PocketBook : un nouveau InkPad 4

InkpadPocketBook annonce la sortie d'un nouveau InkPad 4. Vous savez sans doute comme j'avais apprécié le précédent modèle en version 3 sorti il y a déjà 5 ans. Vivlio (ex TEA) l'avait sorti dans sa gamme. Revoir mon test ici. Un format 7,8 pouces désormais idéal selon moi.

Une nouvelle version donc, avec des évolutions que j'ai pu glaner :

  • un écran en 7.8” E Ink Carta™ 1200 (1404 × 1872 et 300 PPI) avec 15% de contraste en plus, 20% en plus de rapidité de rafraîchissement.
  • un processeur plus performant, une amélioration de l'éclairage intégré
  • des hauts-parleurs et bluetooth pour lecture de livres-audio
  • l'intégration de nouvelles fonctionnalités en text-to-speech
  • l'étanchéité en IPX8

Très excitant tout cela, j'espère que Vivlio sortira ce nouveau modèle en France dans quelques mois.

 


ALCA : études sur la chaîne du livre

LivresA signaler, l'ALCA Nouvelle-Aquitaine propose quatre études distinctes couvrant l’ensemble de la chaîne du livre. "Conduites en 2022, ces études ont été menées de manière collaborative et participative. L’état des lieux ainsi établi permet aux institutions et aux professionnels d’appréhender plus finement les enjeux du livre et leurs évolutions."

Elles sont désormais accessibles en ligne sur le site.


Roger Vinciguerra : un grand professionnel nous a quitté

VinciguerraHommage à Roger Vinciguerra décédé quelques jours avant Noël dernier. Un grand professionnel de l'édition nous a quitté. Nous nous étions parlé au téléphone début décembre, il était rentré chez lui après de nombreux séjours hospitalisés. Sa voix était claire, il semblait aller mieux. Nous avions évoqué de nous voir en fin ou en début d'année, partager un repas dans le petit vietnamien à deux pas de chez lui, puis j'ai été souffrant à répétitions, reportant à plusieurs reprises ce déplacement sur Paris.

Nous nous étions rencontré avec Roger chez Bordas à l'époque de la rue Rémy-Dumoncel, notre chef de fabrication, apportant tous les soins que nous pouvions sur les livres illustrés de la maison. Durant près de trois années, il nous a fait partager au sein de notre petite équipe resserrée tout son savoir-faire professionnel. Roger avait connu l'époque du plomb dans les ateliers de Deberny-Peignot, dans laquelle il avait fait ses premiers pas après l'Ecole Estienne. C'est dire le soin qu'il consacrait à la typographie, le plomb puis le passage à la photo-composition qu'il avait suivi de très près dans les maisons d'édition de littérature. Mais c'était aussi un homme de couleurs, tant sa passion le tournait naturellement vers les beaux-livres. Son passage dans beaucoup d'entreprises, du groupe Hachette notamment, a laissé une marque durable pour tout ceux avec qui il a travaillé, collaborateurs comme professionnels en France comme en Europe, compositeurs, photograveurs, imprimeurs, façonniers. Un grand grand professionnel mais aussi un homme de partages, de convictions, d'amour de son métier qu'il partageait sans modération autour de lui. La droiture aussi, qu'il chérissait par-dessus tout.

Combien d'entreprises j'ai pu découvrir, de bons à tirer j'ai pu faire avec les précieux conseils de Roger. Les photo-compositeurs dans le Nord comme du côté d'Angoulème (ils se reconnaîtront), les imprimeries Jean Mussot, Mame, Aubin, Hérissey, les photograveurs André Fossard, Bussière, les relieurs Brun, SIRC, d'autres encore. Et puis les imprimeurs italiens vers lesquels son origine et son amour de l'art le tournait naturellement bien sûr, Pizzi, Milano Stampa, Canale... Avoir la confiance de Roger valait tous les sésames...

Les heures que nous passions à parler typographie, à corriger la photogravure, à rechercher des solutions techniques pour optimiser des collections de livres à venir et les maintenir en France, restent gravés dans ma mémoire. C'étaient aussi les innovations technologiques qui arrivaient, l'avancée de la PAO, la fin des bromures à coller sur les maquettes, les paquets de films à envoyer remplacés par disquettes et autres syquests, les montages chez les imprimeurs, les ozalids qui sentaient l'ammoniaque pour les bons à tirer. Je me rappelle précisément du premier livre que nous avons entièrement réalisé sans morceaux de films, de l'écran aux grands films imposés chez l'imprimeur, un modeste Modelages en pâte durcissante chez Dessain et Tolra. Le CTF comme nous l'appelions à l'époque, avant les CTP et DI. Nous tremblions un peu au moment de recevoir les bonnes feuilles. Roger n'était jamais passéiste, allait toujours de l'avant, avec son œil pétillant, c'est la qualité et l'exigence qui primaient.

Je pense que beaucoup d'entre nous dans l'édition sommes tristes aujourd'hui à l'annonce de sa disparition. Toutes mes pensées vont à sa famille. Nous gardons les traces durables de son amitié et des livres que nous avons partagés, façonnés ensemble avec passion. Elles et ils restent gravées à jamais...


Une plate-forme gratuite avec les "incontournables" de la culture ?

Bibnumtv5Réaction après les propos de Brigitte Macron sur RTL qui aimerait lancer une plate-forme numérique gratuite donnant accès aux classiques de la littérature et du cinéma français. Pour le cinéma c'est plié et ce n'est pas faute d'avoir essayé, avec le désastre financier de la plate-forme Salto dont la fermeture a été acté en ce début d'année (lire cet article intéressant).

En ce qui concerne les classiques de la littérature française il s'agirait d'une plate-forme gratuite sur laquelle toute la population, et notamment les adolescents, pourrait avoir accès à ce que Brigitte Macron appelle les "incontournables" de la culture française. Parmi eux, elle cite pêle-mêle des écrivains comme Racine, Montesquieu ou Baudelaire. Beaucoup sur Twitter ont réagi avec l'offre Gallica qui existe depuis longtemps. Plus encore c'est la Bibliothèque Numérique de TV5 Monde qui m'a tout de suite frappé puisqu'il s'agit d'un site francophone à vocation pédagogique. Cette bibliothèque numérique regroupe aujourd'hui 642 titres, tous les fameux auteurs "incontournables".

Contrairement à Gallica, TV5Monde a fait un réel effort à la fois sur le catalogue des ePubs comme PDF, mais aussi sur l'ergonomie, les aspects graphiques avec les couvertures et des illustrations inédites d'auteurs. C'est quand même assez incroyable que Brigitte Macron puisse ignorer une telle offre, TV5 Monde détenue conjointement par des sociétés audiovisuelles publiques. Booster cette bibliothèque numérique avec des classiques sous droits chez les éditeurs serait une très bonne chose dans l'espace francophone. Alors, chiche Mme Macron?


Jean-Pierre Martinet : petit retour et puis repartira...

MartinetEt l'on reparle de Jean-Pierre Martinet. Au fil des années, Le Dilettante, Finitude, L'Arbre vengeur, c'est aujourd'hui un autre éditeur L'Atteinte qui remet en lumière le dernier livre de cet auteur, L'Ombre des forêts paru à la Table Ronde en 1987. Autant de "petits" éditeurs qui ont essayé d'extirper des limbes Jean-Pierre Martinet, disparu en 1993, aujourd'hui bien confidentiel. Son dernier livre était indisponible dans sa version de poche à La Petite Vermillon parue en 2008. C'était d'ailleurs la seule version poche qui existait de ses livres. Martinet exclu des catalogues, du numérique aussi d'ailleurs, hormis quelques titres secondaires. Ses principaux livres comme Jérôme ou La Somnolence, découverts en leurs temps par Jean-Jacques Pauvert ou Le Sagittaire de Gérard Guégan, des crémeries passées dans les laiteries industrielles des groupes. Que peut bien peser Jean-Pierre Martinet dans leurs lignes de comptes, par compte même interdits de poche, pas question de libérer les formats numériques.

Martinet, un auteur qui compte pour tout ceux qui se sont plongés dans ses livres, un univers qui n'appartient qu'à lui. J'en fait même un signe de la qualité d'une librairie quand j'en découvre une nouvelle. Martinet est-il sur une étagère perdu autour de Martin du Gard, Maupassant, Mauriac, avant celle bien pleine de Musso?  Pendant quelques semaines en ce début d'année il aura la primeur de quelques tables, se frottant aux piles de la rentrée littéraire et puis s'en ira, les purgatoires sont décidément bien verrouillés pour les auteurs qui ne rentrent pas dans les moules. Combien de lecteurs pour lui? Comment Martinet pourrait-il bénéficier enfin du statut qu'il mérite sans voir ses trois principaux livres passer dans des versions de poche et le numérique associé? On n'ose bien sûr pas évoquer une pléiade, vous imaginez bien, plus modestement une édition complète en Bouquins (comme récemment Jean-René Huguenin) ou autre qu'il mériterait amplement.

Les passages météores chez des petits éditeurs depuis une quinzaine d'années, dans des versions en grand format aux prix élevés le maintiennent soigneusement dans l'ornière qu'il ne devrait jamais quitter. Une stratégie de l'échec de l'auteur soulevé il y a bientôt dix ans dans cet article de Causeur, une même stratégie de l'échec éditoriale aujourd'hui. Le temps hélas n'y change rien...


Tout Eugène Dabit en numérique

Eugene-dabit-portrait-dyvonne-chevalier-au-fauteuilAprès "La Zone Verte" en janvier, je viens de terminer de numériser "Yvonne" d'Eugène Dabit, en collaboration avec la BNR. Un livre inédit paru chez l'éditeur Bernard Pascuito fin 2008. L'éditeur a malheureusement disparu quelques années plus tard, le livre indisponible depuis.

Si nous connaissons Eugène Dabit (1898-1936) par son livre "L'Hôtel du Nord" qui a connu une destinée cinématographique providentielle avec son histoire d'atmosphère, nous connaissons moins ses autres livres, c'est une véritable injustice pour un écrivain parti bien trop tôt. Beaucoup de plaisir et de fierté à sortir ce livre des limbes dans lequel il se trouve comme tant d'ouvrages indisponibles. On se demande bien pourquoi Gallimard n'a pas trouvé l'intérêt de le reprendre dans sa collection L'Imaginaire parmi les autres, d'autant plus qu'il n'est plus question de droits, l'écrivain dans le domaine public depuis bien longtemps.

"Yvonne" est un magnifique portrait de femme en recherche d'émancipation, un beau témoignage posthume envers le talent d'écrivain d'Eugène Dabit, dont l'action se situe dans le milieu des peintres et des modèles parisiens. Un milieu que l'auteur connaissait bien puisqu'il a longtemps hésité entre l'écriture et la peinture, sa compagne Béatrice Appia elle-même peintre, leur atelier installé rue Paul de Kock dans le XXème arrondissement de Paris (voir la page d'Eugène Dabit sur ArtNet).

L'équipe de la Bibliothèque Numérique Romande a décidé la publication de l'ensemble de l'œuvre d'Eugène Dabit. Les parutions vont se poursuivre durant toute cette année. Restez vigilent...

[llustration : Portrait d'Yvonne Chevalier au fauteuil d'Eugène Dabit.]


Le Livre d'occasion : en savoir plus sur cet inconnu

OccasionTrès intéressant livre de Vincent Chabault "Le Livre d'occasion", paru l'année dernière aux Presses Universitaires de Lyon. J'avais décidément trop tardé à le lire. Il y a toujours eu très peu d'études sur ce marché "secondaire" du livre, un grand inconnu. Le grand mérite de ce livre est d'en regarder aujourd'hui toutes les facettes.

Le livre d'occasion possède un double statut, à la fois objet de recyclage et référent culturel fort, sacralisé en quelque sorte, qu'il convient de préserver, de transmettre. Entre les boîtes, les tables et les étagères des bouquinistes, les étals des "ressourceries", les pratiques des particuliers qui vendent localement ou à distance sur les sites bien connus et plus récemment certaines plate-formes "industrielles" qui dictent leur modèle et surtout les prix d'un marché entier... Mais c'est aussi la disparition d'acteurs historiques comme Gibert Jeune ou Boulinier à Paris, tant d'autres dans beaucoup de villes. Le livre d'occasion quitte peu à peu l'univers physique, c'est une véritable ubérisation qui est enclenché qui tend à faire disparaître peu à peu des pratiques centenaires sur sa commercialisation. Soulève aussi le dilemme des professionnels, honnir les plate-formes mais y être aussi présents ou collaborer avec elles...

Vincent Chabault a mené son enquête sur le terrain pendant de nombreuses années. Truffé d'interviews, le livre est passionnant. Seul petit bémol, on s'étonne un peu des noms inventés de personnages emblématiques dans la profession comme Jean-Étienne Huret ou Henri Veyrier, il aurait été plus judicieux de mettre juste l'initiale s'il était convenu de conserver un anonymat de façade. Le livre aurait aussi pu être heureusement complété par une enquête auprès de certains libraires de livres neufs, tant cette réflexion est en cours depuis de nombreuses années dans la profession. Même sans cela, un livre dans toutes les bonnes bibliothèques assurément.


Où va le livre ?

LivreEn ce début d'année, j'ai repris la lecture de ce livre paru en septembre 2007 aux Editions La Dispute. Tous les 10 ou 15 ans, cela a toujours été une sorte de rituel pour bon nombre de professionnels, se pencher sur l'évolution du secteur dans une perspective historique du temps long. Mais jamais les bouleversements n'ont été aussi considérables aujourd'hui en ce début 2023, c'est ce qui est frappant quand on reprend en main ce livre, qui a bien jauni d'ailleurs, un petit clin d'œil au statut du papier et à sa pérennité...

Des bouleversements qui touchent tous les aspects, je pense qu'il n'y a pas un seul domaine, de l'hyper-concentration-financiarisation en cours du secteur (nous le verrons sur l'avenir d'Editis) à l'intelligence artificielle à la mode Chat-GPT dont nous entrevoyons seulement les possibilités en ce début d'année, dans la conception des images comme des textes.

Où va le livre, c'est aussi des modes de production qui ont considérablement évolués avec le livre à la demande, les courts tirages, les modes de commercialisation chamboulés, France-Loisirs disparu, l'accès au livre d'occasion en un clic, la vente en ligne qui a explosé. Et que dire des pratiques de lectures, en septembre 2007 l'iPhone et le Kindle apparaissaient tout juste. L'auto-publication, le livre numérique qui progresse au fil des années, le livre audio qui sort de l'ornière, les accès aux ressources en ligne pour l'éducation, les revues, les livres scientifiques, juridiques, techniques et professionnels qui sont désormais le standard du secteur. Les interrogations dans le secteur du livre scolaire... Rien n'est plus comme en 2007, assurément.

Sans parler plus récemment de la question urgente du statut de l'auteur, que dire des coûts qui explosent sur la filière papier, une grande nébuleuse, un phénomène conjoncturel ou qui va s'ancrer dans la durée? Quelles conséquences sur le prix des livres, un élément crucial par rapport aux autres offres culturelles?

Quels avenirs pour les librairies indépendantes dont l'économie est de plus en plus fragile, pour les bibliothèques dont les ressources n'en finissent pas de diminuer? Que de questionnements et bien évidemment la nécessité urgente d'un livre-synthèse comme celui-ci, en imprimé comme en numérique.


Découvrir l'intérieur d'une liseuse électronique

EinkAu cœur d'une liseuse électronique. Je n'avais jamais vu une telle vidéo aussi complète, à la fois sur les composants à l'intérieur mais aussi sur l'écran lui-même qui en fait sa spécificité. Elle aborde en détail "le principe de fonctionnement de la technologie d'encre électronique e-Ink avec, à la clé, des images réalisées au microscope de surface et au microscope électronique à balayage". J'avais découvert cette technologie dans un article de mars 2004 qui est archivé ici. J'aime beaucoup le "cool" dans les commentaires. On connait la suite...

Merci à Pierre Lecourt et ses mini-machines pour sa veille, vous saurez tout...


Eugène Dabit : deux livres numérisés avec la BNR

EdabitBelle collaboration avec nos amis suisses de la BNR. Deux livres d'Eugène Dabit (1898-1936), "La Zone verte" et "Yvonne". Un auteur un peu oublié aujourd'hui, c'est bien dommage. Tous ses livres sont entrés dans le domaine public depuis bien longtemps...

Son roman le plus connu, "Hôtel du Nord", avait fait l'objet de toutes les attentions il y a dix ans, la numérisation d'Ebooks Gratuits barbotée et reprise ici et là sur les plate-formes à petit prix. Et puis plus rien, la veine s'est épuisée, c'est bien là que l'on mesure l'indigence et le courage de ces margoulins. Sur les 15 livres d'Eugène Dabit publiés au fil des années, bien peu sont disponibles aujourd'hui. Vous lirez une passionnante biographie et ses déboires pour l'édition de ses livres sur le site de Thyssens. Une tragique fin pour un jeune auteur de 38 ans.

Compliments à la BNR d'entreprendre avec son équipe la numérisation complète des livres d'Eugène Dabit, travail qui n'est pas fait par les éditeurs successifs, publication restreinte et puis s'en vont...

Avant Eugène Dabit, le BNR avait entrepris un travail similaire pour Emmanuel Bove, Charles-Ferdinand Ramuz, André Gide, entre autres, je vous conseille.

C'est l'occasion de faire un petit point sur mes pratiques de numérisation. C'est bien plus simple et efficace aujourd'hui que dans les années 2010, avec des outils qui restent gratuits.

  • photos des pages avec un petit appareil bridge pour obtenir les images.
  • transfert et amélioration des images avec Picasa : recadrage et contraste.
  • OCR avec OnlineOCR, passage directement des JPEG en texte TXT (pas besoin de passer par le PDF), c'est nickel avec une bonne image.
  • construction de l'ePub sur SIGIL, chapitrage, corrections des fautes les plus voyantes, intégration des caractères spéciaux, alinéas et insécables, ajout des métadonnées et du sommaire.
  • relecture sur liseuse, avec l'imprimé pour vérifier.
  • intégration des corrections.
  • fourniture de la version RTF à la BNR pour leur propre standard et leur couverture.

Si vous souhaitez soutenir ou collaborer avec l'équipe de la BNR, n'hésitez pas à prendre contact avec eux sur le site. J'ai même entendu en bruits de couloirs qu'une collaboration se crée avec les bibliothèques suisses. L'avenir du domaine public se joue peut-être en Suisse, qui sait...

En attendant, lisez Eugène Dabit, il mériterait bien un Quarto...

P.S. : Je viens de terminer "La Zone verte" d'Eugène Dabit, son dernier livre publié de son vivant. Magnifique roman, ville/ campagne, précarité sociale, lutte syndicale, une modernité incroyable. Pas étonnant que Louis-Ferdinand Céline était enthousiaste à sa lecture.


PocketBook Reader : mon application de lecture préférée

PocketbookMeilleurs vœux à tous et toutes, bonheur et prospérité pour cette nouvelle année.

Je vous souhaite bien sûr de très belles lectures, format numérique ou pas.

Je profite de ces premiers jours de l'année 2023 pour refaire un petit tour d'horizon pour cerner la meilleure application de lecture. J'utilise un smartphone Android.

Depuis quelques semaines, j'ai repris l'ensemble des applications de lecture que je connaissais et je dois dire au final que l'application PocketBook est la plus complète et la plus agréable à utiliser. Vous savez mon plaisir de lire sur liseuses, je me suis néanmoins prêter au jeu.

PocketBook Reader est une application gratuite permettant de lire tout type de contenu numérique (livres, magazines, manuels scolaires, bandes dessinées, etc.) et d’écouter des livres audio. L’application prend en charge 26 formats de livres et de fichiers audio, dont MOBI, EPUB, FB2, CBZ, CBR. Autre point important, il n'y a pas de publicité, le modèle économique de PocketBook étant de compléter leur environnement de lecture, centré sur les liseuses de la marque.

L'application propose :
• Prise en charge de 19 formats de livres, dont les plus populaires : EPUB, FB2, MOBI, PDF, DJVU, DOCX, RTF, TXT, HTML
• Bandes dessinées aux formats CBR et CBZ
• Livres ouverts protégés par Adobe DRM (PDF, EPUB)

Le grand point favorable est la lecture audio :
• Vous pourrez écouter des livres audio et d’autres fichiers audio au format MP3, M4B, et prendre des notes dans ceux-ci
• Un moteur TTS (conversion de texte par synthèse vocale) est intégré pour l’écoute des fichiers texte, voix féminine très correcte que l'on peut régler

Vous pourrez aussi télécharger et synchroniser facilement vos livres.
• Service gratuit PocketBook Cloud pour synchroniser tous les livres, y compris les livres audio, ainsi que les emplacements de lecture, les notes et les signets sur tous vos appareils
• Vos fichiers enregistrés dans les services Dropbox, Google Books sont facilement connectés à l’application pour créer une bibliothèque unique
• Prise en charge des catalogues OPDS, accès aux bibliothèques en réseau
• Lecteur ISBN, pour une recherche rapide des versions numériques des livres par code à barres
• Si vous disposez d’une liseuse PocketBook de la marque, il vous suffit de scanner un code QR pour synchroniser facilement tous vos livres et comptes

Au niveau du confort de lecture, impeccable :
• Interface intuitive, navigation simple et design minimaliste
• Possibilité de choisir parmi les sept thèmes de couleur de l’interface, de réaffecter les boutons et les zones d’affichage
• Deux modes de lecture nocturne pour un meilleur confort de lecture
• Vous pouvez personnaliser l’écran d’accueil avec des widgets, des fonctions de navigation
• Adapter le style et la taille de la police, l’interligne et la taille des marges
• Animation personnalisable des pages qui tournent
• Possibilité de réduire marges et interlignage

C'est aussi l'accès à tous vos fichiers qui est intéressant :
• Tous les fichiers se retrouvent rapidement en fouillant dans la mémoire de votre appareil
• L’application vous permet de trier les livres, de créer des collections, de filtrer et de marquer les fichiers comme vous le souhaitez
• Gestion pratique des fichiers audio : vous pouvez facilement trier et lire vos livres audios

Bref, essayer, c'est l'adopter. Ravi d'avoir vos retours sur votre propre application de lecture préférée.


Adobe Digital Editions : les difficultés avec les liseuses en bibliothèques

AdeToujours malheureusement des difficultés récurrentes à télécharger des livres numériques en bibliothèques avec ADE, la DRM d'Adobe, pour les possesseurs de liseuses. Je vous livre aujourd'hui le témoignage d'un de mes lecteurs sur une liseuse de la marque Vivlio :

"J'ai d'abord demandé à la bibliothèque qui m'a répondu d'utiliser Adobe Digital Edition (ADE) version 3. Ce que je n'ai pas fait.
Suivant votre conseil, j'ai ensuite demandé à Vivlio, par messagerie. L'aide fournie est rapide, mais moyennement pertinente. Leur première proposition était, lors du téléchargement, de choisir l'option "enregistrer le fichier" plutôt que de "l'ouvrir avec ADE". J'obtenais un fichier de 1.6 à 2 ko, qui n'était manifestement pas un livre, mais qui, transféré sur la liseuse, s'affichait sur la page d'accueil avec au centre de l'image simplifiée du livre une flèche orientée vers le bas dans un cercle. En touchant ce cercle, wifi activé, une page demandait mes identifiant et mot de passe ADE - la liseuse était pourtant déjà autorisée. Après identification, le livre s'est chargé et était lisible."

Merci Jacques. À signaler que sur la page d'ADE, en bas de page, la version 3.0 qui est la plus stable pour les échanges sur les différentes liseuses, ne pointe sur rien du tout sur Windows et vers ADE 4.0, qui semble infesté de bugs sur Mac. En commentaire ce soir : "ADE 3.x n'est plus disponible au téléchargement – et, de toute façon, ADE 3 ne fonctionne plus sur les Mac dont l'OS n'est pas très ancien". On touche le fond, véritable mépris d'Adobe par rapport aux lecteurs...

Toujours aussi des retours très négatifs en bibliothèque avec les liseuses Kobo, c'est devenu une vraie galère. Ce serait bien que les éditeurs exercent la pression auprès d'Adobe et de Kobo. Idéalement bien sûr, ce serait le déploiement de la DRM LCP optionnelle qui résoudrait tous les problèmes, comme en Allemagne avec Tolino/Kobo.

PS: je vous redonne des liens sur la version ADE 3, mais cette situation est complètement anormale.

https://t.co/sH5H1QOGFQ pour la version Windows.

https://t.co/FrsXDIrFN6 pour la version Mac.


Google pourrait revenir très fort par le livre-audio

Googleplay_audiobooksOn se rappelle de l'inquiétude et de la fronde des éditeurs à l'époque, quand Google avait lancé son programme de numérisation en partenariat avec les bibliothèques. Puis Google avait mis de l'eau dans son vin avec la fin de l'opt-in courant 2011, l'accès des livres numérisés soigneusement encadré. Google rentrait dans le rang, récupérant des catalogues d'éditeurs et des conditions identiques de ventes sur son GooglePlay qu'avait auparavant obtenus Apple et Amazon. Le développement de l'environnement Android passait évidemment par là. Depuis, les livres numérisés sont bien loin, l'offre Google Books n'a pas franchement décollé malgré les smartphones/ tablettes. Très loin derrière Amazon, Kobo (Google sans liseuses), même derrière Apple qui a toujours offert une expérience de lecture supérieure en matière d'ergonomie et de livre-enrichi.

Aujourd'hui, Google annonce une avancée majeure avec des livres audio "autogénérés" qui sont lus grâce à la technologie Google directement à partir des livres numériques concernés. "Le service est disponible dans 20 pays, dont désormais la France, pour les éditeurs qui vendent leurs livres sur la plateforme Google Play Livres. Ils reçoivent 52% des revenus générés par le livre audio et peuvent également le mettre à disposition sur d’autres plateformes à la condition de le proposer toujours sur l’application Google. Les éditeurs potentiels de livres audio sur la plateforme doivent également affirmer qu'ils détiennent les droits audio du titre dans la langue et les territoires sélectionnés. Dans sa version test, trois voix féminines et deux masculines de langue françaises sont proposées" (via Livres-Hebdo).

Cette annonce lève les questionnements en matière de "loi sur le prix unique" du livre numérique, puisque ce service pourra être assimilé à une fonctionnalité supplémentaire sur chaque livre numérique acheté chez Google (autorisé en amont par l'éditeur), qui restera dans l'environnement contrôlé par Google. Alors, combien Google peut-il facturer ce service à ses lecteurs ? Je ne pense pas qu'il puisse faire payer quoi que ce soit en plus, avec des prix déjà très élevés et des voix artificielles. Si la fonction audio est effectivement utilisée par le lecteur avec une jauge suffisante d'écoute, un passage à 52% de revenus pour les éditeurs, Google reversant le surplus rétro-activement ? Ce n'est pas très clair pour l'instant.

En tout cas, c'est une première brèche du côté de l'offre couplée qui n'empiète pas sur le marché du livre-audio des éditeurs, qui se développe par ailleurs avec la récente annonce de Spotify aux États-Unis. Apple et Amazon sont en capacité de proposer très vite un système équivalent. Un bémol cependant pour Amazon, qui va devoir négocier sur ses propres applications qui dépendent de Google. Il m'étonnerait beaucoup que Google cède sur ce point à court-terme. Alors, un même service sur les liseuses Kindle ? Inévitablement à suivre avec l'audio sur les liseuses.

Cette annonce de Google est en tout cas une grande avancée en matière d'accessibilité. Décidément, cela va beaucoup bouger du côté du livre-audio, classique comme autogénéré...


Dossier "Où en est-on avec le livre numérique ?"

LivnumIntéressant dossier du côté du Québec (qui a toujours un coup d'avance par rapport à nous) « Où en est-on avec le livre numérique? », dans la revue Documentation et bibliothèques. Signalé par le CarnetdelaFabriqueNumérique, il date du printemps 2021, pas vu à l'époque. Les thématiques qu'il développe sont tout à fait d'actualité encore aujourd'hui, "fait à partir d'enquêtes de terrain et de données statistiques récentes pour aborder les enjeux socio-économiques et institutionnels du prêt et des acquisitions numériques en bibliothèque." Pratiques, retours de bibliothécaires, offres dans les bibliothèques publiques francophones... Vous pourrez découvrir les articles gratuitement en ligne sur le portail Erudit.


Eugène Dabit : Faubourgs de Paris

DabitBelle publication du côté de la Bibliothèque Numérique Romande, celle de "Faubourgs de Paris" d'Eugène Dabit. Vous connaissez tous le célèbre film "Hôtel du Nord" qui avait été tiré du roman de ce même Eugène Dabit, emporté trop tôt en 1936 à l'âge de 37 ans seulement. Mais tant d'autres bons livres aussi. Injustement oublié aujourd'hui, Eugène Dabit mériterait bien mieux. Plusieurs de ses livres dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard, qui n'a pas même daigné les proposer en version numérique, absent chez Gallica bien sûr, c'est bien verrouillé. Nos biens communs de notre littérature, toujours... J'espère que nos amis suisses de la BNR se lancent aujourd'hui dans la publication de tous ses livres. Lisez ce premier titre (proposé gratuitement comme d'habitude, dans tous les formats), les quartiers populaires de Paris et de sa banlieue, épatant, c'est par ici.

PS: En effet, la BNR annonce à paraître bientôt "L'Ile" et "Petit-Louis"; à signaler une excellente version d'"Hôtel du Nord" chez Efele.


Pour oublier Library-Z, 10 sites d'ebooks gratuits libres de droits

BibAvec la fermeture du site Library-Z et en attendant sans doute l'arrivée d'un autre site (le fonds de livres a pu être préservé d'après ce que j'ai pu lire sur des sites anglo-saxons, 31TB au total, excusez du peu), mes dix sites incontournables pour télécharger gratuitement des livres numériques, tous de qualité et du domaine public. C'est nos biens communs, ne l'oublions pas. Des livres numérisés et relus avec soin, de multiples formats, une interopérabilité totale vers tous vos appareils. C'est un travail assuré par des équipes de bénévoles dans le monde entier, j'ai eu l'occasion d'échanger et même de collaborer avec nombre d'entre eux. Des liens à diffuser en bibliothèque tant c'est bien difficile de proposer des offres sous-droits avec les conditions actuelles des éditeurs. Peut-être aussi l'occasion de délaisser des "best-sellers" qui seront oubliés dès l'année prochaine, ceux-là ne le seront pas.

Fouillez, il y a bien des pépites et des heures de lectures...

PS: vous pourrez aussi en retrouver bien plus dans ma liste complète ici.


L'édition face au piratage endémique

PiratageIntéressant échange la semaine dernière avec Nicolas Richaud, journaliste aux Echos, pour son article qui parait aujourd'hui "L'Industrie de l'édition face à l'hydre du piratage" (lire ici). Cela m'a amusé qu'il reprenne l'idée de l'hydre de Lerne, mon billet de septembre avec l'illustration. Nous n'avons pas parlé de Houellebecq, un peu lassé d'être catalogué "expert de Houellebecq sur les réseaux" depuis le relais de l'AFP l'année dernière. Un bon article aujourd'hui qui montre la difficulté pour les éditeurs d'enrayer le phénomène du piratage. L'histoire se répète, on se rappelle de T411, interrompu en 2017. C'était du peer-to-peer à l'époque, la musique et la vidéo dans le même panier. Cinq ans après, le piratage de la musique et de la vidéo s'est beaucoup tari avec des offres légales très larges en streaming. Reste celui du livre numérique, en téléchargement direct, via une multiplicité d'accès qu'il faut pour les éditeurs fermer un par un, une tâche externalisée.

Est-ce que le phénomène a une réelle influence sur le secteur? Avec le recul depuis dix ans, on voit bien que non; même le formidable coup de projecteur sur le format numérique pendant les confinements successifs n'aura pas eu d'influence sur les ventes du secteur, imprimé comme livre numérique légal. Bien se dire que le piratage existera toujours. Comme pour la musique et la vidéo, il se tarira aussi, doucement mais sûrement, quand des offres légales satisfaisantes existeront, ce qui est toujours loin d'être le cas pour l'instant. Je pense aussi à l'espace francophone en complète jachère. Rendez-vous dans 5 ans pour une autre descente du FBI, d'ici là les éditeurs n'ont trop rien à craindre sous le soleil...

Joint l'article complet Téléchargement Edition piratage


Vivlio : une stratégie de conquête européenne

VivlioÀ signaler l'interview de David Dupré, président de Vivlio, sur la chaine BFMBusiness. Il revient notamment sur la consolidation de l'expérience-utilisateur des liseuses de la marque, la reprise de Bookeen et la stratégie future. Manque des éléments comme la poursuite de l'activité des liseuses de Bookeen, le partenariat avec PocketBook, la place réelle de Vivlio sur le marché français. Revoir ici.


Aldus : ma table numérique et électronique

TableIl y a bientôt dix ans, je publiais un billet sur ma table numérique. C'est François Bon aujourd'hui qui se plaît toujours à nous parler de son bazar numérique, qui m'a donné l'idée de l'actualiser.

Alors, fin 2022, il y a quoi aujourd'hui sur ma propre table et plus largement dans mes placards, l'électronique au sens large :

  • Ordinateur portable : Samsung Q330, 13.3 pouces. Le même qu'à l'époque, il tient toujours la route avec Windows7, 12 années de service...
  • Smartphone : Samsung Galaxy A04S, acquis cette année, on m'a piqué le précédent.
  • Liseuse électronique : Tea/PocketBook InkPad, format 7.8 pouces, depuis 2018.
  • Une souris HP donné par un ami, disques durs externes Samsung S2 500Go et Seagate 1To, un petit casque LD Systems.
  • Plus de tablettes, je les ai donné autour de moi.
  • Seul cloud utilisé, PCloud en version gratuite 15Go pour ma bibliothèque.
  • Un carton à chaussures de liseuses, sans doute une petite trentaine, je ne sais pas trop quoi en faire.
  • Une petite caisse en bois qui regroupe toutes les vieilleries que j'ai regroupé, une mention particulière à la caméra EMEL de mon père, l'appareil photo gamin, mon Minolta CLE, mon bridge Kodak et la grande calculette qui me servent toujours depuis 20 et 30 ans au quotidien.

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  • Cela ne me paraît pas grand chose finalement sur autant d'années, effacer ses traces au fur et à mesure. Je vous fais grâce de l'électroménager. Pour le reste, un petit transistor Sony, aussi un Sony MegaBass CD Radio-Cassette-Corder CFD-44 des années 90 (ma fille ne veut pour rien au monde que je m'en sépare), pas de télévision depuis 2004, pas d'imprimante depuis 2005. Pas de Facebook, d'Instagram, de What'sAp, Twitter ça se décidera l'année prochaine...

PS: un petit mot sur ma fidélité à Typepad pour mon blog au fil des années. Affordance est parti, hébergé sous d'autres cieux. Forte tempête en octobre, grosse mise à jour sans prévenir, nous avions tous peur de rester orphelins. Et puis c'est revenu, impec. Franchement, en 16 ans, rien à dire, pour le prix d'un café par mois, le plaisir de partager avec vous...


Mastodon : un outil de veille pour quand ?

LogoMigrer de Twitter vers Mastodon... Même si la volonté est là, comment construire de toute pièce un outil de veille efficace avec la transformation de mes 1532 sources en 60 ? Et encore, c'est grâce à un petit outil Movetodon que j'ai pu faire cela en quelque clics tout à l'heure, me faisant gagner un temps précieux, merci Emilie.

L'atterrissage est donc douloureux, c'est moins de 4% des sources que je suivais sur Twitter qui sont sur Mastodon. Alors, avec cet état des lieux actuel, comment considérer Mastodon comme un réel outil de veille pour l'instant ? Bien difficile de savoir. Donner du temps au temps comme on dit. Hormis quelques sites, c'est l'absence pratiquement totale des grands médias d'information qui me semble un frein pour l'instant pour certains. Rien aussi du côté des sites étrangers que je suivais, peut-être que l'outil ne les reconnaît pas. Abandonner Twitter et rester six mois sans partage de veille efficace ? Il y a bien sûr la bonne vieille recette des flux RSS mais impossible pour tous les relais Twitter sans sites ni blogs, cela fait beaucoup...

J'avoue que je suis bien circonspect pour l'instant. J'ai l'impression que comme beaucoup de sites mainstream, Twitter a désormais pris bien trop d'avance pour risquer quoi que ce soit. Quitter Facebook pour Twitter à l'époque, oui. Mais quitter Twitter aujourd'hui pour aller où ? Je ne vais pas aller errer tout seul sur Second Life...


Une liseuse pour Noël ?

NoelTout juste un mois avant Noël, je commence à voir les traditionnelles annonces pour la liseuse sous le sapin. Avec la fête des mères, les vacances d'été, c'est évidemment un moment important de l'année pour les fabricants et tous leurs petits suiveurs opportunistes à l'affût de quelques maigres sous. Quinze années de liseuses et de lectures pratiquement quotidiennes m'autorise un billet là-dessus. En ces temps de réflexions autour de nos bidules électroniques et de leur utilisation, la liseuse de Noël est-elle une bonne idée ?

Si vous en avez déjà une et songez à un remplacement, menez une réflexion autour de vos lectures de l'année, voir des années précédentes. Indispensable? L'avez-vous vraiment "amortie" ? Les articles autour de l'environnement que j'ai recensé depuis des années sur le sujet donnent un réel impact écologique au-delà de 60/80 livres imprimés "remplacés". Allez, une centaine de livres, vous serez dans les clous sans scrupules. L'avantage d'une liseuse, c'est qu'elle dure longtemps, très longtemps, bien au-delà de nos autres bidules. Pour les liseuses, c'est je pense plus de 5 ans, 6/8 ans même si vous en prenez soin, évidemment sans casse. Soit des moyennes entre 12 et 16 livres par an. Vous entrez bien entendu dans la catégorie de grands lecteurs fixée désormais à 20 livres par an, imprimés et numériques confondus. Un chiffre de 20 livres annuel toujours comme bascule imprimé/ numérique, récemment confirmé par l'ADEME.

Si vous n'avez pas encore de liseuse, le réflexion sera la même. Bien se dire qu'une liseuse est une machine à lire, uniquement cet usage au contraire de tablettes ou smartphones. Si vous êtes un moyen lecteur, voire occasionnel pour les seules vacances, oubliez la liseuse, elle prendra vite la poussière. Par contre, si vous êtes un grand lecteur, posez-vous bien la question de votre appétence à migrer une partie de vos lectures en mode numérique; le rapport avec votre bibliothèque me semble important, êtes-vous prêt à la passer pour partie sous forme dématérialisée ?

Les deux modèles de liseuses que j'ai par-devers moi au quotidien (6 et 7.8 pouces) sont respectivement de 8 et 4 ans. Elles fonctionnent parfaitement bien, ce sont des appareils qui durent longtemps, les batteries notamment. J'en ai beaucoup d'autres dans les cartons, j'en ai donné plusieurs autour de moi à des proches au fil des années, sans problème particulier.

Depuis des années, je lutte aussi sur le trop-plein de livres sur mes étagères chez moi, privilégiant de plus en plus des livres que je désire vraiment garder, me délester de livres que je n'ai finalement pas lus, ne lirais ou ne relirais sans doute jamais. Le format numérique a très fortement influé sur cet aspect, l'amplifiant encore avec des livres que j'aurais sûrement gardé mais que je relirais désormais demain sur mes liseuses. Garder 1500, 1000, 500, moins? C'est mon problème, pas encore tranché...

Bref, autant d'éléments de réflexion à mener pour vous. Comment envisagez-vous vos lectures demain, par rapport à vos envies, votre mobilité, votre bibliothèque, votre espace intérieur. Bien plus pour un cadeau à quelqu'un de proche, essayez de vraiment sonder la question pour ne pas faire un flop, ce ne serait pas un très beau cadeau finalement à faire.

Seul remplacement que je vous concède si vous avez déjà une liseuse et que vous l'utilisez régulièrement ce serait d'opter pour un grand modèle plus confortable. Sincèrement je pense que vous ne le regretterez pas dans la durée. L'occasion peut-être de transmettre votre précédent modèle à un proche, qui se demande si une liseuse est fait pour lui ou pour elle. Si vous hésitez, c'est peut-être aussi l'occasion de regarder sur le marché de l'occasion, bon pour la planète et votre porte-monnaie, même choix que du côté de l'imprimé. L'effort ultime ne serait-il pas la fréquentation des bibliothèques pour les imprimés et l'offre numérique quand elle est proposée?

Ravi d'avoir vos témoignages sur ces questions...


Vivlio : acteur européen désormais majeur

VivlioAvec le rachat de Bookeen, qui succède à d'autres comme Doors cette année, Vivlio devient un acteur européen majeur sur le marché de la lecture numérique. Une belle croissance depuis 2011 (Vivlio s'appelait Tea à l'époque) avec des partenariats convaincants, PocketBook, 3ème acteur mondial sur le marché des liseuses, et des enseignes importantes sur le secteur du livre, Décitre évidemment, Le Furet du Nord, Cultura, mais aussi aujourd'hui des acteurs comme Leclerc, Boulanger, CDiscount, etc. Le rachat de Bookeen remet-il en question le partenariat avec PocketBook? Je ne pense pas, tant la gamme est construite, l'effet de seuil important en terme de capacité de production et une fabrication actuelle de liseuses en Asie qui se tend avec les composants, les prix et la disponibilité. Côté marché européen sans doute beaucoup d'opportunités. Bookeen peut garder un coup d'avance important avec la tablette e-Paper Notea, il y a un beau terrain de jeu de ce côté-là, on le voit depuis quelques années. Avec le rachat de Bookeen, c'est aussi beaucoup de partenariats avec les librairies indépendants qui se nouent. À l'heure où beaucoup d'acteurs français pionniers sont partis à l'étranger comme Feedbooks, Youboox, on va suivre de près le développement du français Vivlio.


Bibliothèque numérique de Paris : 20.000 titres sous droits

BibnumPetit clin d'œil à la Bibliothèque numérique de Paris qui vient de franchir le cap des 20.000 livres numériques sous droits. Encore loin des presque 50.000 titres disponibles chez nos amis de Montréal, mais bon, c'est déjà très bien. En plus, Paris est l'arbre qui cache la forêt tant l'offre est très limitée voire quasi-inexistante dans les autres établissements des métropoles et des départements. Le chemin est bien difficile pour le livre numérique en bibliothèque (voir la carte ici, j'ai placé le lien en haut de la colonne de gauche du blog).

Rappelons les conditions d'inscriptions à Paris, l'offre est ouverte à tous les inscrits dans les Bibliothèques de la ville de Paris, l'inscription à faire sur place, même si vous n'habitez pas Paris. Vous pourrez emprunter jusqu'à 4 livres numériques simultanément, pour une durée maximale de 1 mois. Au terme de ces 31 jours, vos livres ne sont plus accessibles. Le prêt est limité à 6 livres par mois.

Incontournable, de quoi alléger vos dépenses de lectures, sans recourir au piratage...


FILL : Livre et lecture, à l'heure de l'écologie

FillDécidément, toujours l'écologie. La FILL (Fédération Interrégionale du livre et de la lecture) propose un important dossier numérique « Livre et lecture : à l’heure de l’écologie » qui met à l’honneur les nombreuses initiatives des acteurs et actrices du livre qui, sur tout le territoire, se montrent inventifs, volontaires et impliqués en matière d’écologie. Une mise en perspective très large sur toutes les thématiques à l'échelle du territoire.  "Bien sûr, le livre « vert », sans empreinte environnementale, auquel nous invite à rêver le beau visuel de l’illustratrice Léontine Soulier n’existe pas… mais imaginer un écosystème vertueux et pérenne est un premier pas pour, ensemble, lui donner corps". C'est par ici.


Assises du livre numérique 2022

SneA signaler les traditionnelles "Assises du livre numérique" qui se tiendront la semaine prochaine lundi 28 novembre. Cette 23e édition sera consacrée aux "nouveaux outils et nouvelles pratiques de prescription dans l’édition". Le programme complet est sur le site du SNE. L'inscription est nécessaire pour y participer, peut-être est-il encore temps.

PS: à revoir avec la captation vidéo.