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67 notes en octobre 2013

Etats-Unis : liseuses et tablettes ensemble

Ereader_2292926bUne étude intéressante donnée par l'institut PewResearch aux Etats-Unis sur l'adoption des e-readers (liseuses) et des tablettes. Le rapport complet est ici. Confirme s'il en était encore besoin que l'adoption des premiers continue sa progression de manière parallèle, c'est près d'un américain sur quatre aujourd'hui équipés d'e-readers (liseuses). Les tablettes ne viennent pas du tout détruire le marché des liseuses qui gardent toute la confiance des lecteurs. On est bien loin de l'effondrement prédit par certains Cassandre. Un chiffre de 43% des américains qui possèderaient l'une des deux, 16% possèderaient les deux. Sur un marché américain déjà bien équipé en liseuses, c'est un renouvellement de matériels qui se fait bien. Le dernier Kindle PaperWhite va sans doute beaucoup remplacer les anciens Kindle 3 chez Amazon en cette fin d'année. La dernière étude de la fin de l'année dernière était ici (via GoodeReader).

Readers


Le poche: la banque de l'édition?

PocheDes propos inédits dans Livres-Hebdo à l'occasion du salon Lire en Poche qui s'est tenu à Gradignan du 4 au 6 octobre derniers. Plusieurs responsables de maisons d'édition de livre de poche se sont exprimés sur le rapport du livre de poche au livre numérique, un sujet sur lequel ils ne s'expriment en général pas trop:

Je ne suis pas inquiète face au numérique car les éditeurs de poche sont bien placés pour prendre le relais. Le poche est obligé de se réinventer en permanence, le numérique est un tournant de plus. Le marché se développe, les politiques de prix et l'exception française n'y pourront rien, car le prix des fichiers numériques est fixé par un marché. Mais le poche étant la banque de l'édition, il est compréhensible que les éditeurs aient envie de protéger leur poche comme on protège sa banque. Cela résistera un peu plus longtemps, c'est tout. Après, c'est aussi à nous, éditeurs de poche, de réfléchir à la façon dont nous pouvons devenir nous-mêmes éditeurs numériques.

Anna Pavlowitch, directrice générale de J'ai Lu

Nous avons créé une maison d'édition numérique, 12-21, dans une démarche strictement éditoriale. Chez Univers Poche, avec cinq maisons, nous avons 700 nouveautés par an, dont la moitié sont des titres inédits. Au départ, nous avons tâtonné comme tout le monde. Lorsque nous avons voulu faire de la création numérique, nous nous sommes posés la question: sous quelle marque le faire? Pocket et 10/18 ne voulaient pas publier des textes numériques qu'ils n'auraient pas en papier. Nous avons donc eu l'idée de regrouper toute l'offre, afin de pouvoir la commercialiser. Quand on parle de numérique, semble s'ouvrir une boîte de Pandore des possibilités infinies qu'offre le numérique. Mais nous sommes des éditeurs de poche, insérés dans un marché: ce n'est pas parce qu'on peut faire une édition enrichie avec des développements considérables qu'on sait la vendre. Il est très difficile aujourd'hui de valoriser la création. Aux Etats-Unis, le numérique a été fatal au poche mais le secteur se portait déjà très mal avant. En France, nous ne sommes pas du tout dans ce contexte-là. Et les Etats-Unis, contrairement à la France, s'intéressent très peu au fonds, ils privillégient la nouveauté et laissent les clés du fonds à Amazon. Cela dit, nous restons des éditeurs, nous ne sommes pas la BNF et notre activité n'est pas patrimoniale: il faut que le fonds vive. Par exemple, a-t-on aujourd'hui envie de rééditer en numérique le fonds du Fleuve noir des années 1950? Et comment le vendrait-on?

François Laurent, directeur général adjoint d'Univers Poche

Nous sortons les titres numériques sous la marque Folio lorsqu'ils sont disponibles en poche au format papier car c'est la même ligne éditoriale, le même travail éditorial. Il y a des synergies entre le papier et le numérique, une réflexion sur le fonds, sur le marketing pour assurer, par exemple, une présence sur les lieux de vente d'une offre à la fois papier et numérique. Pensons aussi aux offres couplées qui vont se développer dans les années à venir. Le numérique aide aussi à vendre le papier, car il permet de monter en termes de référencement dans la plupart des sites marchands.

Louis Chevallier, responsable de la littérature chez Folio (Gallimard)


Métailié : nouvelles d'Horacio Quiroga

QuirogaIntéressante initiative des Editions Métailié qui nous proposent de découvrir les nouvelles de Horacio Quiroga, auteur uruguayen (1878-1937). Un essai de répartition sur les différents prix sans DRM, sans doute pour tester la formule. Six nouvelles proposées gratuitement, douze à 0,49€, dix-huit à 0,99€, les quatre recueils complets proposés à 4,99€. Une bonne façon d'aborder la découverte d'un nouvelliste considéré comme le maître de la nouvelle latino-américaine.


Milad Doueihi : qu'est-ce que le numérique?

625564Un autre petit conseil du week-end, c'est la lecture du nouveau livre de Milad Doueihi "Qu'est-ce que le numérique?" paru au PUF cette semaine et disponible dans sa version numérique sans DRM. J'avais beaucoup aimé son livre, "La Grande conversion numérique" il y a quelques années. Un grand monsieur à l'esprit éclairé et des analyses toujours éclairantes.


Le pillage des classiques du domaine public

LivresJe relaie bien volontiers le billet d'un de mes lecteurs, Michel Morin, à propos des offres de livres du domaine public à très bas prix qui se développent actuellement sur les catalogues des plateformes numériques. Beaucoup d'officines peu scrupuleuses s'engouffrent dans la brêche et récupèrent, sans aucune valeur ajoutée, le travail de centaine de bénévoles qui relisent et corrigent les textes puis les proposent gratuitement sur le web. On souhaiterait que des plateformes leaders comme Amazon, Kobo montrent l'exemple et fassent régulièrement le ménage dans leurs catalogues pour des offres qui grugent leurs lecteurs. C'est d'ailleurs bien souvent le même distributeur numérique qui sert de pourvoyeur:

Les débuts de l'ère numérique du livre ont amené un étrange et beau phénomène: des centaines, des milliers de personnes se sont jetées sur des livres pour les retranscrire et les offrir au monde. Ce sont tous ces textes ressuscités que l'on trouve sur Ebooks Libres et Gratuits, Wikisource, Projet Gutenberg, et sur tant d'autres sites.

Mais ce noble phénomène a un étrange revers: les marchands du temple, qui veillent à la moindre occasion de s'enrichir, et de s'enrichir en se tournant les pouces, de préférence. La comparaison est usée jusqu'à la corde, mais il s'agit bien là des textes du temple de la littérature qu'est devenu Internet. Ces textes sont disponibles, à portée de main, libres de droits. Quelle idée pourrait germer dans ces cerveaux retors? Les vendre, bien entendu!   

Car tout le monde n'est pas au fait de l'existence de ces textes gratuits. L'essor des plateformes numériques permet à n'importe qui de se proclamer éditeur et de côtoyer Gallimard, Grasset et consorts.   

Il pourrait ne s'agir que d'un banal conflit éditeurs/ bibliothèques, dans lequel les gratuits seraient les bibliothèques patiemment remplies par les bénévoles; on dirait alors: «Il faut bien que les éditeurs vivent!...» Non, car ces soi-disant "éditeurs" (méritent-ils même ce nom?) n'ont rien fait, rien accompli, et vendent le travail patient, méticuleux et passionné des autres, en comptant sur l'ignorance et la crédulité des lecteurs. Le potentiel de textes et de ventes est infini. Il suffit d'aller sur Internet, de prendre un texte gratuit, de le recopier dans un traitement de texte et de le convertir en "EPUB", d'ajouter une couverture sympathique, de les déposer sur une plate-forme, et de regarder les sous entrer à chaque téléchargement.   

Quoi de plus machiavélique? Rien de plus légal, puisque le texte est libre, rien de plus simple. Chaque texte est généralement fixé à 0,99€; cela semble peu, bénin; aussi leur faut-il recopier le plus de textes possible, sans cesse.

Bien entendu, nos soi-disant éditeurs diront qu'ils ont remis en forme le texte «spécialement pour une lecture numérique» (cela sonne très "club de gym"), qu'ils l'ont relu et corrigé des erreurs restantes. Quand on connaît le degré d'exigence et d'excellence des relectures d'Ebooks Libres et Gratuits, principal pourvoyeur de ces rapaces, on ne peut que sourire. Ou qu'ils ont ajouté des préfaces et des biographies (les "Editions" Humanis, par exemple, ont la grande intelligence de recopier les articles Wikipedia de chaque auteur. Ils ne berneront personne.  

Prenons donc l'exemple de la Bête humaine tel qu'on peut le trouver sur une plateforme numérique: tous se battent pour vous vendre ce texte trouvable gratuitement ailleurs à 0,99€ ou plus: Éditions de Londres, Ink Book, Candide & Cyrano, Culture commune... Tous ne sont pas absolument mauvais. Certains éditent des textes d'auteurs récents (Éditions de Londres, Publie.net, Numeriklivres, etc), mais il semble très dur de résister à cette tentation de recopier de temps en temps un gratuit que l'on va présenter comme une redécouverte: ainsi, le "premier prix Goncourt", Force ennemie de John-Antoine Nau, réédité chez Publie.net, mais depuis longtemps disponible gratuitement sur Internet.  

Citons surtout les noms de ces soi-disant éditeurs, ceux qui pratiquent cette activité en masse, avec un tel acharnement que c'en deviendrait maladif: Ink Book, Candide & Cyrano, Culture commune, Thriller Editions. J'en oublie certainement, et certainement d'autres viendront encore. Ink Book (plus de 500 livres pillés qui dit mieux?) ne se gêne même pas pour recopier des les moindres textes récupérables ici et là (tel texte issu de la Bibliothèque de Lisieux est tout simplement recopié et vendu) ou encore les belles traductions de Saint Augustin disponibles sur un obscur site d'abbaye... Tout est bon à prendre et à revendre. 

Heureusement, les lecteurs semblent se détourner de ces attrape-nigauds avec des prix trop bas jugés dissuasifs. Puissent ces soi-disant éditeurs, dont les textes polluent les plates-formes de vente, tomber dans l'oubli et, à défaut d'en être exclus, ne demeurer que comme un témoignage des débuts erratiques et balbutiants de l'édition numérique.  

L'exemple de "Gatsby le magnifique" est frappant à ce titre. A peine est-il paru, gratuitement, sur Ebooks Libres et Gratuits ici, le 16 décembre 2012, que la meute, déchaînée par l'actualité cinématographique, s'est jetée sur la proie. Ainsi l'a t-on retrouvé comme par hasard publié par Numeriklivres (20 février 2013), Culture Commune (10 mars), Black Moon (18 Avril), Les Editions de l'Ebook Malin (4 mai), Neobook (13 mai), République des lettres (14 mai). On ne fera croire à personne qu'aucun d'entre eux n'a scanné et créé l'ouvrage; il est tellement plus facile d'attendre et de recopier.

Contribution de Michel Morin, lecteur/bénévole en colère


L'oeuvre de Tolstoï disponible gratuitement

Leo-tolstoy-290Toute l'oeuvre de Léon Tolstoï, l'auteur de Guerre et Paix, disponible gratuitement. Une véritable gageure avec près de 46.800 pages à numériser, relire et corriger. C'est l'immense projet auquel se sont attelés les descendants de l'écrivain pour respecter sa volonté à la fin de sa vie: "Je ne veux pas d’argent pour mon travail. Je veux le donner aux gens.". Un appel à l'aide, un vaste chantier participatif auquel auront répondu 3.000 bénévoles russes. L'oeuvre sera bientôt disponible en ligne sur le site dédié. Lire le billet sur BibliObs. Une réussite qui devrait servir de modèle pour d'autres projets de ce type.


Les Harengs de Ploucamor à la criée

HarengsUn joyeux OVNI "littéraire" qui commence à se diffuser sur toutes les plateformes numériques, c'est "Les Harengs de Ploucamor" d'un dénommé François Troudic. Une couverture et une trame qui rappellent les codes de la Série Noire. 52 pages d'humour décalé. Il y a du Dard breton dans le loustic. J'ai lu cela ce soir avec bonheur. Vous le trouverez gratuitement sur le site d'EBG, même les sites de piratage commencent à le proposer, c'est dire si l'animal Troudic trouve déjà des échos sur les réseaux. Sans modération entre deux chouchen, on attend avec impatience la suite! (via LordArsenik).

PS: après vérification, il semble que c'est par le forum AudioKeys que l'auteur a lancé la diffusion de son livre début septembre.

PS: échange avec l'auteur qui m'a envoyé les explications sur la genèse de son livre:  

Bonjour,

Je suis l'auteur des "Harengs de Ploucamor".

Tout d'abord je tenais à vous remercier pour le billet très sympa que vous avez consacré à ce modeste petit bouquin :-)

Je tenais aussi à apporter un rectificatif quant à son origine mais, les commentaires étant fermés sur votre blog, je prends la liberté de vous adresser ce mail.

Au départ, ce truc à effectivement vu le jour au Bar du forum T...Z, dont je suis membre. Ça s'est fait sans préméditation. Un matin où j'étais d'humeur particulièrement primesautière, j'ai lancé un sondage bien stupide intitulé "Mangez-vous des harengs au petit-déjeuner?" que j'ai agrémenté d'une petite histoire. Les réactions des autres membres ont été assez drôles et surtout, plusieurs m'ont réclamé la suite de l'histoire. Du coup, je me suis pris au jeu et, de fil en aiguille, je me suis retrouvé à livrer presque chaque jour la suite de l'aventure. Lorsqu'elle fut achevée, j'en ai fait un eBook, que j'ai posté sur le forum de la T...Z, proposé à Coolmicro, l'administrateur d'EBG qui a eu la gentillesse de bien vouloir l'accueillir sur son site, et posté également sur deux autres forums où j'ai mes habitudes, dont effectivement le forum Audiokeys.net, que vous mentionnez dans votre billet.

Voilà, tout cela n'a pas une bien grande importance mais, puisque la question s'est semble-t-il posée, telle est vraiment l'origine de ce bouquin. :-)

Merci encore pour votre intérêt.

Cordialement.

K.


Bibliothèques : pourquoi les brûler?

BiblioA écouter le passionnant exposé de Denis Merklen, sociologue et auteur de l'ouvrage "Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques?" à paraître bientôt, lors de la journée interprofessionnelle à Niort le 10 octobre dernier; c'est ici. Il revient sur la trentaine de bibliothèques publiques incendiées lors des émeutes de 2005 en région parisienne, 70 entre 1996 et aujourd'hui (via LivrePoitouCharentes).


Le Grand Robert : achevé d'imprimer

GrandrobertMême si l'imprimé est encore très loin d'être menacé, il y a des publications qui cessent d'exister dans leurs versions imprimées, rentabilité oblige. Après le Quid, l'Universalis (il y a tout juste un an), c'est aujourd'hui Le Grand Robert de la langue française en 6 volumes qui cesse sa parution imprimée. La nouvelle version numérique sera disponible le 24 octobre prochain, sous forme d'abonnement à 48€/an. Ce monument de la langue française n'aura pas été au-delà de son soixantième anniversaire en papier (via LeFigaro).


WH Smith : tout n'est pas bon dans le cochon

WhsmithEmoi autour des publications pornographiques en numérique depuis quelques jours avec des thèmes comme l’inceste, le viol, la bestialité, la pédophilie, le sadomasochisme etc. L’affaire se passe en Grande-Bretagne avec une enquête de la BBC, Kobo plus spécialement dans le collimateur, tancé de faire le ménage chez lui et chez son libraire affilié WH Smith. Ce dernier a même fermé boutique pour faire le tri avec un message aux internautes. C'est la rançon, à force de prendre tout et n'importe quoi pour afficher des catalogues toujours plus importants. Montre aussi que le libraire n'a plus du tout la main sur ce qu'il vend avec un modèle comme Kobo, déléguant complètement les clés du magasin, les rayons, la caisse et le sourire de la vendeuse.

Whsmith


SGDL : auteurs et éditeurs, de nouvelles relations

SgdlLa SGDL (Société des Gens de Lettres) organise la semaine prochaine, les 23 et 24 octobre à l'Hôtel de Massa, deux journées sur le thème "Auteurs et éditeurs, de nouvelles relations". Ce forum tentera de "maintenir l’équilibre entre les sujets de discorde et d’affrontement" et les intérêts communs qui réunissent auteurs et éditeurs sur de nouveaux fronts. En alternant exposés et tables rondes, il espère établir un panorama nuancé et original des nouvelles pratiques et des nouveaux enjeux. Tous les détails sur le site nouvellement refait. Pour la journée de sortie du nouvel Astérix, cela tombait bien.

Astérix


Kobo Aura : test complet

100_9989Il est disponible à la Fnac depuis quelques semaines, je vous propose aujourd'hui un test complet du nouveau Kobo Aura. Quelques mois seulement après la sortie d'un grand Kobo Aura HD (revoir mon test ici), Kobo nous revient avec un petit frère qui présente des caractéristiques bien différentes, nous allons les voir. Après les modèles Kobo Mini et Kobo Glo qui faisaient suite au Kobo Touch, c'est aujourd'hui donc un 5ème modèle (excusez du peu) proposé par le fabricant canadien. Ce Kobo Aura est proposé en deux coloris (noir et rose), toutes les caractéristiques ici, vendu au prix de 149,90€ à la Fnac, un supplément de prix de 20€ par rapport au modèle Glo tout juste précédent dans la gamme avec l'éclairage intégré et 20€ de moins que le modèle plus grand Aura HD. Kobo a choisi de se recentrer désormais sur un créneau plus qualitatif pour ses lecteurs et sans doute à plus forte valeur ajoutée pour lui. Ce Kobo Aura se présentera sans nulle doute comme le modèle fer de lance de la gamme et nous donne dès à présent des indications sur l'évolution des modèles futurs. Nous allons essayer d'en savoir plus avec un tour complet du propriétaire. C'est parti:

Prise en main: Côté packaging, pas grand chose à dire. Boite simple. Autant Kobo avait fait plus d'efforts sur la version Aura HD, autant celui-ci est calqué sur les autres modèles moins chers. Le Kobo Aura est accompagné d'un cordon usb tout simple. Un petit mode d'emploi minimaliste. Ce qui frappe d'emblée avec ce nouveau modèle, c'est le design de la partie supérieure avec la surface de l'écran. Fini l'écran en profondeur avec des bords, nous avons désormais une surface unie de la dalle qui rappelle smartphones et tablettes. Le Kobo Aura est le premier modèle de ce type avec une dalle capacitive. J'ai demandé des renseignements complémentaires à Kobo: "Le haut de l'écran est un écran tactile capacitif avec une couverture en verre acrylique qui est traitée pour les rayures, l'éblouissement et la résistance aux UV. Cet écran tactile est directement stratifié sur un écran Eink qui se compose d'un substrat en verre TFT avec une couche ePaper Eink dessus. Le dispositif lui-même a été soumis à un ensemble de tests sur l'environnement et la fiabilité, notamment la résistance aux rayures, le test de chute, de la température et de test d'humidité. Cependant, comme avec la plupart des appareils électroniques grand public, nous recommandons à nos lecteurs de les traiter avec soin." La question avait circulé avec des brillances apparues sur des vidéos, cette dalle n'est pas brillante comme un smartphone, mais demi-mate je dirais. Assez proche des écrans eInk des autres modèles, je ne vois pas trop de différences sur la sensibilité aux reflets, avec des spots orientés par exemple. Petit bémol par contre, cette dalle est relativement sensible aux traces de doigts, prévoyez un nettoyage régulier avec les pouces ou de temps en temps avec un petit chiffon/ mouchoir. Côté design, le Kobo Aura est excessivement réussi. Compact, fin (8,1mm), léger (174g), bords ronds, dos bosselé avec un revêtement soft-touch, un logo relativement discret en façade en pied que l'on pourra tout à fait cacher avec le pouce à l'utilisation, la finition de la dalle dans un bord alu et le plastique du dos sont impeccable. Vraiment un objet haut-de-gamme auquel sera sûrement sensible une clientèle féminine exigeante. Les hommes le seront aussi, bien sûr. Côté sorties, en pied, sortie usb, emplacement SDcard et petit trou de réinitialisation. En tête, deux boutons, éclairage intégré que l'on enfonce et marche/ arrêt-veille que l'on tire vers la droite. Ce dernier est orange. Débats à ce sujet, personnellement cela ne me dérange pas. Côté prise en main, excellente, aussi bien d'une main (pouce sur le côté avec un emplacement suffisant) que dans la paume de la main. Avec un écran 6 pouces généreux, le format final du Kobo Aura tend vers le format du Mini avec l'écran du Glo. Je ne vois aucun défaut, un très beau modèle qui a sans doute demandé beaucoup de soins dans sa réalisation finale. Une réussite totale.

Maintenant allumage et je dois dire que ça se gâte un peu pour moi. L'écran Pearl HD est certes bon en terme de définition. En revanche, je suis toujours forcé de constater que l'on sacrifie très nettement sur un fond gris de l'écran. Vous verrez les photos comparatives avec les modèles Mini et Touch, gris c'est gris. Qu'est-ce qui est de la dalle, qu'est-ce qui est de la technologie ClarityScreen et de l'éclairage intégré Comfortlight? Le résultat est décevant à l'arrivée pour les amateurs de papier électronique avec un écran qui arrive tout juste au niveau des anciens écrans Vizplex. Si vous possédez déjà un modèle plus ancien, vous verrez tout de suite la différence. Vous devrez sans doute passer à l'éclairage intégré, même en lumière du jour, pour être complètement satisfait. Petite déception à ce niveau-là pour moi. C'est quand même paradoxal qu'à l'heure où eInk progresse sur le contraste fond d'écran/ noir des caractères, nous ayons des modèles haut-de-gamme qui nous renvoie quelques années en arrière sous prétexte d'une option aussi plébiscitée soit-elle. Cette option de la lumière intégré n'en est plus du tout une, pourquoi d'ailleurs mettre un bouton marche/arrêt? J'exagère à peine tant la lecture "naturelle" me semble éloignée de ce modèle. Je suis peut-être un peu dur mais il faut se poser les bonnes questions et ne pas sacrifier tout à l'éclairage, surtout qu'il n'est pas exempt de reproches, on va le voir. Autre aspect important, c'est le rafraichissement de l'écran, le fameux flash noir que Kobo nous propose ici de maitriser avec une technologie baptisée "Regal". Jusqu'ici les modèles proposaient un rafraichissement au mieux toutes les dix pages. Kobo en collaboration avec eInk a mis au point un rafraichissement page à page moins visible sur la base d'une texture de l'écran en "diamants". A chaque changement de page, vous verrez imperceptiblement apparaitre une multitude de points très petits dans le fond. Si la perception est dérisoire sans lumière, en revanche avec une lumière assez forte, on les perçoit plus à l'oeil. Ces points "flashent" imperceptiblement notre oeil, une impression encore renforcée avec une lumière du jour intense. D'autre part apparaissent aussi des polices floues, des artéfacts pendant ces changements de page. Une impression personnelle à la lecture de plusieurs livres depuis quelques semaines et qui est confirmé sur plusieurs forums (voir par exemple ces photos) ainsi que le site TheEbookReader qui pointe également le problème avec une série de photos. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat est encore mal maîtrisé, c'est bien dommage surtout pour un modèle haut-de-gamme. Bien entendu cet aspect à des conséquences sur l'éclairage intégré.

Eclairage intégré: Le choix de la dalle apporte indiscutablement un plus dans la qualité de l'éclairage intégré. Finies les diodes qui apparaissaient sur les côtés avec les petits halos de lumière inévitables. Une fonction qui permettra de lire dans des conditions de lumière difficile avec un écran gagnant en blancheur, voire de lire dans l'obscurité tard le soir sans réveiller l'autre. Facile, à tout moment un bouton au-dessus vous permettra d'allumer ou d'éteindre le livre électronique comme avec un interrupteur. Un détail intéressant, on peut modifier l'intensité lumineuse directement avec le doigt sur la dalle tactile. Par le menu, vous pourrez également régler l'intensité de la luminosité qui sera bien entendu conservée en mémoire. La lumière est très bonne, très naturelle. Comme pour les autres modèles, un réglage de la luminosité qui ne sert pas forcément à grand chose, on l'utilisera toujours entre 70 et 100% de sa valeur, enfin c'est mon impression. C'est bien entendu avec le rafraichissement de pages que les choses se gâtent. On tatonne, on essaye toutes les intensités d'éclairage, en moins vous avez le sentiment qu'il n'y a pas assez d'éclairage, en trop vous apercevez les petits défauts d'artefacts et de floutés dont j'ai parlé plus haut. Une frustration qui s'installe durablement au cours de la lecture et à laquelle vous ne trouvez malheureusement pas trop de solution. Bref, on a éliminé les halos et le flash mais pour faire apparaître d'autres défauts qui se révèlent plus gênants à la lecture. On s'habitue très bien au flash noir de temps en temps, beaucoup moins à des floutés de polices et à des "zonages" réguliers, disgracieux sur l'écran. On sent que la technologie est encore mal maitrisée, il faudrait des points plus petits et que l'initialisation du fond soit tout à fait "propre", loin d'être le cas ici. Je force peut-être un peu le trait mais même au bout de nombreux jours de lecture, la même petite gêne persiste. C'est dommage donc, car la dalle apporte indubitablement un plus pour l'éclairage intégré et on se met à penser à une dalle de ce type sur l'ancienne technologie avec des fonds propres.

Navigation: Pas grand chose de nouveau par rapport à l'interface que Kobo avait modifié au printemps. Allumage rapide, 20 secondes à partir du mode éteint, 2 secondes seulement à partir du mode veille que l'on privilégiera bien entendu au quotidien. On passe du mode éteint/ veille avec un temps prolongé avec le bouton orange d'allumage. On n'appuie pas sur ce bouton, on le tire légèrement sur la droite. Kobo avait revu son écran d'accueil. Ce n'est plus l'affichage des seuls livres que l'on avait ouvert ou téléchargés en derniers mais l'ajout de tout un tas de briques. Kobo a mis en valeur les statistiques "Reading Life". Ceux ou celles qui les utilisent beaucoup seront contents de les retrouver. Pour les autres qui n'en avaient pas grand chose à faire comme moi, c'est une déception de les voir ainsi encombrer la page d'accueil. J'ai essayé de les désactiver dans les paramètres, pas trop moyen. La bonne idée serait de paramétrer sa page d'accueil, cela n'a pas avancé à ce niveau-là. Comme pour les autres modèles Kobo, on retrouvera la navigation générale. On peut créer ses propres étagères de livres en choisissant ses propres thèmes. La dalle tactile ouvre des petits détails dans l'amélioration de la navigation, plus intuitive. Hormis cela, je n'ai pas trouvé de différences fondamentales avec les anciens modèles. Un mode tactile très efficace, une très bonne rapidité des pages avec un processeur puissant. Pour le défilement des pages comme tous les Kobo, on peut frotter la surface légèrement mais aussi simplement toucher le bord droit ou gauche, un détail certes, mais très agréable à l'utilisation d'une seule main. Si on touche le milieu de la page, on accède directement à des propositions de réglages. Navigation dans le livre (table des matières, annotations, recherche, définition et traduction), avancement rapide dans les pages, changement des polices et paramètres. Toutes les annotations surlignages que vous aurez pu faire seront sauvegardées. Attention, pas d'utilisation possible de stylet. Un dictionnaire Larousse intégré quand vous laissez votre doigt sur un mot sélectionné. Il y a aussi des dictionnaires de traduction intégrés. Onze polices au total ont été embarquées, les meilleures étant Amasis, Caecilia et Malabar, mais il est aussi possible d'en télécharger d'autres dans un dossier fonts. Taille des polices, interlignage, marge et justification se règlent avec des barres de défilement, bien pensées. Vous pouvez revenir à tout moment sur le document par défaut qu'aura choisi l'éditeur. On retrouve la qualité des petits réglages typographiques (marges, interlignage, fonctions avancées pour contrôler la graisse du caractère avec une prévisualisation). Elle reste néanmoins toujours imparfaite, beaucoup de livres achetés étant bloqués dans les choix de marges, d'interlignage. Comme d'habitude, le Kobo n'a pas complètement la main comme sur l'interface du Nook qui reste toujours la référence dans le domaine à mon avis. Le Kobo Aura est très véloce, le processeur rapide remplit parfaitement son rôle. On peut regretter l'absence d'un petit sablier quand le Kobo travaille, cela éviterait des impatiences pour ceux qui sont habitués à la réactivité des smartphones et des tablettes.

La gestion du format PDF reste un peu décevante sur le format 6 pouces. Le Kobo Aura reste bien entendu moins intéressant que son grand frère Aura HD. Ils bénéficient tous les deux bien entendu des mêmes fonctionnalités et mises à jour. Si le format PDF est important pour vous, pas d'hésitations, choisissez le grand frère.

Nouveauté intéressante, c'est l'arrivée de Pocket dans l'espace Reading Life de Kobo. Pocket est un agrégateur de flux qui vous permet de récupérer facilement des articles que vous aurez sélectionné sur le web pour les lire plus tard, le site ici. Kobo a conclu un partenariat avec Pocket. Avec un compte sur Pocket, votre Kobo récupérera automatiquement les contenus que vous aurez mis de côté. A signaler que cette fonctionnalité sera étendu sur l'ensemble des modèles Kobo lors des prochaines mises à jour. Kobo, comme d'habitude, nous habitue à des mises à jours qui bénéficie à tous les modèles même anciens, un vrai plus à signaler.

Accès wifi: Evidemment le Kobo Aura HD, comme les autres modèles de la gamme Kobo, tire toute sa puissance dans l'utilisation de la librairie numérique de Kobo/ Fnac. Une fois que vous aurez paramétré votre accès wifi, vous disposez de l'immense catalogue de la Fnac avec une interface assez réduite dans les choix mais relativement efficace pour trouver des livres. Vous pouvez aussi facilement accéder à des débuts de livres à télécharger. Kobo semble avoir résolu tous les dysfonctionnements entre les comptes Kobo et Fnac. Autre fonction intéressante si vous souhaitez partager vos lectures, c'est une fonction sociale Reading Life, qui vous permet de synchroniser votre compte Facebook et de remonter des échanges sur les réseaux. Malheureusement, on ne peut que regretter que sous couvert de ces fonctionnalités, Kobo touche toujours à l'intégrité des fichiers ePub, avec des surcouches propriétaires. En ce qui concerne le navigateur web, il existe bien, il est toujours aussi bien planqué dans les suppléments. Il vous permettra de récupérer des livres gratuits mais pas de gêrer un achat de manière satisfaisante. Si vous voulez acheter ailleurs qu'à la Fnac ou chez Kobo, il faudra mieux le faire depuis l'ordinateur par les dossiers. L'accès à des clouds type Dropbox se fait parfaitement bien, je vous invite à essayer pour gérer votre bibliothèque.

Au final, le Kobo Aura est un très bon modèle même s'il n'est pas complètement à la hauteur de mes attentes sur un modèle haut-de-gamme. Si vous souhaitez absolument lire le soir avec l'éclairage intégré, c'est bien sûr un bon choix. En revanche je vous alerte si vous aimez la lecture en lumière naturelle. Par rapport au modèle plus grand Kobo Aura HD pour 20€ de plus, j'avoue que personnellement mon choix est tout de suite fait, à l'avantage du grand frère, un confort de lecture bien meilleur avec le grand écran et le rafraichissement traditionnel sans Regal. J'ai un peu l'impression que Kobo a été pressé par le temps entre le succès de son Kobo Aura HD au printemps et les impératifs de sortie en fin d'année pour maitriser complètement l'affichage Regal qui n'en est pas du tout un de régal. De très bonnes sensations sur l'objet absolument impeccable mais qui ne me convainc pas complètement en lecture, même après plusieurs jours, je vous l'ai dit. A ce niveau de prix, on est en droit d'exiger l'irréprochable, non? Espérons que Kobo arrive à résoudre ces petits soucis sur le procédé Regal, à moins que la nouvelle génération d'écran eInk Carta prévue pour l'année prochaine ne mette finalement tout le monde d'accord.

Les plus:

  • écran eInk Pearl HD, très belle définition
  • éclairage intégré de très bonne qualité, lumière très naturelle
  • modèle compact, design remarquable
  • excellente finition générale, prise en main parfaite
  • bonne ergonomie de la navigation, tactile très efficace
  • processeur très rapide
  • polices nombreuses, gestion des césures
  • ajout de polices possible
  • dictionnaire Larousse et dictionnaires de traductions intégrés
  • fonctions annotations et lecture sociale
  • librairie associée avec catalogue Fnac/ Kobo très étendu
  • fonction Pocket pour récupérer des articles à lire
  • port micro SD card
  • accès possibles à des clouds type Dropbox
  • mises à jours logiciel très fréquentes

Les moins:

  • écran eInk Pearl HD légèrement plus gris que eInk Pearl avec la dalle capacitive, la lumière s'impose constamment malheureusement
  • prix élevé (couverture/ étui indispensable à rajouter en plus)
  • gestion de la technologie Regal anti-flash noir pas suffisamment aboutie
  • traces de doigts récurrentes sur l'écran
  • pas de possibilités d'annotations avec doigt ou stylet
  • navigation web restreinte
  • pas d'accès directs wikipédia/google
  • gestion relativement moyenne du PDF
  • surcouches ajoutées par Kobo qui touchent à l'intégrité des fichiers ePub achetés

Je remercie Kobo France de m'avoir permis ce test. 

Quelques questions complémentaires que m'a posé Rémi:

- L'écran bord à bord: il semblerait que l'écran est aligné sur les bords en plastique. Est-ce que cette disposition semble plus propice aux rayures (l’écran peut frotter plus facilement contre l'intérieur de la protection, un peu comme les ecrans de certains PC portable frottent contre les touches)
Non, les éléments donnés par Kobo en terme de résistance semblent convaincants. Par contre l'utilisation d'un étui me semble indispensable.
- Quelles en sont les spécifications exactes (les numériques donnent le processeur mais pas la RAM), cela peut être intéressant vis à vis du "hack" permettant de faire tourner une Debian dessus (voir le forum Mobileread)
Pas penché sur la question, si vous avez des éléments, je suis preneur dans les commentaires, je suis lu par des spécialistes geeks bien plus qualifiés que moi!
- Est-ce que la mémoire est constituée d'une carte SD comme les derniers Kobo?
Il semblerait oui. J'avoue que je suis assez peu sensible aux aspects de mémoire, ma bibliothèque étant depuis longtemps sur un cloud extérieur.
- Les numériques précisent que les CBR et CBZ peuvent être ouvert, quelles options sont disponibles (paysage, portrait, zoom spéciaux, passage à l'archive suivante automatique)?
Oui, paysage, portrait, zoom, pas vu passage à l'archive suivante.
- Existe-t-il un outil de synchronisation du style "dropbox", "gdrive" ou alors de récupération de fichier style "sendtomykindle"?
Non, pas d'outil spécifique, il faut passer par le browser web.
- Existe-t-il un outil permettant de lire les flux RSS en offline? (quasiment inexistant sur toutes les liseuses il me semble)
Non, rien vu de ce côté-là.
- Est-il possible de tourner la page avec un mouvement du pouce sur le bas de l’écran ? (ça peut sembler un détail... mais un bus qui conduit "sauvagement" il est souvent préférable de ne pas lâcher la barre pour changer de page)
Oui, je l'ai indiqué même si la prise en main n'est pas aussi assurée que sur un modèle avec des touches comme chez Sony ou PocketBook.
N'hésitez pas à réagir pour des indications complémentaires, j'avoue que j'attends des retours par rapport à mes propres jugements pour les confronter. 

Pour accéder à une boite Dropbox, tous les détails ici. Comme d'habitude, vous pourrez retrouver l'ensemble de mes tests ici, ainsi que sur la page Pinterest.

Photos de comparaison avec les Kobo Mini et Kobo Touch, cliquez sur les photos pour aggrandir.

PS: à signaler également un très bon test sur eBookReader. Je mets la vidéo.

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Le Kobo Aura au milieu, sans éclairage intégré

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Eclairage intégré à 33%, 66% et 100% d'intensité

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Hachette : 7 à 8% de la littérature au format numérique

NourryArnaud Nourry, le PDG d'Hachette Livre, évoque la situation d'Amazon dans le paysage éditorial sur le site du Figaro aujourd'hui. On appréciera l'allusion aux perquisitions des services de Bruxelles. Il revient également sur le marché du livre numérique, des chiffres avancés entre 7 et 8% du chiffre d'affaire de la littérature dans le groupe. Il avance même un chiffre de 10 à 15% pour l'année prochaine. Contrairement à l'idée reçue que la France serait "réfractaire" au numérique, confirmation que les pratiques d'achats sont en train d'évoluer en France comme ailleurs en Europe.

Aux États-Unis, le livre numérique représente 25% de l'activité, contre 3% en France. Ce retard est-il dangereux?

Ce n'est pas un danger. Nous avons numérisé 50.000 de nos œuvres, et elles sont disponibles, ce qui a pour effet d'éviter le piratage. Mais les Français sont encore réticents à ­aller vers la lecture numérique, contrairement aux Anglo-Saxons. En France, nous voyons la vague du numérique monter doucement, surtout en littérature, où le numérique représente déjà 7% à 8% des ventes. L'année prochaine nous pourrions atteindre 15%. Alors qu'aux États-Unis le numérique pèse déjà 40% en littérature.

Le numérique est-il plus ou moins rentable que le papier?

C'est compliqué de répondre, car on ne sait pas si un exemplaire numérique a remplacé un exemplaire en grand format, vendu plus cher, ou un en poche, vendu moins cher. En tout cas, dans les pays anglo-saxons où nous sommes, je n'observe pas de dégradation de nos comptes d'exploitation. Le numérique a un effet vertueux. L'édition est la seule industrie culturelle à gagner de l'argent avec le numérique.


Amazon Kindle : la liberté de A à Z pour 59€ ?

AmazonLe Kindle à 59€ est un événement important bien entendu. C'est la première fois qu'un modèle est proposé en France sous la barre symbolique des 60€ (c'est même 49€ en Allemagne, sans doute bientôt en France). Je vois fleurir ici et là des messages enthousiastes vous enjoignant que c'est le moment de sauter le pas, c'est formidable. Bien entendu tout ce petit monde vous donne le lien avec l'affiliation Amazon pour sa petite com au passage, ça fait pas de mal.

Ce que l'on se garde bien de vous dire, attention, c'est que le Kindle n'est pas un appareil comme un autre. C'est même le seul appareil différent de tous les autres. Il n'accepte pas le format universel du livre numérique (ePub), mais le seul format propriétaire d'Amazon. Machine, librairie, bibliothèque personnelle, livres, tout est propriété de A à Z d'Amazon, c'est le cas de le dire. En achetant un Kindle, vous n'achetez pas une liseuse mais un droit d'accès à un éco-système de livres dans un format propriétaire. Tous vos achats de livres seront et resteront dans le futur la propriété d'Amazon, soyez-en conscient. Acheter un Kindle, c'est comme prendre un abonnement à France-Loisirs avec en plus la contrainte de devoir ramener tous ses livres si vous le quittez un jour; l'accepteriez-vous de la part d'un club de livres? Gardez cette image en tête à l'heure de faire votre choix.


"Mon expérience d'éditeur avec Amazon et les libraires français" version lecteur

Question-reponse-300x300Quoi, un livre affiché sur internet plus cher que chez un libraire avec sa carte de fidélité? Vous n'y pensez pas! Le lobbying d'Amazon est intense depuis une semaine à l'encontre de l'amendement sur la loi sur le prix unique du livre, déposé à l'Assemblée Nationale et qui doit passé au Sénat, visant à interdire le cumul de la remise de 5% et des frais de port gratuits. Tout le e-commerce français est sur le pont. Ce matin un titre bien racoleur qui remonte dans les moteurs sur le blog d'un certain Serge Roukine. De la part d'un spécialiste sur la question vous me direz, c'est normal.

"Mon expérience d’éditeur avec Amazon et les libraires français"

L'auteur Serge Roukine nous vante les mérites d'Amazon pour la diffusion de ses propres livres sur internet. A la lecture de l'article, amalgame d'un peu tout soigneusement distillé, versions numériques et imprimées (Apple?), livre d'un éditeur, l'autre "auto-édité"? On ne sait plus trop de quoi l'on parle.
Simple recherche pour moi en tant que lecteur:

Le premier livre "Améliorer ses taux de conversion web" chez Eyrolles est disponible:
Chez 41 libraires du réseau LesLibraires.fr, au départ pour mon domicile aujourd’hui si je le souhaite de chez deux d’entre eux ici.
Chez Place des Libraires également ici, disponible en réservation.
Chez ParisLibrairies ici. Chez LaLibrairie.com, livrable dans plus de 900 points relais sur toute la France ici. Dans le réseau Decitre ici, Mollat ici, Furet du Nord ici, Chapitre ici, etc.
Pour la version numérique, elle est disponible chez plus d'une centaine de libraires indépendants qui proposent une offre numérique avec le catalogue Eyrolles.

Pour l'autre livre "Réussir son marketing web", vous avez dit éditeur? 19editions?
Des informations ici. Plus sûrement un livre auto-publié déguisé, il n’est effectivement référencé que sur certaines bases interprofessionnelles (Tite-Live et Electre d'après l'auteur), pas FEL de Dilicom j'ai été voir. Une petite recherche rapide grâce à Chasse aux Livres ici. Decitre, Sauramps et Eyrolles le proposent. Dialogues, Mollat et Furet du Nord le proposent également à la livraison, tous disposent de rayon informatique conséquents. Serge Roukine a honorablement fait son propre travail de diffusion.
La version numérique de ce livre ne semble plus disponible, y compris sur Amazon.

Gêne persistante quand on découvre que l'introduction de son premier livre est écrite par Pierre Kosciusko-Morizet, créateur de Price Minister et récemment nommé Directeur Europe de Rakuten Group. Les réseaux fonctionnent décidément bien...


Amazon : Kindle à 59€

KindleOn s'en serait douté. Le lendemain de l'annonce -largement relayée dans la presse- faite par Carrefour pour son modèle Nolimbook à 69,90€, Amazon vient aujourd'hui de baisser le prix de son Kindle de base à 59€. Réponse du loup à la bergère. Il n'est pas indiqué si cette offre est limitée sur une période donnée. En Allemagne, Amazon applique même un prix de 49€ en ce moment. On rentre dans l'environnement propriétaire d'Amazon de plus en plus facilement.