textes qui nous paraissent essentiels, de La Porte de Magda Szabo à Critique de l’anxiété pure de Fred Vargas en passant par L’Heure du Roi de Boris Khazanov."

Lire l'interview complète sur le blog de Feedbooks.