405 notes dans la catégorie "Education"

Le Poulpe à Estienne

Estienne Vous saviez peut-être que Le Poulpe était revenu en ligne depuis quelques mois. En effet, Rue89 publie chaque semaine une nouvelle histoire du Poulpe, la célèbre série de polars créée en 1995 par Jean-Bernard Pouy. Et bien, Le Poulpe reviendrait en papier et en librairie, il est prévu une nouvelle version grâce à l'initiative d'étudiants de l'Ecole Estienne. "Un livre collectif, écrit en ligne, par les étudiants en première année en arts et techniques de la communication à l'Ecole Estienne, à Paris, qui se sont lancés dans l’aventure du Poulpe lors de leurs voyages Erasmus aux quatre coins de l’Europe et du monde (Prague, Augsbourg, Barcelone, Varsovie, Budapest, Florence, Cracovie, Montréal, Londres, Los Angeles, Vilnius …), de février à mai."
A signaler également une exposition jusqu'au 9 juillet prochain sur les Dessous du Poulpe en cette même Ecole Estienne:
"exposition-enquête" autour du mythique Poulpe, avec les couvertures de Miles Hyman et tout l’univers des protagonistes et écrivains qui ont émaillés les années d’existence de la série (Ecole Estienne, 18, bd Auguste-Blanqui, Paris XIIIe - du 9 juin au 9 juillet - 9h-18h - entrée libre). Vive le Poulpe!


Un moteur pour Wikipédia

Powerset.533 Il y avait déjà Indywiki, un outil de bureau pour rendre l'encyclopédie en ligne Wikipédia plus visuelle, il y a désormais un moteur de recherche particulièrement évolué. Nommé Powerset, ce moteur facilite la recherche des utilisateurs non plus seulement sur la base de mots clefs mais sur une technologie qui comprend le sens des questions posées (via l'Atelier). Une démonstration particulièrement convaincante est ici. En plus, beaucoup de données de la base Freebase sont propulsées dans les requêtes. "Nous avons misé sur la réalisation d'un programme capable de lire et comprendre les documents sur le web afin de changer aussi la façon dont les utilisateurs interagissent avec la technologie", explique Scott Prevost, directeur de Powerset. "Ce premier programme va rendre l'expérience utilisateur plus facile, intuitive et précise". Profusion de tags pour affiner sa recherche, widget sur le côté pour une navigation toujours facile à l'intérieur des articles. Alors, une première ébauche de web sémantique sur Wikipédia? Les spécialistes nous diront leurs jugements sur la question. La petite équipe de Powerset avait d'ailleurs fait l'objet d'un article dans le NYT en septembre dernier. Et Wikipédia n'est qu'un premier pas dans leur développement... En attendant, tout ce que j'ai essayé est très probant tant que cela reste dans la langue de S..., bien entendu. Je l'ai inscrit d'autorité dans mon Saint-Graal du navigateur. A suivre...

(photo: Ben Margot/Associated Press)


Abstinence d'écrans

Crans Une expérience intéressante (via YahooNews) est menée pendant dix jours, à partir d'aujourd'hui: les 250 enfants d'une école primaire de la périphérie strasbourgeoise se priveront volontairement de tout écran de télévision, d'internet ou de console de jeu, une première en Europe, selon les concepteurs du projet. "L'expérience est née du constat que les enfants passent 1.200 heures par an devant leurs écrans, contre 800 à l'école, et qu'un enfant de 11 ans a vu en moyenne 8.000 meurtres à la télévision" explique Serge Hygen, chargé du projet à Eco-Conseil.
Et si l'on équipait cette école-pilote de livres électroniques au bout de ces dix jours? Une bonne façon de continuer à apprendre «à voir autrement", non?


Histoires de tablettes

Papyrus_beautyshot740083 Papyrus, une prospective intéressante relayée sur les sites américains (via Engadget) à l'initiative de GreenerGrass. Une démarche éducative que ne va certainement pas échapper à Virginie. Rien de concret bien sûr, pour l'instant, il s'agit d'un groupe de réflexion qui lancent des pistes. C'est curieux mais je ne peux pas m'empêcher de penser au défunt Cybook de Cytale, le format, l'écran tactile, le stylet, la couleur... L'occasion aussi de regarder, toujours sur Engadget, la toute nouvelle tablet PC Latitude XT de chez Dell qui est sortie au début de l'année. C'est un peu long, mais cela vaut vraiment la peine de découvrir ça.
Comme dit un commentateur américain: "And just think.... 200 years ago, we were riding around in horse-drawn carriages"...


L'Université à la page aux Pays-Bas

Hanlin_v3_ebookreader L'Open Universiteit de Delft aux Pays-Bas est la première université à offrir une partie de ses cours sur papier électronique. Un certain nombre d'étudiants de la Faculté de Management et de gestion stratégique HRM vont recevoir un livre électronique Hanlin V3 contenant le matériel de cours. Le premier exemplaire a été présenté officiellement le 31 mars par Cees Brouwer, membre du conseil d'administration de l'Open Universiteit. À l'avenir, de nouveaux cours seront diffusées par le biais de l'université à travers un environnement d'apprentissage numérique (via Teleread et Ebookreaders).
Au fait, j'ai récupéré un exemplaire du NRC Handelsblad, un petit rapport de lecture dès demain.


Les PDF, c'est vendable tout de suite

Home_tarsier C'est la première fois à ma connaissance qu'un éditeur français publie ses chiffres de ventes de livres numériques (via La Feuille).
L'article s'appelle de manière provocatrice "Les PDF, ça se vend!". Ce sont les Editions O'Reilly, spécialisée en livres d'informatique, qui font un bilan d'une année de ventes au travers d'un nouveau blog Immatériel animé par son responsable Julien Boulnois.
Je reprend la conclusion particulièrement intéressante:
"Si plus de 60% de nos clients ont choisi le livre électronique de préférence au papier, c’est qu’il existe bel et bien un public pour les formats numériques payants. Plusieurs facteurs ont sans doute encouragé ce choix:

  • Prix de vente plus faible (entre 75% et 80% du prix papier)
  • Disponibilité immédiate du produit
  • Possibilité de copier/coller le contenu, ce qui est particulièrement apprécié dans notre secteur
  • Fichiers sans DRM, c’est-à-dire sans limitation d’utilisation de l’ouvrage une fois acquis.

Il n’en reste pas moins que la disponibilité de contenu gratuit sur l’Internet n’a pas découragé nos lecteurs d’investir dans du contenu numérique payant. Mieux, il semble que ce format ait attiré de nouveaux clients, au lieu de détourner les clients habituels du papier".

Quand on sait la chute des ventes de livres universitaires en librairies...



Lecture en petit et pour petit

La société française Immanens était présente au Salon du Livre avec des présentations de feuilletage de magazines sur l'Iphone. C'est décidément décliné à toutes les sauces ce feuilletage. Plus intéressant à mon avis, le développement du logiciel de synchronisation vocale Followtext, vous verrez la petite fille lire et suivre les mots sur sa tablette avec les sons associés. Cela redonne un sacré coup de jeune à "Martine à la ferme"...


Je fais ce rève...

Ui_galerie_image_104 Alors que débute demain le Salon du Livre à Paris, je fais un rêve…

«Le Syndicat National de l’Edition et la Ministre de la Culture Christine Aubanel, profitent de l’occasion de ce Salon du Livre 2008, pour annoncer officiellement que tous les livres de poche disponibles en France seront gratuits et ce à partir du vendredi 14 mars à midi.
Compte tenu de la recherche d’une plus grande diffusion des savoirs en France comme à l’étranger, cette décision historique a été possible grâce à l’implication de l’ensemble des intervenants dans la chaîne du livre, à savoir:
 - les auteurs qui ont décidé de réduire de moitié le montant de leurs droits d’auteurs habituellement fixé à 5%.
- les traducteurs qui ont décidés d’abandonner leurs droits estimant que leurs revenus sont suffisamment rétribués lors du tirage en grand format.
- les éditeurs qui ont décidé d’abandonner leurs droits sur les versions poche des ouvrages, estimant que les frais éditoriaux sont amortis sur les versions en grand format.
- les papetiers et imprimeurs qui font l’effort industriel de facturer leurs prestations à prix coûtants sont réserve de devenir des fournisseurs agréés sur les autres ouvrages.
- les diffuseurs qui ont décidé de ne pas répercuter les frais de diffusion sous réserve que les représentants ne consacrent plus de temps à parler de la commercialisation des livres de poche qui feront l’objet de diffusion par voie électronique seule.
 - les distributeurs qui ont décidé de ne pas répercuter les frais de distribution sous réserve que les livres de poche soient envoyés aux libraires dans des colis contenant des livres autres que les poches.
- les libraires qui ont décidé de ne pas prélever de commissions et de tenir les livres de poche à disposition des lecteurs uniquement dans un espace réservé limité et non soumis aux taxes professionnelles, locatives (sous forme de zones franches).

«Nous remercions également les nombreuses sociétés, qui dans un effort de mécénat louable, ont décidé de s’associer au projet au travers de l’ouverture à la publicité de pages habituellement blanches dans les ouvrages et nommées pages de gardes. L’Etat participera également sous forme d’une subvention annuelle à l’effort financier résiduel.

«Nous invitons donc les lecteurs à se servir massivement pour eux-mêmes ou pour des personnes de leurs réseaux sociaux afin d’échanger et de donner librement les livres de poche.

«Nous mettons également à votre disposition à l’entrée du Salon du Livre et des librairies de grands paniers pour recueillir les sommes que vous jugerez bon de donner de manière anonyme pour rémunérer les auteurs et leurs ayants-droits. Ces sommes seront intégralement reversées à la Caisse des Dépôts qui se chargera de la répartition auprès des auteurs au prorata des exemplaires effectivement produits minorés des exemplaires éventuellement encore en rayon.

«Chaque année, une évaluation des titres en déchetterie permettra de modérer la production de certains ouvrages.

«Nous espérons que cette mesure favorisera la diffusion du livre et de la culture en France et qu’elle sera un signal fort auprès de nos homologues européens.


Un nouveau quotidien e-paper sur l'Iliad

    Un nouveau journal sur papier électronique, c'est encore et toujours du côté des Pays-Bas que cela se passe avec le quotidien NRC-Handelsblad, quatrième quotidien néerlandais, réputé par sa qualité. Sur quel livre électronique? L'Iliad-maison bien sûr! L'annonce a été faite par Irex la semaine dernière et déjà une première vidéo de démonstration qui est apparu sur Youtube.
    Intéressant modèle avec une optique très différente de celle des Echos qui est très proche d'un modèle web. Ici on se rapproche visuellement du journal-papier avec ensuite les articles en multicollonnage. J'avoue que je suis assez séduit par l'approche. Typographiquement parfait, les néerlandais sont les meilleurs du monde en la matière, on le savait. J'ai même vu la gestion des césures, irréprochable... Ils se sont penchés sur le marbre, nos amis bataves, quel beau boulot... Je rêve presque de parler le néerlandais... Voltaire s'était exilé en son temps en Hollande? Il ferait sans doute pareil aujourd'hui!
    Le plus beau modèle de journal du monde sur le meilleur livre électronique du monde, qu'on se le dise! Quand est-ce que l'on relève le défi du côté de nos quotidiens français?

PS: Pour cette occasion, Irex a fêté l'évènement avec un gateau très sympa...


Les grands livres électroniques, c'est mieux?

2306245157_5483dc9eaa_o Les grands écrans, c'est mieux, c'est le billet de Transnets hier qui pointe le WallStreetJournal à propos "d'une étude réalisée par l’université de l’Utah qui vient de montrer qu’on travaille beaucoup mieux avec un grand écran qu’avec un petit. Cela dépend des tâches, mais le gain peut s’élever à 2h30 par jour.
Conduite avec des écrans de 18, 20, 24 et 26 pouces (en diagonale), l’étude montre qu’on travaille deux fois plus vite si l’écran a 24 pouces que s’il en a 18. A 26 pouces, la productivité chute à nouveau, comme si on se trouvait perdu devant une telle surface."
    Si on fait le parallèle sur les livres électroniques, on peut assurément transposer la meilleure productivité d'une lecture suivie sur un écran de plus grande taille tout en gardant les avantages de la mobilité. A titre personnel, j'aurais bien du mal à faire machine arrière (ou avant comme vous voudrez) et à lire mon journal quotidien sur un lecteur plus petit que mon Iliad.
Tablettes Les grandes tablettes, c'est mieux aussi!
Ah, j'oubliais, pour ceux d'entre vous qui m'ont demandé où j'avais déniché la version 3 de Crime et Chatiment (ma préférée sur l'Iliad, vous l'aurez compris), c'est sur l'excellente bibliothèque de Planetebook (via Teleread).

(photo Flickr de Joan Fabrégat, son bureau)


Régis Debray dans le Monde

    A lire absolument l'article de Régis Debray dans les colonnes du Monde du 6 mars (via Affordance). C'est absolument génial, je me suis régalé. Rappelons aussi qu'en son temps, Bernard Pivot avait démasqué l'imposteur Sulitzer, en pourvoyeur de nègre, dans une émision d'Apostrophes restée à jamais célèbre (elle n'est pas encore disponible malheureusement).
    En attendant qu'une telle émission revienne sur nos antennes (ou plutôt sur nos wifis), merci au Monde de nous titiller autrement que par Dominique Wolton!


Pour lire Dostoïevski

    Le débat s'est poursuivi pendant trois jours du côté de chez Virginie autour du thème ''Apprenons à éditer nos textes numériques". Hubert y est revenu aussi. Difficultés d'appréhender les formats, les typographies, les mises en pages, les différents livrels disponibles... Le chemin reste long à parcourir pour intégrer l'ensemble des contraintes et plaire au lecteur!
    Pour illustrer la chose. Vous voulez vous lancer dans la lecture de "Crime et Châtiment" de Dostoïevski sur votre nouveau livre électronique. Entre ces différentes versions disponibles au hasard, toutes gratuites, laquelle vous préféreriez? Laquelle vous chiperiez dans une bibliothèque... En ce qui me concerne sur l'Iliad, mon choix est fait, et vous?
PS: attention entre 656 et 1531 pages selon les versions, à prendre en compte aussi, non?


La gratuité est-elle l'avenir du livre?

    Vous vous rappelez de la fameuse Longue Traîne, cette théorie développée par Chris Anderson qui mettait le doigt sur l'importance des titres à faible rotation et leurs impacts significatifs sur les ventes totales. Fi des bests-sellers, l'avenir du numérique est dans les fonds de catalogues. Eh bien, il récidive maintenant avec un nouveau crédo, rien de moins que "La gratuité est l'avenir de l'économie" (via Nonfiction et Affordance). Déclinaison moderne du "aujourd'hui on rase gratis". J'ai essayé de réfléchir aux différents modèles évoqués dans l'article: freemium, subvention croisée, coût marginal zéro, labor-exchange, économie du don... tout un programme...
    Et je ne vois rien de très probant pour nos livres. Et vous?
    Nous donner les livres électroniques sous réserve d'acheter un certain nombre d'ouvrages par an? Bientôt une telle proposition pour le Kindle? J'avais déjà parlé il y a quelques temps d'une KillerApplication avec un abonnement mensuel.
    Aussi les bonnes vieilles recettes classiques (que nous avons su d'ailleurs préserver pour nos livres en papier), des publicités intercallées dans les pages et des livres entièrement financés par quelques groupes industriels... Les lecteurs sont-ils prêts à sauter le pas? Transformer les livres en magazines? Assurément non. Sur les Echos sur l'Iliad, les petits bandeaux récurrents, dont je dois dire que je ne fais même plus attention (ne le dites pas aux annonceurs). Mais est-ce que cette publicité va financer le système entier? Philippe Janet, le rédacteur des Echos, avait d'ailleurs expliqué à l'époque que c'était très marginal pour l'instant. Qu'en sera-t-il de nouveaux modèles pour la presse quotidienne?
    En finissant la lecture de tout cela, je ne peux pas m'empêcher de remplacer le mot "gratuité" par le mot "vol" qui lui est quand même intimement proche sur internet... C'est en effet un sacré avenir qu'il nous promet, ce Chris Anderson, nul doute que le débat va s'étendre. Voilà qui va sans doute aussi continuer de rassurer les auteurs et les éditeurs dans leur recherche de modèles économiques...


Les libraires seront numériques

Mob101_1189494510    Quelle lumineuse interview que celle parue ce week-end dans le journal suisse Le Temps. Le directeur général de Payot Librairie, Pascal Wandenberghe, donne son sentiment sur le développement de la lecture numérique et des nouveaux livrels avec un crédo, allons-y!
    "Il ne faut pas rater un train qui démarre! Même si l'offre n'est pas encore très développée dans le monde francophone, nous étudions ce marché de près. Nous nous préparons à commercialiser l'ebook dans nos librairies. Et sur notre site internet, nous vendrons des livres à télécharger. A l'avenir, nous pourrions même installer des bornes de téléchargement dans nos librairies. Mais nous y allons à notre rythme. Pour ce qui est du support, nous hésitons encore entre le ebook de Sony et celui de Philips, l'iLiad, qui est un peu plus cher, mais qui a une grande capacité de mémoire et une bonne ergonomie."

    A la sempiternelle question: "Certains vous diront que vous contribuez à la mort du livre, votre gagne-pain!" Pascal de rebondir avec intelligence: "L'ebook ne tuera rien du tout, pas plus que le livre de poche n'a été le fossoyeur de la création littéraire dans les années 1950. Ce ne sera ni une révolution, ni un flop. Le livre papier restera, il est lié affectivement aux œuvres littéraires. Mais il y a des nombreux écrits à caractère documentaire, pratique ou encyclopédique qui n'ont pas forcément ce rapport affectif au papier. Les canaux de commercialisation se diversifient, et c'est tant mieux: cela prouve que nous sommes dans un secteur économique qui peut aussi bouger."
    Et de pointer sur le véritable danger qui se prépare actuellement: "Le vrai risque réside à mes yeux dans la volonté de certains acteurs de vouloir créer des formats propriétaires et négocier des exclusivités avec les éditeurs, ce qui semble être l'option d'Amazon aux Etats-Unis. Dans cette situation, le choix pour le client de s'approvisionner où bon lui semble serait annihilé, ce qui à mon avis est contraire aux règles du commerce et à l'exercice de la liberté individuelle."
    Qui dira encore que les libraires subissent l'internet et le marché du numérique sans rien faire...
    Combattons les clichés, vivent les libraires numériques!


Le livre de demain : prototypes

15615 Le livre de demain, quelle forme physique aura-t-il, quel design? Pendant que les technologies d'affichage progressent, est-ce que les designers planchent sur ces questions?
Même si Philippe Starck nous a dit que le meilleur design pour le livre du futur sera justement le moins de design possible, on ne peut pas s'empêcher de penser que c'est aussi de ce côté-là que risque de se jouer l'adhésion du public pour ces nouveaux livres électroniques (livrels-liseuses-lecteurs-bouquineurs-etjenpasse).
Pas facile de forcer les portes des bureaux d'études des géants de l'électronique, même problème que pour les nouveaux modèles automobiles!
Quelques pistes cependant:
- un étudiant en design d'une école australienne, Nedzad Mujcinovic, s'est essayé à l'exercice. (Via Alain Pierrot, merci)
- d'autres prototypes plus anciens aussi, BlueChute, H2, A51 (grand format, minimaliste que j'aime beaucoup) qui avaient été présentés au démarrage des projets e-ink.
Et vous, vous en avez découvert d'autres?


Objets livres et web 2.0

A51 Objets livres, c'est un nouveau site très intéressant animé par une équipe de bénévoles, acteurs du monde de l’édition, enseignants ou autres, qui gèrent son contenu rédactionnel (merci Florence!)
Je cite son responsable Olivier Marcellin:" ce site internet est consacré à l’histoire graphique du livre en France & en Europe à travers des articles de fonds, un agenda des événements culturels, une sélection d’ouvrages représentatifs & une bibliographie.
Il se destine aux passionnés d’éditions: lecteurs, auteurs, éditeurs, directeurs artistiques, directeurs de collection, responsables éditoriaux, graphistes, typographes, chefs de fabrication, libraires, bibliothécaires, historiens de l’art, enseignants, étudiants, etc.
Nous espérons ainsi susciter
le plaisir de lire & de feuilleter les pages des livres en apportant une meilleure connaissance du design éditorial, mais aussi de débattre sur ce thème  à travers vos commentaires."

J'ai notamment repéré cet intéressant article "'Les vertus du livre à l'heure du multimédia" de Michel Melot, l'auteur d'un livre paru en janvier 2007 chez l'Harmattan et que je ne connaissais pas. Histoire de rééquilibrer un peu le débat, de cesser de voir la situation du livre en terme de rupture, de manière manichéenne, blanc/noir, exactement comme on a vu l'arrivée du livre de poche il y a cinquante ans (on devrait d'ailleurs s'empresser 517fwpsjqrl_ss500_ de rééditer ce livre remarquable, si je vous faisais un petit florilège de ce que l'on a pu raconter comme bêtises à l'époque...)
J'ai découvert aussi l'initiative des 20 plus beaux livres français qui a eu lieu en décembre dernier. Je crois bien que la France était le seul pays d'Europe a ne pas organiser une sélection comme celle-là, c'est réparé grâce à l'énergie de quelques-uns.
Et aussi le magnifique site consacré à l'histoire des Editions du Seuil, il faudrait faire un Jury8_3 billet à lui tout seul (signalé aussi par Daniel Garcia)...
Parce que l'on peut aimer à la fois le web 2.0, l'Iliad en papier électronique, les bons et beaux livres, lisez objets livres.

PS: j'y ajoute de mon propre chef et pour faire bonne mesure, ce beau livre sur la typographie web sur Issuu (les plus beaux livres français 2008 sur Issuu?)



Livre numérique sur LeMonde2: Gadget ou Révolution?

Monde2_2 La "Grande Enquête" sur le livre numérique, c'était dans le Monde2 ce week-end. Dossier réalisé par Frédéric Potet (vous lirez ici son article). Je me suis bien évidemment procuré le supplément en question même si le titre racoleur "Gadget ou Révolution?" me faisait comme d'habitude craindre le pire... Débat manichéen habituel, pour, contre, blanc, noir, bibliophiles contre technophiles, choisissez votre camp, on n'en sortira donc jamais. A l'arrivée, dossier très décevant, six maigres pages avec:
- une lecture d'un roman de Jules Verne "gratuit" sur ordinateur...
- un lecteur de Classiques sur PDA.
- une lecture de "L'Elégance du Hérisson" au prix de la version-papier, c'est moins bien forcément!
- une lecture de premiers chapitres sur l'Iphone en corps 6.
Surnagent heureusement trois petits témoignages de Guyhem Aznar, un jeune médecin qui lit sur le SonyReader dans le TGV Paris-Toulouse, d'Irène Delse toute à la joie de trouver les romans américains qu'elle recherche sur le Cybook et de l'éditeur Paul Otchakovsky-Laurens, patron de P.O.L. qui lit les manuscrits des auteurs qu'il publie sur un Sonyreader lui aussi. Tous les trois très contents...
Rien sur le Kindle (Francis Pisani blogue sur LeMonde, c'était compliqué d'avoir un retour d'expérience de sa part?), rien sur l'expérience des Echos qui est pourtant le seul média a avoir lancé une expérience originale en la matière...
Fin de l'article, "Un livre, un vrai, avec des feuilles en papier. Soulagement..."
Heureusement, j'ai pas tout perdu, pour 7,45€, un excellent article sur Milton Glaser, le graphiste américain créateur du logo I love NY universellement connu et un CD de Berlioz (orchestre symphonique de Boston dirigé par Claudio Abbado)...
Je ne peux pas m'empêcher de mettre en relation avec l'article de Francis Pisani justement hier: "Les blogs sont plus influents que le New York Times. Tel est le résultat d’une comparaison faite à partir des articles et nouvelles les plus importants de 2007 aux États-Unis. C’est d’abord le fruit d’un pari fait il y a cinq ans entre Dave Winer, un des inventeurs et promoteurs des blogs et Martin Niselkholtz, responsable des éditions électroniques du New York Times."
Résultat aujourd'hui, les blogs l’emportent assez clairement.


Open access pour l'éducation, on y arrive doucement....

Une décision qui risque bien de constituer un tournant historique et que relaie aujourd'hui Olivier Ertzcheid sur le site Affordance.

Celle qui doit être prise cette semaine par les illustres professeurs de l'Université d'Harvard. Rien moins que de rendre accessible LA TOTALITE des publications via le Web. Rien que cela... Le New-York Times donne un compte-rendu de ce qui en train de se décider en ce moment (j'ai traduit rapidement): "Publier ou périr est depuis longtemps l'obligation de chaque aspirant professeur d'université. Mais la faculté de Harvard se prononcera ce mardi sur la question de la publication - sur le Web, du moins - gratuitement. Les membres du corps professoral sont invités à voter sur une mesure qui permettrait de distribuer leurs Harvard's "bourse" en ligne, au lieu de signer des accords exclusifs avec des revues savantes qui ont souvent des minuscules lectorats et les coûts élevés d'abonnement.
    Bien que le résultat du vote de mardi ne s'appliquerait pour l'instant qu'aux facultés des arts et des sciences, l'impact, étant donné le prestige de l'université, pourrait être important pour le développement de l'Open Access, qui vise à mettre la recherche scientifique et universitaire à la disposition d'autant de personnes que possible, sans frais.
    "Au lieu d'un système fermé, couteux et réservé à des privilégiés, il aidera ouvrir le monde de l'apprentissage pour tous ceux qui veulent apprendre», a déclaré Robert Darnton, directeur de la bibliothèque universitaire. «Ce sera un premier pas vers la libération de l'étau des éditeurs commerciaux en les rendant disponibles gratuitement sur notre propre fonds de l'université».
    Selon la proposition de Harvard il suffirait de déposer des documents dans un accès ouvert référentiel géré par la bibliothèque qui se chargera de les rendre instantanément disponibles sur Internet. Les auteurs conserveraient leurs droits d'auteur et pourrait les publier là où ils le voudront - y compris à un prix élevé s'ils le désirent.
    Ce qui distingue ce plan de la pratique actuelle, a déclaré Stuart Shieber, un professeur d'informatique qui parraine le mouvement du corps professoral, est que cela créerait un "opt-out": un article d'autorité serait inclus, sauf si l'auteur a expressément demandé qu'il ne le soit pas. M. Shieber a été le président d'un comité créé par Harvard pour enquêter sur la publication scolaire, cette proposition est née d'une des recommandations, a-t-il dit.
    L'industrie de l'édition, ainsi que certains groupes universitaires, se sont opposés à certaines formes de libre accès, en soutenant que la distribution gratuite d'articles savants, allait à terme, ronger les revues et leur modèle d'entreprise actuel. Une telle évolution pourrait à son tour nuire à la qualité de la recherche, estiment-ils, en permettant à des articles qui ne sont pas passés par le biais d'un processus rigoureux d'examen par les pairs à être diffusées sur l'Internet aussi facilement qu'un clip de Britney Spears. Elle permettrait également de couper les subventions que certains journaux obtiennent pour fournir une formation scolaire et professionnelle des réunions, du moins ce qu'ils disent.
    J. Lorand Matory, professeur d'anthropologie et d'Afrique et d'études afro-américaines à Harvard, a déclaré qu'il comprenait le but de faire baisser les prix parfois exorbitants des périodiques scientifiques, mais s'inquiète de ce que la suite serait d'éliminer toute une série de revues moins populaires, qui sont subventionnés par les plus revues plus rentables.

...
    Le professeur Shieber a également émis des doutes sur le fait que la distribution gratuite nuirait à l'industrie des revues: «Nous ne savons pas si cela peut se produire", a-t-il dit. "Il y a peu de preuves à l'appui. Presque tous les articles savants sur la physique ont été disponibles gratuitement sur l'Internet depuis plus d'une décennie, a-t-il ajouté, et les revues, et la physique de continuer à prospérer!
    "Pour autant que je sache, tout le monde avec qui j'ai parlé soutient le principe sous-jascent. Mais il y a une différence entre un principe sous-jascent et la proposition spécifique. "

Résultat du vote très vite... Voilà qui risque d'écorner les marchés juteux chez certains groupes qui ont tendance pour l'instant à sérieusement saler la note dans l'accès aux savoirs. Une bonne façon pour les institutions de reprendre la main, non?


Mon Sony de la Saint-Valentin

Harlequin Bon, je sais, elle est un peu facile. Mais en ce jour de la Saint-Valentin, je ne résiste pas à vous présenter l'offre de pack proposée par Sony (via Nouveaulivreactu). Plus kitsch, y a pas... Ces américains décidément... Un Sonyreader customisé en rose avec 14 titres des éditions Harlequin. Après les packs management-prospective développés conjointement par les Editions M21 et Bookeen et les formules des Echos journal/ livres, est-ce que Amazon va proposer de telles offres en littérature, éducation, polars, livres pratiques avec son Kindle? Je me délecte à l'avance de voir les customisations possibles, les goûts et les couleurs comme on dit... Et vous, vous en pensez quoi de l'avenir des packs pour les livres électroniques?


Des modèles gratuits pour internet... pour les livres électroniques?

Sans_titre Débat intéressant que lance Virginie Clayssen sur son blog teXtes qui relaie les initiatives de certains éditeurs qui mettent à disposition des internautes l'ensemble de contenus en ligne. Est-ce que tout peut-être mis en lybers, forme ultime du livre numérique tout gratuit que préconise depuis de nombreuses années les Editions de l'Eclat et son fondateur Michel Valensi? Après Paulo Coelho en direct, des éditeurs comme Harper et Collins (quelques titres tests, via NYT) et La Découverte avec une collection Zones... Alors, tous les éditeurs avec un espace Issuu en libre accès sur internet? Avec Google et Amazon en corollaires bien sûr pour optimiser le business-papier. Plus besoin de se compliquer, de drm, d'agrégateurs, de formats, de europeana, tout ouvert, en un mois on met tout Gallimard et on n'en parle plus... Sérieusement, est-ce envisageable? Comme je l'indique en commentaire de Virginie, est-ce que tout pourrait être sous forme de lybers, avec un accès total du contenu avec des supports mobiles qui ne cessent de progresser en qualité?
D'autres modèles aussi, payer à la fin de la lecture du livre comme sur ce modèle étonnant appliqué au cinéma (via l'Atelier)...
Quand les éditions de l’Eclat ont crée le concept avec la mise en ligne conjointe avec Google, les supports électroniques mobiles iphone/epaper n’existaient pas encore. Si le marché de ces supports se développe avec des prix au alentour de 100€ Asus (rappelons que l’Asus est à 199€ avec une offre d’abonnement, avec déjà des premiers modèles qui lisent des livres) voir moins et que les contenus mobiles deviennent accessibles gratuitement, est-ce que le papier en "produit dérivé" permettra la rémunération des auteurs et des éditeurs? Imaginons, il y a 50 ans, que les éditeurs aient décidé que le livre de poche soit gratuit (ou payé par la publicité, ce qui revient au même), ou de qualité plus médiocre mais gratuit, où en serions-nous? Je suis sûr que Filipacchi avait très certainement envisagé ce modèle économique là...
100_2886_2 Je pense que le débat est tout à fait le même aujourd’hui. Quel chemin prendre pour maintenir la variété dans la création éditoriale? Je pencherais plutôt pour des contenus peu chers, avec une drm très légère liée à l’identité du lecteur. Cela préserverais à la fois du peer-to-peer et assurerais une juste rémunération. Je pense que ce que n’ont pas réussi à faire les majors de la musique il y a dix ans en n'adoptant pas un tel système et en laissant se développer massivement le peer-to-peer, les éditeurs ont une chance historique de le réussir avec des drm très légères et des prix très intéressants (2 euros me semble un maximum, c’est le premier prix d’un livre de poche, non?). Autrement même chemin que la musique, F6kindleberkeleypaul0711241202714_2 cinq ans à perdre pour un résultat identique, c’est une évidence pour moi. Si le peer-to-peer n’est pas un business “intéressant” (les FAI lui disent merci), il ne se fera pas ou restera marginal parce que risqué et que le jeu n'en vaudra pas la chandelle, comme on dit. C'est pas plus compliqué que cela…  Au fait, je vous avais fait part des premiers pas de Francis Pisani avec son Kindle, est-ce qu'il allait le garder? Il se posait la question à l'époque. Suspense, faîtes vos jeux? Eh bien, après trois mois d'utilisation, il le garde et il est très content de son Kindle! Pisani, il est pas du genre à aller sur les sites-pirates, mais donnez-lui vite des contenus peu chers avec des drms légères, autrement il risque bien vite de changer d'avis...

PS: A noter que Francis signale aussi l'initiative de Random House qui propose un système de vente de livre au chapitre pour le livre Made to Stick, c'est ici.
Gin, l'auteur du livre Bad Business (publié au Diable Vauvert) avait pris la même initiative il y a deux ans sur son site personnel. Il serait intéressant d'avoir les retombées...


Le livre sur Médias 2028

Couvertureecritweb_0 Belle initiative que j'ai vue sur l'excellent blog de Joël Ronez (Cup of Tea). Pour ceux qui ne le connaissent pas, Joël est l'auteur d'un livre très intéressant, L'Ecrit Web, paru l'année dernière. Un ouvrage très synthétique, très pratique pour se familiariser avec l'écriture en ligne. Je ne l'ai pas lu d'une traite, il traîne sur mon bureau, je le picore régulièrement sur bien des aspects. Il pose des questionnements en permanence sur la façon de procéder. Approche très journalistique mais c'est son métier, il anime des formations pour les journalistes. C'est d'ailleurs dans le cadre d'une formation, qu'il relaie aujourd'hui l'initiative des étudiants en mastère médias ESCEP-EAP qui réfléchissent sur l'avenir des médias au Lecritweb2_3 travers d'un blog Médias 2028, déjà demain... Et il y aura plus de chambardement qu'entre 1988 et 2008, la chose semble acquise par à peu près tout le monde! Et des interviews autour du livre et de son avenir, Edition 2028, avec Hubert Guillaud, Olivier Ertzscheid, l'éditeur Laurent Beccari, François Bon... J'aime bien la façon de procéder, pas de plan sur la comète à long terme sur des prospectives stériles, avenir du livre blablabla, mais raisonnable avec une échelle de vingt ans sur laquelle on peut en effet avancer avec pertinence et intelligence.
Choc des livres, cette photo du livre de Joël auprès de celui de Wolton qui conspuait les libraires dans les colonnes du Monde il n'y a pas si longtemps. La photo date un peu, serait-elle possible aujourd'hui que beaucoup de libraires ont vidé Wolton de leurs tables? J'en connais plusieurs! Et des gros! lls ont du caractère les libraires et c'est bien comme ça! Alors, bientôt une rubrique Librairie 2028, avec une interview de Wolton?


M@nuscrits: Léo Scheer continue...

Nom Je pense vous avoir déjà parlé de l'initiative de l'éditeur Léo Scheer qui avait mis en ligne sur un espace M@nuscrits plusieurs manuscrits qu'il reçoit, en version complète avec un outil de type feuilletage (on peut aussi télécharger les versions pdf si on le souhaite). Un peu comme Issuu mais avec la possibilité des widgets en moins. J'ai pu lire quelques-uns des manuscrits sur l'Iliad, en recadrant légèrement les pages sur Acrobat, la lecture est très agréable. Aujourd'hui Léo Scheer va plus loin avec une phase 4, en annonçant une nouvelle collection (en papier) qui va être déclinée de cette expérience. Je le cite: "Il s'agit d'une nouvelle collection des Éditions Léo Scheer qui va bientôt être lancée en librairie et qui sera réservée aux textes reçus dans ce cadre. Nous regardons avec le service commercial le nombre de titres qui pourront être publiés chaque année (à mon avis pas plus de 6 pour la première année). Nous devons définir les modalités du travail éditorial, c'est à dire de ce qui va permettre de passer du M@nuscrit en ligne au B.A.T. qui sera envoyé à l'imprimeur (j'évalue ce travail à environ 3 mois). Ma préférence va à une transparence du processus, avec les différentes phases d'évolution du texte présentées en ligne".

Dans les commentaires, il ajoute des détails sur le processus envisagé: 

 "Dans la phase 4, les choses vont se passer ainsi: un auteur va pouvoir entrer en ligne lui-même son texte et, tant qu'il ne l'aura pas enregistré, il pourra le modifier, le corriger, le mettre en page. À partir du moment où il l'aura, lui-même, mis en ligne, il ne pourra plus intervenir dessus. Il pourra voir les réactions les commentaires, le nombre de lectures etc. Si un de ces M@nuscrits en ligne fait l'objet d'un contrat d'édition papier, plusieurs possibilités s'offrent à l'auteur: il peut soit garder le manuscrit d'origine en ligne, soit le supprimer. Si il le garde, il peut soit faire le travail éditorial dans le secret, soit faire apparaître les étapes de ce travail sur le site. Cette possibilité est réservée à ceux qui ont un contrat d'édition papier.

Le téléchargement payant n'est pas pour l'instant pas envisagé dans cette phase.

Plus loin, il développe aussi la philosophie de sa démarche: "Si vous parlez du rêve de l'auteur, pour la majorité de ceux qui cherchent sur le net des voies nouvelles pour être publiés, vous avez évidemment raison. Je connais cependant pas mal d'auteurs qui vivent la période de l'écriture comme un rêve, et celle de la publication, comme un cauchemar. Si vous parlez du mien, ce n'est pas le cas, mon expérience a pour but de générer un mode d'édition lié au support du net, une sorte d'éditeur virtuel, le but principal de l'expérience est donc dans la blogosphère, mais effectivement, je ne vois pas pourquoi cet éditeur virtuel se priverait du mode d'édition dominant qui est le papier. J'ai fait cette expérience avec Cyril de Graeve pour Chronic'art qui, au départ, était un webmag. Lorsque je l'ai repris, nous en avons fait un magazine papier, mais en prenant garde de ne pas le couper de ses racines dans le net, ce qu'il a très bien réussi à faire, et il existe actuellement sous ces deux formes. Si vous observez les difficultés que rencontrent les éditeurs de mag papier à s'adapter à la culture du net, vous voyez qu'il est plus intéressant de prendre les choses en sens inverse. C'est l'esprit de M@nuscrits, qui devra le garder dans sa version papier et ne pas se couper de ses racines qui sont dans la blogosphère."

Pour une poursuite de l'aventure Web vers le papier, l'expérience est à suivre de très près...


Bibliosurf nous parle

Jjg A noter hier cette très intéressante interview de Bernard Strainchamps sur Bibliobsession. Le créateur de Bibliosurf (que j'avais rencontré lors de la première Bouquinosphère) revient sur son parcours et l'expérience unique qu'il est en train de mener sur le web.
Peut-on être "libraire" aujourd'hui et se passer d'une boutique physique?
Bibliosurf.com est une librairie interactive. Ce sont les internautes qui à terme vont constituer l’offre. Le contenu éditorial est constitué de l’apport des éditeurs (description bibliographique, présentation des ouvrages et couvertures), renforcé par l’interactivité et la syndication des articles de centaines de journaux et autres blogs littéraires.... (à noter qu’une partie des archives du site Mauvais genres est reprise). L’originalité du site repose sur son contenu très multimédia et l'apport important de la vidéo.
Et bien sûr, on peut passer commande...
Par exemple, cette page de Cormac Mac Carthy, je suis en train de lire la Route (magnifique roman que je vous conseille). Chroniques, presse en parle, fil du web, tout y est. Plus une collection d'interviews et de critiques inédites.

Pour finir, je cite Bernard sur deux questions:

Une récente polémique oppose le Syndicat de la livrairie française et Amazon à propos des frais de ports… que pensez vous de cette question?
J’en pense rien de bon. Amazon cherche l’étouffement. Il contacte toutes les librairies de France pour proposer ses services. Même moi, ils ont osé. J’ai été heureux de la condamnation d’Amazon. La livraison gratuite que je pratique contraint et forcé me divise ma marge brute par deux.
Quel regard avez vous sur l’évolution de la chaîne du livre à l’heure du numérique?
DRM. Guichet unique de téléchargement? Ce sont des options régressives qui ne sentent pas bons. Le papier est un support qui n’a pas dit son dernier mot. Et contrairement, à ce que certains écrivent, il est plus écolo. Le numérique, c’est une nouvelle voie. Et je ne suis pas sûr qu’il faille appeler ce support papier électronique. Ce sont les quotidiens, les premiers touchés par les précédentes révolutions technologiques dénommées radio, télé et Internet, qui vont s’emparer de ce support. Ce sera la revanche. Mais tout reste à inventer! En tout cas, il n’est pas difficile de prévoir que ce support entraînera de grands bouleversements dans la gestion des fonds en bibliothèque. Sera-ce le cauchemar du bibliothécaire? Bien sûr que non si ce n’est pour les décideurs qui pensent encore comme en 1995.

Bref, Bibliosurf, un passage obligé que je vous conseille...


Issuu: un outil de publication en ligne

S_22e30abe781e4ba19434f35a1bd1fd64 Un très bel outil que j'ai découvert via la Feuille, je me suis empressé de le tester avec quelques rapports et livres (avec la permission de leurs auteurs, merci à eux). Sauf pour le rapport Attali, je crois qu'il a été initié sur des fonds publics!
Très beau résultat, vraiment rien à dire, facilité à éditer, et possibilité d'exporter facilement les widgets-badges sur son blog! Rendre virtuel un peu plus nos livres en créant des avatars sur le web! De quoi redonner du baume au coeur aux PDF (tant décriés par certains) et d'apprécier les belles mises en pages des revues d'architectures et de design présentes sur le site. Et vous, envie de vous approprier cet outil? Une nouvelle Issuu pour la publication en ligne?