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56 notes en février 2014

PocketBook Basic Touch : test complet

100_0086Premier test en ce début d'année, celui du nouveau PocketBook Basic Touch, un modèle d'entrée de gamme au format 6 pouces. J'avais déjà eu l'occasion de vous proposer un test de son prédecesseur en 2012, il s'appelait 622 à l'époque. Ce Basic Touch vient compléter le modèle Touch Lux avec la lumière intégrée (test ici). Il est disponible pour l'instant uniquement sur la boutique française au prix de 79€. Un prix équivalent aux autres modèles de la concurrence, un standard de prix désormais pour les premiers modèles 6 pouces sur le marché. Proposé en plusieurs coloris, il devrait sans doute être vendu dans plusieurs enseignes d'ici le printemps. Il complète désormais une gamme de cinq PocketBook (Mini, Basic Touch, Touch Lux, Color Lux, tablette Surfpad2). Ce nouveau PocketBook Basic Touch ressemble beaucoup à son grand frère Touch Lux, la lumière integrée en moins bien sûr. Vous retrouverez beaucoup de mes commentaires équivalents. Sa grande innovation vient de la suppression de la dalle tactile en verre par un simple film tactile. Une caractéristique qui va s'étendre cette année sur beaucoup de modèles apportant légèreté et résistance. Tour du propriétaire, c'est parti:  

Prise en main: packaging simple mais très réussi. A l'intérieur de la boite, juste un petit cable usb, standard désormais classique. Le Pocketbook Basic Touch est fin et léger (195g). Il possède le même design que son grand frère Touch Lux. Design très réussi, tout en rondeurs, un modelé dans la partie inférieure agréable. Les plastiques mats sont d'excellentes qualités, un noir soft au dos au touché doux que l'on connait bien maintenant. La finition est parfaite. Les boutons en bas très réussis à la fois souples et réactifs. Menu, arrière, avant, accès aux fonctions. Sur la tranche inférieure sont regroupées toutes les sorties, dans l'ordre, usb, reset, carte micro SD et bouton allumage. Des bords lattéraux larges qui facilitent la prise en main, présence d'une LED au dessus des boutons, qui peut se déactiver si vous le souhaitez avec les réglages. Allumage, écran eInk Pearl HD. Le gris de l'écran reste à mon avis plus prononcé que sur d'autres modèles comme le Sony PRS-T3. Vous verrez les photos en bas avec le Kobo Touch, son concurrent direct dans cette gamme de prix. La présence d'un film tactile à la place d'une dalle en verre n'a pas changé la donne. Ce détail reste mineur certes, mais bien réel si vous êtes déjà posseseur d'un modèle plus ancien, y compris en eInk Vizplex.

Navigation: Le tactile est très bon, un processeur rapide d'1 GHz qui apporte beaucoup de réactivité. PocketBook, comme à son habitude, propose toujours beaucoup de paramétrages possibles. Les mêmes réserves que j'avais faites sur le PocketBook Lux en ce qui concerne l'écran d'accueil et la gestion de la bibliothèque. On attend avec impatience une mise à jour importante de celle-ci, sans cesse repoussée, pour le printemps en principe selon mes dernières informations. PocketBook est en train de construire des interfaces qui vont être communes entre tablettes et liseuses/livres électroniques. Patience donc. Pour le reste, la navigation est équivalente au PocketBook Lux, je vous laisse le soin de relire mon test. Fonctionnalités complètes, marque-page, sommaire, notes, paramètres. PocketBook propose un très complet choix sous Adobe Viewer, comme sous FBReader. Polices étendues que vous vous pouvez compléter à votre guise avec des fontes complémentaires. Gestion fine de l'interlignage, des marges, des césures. La gestion sous Adobe Viewer est équivalente à FBReader, excellente si vous n'appréciez pas forcément les choix faits par les éditeurs. Côtés réglages, PocketBook propose toujours d'aller aussi loin que possible, gestion du flash noir, programmation des touches, choix des logos de démarrage, etc. On peut vraiment personnaliser au mieux sa liseuse. Navigation et paramétrages excellents à l'arrivée, toujours la grande force de PocketBook, étendu désormais à Adobe Viewer. On retrouvera aussi l'environnement Linux avec des petits jeux embarqués. A noter que l'audio pour écouter de la musique a été supprimé désormais de ce nouveau modèle, c'est bien dommage. PocketBook étais le dernier acteur a faire de la résistance. La guerre des prix aura finalement eu raison de cette fonctionnalité.

Accès wifi: PocketBook là aussi avait revu l'interface plus simple à utiliser. L'accès wifi très bon. On peut accéder à Google, à ses mails, importer ses comptes twitter et facebook facilement. Accès aussi à une solution de bibliothèque à distance comme Dropbox, le téléchargement des fichiers se fait sans problème, de quoi oublier mémoire, cartes SD et cable usb. On regrettera l'absence de librairie intégrée sur ce modèle uniquement vendu pour l'instant sur le site français de PocketBook.

Au final, un bon livre électronique d'entrée de gamme bien complet, avec tous les paramétrages possibles. Un rapport qualité/ prix qui le met bien devant certains modèles, je pense notamment au bien décevant Nolim chez Carrefour. Comme je le disais, on attend avec impatience les mises à jours qui devraient améliorer les écrans d'accueil. Un point fort chez PocketBook, ce sont ces mises à jours très fréquentes, les modèles demeurent toujours évolutifs. Ma seule réserve vient de l'écran toujours un peu gris à mon goût, mais je suis peut-être un peu trop puriste sur la question, vous commencez à me connaitre.

Les plus:

  • fin, léger, design réussi
  • plastiques mats de qualité, finition parfaite, fabrication Foxconn
  • écran eInk Pearl HD, processeur rapide et mémoire interne 4Go
  • discrétion du logo
  • bonne ergonomie et navigation, qualité du tactile
  • prise en main d'une seule main agréable malgré l'absence de boutons latéraux
  • flash noir débrayable, ajouts de polices possibles
  • très grande ouverture, des formats supportés et des réglages possibles
  • gestion améliorée d'Adobe Viewer et FBReader avec possibilités de reformater les textes, fontes supplémentaires, etc.
  • environnement Linux, applications, jeux, etc.
  • navigateur intéressant
  • connection possible en wifi avec Dropbox
  • nombreux dictionnaires embarqués
  • mises à jours très fréquentes
  • fonctions lecture sociale
  • excellent rapport qualité/prix

Les moins:

  • fond d'écran légèrement gris
  • pas d'annotations avec stylet
  • pas de recherche directe sur les mots avec wikipedia, google
  • pas de librairie associée pour l'instant, vendu seulement sur le site français.

Comme d'habitude, vous pourrez retrouver l'ensemble de mes tests ici, ainsi que sur la page Pinterest.

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Harlequin : la littérature sentimentale de plus en plus numérique

HarlequinIls étaient jusqu'ici assez discrets sur leur activité numérique. Changement de cap confirmé aux Editions Harlequin. Après nous avoir donné un chiffre de 10% l'été dernier, ils revendiquent aujourd'hui une part impressionnante de 14% de leur chiffre d'affaires en numérique. La littérature sentimentale est bien en train de réaliser sa mutation digitale (via Actualitte).


Europe : la tva sur le livre numérique est technophobe

Ipa-logoL'Association Internationale des Editeurs (IPA) très remontée contre les taux de TVA sur le livre numérique en Europe. Si le livre imprimé bénéficie très largement d'un régime réduit, c'est loin d'être le cas pour son équivalent numérique. La France et le Luxembourg ont récemment résisté à la tendance en réduisant les taux respectivement à 5,5% et 3%, conduisant la Commission Européenne a engager une procédure judiciaire contre eux. Mauvais élèves pour Bruxelles, c'est bien eux qui sont dans le XXIème siècle. Au moins c'est clair pour l'IPA, qui apporte un soutien sans réserves: "l'approche européenne actuelle est un immense gachis, technophobe, arrièré et injuste" (via TheBookSeller).


Sony PRS-T3 à 89€ sur Price Minister

Sonyprst3Une offre très intéressante que m'a signalé ce soir l'un de mes lecteurs. Une promotion sur PriceMinister, le Sony PRS-T3 avec son étui intégré au prix de 99€, c'est ici. Avec une remise supplémentaire de 10€ (code réduction ici). A 89€ -contre 119€ sur d'autres enseignes en ce moment-, cela vaut vraiment la peine. Merci à Fabien qui va sans doute faire d'autres heureux.


PocketBook Lux 2 disponible en France

Touchlux 2A signaler la sortie en France de la nouvelle version du PocketBook TouchLux dans sa version 2. Rassurez-vous si vous avez acheté la version 1 il y a quelques mois, voire quelques semaines seulement, cette nouvelle version est très proche. Pas de révolution. Les modifications portent seulement sur un processeur un peu plus rapide (1GHz contre 0,8GHz) et une épaisseur plus réduite de 9,5 à 8,3mm. L'éclairage intégré aurait subi aussi une légère amélioration selon mes informations. En revanche, disparition de la fonction audio, c'est dommage, c'était le seule liseuse à la proposer. Concurrence sur les prix oblige, le marché dicte sa loi. A vérifier si la présence du film tactile améliore sensiblement le contraste de l'écran. J'avais déjà salué la qualité de la version 1 sur mon test, mon modèle 6 pouces avec l'éclairage intégré favori de la fin d'année. Ce nouveau modèle disponible pour l'instant uniquement sur le site français de PocketBook à un prix très agressif de 111,99€. Modèle phare de la marque, nous devrions voir ce PocketBook TouchLux 2 dans beaucoup d'enseignes et de librairies au printemps. PocketBook sera présent au prochain Salon du Livre -un grand stand avec Tea-, l'occasion de découvrir l'ensemble de sa gamme de liseuses et de tablettes.


Louis-Ferdinand Céline est enfin au format numérique

CélineJ'évoquais en début d'année encore l'absence au format numérique des livres de Louis-Ferdinand Céline au catalogue des Editions Gallimard. Une absence assez incroyable pour un tel auteur alors que plusieurs de ses livres étaient déjà disponibles dans leurs traductions dans plusieurs pays, deux années même après l'ouverture libre de droits de son oeuvre sur le territoire québécois. Trois premiers livres sont enfin disponibles depuis hier, Mort à Crédit, Nord, Guignol's Band, des prix alignés sur les versions poche comme habituellement chez Folio. 11 février 2014, le reclus de Meudon n'est plus un reclus numérique, il n'aura pas fallu aller jusqu'à "louer un tracteur et “défoncer la NRF”".

PS: à signaler que c'est le studio Isako à Paris qui a assuré la numérisation.


Barnes and Noble réduit les équipes du Nook

Nook1Le libraire américain Barnes and Noble a annoncé une restructuration de son équipe de dévelloppement Nook. Des résultats décevants, un marché des tablettes ultra-concurrentiel pour les Nook HD et HD+, un nouveau NookGlowlight qui n'a sans doute pas reçu le succès escompté avec des avis mitigés. Toujours aussi compliqué pour Barnes and Noble de développer un environnement complet pour lutter avec Amazon, avec des matériels largement subventionnés. Nul doute que Kobo doit aussi avoir beaucoup de mal. Le jeu des alliances aurait bien tout son sens, comme Sony avec Kobo. Alors, alliance de Barnes and Noble avec des acteurs smartphones/tablettes pour bientôt? Sony? (via Techcrunch).


Des Kobo chez Afflelou

KobafflelouLes liseuses comme produit d'appel, cela devait arriver. L'initiative à Kobo et à la Fnac qui inaugurent un partenariat avec l'opticien Alain Afflelou. Une offre résolument en direction des seniors. Pour l'achat de verres progressifs, un Kobo pour un euro de plus. Le modèle proposé est le Kobo Touch au prix de 79,90€ à la Fnac.


Google s'intéresse à l'eInk

Google1Un signe intéressant du côté de Google, son intérêt pour un éventuel dispositif de lecture à base d'encre électronique eInk. En effet le géant américain a déposé un brevet pour un modèle avec deux d'écrans eInk sur la base d'une double-page de livre. Une caméra frontale de reconnaissance des mouvements occulaires complèterait le dispositif. Ce n'est pas la première fois que Google s'intéresse aux modèles eInk, on se rappelle du fameux IRiver Story qui avait eu les suffrages de Google pendant l'été 2011 et qui avait été rapidement abandonné. Bien dommage, Google n'en serait pas là aujourd'hui s'il y avait réllement cru. Il a bien des difficultés à exister sur le marché du livre numérique, même avec GooglePlay sur smartphones et tablettes. Google n'a pas mis la liseuse dans le placard, un tel dispositif en eInk Carta, sous Android avec GooglePlay et GoogleBooks, je vous laisse imaginer le potentiel (via PatentBold).

Google


Lagardère/ Hachette : pas de chiffres pour le numérique en France

LagardereLe groupe Lagardère/Hachette a publié ses résultats 2013 par voie de communiqué de presse, confortant les résultats du troisième trismestre de l'année dernière. Pléthores de chiffres sur les marchés anglo-saxons. Par contre comme d'habitude, les chiffres du numérique pour le marché français ne sont pas donnés, c'est bien dommage que le premier acteur bloque ainsi la compréhension de notre propre marché:

"Le livre numérique représente 10,4% du chiffre d’affaires de la branche Lagardère Publishing en 2013 (contre 7,8% en 2012). La transition numérique demeure pour l’instant cantonnée essentiellement aux marchés anglo-saxons. Aux États-Unis, dans un marché en stabilisation, le chiffre d’affaires numérique de Lagardère Publishing affiche une solide croissance (+33%) grâce au nombre élevé de best-sellers publiés et représente désormais 30% des ventes Trade contre 24% en 2012. Au Royaume-Uni, où le marché est toujours en progression, le chiffre d’affaires des ebooks croît de 42% et représente 27% des ventes Adult trade contre 20% en 2012.

Aux Etats-Unis, le livre numérique représente 27% du chiffre d'affaire du trade au 4ème trimestre 2013 contre 23% au 4ème trimestre 2012. Au Royaume-Uni (où l'ebook avait décollé deux ans après les Etats-Unis) le chiffre d'affaire du numérique poursuit égalements sa croissance (22% du CA Adults trade contre 19% l'année précédente). Au quatrième trimestre 2013, le numérique représente ainsi 9,6% du total des ventes de Lagardere Publishing contre 8,4% l'année précédente."


Sony : la fin du livre électronique?

Sonyreader-246x300Beaucoup de réactions depuis l'annonce de la suppression du SonyStore, la librairie de livres numériques de Sony, en Amérique du Nord avec la migration associée des comptes vers Kobo. Ce qui est amusant c'est que les mêmes qui s'apitoient sur cette situation se réjouissent dans le même instant de l'accès à la très bonne librairie de Kobo. Plusieurs billets aussi sur "la mort du livre électronique chez Sony". Est-ce que l'on peut faire le lien entre cette décision et l'arrêt de commercialisation des supports dédiés à la lecture numérique? Personnellement, je ne le pense pas. Sony capitalise sur le succès de ses smartphones et de ses tablettes, de nouveaux modèles déjà annoncés. Je ne vois pas pourquoi Sony arrêterait dans le même temps sa liseuse PRS-T3, un excellent modèle qui est vendu par beaucoup de distributeurs selon les accords. Une suivante cette année avec la technologie eInk Carta. Sony développe aussi un programme avec les universités japonaises sur de grands modèles avec des interfaces d'écriture. Même si Sony avait déjà depuis longtemps arrêté la distribution de ses liseuses aux Etats-Unis (elle pourrait d'ailleurs reprendre à terme), il reste bien des marchés à travers le monde sur lesquels Sony peut tirer son épingle du jeu, avec l'appui d'une librairie Kobo ou d'autres à la carte. Pionnier du livre électronique, Sony imposait pour l'instant son Store comme seule alternative embarquée. Il ouvre la voie avec un premier accord avec Kobo, d'autres pourraient suivre. Surtout sur un marché où les lecteurs sont exigeants, en recherche de modèles de qualité plutôt que de modèles low-cost entièrement subventionnés qui échapperaient à Sony. La qualité paye et sur ce terrain-là, Sony a bien souvent toujours un coup d'avance.


ENI : catalogue numérique gratuit

EniA signaler du 11 au 13 février, les Editions ENI, spécialisées en livres d'informatique, proposent leur catalogue de livres numériques en accès gratuit. Le lien est ici. Je me demande si c'est bien légal, une telle offre devrait être proposée sur les autres librairies, pas seulement sur leur propre site. Merci à Emilie sur twitter.

PS: pas de téléchargement, en accès seulement sur quelques jours, donc pas d'ambiguités par rapport à la commercialisation des livres numériques. En tous cas une excellente idée pour se constituer un fichier clients.


Etude Xerfi : livre numérique à 4,5% du marché du livre

XerfiUne information donnée aujourd'hui qui relaye des données d'une étude Xerfi "La distribution de livres face aux enjeux du numérique" disponible depuis quelques jours. La pénétration croissante des liseuses et tablettes aurait permis aux ventes au détail d'e-books de s'élever à 190 millions d'euros l'an dernier pour représenter 4,5% du marché français du livre. Le cabinet anticipe pour ce segment une croissance moyenne de 20% par an jusqu'en 2017. Soit un peu moins de 10% du marché du livre d'ici quatre ans. Rappelons que le SNE (Syndicat National de l'Edition) avait donné un chiffre de 2,65% pour l'année 2012, ce qui représenterait une augmentation de 70% en un an. Nous devrions avoir d'autres chiffres au prochain Salon du Livre (via JournalduNet). [Le communiqué de presse de l'étude Xerfi est ici].

Xerfi


Eyrolles : l'économie du livre numérique n'est toujours pas trouvée

Picture-1157-1355740059A lire l'interview de Marie Pic-Pâris Allavena, directrice générale du Groupe Eyrolles, sur le site Actualitté. Elle revient sur les DRM: «Pour nous, c'est simple: pas de DRM. Nous proposons des fichiers avec un watermarking: c'est, pour l'utilisateur, plus souple en termes d'utilisation. Et il est vrai que l'on n'apprécie pas beaucoup les diktats des monopoles». Elle exprime aussi sans langue de bois la déception actuelle sur les livres enrichis: «L'économie du livre numérique n'est toujours pas trouvée: concevoir les fichiers coûte cher, les commercialiser aussi.» Et de citer l'exemple d'un ouvrage intégrant des vidéos, ayant coûté quelques dizaines de milliers d'euros, pour des ventes qui n'avaient pas dépassé quelques exemplaires seulement. «Désormais, nous ne faisons plus les mêmes erreurs, mais il faut prendre en compte que le livre numérique ne représente que 8% de notre chiffre d'affaires. Et les meilleures ventes concernent souvent les livres de management».


Sony et Kobo : l'alliance niponne face à Amazon

KobosonyAnnonce aujourd'hui d'un partenariat entre Kobo et Sony. Les clients actuels des librairies SonyReader aux États-Unis et au Canada auront désormais accès à la librairie Kobo à partir de fin mars par un processus de migration simple et facile. La librairie SonyStore fermera à cete date. Les clients recevront un mail de Sony avec des instructions sur la façon de transférer facilement leurs bibliothèques sur un compte Kobo. «Nos clients peuvent être assurés qu'ils auront une transition en douceur vers l'éco-système Kobo et pourront continuer à accéder et lire les titres qu'ils aiment sur les périphériques Sony" a déclaré Ken Orii, vice-président de la division d'affaires de lecture numérique, Sony Electronics. "Avec une philosophie commune, à offrir la meilleure expérience de lecture sur toutes les plateformes et avec le meilleur contenu disponible, Kobo et Sony vont atteindre plus de gens que jamais auparavant», a déclaré Takahito Aiki, PDG, Kobo. «Ensemble, des millions de clients à travers les États-Unis et au Canada trouveront leur prochaine grande lecture à portée de main -à tout moment, en tout lieu et sur ​​n'importe quel dispositif."

Kobo dessert 18 millions de lecteurs à travers le monde et travaille avec 1,3 million d'auteurs, l'un des meilleurs catalogues du monde avec plus de 4 millions de livres numériques, magazines et journaux. Pour Sony, une annonce qui n'est pas une surprise puisqu'il avait déjà arrêté la distribution de ses liseuses aux Etats-Unis et au Canada, se concentrant sur d'autres marchés. Un accord intelligent et bien complémentaire entre les deux marques, Sony se concentrant désormais sur son seul métier de constructeur de périphériques, liseuses, smartphones et tablettes. "Ce changement ne concerne que les Etats-Unis et le Canada. Nous allons continuer de gérer nos librairies virtuelles au Japon et en Europe en fonction des besoins des clients et de l'environnement commercial", a ajouté le porte-parole. A suivre. Je verrais bien un accord du même type en Europe à moyen terme. Par exemple en France, Sony n'arrivant pas décider les éditeurs de développer une offre de librairie associée. Pour Kobo, c'est aussi l'occasion de déployer son business sur un marché des smartphones et tablettes bien plus large. Un recentrage évident également sur l'activité de matériel pour Sony avec son nouveau partenaire, japonais comme lui, faut-il le préciser. Bref, une alliance niponne pour contrer Amazon qui ne cesse de prendre des parts de marché en Europe et en Asie (via DigitalJournal).


Kobo : Michael Serbinis passe la main

SerbinisDémission de Michael Serbinis à la tête de Kobo. Il garde cependant des fonctions dans la société. Deux ans seulement après le rachat de Kobo par le géant japonais du e-commerce Rakuten, le créateur de la start-up passe la main. Bien dommage, tant la personnalité de Michael était intiment lié à l'ADN de Kobo. Sans doute de plus en plus de Rakuten dans Kobo (via DigitalBookWorld).


Editions Métailié : le polar comme moteur du numérique

MétailiéAprès Philippe Picquier en début de semaine, je vous propose d'en savoir plus aujourd'hui sur le catalogue numérique des Editions Métailié, l'une des maisons d'édition de littérature étrangère les plus réputées. Evénement aujourd'hui, puisque sort le dernier roman d'Arnaldur Indridason "Le Duel", un polar sur fond de guerre froide dans l'univers des échecs en 1972 à Reykjavík, où se déroule le championnat du monde opposant l’américain Bobby Fischer et le russe Boris Spassky.

DuelUn nouvel Indridason qui s'annonce déjà comme l'un des titres incontournables de ce début d'année.

Je remercie vivement Lise Belperron, chez Métailié, qui a bien voulu répondre à mes questions autour du catalogue numérique:

Pouvez-vous nous présenter rapidement la maison d'édition?

Créée en 1979, les Editions Métailié publient essentiellement de la littérature étrangère, beaucoup de Latinos, mais aussi des Italiens, des Ecossais, des Portugais, des Espagnols; un fort penchant pour le roman noir aussi, d’où qu’il vienne, et quelques ouvrages de sciences humaines.

Quelle est votre politique en matière de numérique? Numérisation, distribution, DRM, prix, part du catalogue imprimé?

Nous avons commencé assez tôt à produire des titres en numérique, en février 2011. Dès le départ nous avons choisi de faire systématiquement un format ePub pour toutes les nouveautés (pour peu qu’on nous autorise à le faire!), mais aussi de numériser le fond –par exemple, la première année, toute l’œuvre d’Arnaldur Indridason, et tous les livres de Luis Sepúlveda. Nous sommes en train de numériser des titres importants du catalogue, mais nous devons également nous préoccuper de leur commercialisation (comment faire pour qu’ils ne tombent pas tout au fond des vitrines numériques, qui privilégient la nouveauté). Nous vendons nos titres via EdenLivres, ce qui nous permet d’être présents facilement et efficacement dans toutes les librairies numériques.

Tous nos titres sont sans DRM. Nous sommes à un maximum de -30% du prix papier pour les grands formats (mais il nous arrive d’être nettement en dessous pour les titres du fond) et un prix équivalent pour les poches. Nous avons actuellement 110 titres disponibles en numérique, soit environ 15% de notre catalogue papier, ainsi que 43 «Petites Suites», chapitres ou nouvelles que nous vendons à l’unité.

Actuellement notre catalogue numérique est composé de nouveautés à 70%. Nous tentons de numériser progressivement toute l’œuvre d’un auteur quand un nouveau roman est prévu; nous nous penchons aussi sur nos «classiques» (nous avons ainsi numérisé dernièrement toute l’œuvre de Quiroga, immense écrivain uruguayen).

Comment voyez-vous l'articulation du numérique par rapport au poche?

A l’heure actuelle il nous semble important de ne pas cannibaliser le marché du poche, c’est pourquoi nous pratiquons un alignement des prix. A terme, je pense qu’il y a une place pour le poche et pour le numérique; cela se jouera sans doute en termes de priorité (plus d’exhaustivité en numérique, plus de visibilité en poche). En numérique, nous manquons cruellement de médiation, on a la sensation d’envoyer certains de nos livres au casse-pipe –c’est un problème que nous avons moins sur le poche car il y a des libraires! Et assez de diversité parmi eux pour faire passer des auteurs un brin moins connus…

Quelle sont les difficultés avec les droits? Beaucoup de traductions chez Métailié, comment réagissent les auteurs et les éditeurs étrangers?

Il faut tout négocier et ce n’est pas toujours facile; tout le monde croit que le marché du numérique, c’est la poule aux œufs d’or. Il faut souvent expliquer qu’en France on n’en est pas encore là, que c’est un marché balbutiant, dans lequel chacun doit trouver sa place.

Les auteurs sont relativement indifférents à la question du numérique. Ils sont contents d’y être mais pas toujours très au courant (comme beaucoup de professionnels d’ailleurs, y compris journalistes, libraires). Ils s’inquiètent beaucoup des prix très inférieurs pratiqués sur le numérique dans certains cas (comment vivez-vous si vous vendez des livres à 2,99€??)

Pouvez-vous nous donner des chiffres de ventes? Des indications sur les différentes plateformes et la répartition des titres?

Nous avons vendu 22.000 exemplaires l’an dernier, dix fois plus qu’en 2011, deux fois plus qu’en 2012. Les cinq livres les plus vendus sont tous des polars signés Arnaldur Indridason: Etranges Rivages, Betty, La Muraille de Lave, La Cité des Jarres et La Voix. D’une manière générale, le noir se vend beaucoup mieux que la littérature –on peut atteindre 4% des ventes papier dans ce genre; pour la littérature, ça ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, les 2%.

IndridasonEn termes de plateformes, on constate cette année un très net recul (en pourcentage) d’Apple, au profit de Kobo et d'Amazon, qui sont clairement et de très loin nos plus gros revendeurs. On atteint plus de 80% des ventes avec seulement 4 librairies numériques. Malheureusement, je crains que la partie soit très inégale pour les libraires.

En ce qui concerne la répartition nouveautés/ best-sellers/ ouvrages plus anciens du fond, pas vraiment de surprises de ce côté-là. Ce qui fonctionne en papier fonctionne en numérique, avec une très nette «prime à la visibilité» (et du coup à la nouveauté), les librairies numériques étant peu nombreuses et mettant souvent en avant les mêmes titres. Il est très difficile de faire vivre le fond sur le web. Même des titres emblématiques, très connus, qui se vendent plutôt bien en papier, à des prix abordables, ont du mal à se faire une place dans les vitrines.

Vous avez fait le choix du sans-DRM. Certains de vos confrères ont beaucoup de défiance envers le piratage et hésitent à se passer de verrous numériques. Quel est votre sentiment?

En réalité, ce qui fait qu’on pirate plus tel ou tel livre, c’est surtout son succès en papier. Quoiqu’il en soit c’est un risque mineur. Nous ratissons régulièrement le web, nous faisons retirer très facilement tous les fichiers illégaux, et dans ce cas le watermarking nous permet de détecter l’origine du fichier. En outre, les sites de piratage sont de plus en plus commerciaux (il faut s’inscrire, payer quelque chose, ou esquiver des tonnes de publicité –je le sais, je pirate systématiquement mes livres, pour vérifier!) et donc de moins en moins attractifs. Ce qui me gêne c’est qu’en réalité seuls 20% de nos lecteurs achètent des livres vraiment sans DRM, en s’écartant des plus gros revendeurs dont l’écosystème est fermé. Et oui, les agents et éditeurs étrangers ont peur à la fois du piratage et des baisses de prix.

Quels sont vos projets, axes de développement, promotions?

Progressivement, nous allons numériser une grande partie de notre fonds; nous ne pourrons pas numériser systématiquement (il faudrait renégocier trop de contrats, et nous relisons tout systématiquement, ce qui prend tout de même un certain temps) mais nous essaierons d’avoir un catalogue complet sur les titres qui tournent encore en librairie.

Nous sommes très attirés par de nouveaux modèles de publication (offre couplée papier+numérique, prêt en bibliothèque, abonnements, vente de chapitres) mais il faut reconnaître que tout est très compliqué et très artisanal dans ce domaine: entraves législatives et techniques innombrables, relations avec les agents (qui par contrat nous imposent de respecter certaines clauses strictes), visibilité limitée (j’ai dû renoncer à plusieurs opérations faute de partenaires). Sans compter qu’on doit faire avec tout un tas d’acteurs dont les décisions influencent très directement nos livres sans que nous puissions faire quoi que ce soit (par exemple, nous ne mettons pas de DRMs, mais Amazon et Apple en mettent dans tous les cas!). Ce n’est pas toujours facile d’avoir aussi peu de maîtrise. Parfois, on aimerait être plus libre!

En tout cas nous allons continuer à proposer des nouvelles à l’unité, ainsi que des opérations de baisses de prix (sur les Suites au printemps, les polars à l’été), et tenter de valoriser notre fond sur les réseaux sociaux. Nous proposerons aussi, comme pour Quiroga, des petites nouvelles gratuites -d’ailleurs j’en profite pour les recommander, ce sont de petits bijoux littéraires, cruels, cyniques, exotiques! Pour nous, numérique ou papier, peu importe, tant que les gens lisent!

Pouvez-vous nous parler de votre actualité du mois?

Reig Couv-1516Le nouveau Indridason est bien entendu le grand événement du mois de février. Si vous aimez le genre, il y a aussi Rafael Reig, avec Ce qui n’est pas écrit, un super polar par un Espagnol qui n’avait jamais été traduit en France. Et la semaine prochaine, tout Agualusa, un écrivain angolais absolument génial, avec son nouveau roman, Théorie générale de l’oubli. Ou comment survivre à Luanda enfermée pendant trente ans dans un appartement. La femme en question pêche des poules chez ses voisins du dessous et cultive des légumes sur son balcon tout en écrivant sa vie sur les murs!


Paris se met aux liseuses : plus d'un millier en bibliothèques

ParisBeaucoup attendait plus de bibliothèques dans Paris pour le prêt de liseuses, jusqu'ici bien confidentielles dans la capitale. L'annonce a été faite officiellement hier sur le site de Paris.fr avec tous les détails. 1.100 liseuses Sony PRS-T3 seront réparties dans l’ensemble des bibliothèques de prêt de la Ville de Paris. De 2 à 50 selon la fréquentation de l’établissement. Leur mise à disposition se fera progressivement de la seconde moitié de février à la fin mai 2014. A partir de juin 2014, les bibliothèques de la Ville de Paris mettront 250 tablettes Ipad dans les bibliothèques. Ces tablettes ne seront pas prêtées, mais utilisables sur place.

On ne peut que se réjouir de cette annonce qui devrait accélérer la mise en place du dispositif PNB, de prêts de livres numériques en bibliothèques. Il était temps, Paris étant beaucoup absente en 2013 de notre carte. Nous allons bien entendu suivre la mise à jour avec Thomas. Excellent choix du modèle, bravo, mon choix favori de la fin de l'année. Bienvenue Paris!


Afficher Prêt de liseuses et tablettes en bibliothèque sur une carte plus grande


e-Readers has Killed Adobe

TrafalgarAdobe annonçait la semaine dernière une nouvelle mise à jour de son logiciel Adobe Digital Editions en version 3. Je vous exhortais de ne pas la télécharger. En fait, il ne "s'agissait" pas d'une simple mise à jour mais d'une refonte complète de l'éco-système de la DRM Adobe, supportée par l'ensemble des acteurs indépendants sur le marché. Adobe a divulgué lundi le planning et les nouvelles conditions qui "devaient" entourer le déploiement de cette nouvelle DRM. Aucun des acteurs du marché (éditeurs, distributeurs, fabricants de liseuses, développeurs d'applications, etc.) n'ayant été préalablement tenu au courant, tous mis devant le fait accompli avec un planning dément de mars à juillet pour mettre à jour toutes les liseuses du marché. Inconcevable. A partir du mois de juillet, la bascule étant complètement réalisée. Les anciennes liseuses bonnes à jeter, car ne pouvant ouvrir de livres supportant la nouvelle DRM. Certains comme GoodeReader commençait même à lancer des titres provocateurs "Adobe has killed e-Readers". Vous aurez remarqué que mes verbes sont tous au passé. Cela n'aura pas tenu 48h. Désolé messieurs. Devant le tollé général de tous les professionnels depuis lundi, Adobe a été renvoyé à ses chères études, le communiqué est tombé dans la nuit. Une tempète dans un verre d'eau mais qui aura mis en valeur une chose: Adobe est désormais complètement décrédibilisé en ayant voulu passer en force de la sorte. Cette DRM Adobe pourrie et la daube ADE pour aller avec, seront sans doute enterrées cette année. Les liseuses et tous les lecteurs ont bien gagnés la partie aujourd'hui, même si ce n'est pas encore la guerre qui les opposent aux DRM, pour lire sans contraintes sur tous les supports existants comme dans l'univers de la musique. Le communiqué d'Adobe pourrait bien être le dernier chant du cygne (un signe?) avec la mise en place de Readium, souhaité par tous les acteurs du marché.

Dear Valued Datalogics Customers:

As stated during our January 29th Datalogics and Adobe webinar announcing the release of the new hardened Digital Rights Management (DRM) for Reader Mobile SDK (RMSDK) 10 and Adobe Content Server (ACS) 5, Adobe revealed a July 2014 time table for migrating to RMSDK 10 and ACS 5.

After receiving feedback from customers and webinar attendees, Adobe has revised the migration timetable for customers.  “Adobe does not plan to stop support for ACS 4 or RMSDK 9.  ACS 5 books will be delivered to the older RMSDK 9 based readers”, according to Shameer Ayyappan, Senior Product Manager at Adobe.  “We will let our resellers and publishers decide when they wish to set the DRM flag on ACS 5, thus enforcing the need for RMSDK 10 based readers.”

In other words, ACS and RMSDK customers can migrate to the new hardened DRM that provides a higher degree of security to EPUB & PDF content and prevents unauthorized viewing of content now and in the future in a timeframe that makes sense for them.

We’ll continue to work closely with Adobe on the transition details, and will post additional information here when it becomes available. In the meantime, feel free to share your thoughts and questions in the comments below.

Thank you,

Datalogics Team

Gardez vos liseuses, gardez votre version ADE en version 2. Cela ne vous empêche surtout pas, bien entendu, de libérer vos livres dans les prochaines semaines. On ne peut que remercier Micah Bowers (BlueFire) et Hadrien Gardeur (Feedbooks) d'avoir alerté les consciences dès la semaine dernière.


Le Rouquin Bouquine chronique Bruce Machart

PhotoJe vous avais parlé la semaine dernière de la nouvelle chaine vidéo Bookalicious de Tara Lennart. Un clin d'oeil à une autre chaine, celle du RouquinBouquine. Vivien Bridel est libraire au Hall du Livre à Nancy. Il chronique avec passion et humour ses coups de cœur. Toujours de très bons livres, beaucoup de littérature américaine. La dernière, la septième en date, porte sur l'auteur Bruce Machart, dont les éditions Gallmeister sortent le 6 février prochain son recueil de nouvelles "Des hommes en devenir". A suivre notre Rouquin.


La Médiathèque de Lisieux entre des liseuses pour les yeux

Liseuse_500pxLa médiathèque André Malraux de Lisieux propose des liseuses en prêt en ce début d'année. Un excellent choix de soixante livres proposé pour démarrer, en concertation avec la librairie Au brouillon de culture à Caen. Lire l'article sur Ouest-France. Lisieux complète notre carte, Tours, Salviac, Jarny, Clohars-Carnoët, Clermont-L'Hérault repérées en ce début d'année.


Feedbooks plus que jamais à l'international

FrançaisLa librairie Feedbooks poursuit son internationalisation avec un catalogue qui est non seulement plus important en volume mais aussi accessible dans de plus en plus de pays. Ils ont publié la semaine dernière un billet qui explique au moyen de cartes interactives le nombre de documents par langue et la répartition géographique. On ne peut que regretter que Feedbooks soit toujours privé du catalogue Hachette, alors qu'il a depuis longtemps la confiance des plus grands groupes internationaux.