696 notes dans la catégorie "Auteurs"

Gallimard: fourchette haute sur prix public

Gallimard A lire l'intervention d'Antoine Gallimard (PDG des Editions Gallimard et président du Syndicat Nationale de l'Edition) publiée dans le Monde sur les rapports éditeurs/auteurs en réaffirmant la chaîne de valeur: "Malgré le contexte d'incertitude du marché et les investissements qu'ils font, les éditeurs proposent à leurs auteurs des taux de rémunération au moins égaux à ceux du livre imprimé, en retenant de plus en plus fréquemment le "haut de la fourchette" de ces taux et en l'asseyant sur le prix public (et non sur leur chiffre d'affaires net). Les éditeurs font ainsi un vrai pari et prennent un risque réel. La réalité de cette nouvelle économie sera connue de tous dans quelques années. Si des vérités stables se font jour, les auteurs et les éditeurs devront s'y adapter ensemble. Face à des modèles d'intégration exclusifs développés par des grands opérateurs technologiques, les auteurs et les éditeurs ont un intérêt partagé à faire respecter la chaîne de valeurs communes au livre imprimé et au livre numérique. Dans la perspective proche d'une coexistence de ces deux marchés, l'équilibre de notre secteur ne se conçoit sans que la librairie y joue son rôle.". En relisant plusieurs fois, j'ai essayé de décripter avec des chiffres réels, prix public (papier ou numérique?). Cela ferait pour un livre à 15€ TTC (12€ dans sa version numérique) un passage de 1,42€ pour l'auteur sur les droits papier (10% en moyenne) à 1,2€ pour la version numérique. Soit 11% du prix hors-taxe de la version numérique. 1% de rémunération supplémentaire, c'est cela? La notion de fourchette haute est à prendre en compte, sur les contrats cela peut être 12% au delà d'un certain seuil, ce qui ferait 14% de la version numérique dans ce cas-là. Vous comprenez cela aussi?


Feedbooks en conquérant

Feedbooks Les petits frenchies de Feedbooks (site d'auto-publication) ont l'honneur des colonnes de Publishing Perspectives. Hadrien Gradeur revient sur le développement. Ils délivrent pas moins de trois millions de titres mensuellement à leurs lecteurs sur tous supports, ça ne vous rapellent rien? Cocorico! Ils entrent également sur le marché des éditeurs, on reconnait les titres, c'est facile, ils sont avec des DRM ici. Un petit retour en arrière avec Billaut (il y a deux ans et demi), ils ne sont pas encore le YouTube du livre mais ça avance bien quand même! (via Teleread).

PS: ils ont aussi les honneurs de L'Expansion et je ne l'ai pas fait exprès!


SCAM: l'écrivain au coeur du numérique

Mise en ligne du débat qui a eu lieu à la SCAM (Société civile des auteurs multimédia) sur le thème "L'Ecrivain au coeur du numérique". Un code des usages à définir rapidement comme le réclame Benoit Peeters (via Tiers-Livre).


L'écrivain au cœur du numérique
envoyé par La_Scam. - Regardez plus de courts métrages.


Piratage en téléchargement direct

Logo Les comportements des internautes sont en train de changer par rapport au piratage. Mais ce n'est pas encore ce que l'on croit! Beaucoup moins d'échanges P2P au profit de téléchargements directs vers des sites basés à Hong-Kong qui échappent à Hadopi et qui en plus (c'est le comble) se rémunèrent sur le débit de téléchargement. C'est notamment le cas du site Megaupload, le plus populaire d'entre tous. 7,4 millions de français sont concernés, une paille! Et de plus en plus d'ebooks dans tout cela, bien évidemment! (voir l'article du Figaro).

PS: à propos de piraterie toujours et de son nouvel âge d'or, lire l'excellent billet publié sur Owni hier.


Auteur: faut-il humilier un allié?

Plume A lire aujourd'hui dans Le Monde un article signé par quatre auteurs, Paul Fournel, Cécile Guibert, Gérard Mordillat et Gilles Rozier, sous le titre "Inéquitables droits du livre numérique". "Voici déjà dix ans, le PDG d'une grande maison d'édition française affirmait dans Le Monde: "Notre système traditionnel craque aux jointures. Dans un monde qui se dématérialise de plus en plus, et où le "one to one" est de plus en plus fréquent, la tentation va être grande, notamment pour les auteurs, de changer les règles du jeu. Celle surtout qui consiste à n'avoir que 10% à 15% de droits sur une création qui est quand même la leur, là où ils pourraient obtenir bien davantage." Je passe sur ce "une création qui est quand même la leur", formule plus ironique -j'en suis certain- que malheureuse. Je voudrais te rassurer: "changer les règles du jeu" n'est pas mon immédiate intention." Faut-il pour autant humilier un allié? La question est posée.


Houellebecq et Wikipedia

Wikipedia On parle beaucoup de l'emprunt de passages par Michel Houellebecq dans son dernier livre au site Wikipedia. A signaler aujourd'hui une mise au point officielle de Wikipedia lui-même qui se désolidarise du blogueur qui avait mis en ligne une version du livre. Celui-ci a d'ailleurs accedé à la demande des Editions Flammarion en supprimant le lien.


Le Goncourt 2010 en version numérique

Carteterritoire Comme il avait été annoncé ce week-end, le prix Goncourt 2010, le livre de Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, est désormais disponible en version numérique sur le réseau ePagine. A noter le prix de 14,90€ qui représente une réduction de 30% par rapport à la version papier. C'est plus que les remises proposées par beaucoup d'éditeurs, Hachette en tête. Bravo Flammarion!

PS : petit détail qui est loin d'être anodin, la mention de copyright "@Michel Houellebecq et Flammarion", bien différente de celle habituelle alignée sur les copyrights des livres imprimés, comme sur le dernier livre de Michel Rocard par exemple!


L'Elfe au dragon: demandez le dénouement

Tenor A signaler une initiative intéressante entre version imprimée et numérique, celle de Arthur Ténor, l'auteur de "L'Elfe au Dragon", le sixième tome paru le mois dernier au Seuil Jeunesse. Nouvelle promesse numérique, celle de permettre à un lecteur passionné, qui n’aurait pas suivi tout ou partie des précédentes aventures, d’obtenir ainsi la clé du mystère, soit de préserver le suspense jusqu’au bout, tout en résistant à l’envie de savoir…. C’est le principe du dénouement à la demande. Ce livre est donc au départ un livre imprimé qui se prolonge sur le Web et incite le lecteur à interagir avec l’histoire.

Contact hier soir avec l'auteur:

"J'ai conçu et écrit la série L'elfe au dragon avec l'intention de permettre à un lecteur de pouvoir suivre dans le désordre les aventures du héros (Kendhil). Celui-ci est un elfe qui se découvre une singularité (plusieurs en fait), dont son origine, puisqu'il est le seul de sa communauté à ne pas appartenir à une lignée. Par surcroît, il possède pour alter ego un magnifique dragon d'Hélion, ce qui est totalement improbable et sans que quiconque puisse l'expliquer. Ce jeune elfe part donc avec sa fabuleuse monture en quête de la clé de son mystère. Cela l'amène à parcourir de long en large le vaste empire d'Isuldain, de vivre des aventures mouvementées et bien sûr de recueillir des indices sur son mystère.

Mon souci d'auteur était qu'au sixième tome (il y aurait pu il y en avoir cinquante, comme dans une série télévisée du type Lost ou le Fugitif), fin prévue avec mon éditeur pour un premier cycle, je devais donner le fin mot de l'histoire dans les 23 dernières pages. Ce faisant, je risquais de tuer le suspense pour un lecteur ne connaissant pas les épisodes précédents. C'est ainsi que j'ai proposé au Seuil Jeunesse de créer un site dédié (pas un site promotionnel), mais un véritable prolongement numérique du roman. En somme, inaugurer le concept du dénouement à la demande, ou du "livre augmenté" comme on connaît déjà celui de la réalité augmentée.

Le principe est très simple: en fin de ce T6, l'auteur indique au lecteur comment, s'il le souhaite, il peut obtenir le dénouement "tant attendu". Pour cela il doit se rendre à l'adresse www.elfeaudragon.fr et taper un mot-code. Il voit alors apparaître une icône qui lui propose de télécharger ces fameuses 23 dernières pages.
Ce que je peux ajouter, c'est qu'il s'agit d'une toute petite innovation, mais que cela nous ouvre un nouvel horizon sur l'avenir du livre qui sera bientôt multimédia (comme le préfigure également de digi-roman de Zuicker, Level26). La prochaine étape devrait être beaucoup plus ambitieuse, mais c'est aussi plus de temps, plus de moyens et encore plus d'audace. Mais j'ai bon espoir...

Bravo pour ce premier essai transformé.

L'Harmattan intégre les catalogues

Harmattan Les Editions L'Harmattan verse leur catalogue dans l'offre d'ePagine. C'est plus de 23000 titres qui s'ajoute d'un coup. Même si les méthodes de l'éditeur sont très discutables (on se rappelle du billet de Pierre Assouline il y a quelques années), le vent du numérique souffle en effet, l'offre de titres d'ePagine a ainsi doublé en quelques minutes avec plus de 52000 titres au catalogue. On reste cependant discret sur le blog. Hormis pour Google/Amazon/Apple, on ne semble pas très regardant en cette période d'expansion des catalogues numériques. Est-ce que les librairies numériques et les syndicats des auteurs sont maintenant plus "bienveillants" sur des livres publiés avec de faux contrats d'éditeur, mais de vrais contrats à compte d'auteurs, comme on le lira du côté de l'oie plate? Quid des clauses numériques? On attend (ou pas) un appel à la vigilence de ce côté-là? Le numérique lave t'il plus blanc par chez nous?


Revue des Deux Mondes: dossier Rimbaud

_revue-des-deux-mondes_s Je relais un commentaire de notre ami Thierry, il y a quelques semaines, à propos d'un excellent dossier consacré à Arthur Rimbaud. "Mis en oeuvre par la "Revue des Deux Mondes", et consacré (tout du long de ses 115 pages richement illustrées de photographies d'époque), à l'homme aux semelles de vent, Rimbaud le fulgurant, lequel décida un "beau" jour de poursuivre son voyage de voyant, jusque dans les tréfonds des sables brûlants d'Afrique. Ici, le fichier pdf de 6.4 Mo (115 pages), aux multiples photos en noir et blanc (+++), se lit aisément, et se feuillette aussi avec grande vélocité sur le Sony Reader 650. Pas de "bugs" à signaler à cette heure. Voici donc le chemin vers tous ces discours illustrés, Qui s'efforcent de cerner la légende d'un poète, retrouvant subitement chair, par la magie d'une photo exhumée. Enjoy!!! "Rimbaud, Aden, 1880". C'est par ici, merci pour cet excellent conseil.

PS: deux autres liens vers des articles en ligne pour compléter, LibrairesAssociés et RevueRessources.


Les prix sur la toile

Carte Le dernier Goncourt, La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq, fait l'objet d'une diffusion sur certains blogs qui dénoncent l'emprunt de certains textes en Creative Commons sur Wikipédia par l'écrivain. Le directeur général des éditions Flammarion, Gilles Haeri, a annoncé «entreprendre des démarches juridiques» contre les blogueurs ayant mis le texte complet en libre accès. Cela vise expressement l'un d'entre eux, qui diffuse gratuitement le dernier prix Goncourt. Même si les arguments du blogeur semblent assez minces, cela n'empêchera pas la diffusion illégale à travers des liens vers des sites de téléchargement basés à Hong-Kong et que l'on repère en quelques clics sur son moteur préféré. Le dernier Renaudot vient d'ailleurs d'apparaître aussi depuis quelques jours (via LivresHebdo). 


DRM: enfonçons le clou

Locked-Books Dans la même veine que mon billet de la semaine dernière sur les DRM, à signaler aujourd'hui l'excellent article de Korben. Cette illustration qui devrait figurer sur chaque livre acheté, qu'il n'y ait pas de tromperie sur la marchandise. Tout est dit. Messieurs les libraires, poussez, car vous allez être en première ligne, croyez-en un de vos confrères!

PS: je diffuserais cette illustration tous les premiers de chaque mois, aujourd'hui 12ème jour de la lutte.


Le Motif: droits d'auteur en Europe

Magnifique travail de Laure Pécher et Pierre Astier proposé par Le Motif (Observatoire du Livre et de l'Ecrit en Ile de France) autour du droit d'auteur en usage en Europe (nos voisins proches) avec notamment cette carte de synthèse. L'ensemble des documents d'étude est téléchargeable sur le site.

Motif





Lire en bonne "company"

Mymajor Intéressant billet de Romain Péchard (Cabinet Persuaders) sur Techcrunch France qui revient longuement sur le phénomère MyMajorCompany dans le domaine de la musique.

"Après avoir été un phénomène de mode, les labels communautaires ont pour la plupart fermés par incapacité à trouver un artiste capable de rapidement être grand public comme Grégoire, artiste signé chez MyMajorCompany. Mais aussi par incapacité à produire une véritable valeur ajoutée pour les visiteurs de ces sites qui se retrouvent bien souvent confrontés à des artistes très formatés. La promesse de produire de nouveaux artistes, et par “nouveau” entendez différents, n’est pas tenue. Joyce Jonathan et Grégoire sont de bons exemples du formatage musical. Car ce modèle de label ne se repose pas sur la prise de risque mais l’investissement de particuliers qui espèrent bien gagner de l’argent après le lancement de stars, comme cela a pu être le cas avec l’artiste Grégoire. La direction artistique peut être faite en amont par une pré-sélection de l’entreprise, comme il fait chez MyMajorCompany, mais ce sont les investisseurs qui décident de produire tel ou tel artiste, sans connaissance artistique ni expertise du milieu musical. Ce qui fait qu’ils vont investir dans des artistes qui ressemblent à ce qu’ils aiment actuellement, empêchant alors à cet artiste de sortir du lot car bloqué par la star du moment. La faiblesse de ce modèle réside donc dans la notion du particulier qui prend le rôle d’expert et qui investit dans des artistes qui ressemblent à des artistes grand public.  Le billet complet ici.

A l'heure où les Editions Fixot ont rejoint le modèle avec MyMajorCompanyBooks et la sortie de trois premiers livres, on peut là-aussi se demander si ceux-ci ne sont pas déjà "pré-formatés" à entrer dans un catalogue déjà bien identifé. Reste à savoir s'ils feront de l'ombre aux stars de la maison!


DRM: ne dégoûtons pas les acheteurs de livres numériques

Drmepub_m Déjà plusieurs sites relaient ce tutoriel diffusé par Clément Bourgoin, libraire et développeur web, (Lybris) pour supprimer les DRM sur des livres que vous avez achetés et qui sont intolérables. Charles Kermarec (Librairie Dialogues) nous l'expliquait parfaitement il y a quelques jours seulement. Il ne peut quand même pas être taxé de pirate, de corsaire brestois tout au plus! Je me joint de manière solidaire avec d'autres sites (eBouquin, Actualitte, Fond des Poches, Immatériel, etc), je crois que plus nous serons nombreux à relayer ce tutoriel dans l'ensemble des métiers du livre, plus on avancera sur une situation qui de toute façon est voué à l'échec, tout le monde le sait bien, et qui va à l'encontre des vrais acheteurs de livres. Au moment où la résonnance est très forte en ce moment autour du livre numérique (les pages vues sur Aldus ont presque doublé au quotidien depuis quelques semaines) il s'agit de ne pas reproduire les mêmes erreurs désastreuses du marché de la musique il y a quelques années. Comme nous l'évoquions récemment avec Michael Dahan chez Bookeen, nous sommes à un moment crucial en France où nous pouvons basculer soit dans l'offre légale responsable soit dans le téléchargement illégal massif car attisé par la politique des éditeurs. Rien n'est couru pour l'instant mais l'année qui s'annonce va être décisive... DRM et prix élevés sont sur la sellette, nous le savons tous. A l'heure où l'on va beaucoup communiquer sur le livre numérique, les enjeux sont très importants. Ne pas le comprendre serait une erreur historique et je pèse mes mots. Si nous ne voulons pas dégouter les vrais acheteurs, message clair: suppression pure et simple des DRM, pour la musique -après un long calvaire de la profession- c'était début 2009 à MacWorld, rappelez-vous. Vous trouverez désormais ce tutoriel en évidence dans la rubrique à ne pas manquer. Je relaie aussi le message dans les commentaires de Jean-Claude Marguerite, auteur du "Vaisseau Ardent" aux Editions Denoël sur lequel la DRM a été enlevée:

"Pas question de se substituer à l'éditeur ni au libraire pour vendre mon livre en direct. Ils font un travail souvent remarquable, c'est un contrat moral entre eux et moi. Mon site ne comprend aucun lien marchand, c'est juste un relai d'informations sur Le Vaisseau ardent.
Nous avons beaucoup bataillé pour que Le Vaisseau ardent bénéficie d'un prix d'exception, la politique du groupe Gallimard (et Antoine Gallimard est président du syndicat national des éditeurs, ce qui pourrait suffire à justifier sa position actuelle) l'affichait à plus de 25€. Nous demandions (mon éditeur et moi) 15€ – la poire a été coupée en deux (drôle de comparaison: un roman, une poire…). La publication en feuilleton permet de se faire une idée du livre pour 5€ (pour ceux qui auraient raté les 100 premières pages en PDF mise en téléchargement libre dès le mois de mai).
Sur les DRM, nous n'avons pas eu de compromis. C'est fort dommage et néanmoins compréhensible. Le marché de l'édition numérique est tellement jeune que nul ne sait ce qu'il va devenir. C'est pourquoi mon contrat n'est pas à durée perpétuelle pour sa version électronique, contrairement à la version papier. Bien des auteurs devraient y regarder deux fois avant de signer les contrats standards…
Sur la rémunération de l'auteur, fondée par défaut sur le prix de vente (moyenne entre les coûts de production et le prix psychologique), il y a fort à dire. Plus un livre rapporte et plus on peut consacrer de temps au suivant : je vote pour une augmentation de mon pourcentage (mais pas au détriment du porte-monaie du lecteur). Une offre m'a été faite en ce sens, fort alléchante, mais qui doit être pondérée de ma première remarque : le rôle de l'éditeur ne s'arrête pas à la diffusion d'un texte mise en page, celui d'un libraire du classement d'un titre selon le nom de l'auteur."

Au moment où vous vous apprétez à acheter un nouveau lecteur, exigez auprès du vendeur des livres sans DRM, purement et simplement, vous verrez, ça remontera..

Et je reprends avec Charles Kermarec : "Jouez ce jeu-là messieurs les fournisseurs, mes amis, si ça vous chante. Mais sans ma complicité".

PS: ajout blogs LaFeuille, Korben, ActueBooks, Actualitte,

PS: Où trouvez des livres 100% sans DRM, c'est ici, merci Clément! (24/11/10)

PS: reproduction en totalité du tutoriel ci-dessous, encore un grand bravo à Clément pour avancer de la sorte hors de l'ombre des forums.

-----------------------------------------------------------------------------------------------

Comment retirer facilement les DRM d'un livre numérique au format ePub

On l'a beaucoup dit: les DRM (dispositifs de cryptage des livres numériques empêchant leur copie ou leur prêt) ne servent à rien, ils enquiquinent les acheteurs légitimes et sont de toute façon faciles à contourner pour les pirates malhonnêtes. En ce qui concerne ce dernier point, en voici la démonstration.

Le fichier utilisé dans l'exemple est le premier épisode du Vaisseau ardent de Jean-Claude Marguerite. J'ai choisi ce livre parce qu'il se trouve que je voulais le lire depuis un moment et que la version papier ne rentre pas dans mon sac. J'y prends d'autant plus de plaisir qu'il s'agit d'un roman mettant en scène des pirates et que les DRM ont été imposés par le Groupe Gallimard contre l'avis de l'éditeur et de l'auteur.

Il va de soi que pirater un livre numérique pour le distribuer gratuitement est un acte que cet article n'encourage en aucune façon et je le dis sans hypocrisie, étant moi-même gérant de la plateforme numérique du Bélial'. L'objet de cet article est simplement de montrer que le retrait des DRM d'un fichier ePub est un acte d'une facilité déconcertante, à la portée d'à peu près n'importe qui.

Outre l'argument idéologique, supprimer les DRM d'un fichier ePub peut aussi avoir un intérêt pratique : utiliser ses fichiers ePub avec DRM Adobe sur une plateforme non-compatible, comme l'iPhone/l'iPad.

La méthode suivante a été testée avec un livre acheté légalement chez l'ami Bibliosurf (donc via la plateforme ePagine et le distributeur EDEN), sous Windows 7 (C'est théoriquement possible aussi sur Mac, mais l'installation de Python et PyCrypto est plus corsée). Ma liseuse est le Sony Reader PRS-600.

Décortiquons un livre numérique avec DRM

Une fois le livre acheté, on reçoit par courriel un lien pour télécharger un fichier URLlink.acsm. Il ne s'agit pas du livre lui-même (le fichier ne pèse que 4 ko) mais d'un fichier XML, avec diverses informations pour identifier le client et le livre acheté. On l'ouvre avec Adobe Digital Editions, on s'identifie avec son ID Adobe et le véritable livre numérique se télécharge. On peut alors le lire directement dans ADE ou le transférer sur sa liseuse compatible avec les DRM Adobe.

Si l'on est curieux et que l'on se rend dans le dossier où ADE stocke les livres numériques (C:\Users\Clément\Documents\My Digital Editions\ pour ma part), on découvre un fichier Le_vaisseau_ardent_episode_1.epub tout ce qu'il y a de plus normal. On peut le disséquer sans difficulté (un fichier ePub étant en réalité un fichier Zip avec une extension .epub) même si ça n'est pas nécessaire pour le craquer. Une fois à l'intérieur, on distingue une différence avec les ePub sans DRM : les fichiers rights.xml et encryption.xml qui contiennent naturellement les informations de droits et d'encryptage.

Une autre différence, donc, est que les fichiers HTML contenant le texte du livre sont cryptés. Voici par exemple à quoi ressemble un chapitre du Vaisseau ardent :

epub_encryption.png

Pas idéal comme confort de lecture. Evidemment, Adobe Digital Editions et ma liseuse se chargent de décrypter tout ça pour m'afficher un livre en français plus traditionnel. Par contre, imaginons que je veuille lire mon livre acheté légalement sur mon iPhone (ou iPad) avec iBooks... et là, c'est le drame.

ibooks_drm_error.png

Solution : acheter une nouvelle fois le livre avec des DRM Apple s'il est disponible sur l'iBookstore (en l'occurrence, non), en trouver une version piratée sans DRM (mais dans ce cas, pourquoi l'acheter au départ ?), ou retirer les DRM de notre propre fichier ePub. Et justement...

Supprimons ces saloperies de DRM de notre livre numérique acheté légalement

Voici donc la méthode simple, comme promis. On va utiliser un script Python pour décrypter le fichier, ce qu'il signifie qu'il faudra installer Python. Il n'y a rien de plus compliqué dans cette méthode qu'installer des logiciels, créer des dossiers et y déplacer des fichiers. Allons-y !

  1. Une fois le livre numérique téléchargé dans Adobe Digital Editions grâce à notre ID Adobe, on récupère le fichier ePub équivalent qui se trouve dans le dossier Digital Editions (par défaut dans notre dossier système Documents).
  2. On télécharge et on installe Python (logiciel permettant de faire tourner les scripts en langage python).
  3. On télécharge et on installe PyCrypto (logiciel de cryptographie écrit en langage python). Attention à bien prendre la version de PyCrypto correspondant à la version de Python que vous avez installée (actuellement, la 2.7).
  4. On télécharge les scripts Python ineptkey.pyw et ineptepub.pyw qui vont permettre de décrypter notre fichier ePub. On les trouve très facilement en cherchant sur Google.
  5. On double-clique sur le fichier ineptkey.pyw : celui-ci va récupérer la clé qu'utilise Adobe Digital Editions pour crypter les fichiers et créer avec un nouveau fichier adeptkey.der (ADEPT pour Adobe Digital Experience Protection Technology, les fameux DRM d'Adobe)
  6. On double-clique ensuite sur le fichier ineptepub.pyw, qui nous propose trois champs à remplir : Key file, qui contient par défaut le fichier adeptkey.der que l'on vient de créer (on n'y touche pas), Input file, où l'on pourra sélectionner notre fichier ePub protégé et Output file, dans lequel on choisira où enregistrer le nouveau fichier ePub sans DRM.
  7. Une fois les trois fichiers sélectionnés, on clique sur Decrypt, et c'est terminé !
(Si vous obtenez l'erreur Problem decrypting session key, il est possible que votre version du fichier ineptkey.pyw soit trop ancienne, téléchargez une version la plus récente. A l'heure où j'écris ces lignes, la bonne est la 4.3 pour Adobe Digital Editions 1.7.2.)

Nous voilà maintenant avec un beau fichier ePub dépourvu de DRM ! On peut l'utiliser sur n'importe quel support de lecture gérant le format ePub (soit à peu près toutes, sauf le Kindle d'Amazon) y compris ceux ne gérant pas les DRM Adobe, comme l'iPhone.

epub_ibooks_nodrm.png

Elevons-nous dans la joie

Achetez des livres numériques, téléchargez des livres numériques, retirez les DRM de vos livres numériques, lisez des livres numériques, prêtez vos livres numériques à vos amis, mais c'est tout. Ne les envoyez pas sur les sites pirates ou sur les réseaux P2P, sous peine de donner raison aux éditeurs frileux qui bardent leurs fichiers de DRM ou de décourager ceux qui prennent le risque de s'en passer.

Tout artiste a droit à une rémunération pour son oeuvre, s'il le souhaite. Si certaines expériences montrent que la mise à disposition gratuite d'un texte (piraté ou non) peut en faire décoller les ventes (comme le Blindsight de Peter Watts ou plus récemment le comic Underground de Steve Lieber), ce n'est pas forcément le cas. 

Quoiqu'il en soit, c'est à l'auteur et à lui seul de décider d'une éventuelle mise à disposition gratuite de ses textes, et pas à nous. Il y a trop d'auteurs au Bélial' qui refusent la publication de leurs livres en numérique par peur du piratage (sans réaliser, d'ailleurs, que c'est précisément l'absence de version numérique commercialisée qui encourage le piratage). N'encourageons pas cette paranoïa.

Clément Bourgoin


Hachette avec Google

Rififi C'était couru, la belle unité qui vole en éclat. Après Amazon, Apple, le troisième étage de la fusée, le numéro un français du secteur, Hachette Livre a décidé de faire cavalier seul et de passer un accord avec Google pour la numérisation des livres épuisés. Arnaud Nourry, PDG d'Hachette Livre et Dan Clancy, responsable de Google Book ont annoncé, lors d'une conférence de presse la signature d'un accord, donnant enfin un cadre légal à la numérisation des ouvrages épuisés du fonds de catalogue d'Hachette livre. Cet accord concerne entre 40.000 et 50.000 livres anciens: de la littérature générale (Grasset, Fayard, Calmann Lévy), des ouvrages universitaires (Armand Colin ou Dunod) ou des ouvrages documentaires (Larousse). Une fois le livre numérisé, Google conservera un fichier numérique et un autre sera remis à Hachette Livre qui pourra l'exploiter. Cet accord a une portée économique assez faible, puisque la vente d'ouvrages épuisés représente un chiffre d'affaires potentiel faible. En revanche, l'accord a une forte portée symbolique. Car Hachette enfonce un coin dans le front uni des éditeurs français face à Google. Google Edition à la française, c'est parti! (via LeFigaro).

PS: Cela concerne des milliers d’œuvres, régies par le droit d’auteur français dont Hachette contrôle les droits et qui sont commercialement indisponibles, soit, selon Hachette Livre, «la grande majorité de toutes les œuvres publiées à ce jour».
L’objectif affiché est de donner une seconde vie aux œuvres épuisées «tant au bénéfice des auteurs que des universitaires, des chercheurs et du grand public».
Les deux partenaires soulignent que cet accord, qui intervient alors que la profession travaille à un amendement du Code de la propriété littéraire et artistique sur les œuvres indisponibles, a vocation à être étendu à tous les éditeurs qui le souhaitent.
Arnaud Nourry, P-DG d’Hachette Livre, précise dans un communiqué qu’il ne s’agit pas «d’un quitus donné à Google pour son comportement passé, mais d'un cadre permettant de repartir sur de nouvelles bases, équitables, équilibrées et respectueuses de nos droits et de ceux de nos auteurs».
L’accord repose sur trois grands principes. D’abord, le contrôle de la numérisation des œuvres: c’est Hachette qui détermine quelles sont les œuvres épuisées exploitables en version numérique, celles-ci pouvant être proposées sous forme d’ebooks via Google Livres ou sous d’autres formes commerciales, comme l’impression à la demande.
L’idée étant de donner accès à des œuvres indisponibles jusque-là, Hachette aura la faculté d’utiliser ces fichiers numérisés par Google pour les exploiter lui-même, et les libraires pourront intégrer ces ebooks dans leurs offres commerciales. Deux cas se présentent ainsi concrètement: Hachette autorise la numérisation et la diffusion en ligne de l’œuvre, notamment sur la future plateforme d’ebooks, Google Editions; Hachette autorise la numérisation de l’œuvre par Google pour un usage limité à l’indexation et à la promotion et recevra copie du fichier pour ses propres usages non-commerciaux.
Enfin, Hachette Livre se réserve la possibilité de faire bénéficier les institutions publiques, telle que la Bibliothèque nationale de France, des œuvres numérisées dans le cadre de ce protocole (via Livres Hebdo).


Blog selon Nietzsche

Nietzsche "L'éducation particulière et l'éducation par petits groupes se généralisant de plus en plus, on peut presque se passer de l'éducateur, tel qu'il existe maintenant. Des amis avides de savoir, qui veulent ensemble s'approprier une connaissance, trouvent, à l'époque des livres, une voie plus simple et plus naturelle que l'«école» et le «maître»." Quelle plus belle évocation de l'idée que je me fais du blog et de notre activité à quelques-uns! Elle est de Nietzsche et date de 1879! Merci à Martin pour cette belle trouvaille!


Prix à moitié numérique

PrixGoncourt Prix Goncourt et Renaudot aujourd'hui, l'un existe en version numérique, l'autre pas mais se trouve déjà abondamment présent sur les réseaux pirates. Il va être intéressant de suivre leur devenir à chacun. Marc-Edouard Nabe n'aura finalement pas créé la surprise que beaucoup attendait. Disposant de la liberté totale de ses droits, peut-être nous réservera t-il une surprise du côté du numérique pour bientôt? A suivre...


Gallimard: Saint-Exupéry ouvre le "vrai" catalogue numérique français

Saintex Evénement. A tout seigneur tout honneur, c'est Antoine de Saint-Exupery, l'auteur français le plus vendu en livre de poche, qui est aujourd'hui proposé en numérique par les Editions Gallimard. Sept titres emblématiques qui ont émaillés l'histoire du livre de poche à l'époque et qui s'invitent aujourd'hui dans le catalogue français. Tout un symbole. Cinq en versions ePub, Pilote de guerre, Courrier Sud, Terre des hommes, Vol de nuit et Lettre à un otage (édition et prix Folio) et deux en PDF dans lesquels vous retrouverez les célèbres illustrations originales des éditions papier du Petit Prince et des Lettres à l'inconnue (en attendant l’ePub). Avec des prix équivalents aux éditions Folio entre 2 et 5,60€ pour les versions ePub, un signe fort également pour le marché. Avec en filigrane le message aussi, Folio, les livres de poche, c'est parti en numérique! 21 octobre 2010, retenez bien la date. On n'est pas dans les fonds de catalogue, on est dans le dur comme on dit. Cette annonce dans la semaine n'est bien évidemment pas anodine avec celles de France-Loisirs et de la FNAC. Les éditeurs à l'unisson des libraires sur le sujet (via ePagine).


Nabe déboule sur la liste du Renaudot

Nabe Coup de tonnerre dans la deuxième liste du prix Renaudot hier, c'est l'invitation de Marc-Edouard Nabe avec son "Homme qui arrêta d'écrire". Une situation assez inédite pour deux raisons: la première c'est que le livre est sorti depuis le mois de janvier (déjà vendu à près de 5000 exemplaires) et qu'il se retrouve en compétition en novembre, la deuxième est que c'est la première fois qu'un livre édité par l'auteur et distribué à travers sa propre plateforme de vente sur internet figure dans une telle liste d'un prix littéraire majeur. 9 livres: 2 Gallimard, 2 Seuil, 1 Grasset, 1 Flammarion, 1 Stock, 1 Albin Michel et 1 "Auto-édité"! Alors, adhésion ou provocation de la part des jurés? Peut-être les deux à la fois! Vous imaginez tous les libraires de France privés de Renaudot dans 15 jours!

PS: à signaler l'article dans Le Monde du 21 octobre.


Best-seller: un nouveau temps du numérique

Visuel_Chattam_Leviatemps Toujours plus vite. Si la durée de présence d'un livre sur les réseaux peer-to-peer était jusqu'ici de trois semaines minimum (il fallait le temps de le scanner, de le corriger -voir le cas du dernier Houellebecq par exemple qui n'existe pas dans sa version légale en numérique), dans le cas où le best-seller est très attendu et surtout disponible dès sa sortie (il ne reste qu'à supprimer la DRM), la durée est de l'ordre de quelques jours. Une première en cette rentrée en France, c'est le cas aujourd'hui pour le dernier livre de Maxime Chattam, "Léviatemps" chez Albin Michel (meilleures ventes à la Fnac), le temps numérique en période infinitésimale...