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Kindle: alors, ce "Minitel écrasé" ?

Après les premières impressions de Francis Pisani (j'ai souligné ce qui me parait important):

"Très agréable au lit. J’ai fait l’essai avec Tree of Smoke un roman récent sur les années soixante, guerre du Vietnam etc. que j’hésite à acheter. Cool de pouvoir se faire une idée tranquillement. Le Kindle se lit au pieu avec autant de lumière qu’un livre normal, mais pas moins. Lire sans avoir à tourner les pages est un sport délicieux. Le passage de l’une à l’autre se fait par une sorte d’écran noir souvent critiqué mais qui passe très vite (beaucoup plus vite que quand on tourne la page d’un livre en papier).

Superbe au soleil. Il faisait beau sur San Francisco aujourd’hui, j’ai donc pu l’essayer en pleine lumière à midi. Aucun problème. A côté, l’écran de mon mobile était totalement gris.

Parcourir le San Jose Mercury News s’est révélé plus agréable que prévu. J’ai trouvé assez facilement cinq ou six articles qui m’intéressaient et j’ai feuilleté tous les titres. Je maintiens quand même que la navigation est un problème. La plus grosse limite reste le prix demandé pour lire un quotidien (15 dollars par mois) qui est téléchargé automatiquement le matin mais n’est pas mis à jour par la suite, et que je peux trouver gratuitement sur le web.

Deux réserves sur l’objet lui-même: il est difficile de le tenir sans appuyer involontairement sur les touches de navigation (page suivante ou précédente). On s’y fait mais il manque une ou deux zones neutres pour bien le saisir. Malgré ces touches qui se trouvent des deux côtés, l’appareil a été conçu pour les droitiers: la roulette de navigation est à droite et le “volume” est plus épais (donc plus facile à saisir) du côté gauche.

Ma conclusion du jour: une des bonnes idées d’Amazon, c’est que l’objet ne ressemble pas du tout à un ordinateur. C’est simple et on apprend à le manier très vite."

Je vois beaucoup de points communs avec l'Iliad sur l'appréhension générale de la lecture hormis toutes les réserves sur l'ergonomie d'utilisation avec le placement des touches. Benjamin Higginbotham, dans la vidéo jointe (via Teleread) y revient lui-aussi avec une analyse très pertinente avec des comparaisons avec le Sony reader et l'Iliad. J'ai buté sur le terme "fuggly" (si vous pouvez m'éclairer...) mais vu sa tête, ça a pas l'air d'être un compliment... Alors fuggly ou pas fuggly, le Kindle?

 

 


Amazon en maître du jeu

Amazonjeff_bezosbooks_ttn Conférence de presse hier à New-York pour le lancement du Kindle d'Amazon (voir Techcrunch), on en sait beaucoup plus sur l'offre elle-même et le détail du dispositif ici, je vous conseille de prendre le temps de tout regarder, ça vaut la peine. Si Lorenzo n'aime toujours pas le l'appareil lui-même, je serais plus nuancé pour ma part, je crois qu'Amazon a fait un réel effort sur l'ergonomie dans la pratique de lecture, je crois qu'une prise en main avec quelques heures de lecture est indispensable pour arréter un jugement définitif (Amazon a quand même mené une campagne de tests avec des vrais lecteurs!). Comme le remarque Bruno, ce n'est pas le livre électronique lui-même qui est essentiel mais bien le service lié à un réseau-mobile spécifique qui se dégage du média internet en tant que tel. Plus de fil à la patte, la même souplesse que l'abonnement des Echos via le serveur d'Irex, où et quand l'on veut, c'est bien là qu'est la vraie innovation par rapport à l'offre de Sony et son ConnectStore. Je suis catégorique, sans cela, j'aurais déjà laché la lecture de mon journal le matin, c'est à peu près sûr. D'ailleurs, le Kindle propose également des journaux, des blogs, Wikipedia, mobilité, instantanéité sont les mots d'ordres. Utiliser le Kindle comme un téléphone mobile pour accéder à la plus grande librairie du monde (et le fameux clavier prend tout son sens!); je vois bien d'ailleurs de nombreux services se profiler avec Google/Android (je ne vois aucune lutte frontale avec Google mais plutôt une convergeance de plus à terme). Côté des contenus aussi, Amazon avance fort. Tous les titres (nouveautés comprises) à 9,99€, Amazon est en train d'édicter au marché entier la règle du jeu, c'est clair. La même que Steve Jobs avait édicté pour la musique il y a quelques années, rappelez-vous. Je vous conseille aussi de lire, si cela n'est déjà fait, l'excellente analyse de LaFeuille et celle de FredCavazza. Bref, Amazon va être très, très fort sur ce marché qui s'ouvre maintenant. Un de plus, après la librairie-papier en ligne neuve et d'occasion, avec peut-être même confirmation du port gratuit en France? (c'est pour la fin du mois que ça se joue). Et le Sony Reader prend soudain un sacré métro de retard, aujourd'hui qui plus est...

PS: "Amazon nous met le feu", c'est en substance ce que suggère ce nom de Kindle, voir les posts relevés cet après-midi du côté de chez Virginie et Daniel Garcia (au fait, Francis Pisani-Transnets devrait avoir la bestiole qui embrase le net dès demain, à suivre de très près donc...)


Encore un autre Jeff...

33238_825_amazon_kindle_l_ipod_de_m Pour prendre le contrepied de Jeff, un autre, Bezos celui-là (patron d'Amazon), doit révéler aujourd'hui le fameux Kinddle dont on parle tant depuis un an maintenant. Doté d'un écran 6 pouces, tarifé 399$ (bien cher), le Kindle est capable de se connecter à l'internet sans fil via un système spécifique lié à l'opérateur Sprint pour mettre dans sa mémoire flash jusqu'à 200 titres, audiobook ou e-book. Amazon propose, dès le lancement, 88.000 titres numérisés, téléchargeables pour 10$, ou 2$ dans le cas de 071116_bz01reading_vlvertical_2 Amazoncadeauaavantenvoi_3 classiques (domaine public?). La batterie est donnée pour 30 heures et se recharge en 2 heures. Il lui sera aussi possible de rapatrier les versions numériques des journaux papier. Print dead, Books aren't dead, merci Monsieur Bezos. Une interview est sur Newsweek aujourd'hui. Mais si les livres papier sont morts, est-ce que la belle machine logistique d'Amazon prend encore tout son sens? M.Bezos, Son Grand Maître du Livre (SGML)? Moins sûr, heureusement, quand on lit La Feuille cette interrogation, pleine de bons sens finalement... En attendant, le buzz continue...


Le marché français est « le plus difficile »

Village gauloisC'est pas moi qui le dit, c'est Google. C'est ce que j'ai lu ce matin dans l'article du Figaro qui annonce l'arrivée d'Hachette sur le marché des e-books, malheureusement pas en France, aux Etats-Unis d'abord. Si Louis Hachette avait fait le pari des trains américains à l'époque... Entre 500 et 1000 romans pour commencer, ce n'est pas rien. L'offre sera commercialisée au prix du livre papier afin de ne pas déstabiliser le marché traditionnel (chers amis lecteurs, cachez votre joie). Même chemin que les best-sellers dont j'avais parlé ici.
Donc, c'est Jens Redmer, directeur Europe et Moyen-Orient de Google qui donne cet avis éclairé sur le marché français. Qui est difficile? Les auteurs, les éditeurs, les libraires, les lecteurs, les français tout court? Peut-être bien notre ministre? On se demande si cette réflexion est une suite logique de son passage chez ce même Google la semaine dernière... Pour mûrir la Résistance, cet article de Edouard Launet ici dans Libération de mercredi dernier (merci à Alain toujours lui) sur le soutien actif du Collège de France et de la Chaire "Ecrits et Culture dans l'Europe Moderne" tenue par Roger Chartier, j'en avais parlé. Après vérification auprès de ce même Collège de France, j'ai eu confirmation que les podcasts et les vidéos seront bien mis en ligne sur le site, ici.
En cette journée de Guy Môquet (toute proportion gardée, bien sûr), n'est-ce pas...