Un blog pour suivre l'actualité du livre et de la lecture au format numérique.
Avec un clin d'œil à Alde Manuce, éditeur-imprimeur à Venise pendant la Renaissance.
Heureuse initiative que celle des Editions Manucius (et oui! qui reprennent le flambeau de l'éditeur Alde Manuce) en rééditant, ce mois-ci, un savoureux petit texte de Octave Uzanne, bibliophile, éditeur et journaliste, paru en 1894.
"«Si par livres vous entendez parler de nos innombrables cahiers de papier imprimé, ployé, cousu, broché sous une couverture annonçant le titre de l’ouvrage, je vous avouerai franchement que je ne crois point, que l’invention de Gutenberg puisse ne pas tomber plus ou moins prochainement en désuétude. Je crois que si les livres ont leur destinée, cette destinée, plus que jamais, est à la veille de s’accomplir, le livre imprimé va disparaître. Ne sentez-vous pas que déjà ses excès le condamnent? Je crois donc au succès de tout ce qui flattera et entretiendra la paresse et l’égoïsme de l’homme; l’ascenseur a tué les ascensions dans les maisons; le phonographe détruira probablement l’imprimerie. Il y aura des cylindres inscripteurs légers comme des porte-plumes en celluloïd, qui contiendront cinq et six cents mots et qui fonctionneront qui tiendront dans la poche; toutes les vibrations de la voix y seront reproduites. Soit à la maison, soit à la promenade, en parcourant pédestrement les sites les plus remarquables et pittoresques, les heureux auditeurs éprouveront le plaisir ineffable de concilier l’hygiène et l’instruction, d’exercer en même temps leurs muscles et de nourrir leur intelligence, car il se fabriquera des phono-opéragraphes de poche, utiles pendant l’excursion dans les montagnes des Alpes ou à travers les Cañons du Colorado. Après nous la fin des livres!»
Longue vie aux livres et aux délicieux petits ouvrages des Editions Manucius...
Je vous avais parlé de l'excellent livre "Comment le web change le monde" de Francis Pisani il y a quelques mois. Le même Francis Pisani qui se plaignait d'un certain nombre de prix à la hausse sur son Kindle préféré. Et bien, aujourd'hui, son livre est disponible en téléchargement gratuit, chapitre par chapitre, sur un site spécialement conçu par l'Atelier. Une bonne façon de faire taire tous ceux qui s'étonnaient de ne pas le trouver en version numérique! Papier, version gratuite, manque le chaînon d'une version numérique payante, avec bonus peut-être! mais là aussi, c'est gratuit parce que c'est sur le blog! (A noter que dans la version avec fonction grossissante sur le Sonyreader, on perd les schémas!).
Si la montagne Pynchon vous fait un peu peur avec le volumineux "Contre-Jour" qui parait aux Editions du Seuil, je vous recommande de commencer par ce livre publié dans la collection Lot49 au Cherche-Midi, toujours eux! Chez votre libraire préféré, bien sûr. A noter que François Bon a consacré avant-hier un long article à son génial traducteur, Claro.
Deux livres à découvrir, différents dans leurs genres (quoique...). L'encyclopédie Wikipédia sur papier que sort Bertelsmann. Entièrement décryptée par Olivier (blog Affordance) dont je ne cesserais jamais de vous recommander la lecture. L'autre, plus ludique et absolument bidonnant, à rapprocher de l'émission Striptease cultissime. Bonnes lectures...
Vendredi dernier, en visite chez François Bon. En l'attendant, j'ai eu le bonheur de rencontrer Bernard Ollivier. Grand marcheur, il est cette fois en train de remonter toute la Loire en canoë. Quel personnage attachant! J'ai filé me procurer son livre "Longue marche" paru aux Editions Phébus (trois tomes), qui relate sa marche sur la Route de la Soie (c'est aussi la route du papier!), 4 années de marche en solitaire entre Istambul et la Chine. J'ai dévoré près de deux cents pages ce week-end, absolument passionnant, on ne décroche pas. L'occasion aussi de parler avec lui du livre électronique et la possibilité de transporter en voyage sa bibliothèque portative, lui qui chasse le moindre kilo superflu dans son sac à dos! Est-ce que le Sonyreader résisterait aux conditions extrêmes, humidité, sable, chocs? L'idée de se séparer de sa bibliothèque chez lui ne l'enthousiasme pas, mais l'idée de trimbaler son livre électronique (avec livres et cartes) dans une poche de son sac à dos risque de faire son chemin (c'est le cas de le dire!). Est-ce que Stevenson, Jacques Laccarière ou Nicolas Bouvier en auraient fait de même? Nous avons aussi parlé piratage et versement des droits d'auteurs. Comment en effet le rétribuer (ses droits d'auteurs intégralement reversés à une association) dans le cadre d'une taxe sur le téléchargement gratuit! "Malgré le succès de mes livres, je ne suis pas un auteur de best-sellers!" Au fait, Bernard Ollivier arrive vers Nantes mi-septembre (à moins qu'il ne prolonge son itinéraire avec un canoë de mer!), si vous souhaitez partager un moment avec lui à la fin de son périple, faites nous signe à François ou à moi, nous vous préviendrons. Merci François pour ce moment rare autour d'un thé et cette lecture inoubliable.
A signaler cette très intéressante sélection de 20 livres numériques pour réfléchir sur le Web 2.0 et l'internet d'aujourd'hui, réalisée par un Centre de Ressources de Wallonie (via EchosDoc).
A l'heure où Amazon a mis la main sur le site de recherche de livres anciens Abebooks, à noter cet excellent comparatif que vient de nous livrer sur son blog un bibliophile spécialiste depuis de nombreuses années. Absolument passionnant pour les amateurs de livres rares. Et devinez qui vient en tête? PS: le commentaire d'Olivier: "Amusant ce concours d'élégance. A vrai dire j'aurais établi le même
classement subjectivement (mais je n'utilise pas Vialibri). J'avoue
que, de plus en plus, c'est Marelibri que j'utilise peut-être parce
qu'il est parrainé par Umberto Eco (président de Aldus Club, Association Internationale de Bibliophilie) mais surtout parce qu'il propose une
version en swahili...!"
Constance Krebs nous avait parlé à la Roche-sur-Yon de son coup de foudre pour le manuscrit du livre de Jean-Marie Blas de Roblès "Là où les tigres sont chez eux". Emotion contagieuse, nous attendions tous sa sortie avec impatience. Le livre vient de sortir aux Editions Zulma avec déjà des commentaires et des critiques élogieuses (voir LeoScheer). Site, version numérique étaient prévues avec une navigation dans ce livre-univers, tout semble ajourné maintenant. Déception, frustration. Restent les deux premiers chapitres pour vous faire une idée et acheter... la version papier.
PS: à noter que vous pouvez retrouver les chroniques de Constance Krebs sur l'édition en ligne sur Mélico
Heureux de vous retrouver après une longue absence, trois semaines dans l'Auvergne et en Espagne, sans internet, sans blog, mais avec des livres numériques et des livres électroniques, mon Sonyreader et un Cybook gentiment prêté, les deux chargés de livres, quel régal... Bon, j'ai quand même sacrifié au papier avec deux livres formidables (deux pavés d'ailleurs, bien lourds pour ma valise), l'un de Richard Powers, "Trois fermiers s'en vont au bal" au Cherche-Midi. J'avais déja lu "Le Temps où nous chantions" avec beaucoup de plaisir, décidément cette collection Lot49 codirigé par Claro recèle des pépites inestimables... Je vous conseille une interview récente de l'auteur qui vient de sortir un nouveau livre "La Chambre aux Echos" (que je vais m'empresser de lire évidemment). Ce Richard Powers de la lignée de Pynchon, Gaddis et autre Vollmann... Un régal, et un chapitre 19 qui démonte le processus photographique et notre rapport à l'image et la machine dans l'acte de création artistique. Résonne étrangement avec le livre électronique (vous allez me dire que je ne pense qu'à cela!), je me permet de vous donner un passage:
"Cette aptitude à reproduire à l'infini des images quasi-identiques sans intervention de la main de l'homme apparaît soit comme la plus grande perversion de l'ère de la machine, soit comme son accomplissement le plus prometteur. La machine n'accorde aucune valeur au processus, seul compte le résultat obtenu... Aussi chaque époque voit-elle une large part de la population reprocher à la machine d'être deshumanisante, moribonde, impitoyable, débilitante, incontrôlable, banale, laide (on dirait une rélexion sur le Kindle!); bref d'incarner ce qu'il y a de pire sous les mots "mécanique" et "production de masse". Pour les détracteurs de la machine, la valeur d'un objet se mesure à la part d'humanité qu'on lui attribue et à la chaleur dont on l'entoure. La reproduction détruit le caractère unique des choses et leur valeur. Le culte de la beauté ne reconnait que deux critères: la difficulté et l'effort... Dans le camp anti-technologique on adopte une position encore plus radicale: la reproduction massive d'images photographiques était à l'origine des valeurs qui allaient détruire le beau, le singulier, l'humain et toute l'humanité... Pour d'autres, qui s'opposent à ces vues, production standardisée et reproduction offrent une alternative bienvenue et libératrice à la tyrannie de l'esthétique élitiste... Considérée sous cet angle, la photographie, c'est-à-dire la reproduction et la distribution de masse, permet enfin de propager et de démocratiser la valeur artistique. Pour la première fois dans l'Histoire, dupliquer une image n'est pas plus difficile ni plus coûteux que d'admirer l'original. La sacro-sainte barrière qui séparait autrefois le fabricant et l'amateur d'art s'effondre aujourd'hui. Les mécanophobes déplorent la déchéance de l'auteur dont le titre revient au grand public. Les mécanophiles, eux, se réjouissent que le grand public soit élevé au rang d'auteur..." (traduction Jean-Yves Pellegrin) Alors, mécanophobes ou mécanophiles? Bien autre chose dans ce roman, je vous recommande une excellente critique chez Atout-Livre. Autre livre-papier, celui de Pascal Mercier, "Train de nuit pour Lisbonne", un livre incomparable véritable parcours-voyage initiatique d'un auteur suisse allemand dont le véritable nom est Peter Bieri et que j'avais raté il y a quelques années (interview ancienne dans Libé et critique dans Matricules des Anges). Le hasard fait qu'un second livre parait dans cette rentrée, courez-vite chez votre libraire pour cet "Accordeur de pianos", certainement un livre qui va compter, en tout cas j'espère pour l'auteur et l'éditeur Maren Sell... J'ai donc alterné mes lectures entre papier et encre électronique (cinq autres romans lus, et oui...) pour mon plus grand plaisir et celui de ma compagne que j'ai converti complètement. Elle m'a même gratifié d'un "c'est vraiment bien, c'est même mieux pour tous les gros livres lourds..." et pourtant, je vous prie de croire qu'elle est allergique à l'internet et aux technologies de l'information... Vacances de lectures, et à l'arrivée plaisir identique sur les deux supports dans n'importe quelles conditions, plein air, plage, campagne, voiture et au lit... (au fait, Bernard, il en est où de ses chroniques?). Seule différence? L'état pitoyable de mes deux pavés (moi qui suit un peu maniaque quant à l'état de mes livres...), si on aime la lecture en vacances, les livres en papier n'aiment vraiment pas les voyages et les vacances... Je vais certainement être obligé de les racheter!
Je viens de terminer le livre "Aldo Manuzio, Passions et secrets d'un Vénitien de génie" que Bruno Rives vient de publier aux Editions Librii. Pour la petite histoire, j'étais loin d'imaginer en créant mon propre blog la passion secrète de Bruno pour l'éditeur vénitien et le nom de Tebaldo en écho à son prénom. Depuis, au hasard de nos rencontres avec Bruno, nous évoquons la figure du grand homme au regard des développements du papier électronique et des évolutions en cours dans le milieu du livre. J'avoue que je suis un peu déçu par la lecture de l'ouvrage qui ne choisit pas son parti. Bruno affirme ne pas avoir voulu faire un essai ou une biographie mais pourquoi alors avoir donné ce titre à son livre (sans parler de la couverture qui se rapproche d'un Découvertes Gallimard). Choix d'un "docu-fiction" donc, avec une intrigue, une sorte d'enquête à travers les âges et l'Internet, sous fond de Vatican, d'écrits remettants en cause le Christ, de la recherche de l'auteur du "Songe de Polyphile" édité par Aldo Manuzio... Ce n'est pas la première fois que ce livre énigmatique sert de cadre à un roman policier. En 2004, Ian Caldwell et Dustin Thomason, deux auteurs américains, avaient publié un thriller intitulé "La Règle des Quatre" (Livre de poche). Ce livre s'inscrivait dans la lignée du DaVinciCode en embarquant le lecteur dans une chasse au trésor au coeur du livre du Quatrrocento. Avec sa suite logique, bien sûr, "La Règle des Quatre décryptée" par Joscelyn Godwin (Michel Laffon)... On a échappé au film fort heureusement. On était loin du Nom de la Rose d'Umberto Eco. Bruno Rives a choisit de naviguer dans la forme entre deux intrigues, l'une se passant à la Renaissance, l'autre de nos jours, les deux à la recherche de manuscrits précieux. Internet, biographie d'Alde, souvenirs et travaux personnels de l'auteur, livre électronique, j'avoue que tout se mélange un peu en refermant ce livre. Le suspense de l'intrigue tourne court, la révélation de l'auteur véritable du Songe de Polyphile comme étant Bessarion ne convaint pas vraiment. Il faut reconnaître à Bruno Rives de mettre en valeur l'influence d'Aldo Manuzio sur l'édition et la typographie moderne. Même si je ne suis pas trop d'accord avec lui quand il évacue en deux lignes l'influence de Gutenberg et celle de cinq cent ans d'histoire du livre après lui (Estienne, Plantin, Elzevier, pour ne citer que les premiers). Même si l'oeuvre d'Aldo Manuzio est immense, elle est à replacer dans une histoire du livre collective, il n'y a pas qu'Aldo Manuzio dans l'histoire de l'imprimerie, loin de là... Je n'irais pas non plus jusqu'à dire qu'il est au-dessus de Léonard de Vinci ou Michel-Ange... Regret aussi de ne trouver dans ce livre aucune bibliographie qui puisse renvoyer le lecteur autre part qu'à internet ! De rappeler les immenses contributions à la découverte d'Aldo Manuzio que sont l'ouvrage, bien connu de tous les amateurs,de Antoine-Augustin Renouard "Annales de l'Imprimerie des Alde, Histoire des Trois Manuce et de leurs éditions, 1834" que l'on trouvera sur Google ou plus heureusement dans des éditions reprint ou anciennes. Rappeler aussi le formidable ouvrage de Martin Lowry, The world od Aldus Manutius, paru en 1979 et traduit en français en 1989 aux Editions du Cercle de la Librairie, toujours disponible chez l'éditeur. Livre qui retrace complètement la genèse et l'oeuvre d'Aldo Manuzio, au mileu des intellectuels et artistes de son temps (avec une bibliographie d'une vingtaine de pages). La dimension d'entrepreneur, d'homme d'affaire aussi (qui n'est pas mise en valeur dans le livre de Bruno Rives), en cela il est le premier éditeur moderne. Je ne reviendrais pas sur les débats récurrents quand on évoque la paternité du livre de poche, transportable à Aldo Manuzio. Même s'il a été à l'initiative de la diffusion et du succès de ce format au point d'être honteusement copié au cours du XVIème siècle, les collections portatives aldines étaient à des prix très élevés qui étaient bien loin de concerner le commun des mortels. Bien loin du petit livre pas cher que nous connaissons tous et qui risque bien d'être sérieusement ébranlé dans les années à venir par son petit frère électronique. Quelques pistes supplémentaires si vous voulez découvrir Aldo Manuzio et l'histoire de l'imprimerie : - Le catalogue magnifique de la vente du 19 novembre 2004 à Genève, ici. - "L'Apparition du livre" de Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, Albin Michel, (édition électronique disponible) - "L'Effet Gutenberg" de Fernand Baudin, 1994, Cercle de la Librairie, livre merveilleux, malheureusement épuisé mais que je ne désespère pas de voir réédité un jour. - "Histoire de l'Edition, Tome 1, le livre conquérant", Promodis, 1982, également épuisé mais présent dans toute bonne bibliothèque... - devenir collectionneur des éditions aldines (en ne vous effrayant pas sur les prix du libraire hollandais, financier serait-il plus juste de dire, il est de notorité sur la place qu'ils sont complètement déconnectés de la réalité du marché ; hormis pour des éditions et des reliures d'exception, collectionner des livres d'Aldo Manuzio ne relève pas de plaisirs inaccessibles, certaines pour le même prix...)
A noter que Bruno Rives propose une version électronique de son livre, avec des gravures et une lecture audio intégrée, une démonstration à suivre.
PS : L'auteur, Bruno Rives, a souhaité apporter un droit de réponse que vous trouverez sur son blog et que je vous invite à lire.
C'est le titre du nouveau numéro des Cahiers de la Librairie (publié par les Editions de la Découverte et le Syndicat des Libraires de France) qui vient de sortir hier, à la fois en version papier et en version numérique (chez les libraires numériques français) et chez Numilog. C'est aussi un site mis en ligne pour susciter le débat. Tous les détails du côté de chez Mélico (bravo Hélène). J'avais moi-même participé à ces rencontres en janvier dernier, je garde un très bon souvenir de ces moments partagés et des discussions passionnées qui se sont poursuivis avec Vianney, Caroline, Sophie, Hélène. Tiens, des voix s'élèvent déjà, mais comment font-ils pour l'avoir déjà lu???, il est en vente depuis hier après-midi... En ce qui me concerne, je vais prendre le temps de le lire ce week-end, le lire entièrement, c'est déjà rendre justice à toutes les personnes qui ont travaillés de près ou de loin autour de ce projet, tout cela pour 5 petits euros dans le version numérique. Et en plus, c'est bourré de liens hypertextes...
Vous appréciez peut-être, comme moi, à leur juste valeur les films cultes de Joël Séria, Les Galettes de Pont-Aven, Comme la lune (Marielle et les vertus de l'imprimé), pour ne citer que ceux-là... Eh bien, un nouveau roman de Joël Séria "Que viva cinema!" vient de paraître chez Léo Scheer en ce début d'été et c'est un vrai régal... Imaginez-plutôt, Michel Simon qui surgit de l'écran d'un vieux cinéma de province (en plein Maine et Loire) pour proposer d'échanger à son propriétaire un scénario inédit contre les faveurs assidues de sa chère et tendre... Et quand on dit faveurs avec Michel Simon, on imagine le pire... Le ton est donné pour ce roman pétillant de drôlerie, un hymne au cinéma. La rentrée littéraire bien lancée, "Que viva cinema!" dans les listes du prochain Goncourt... On peut rêver...
Aujourd'hui, 16 juin, c'est Bloomsday. Il s'agit de fêter un événement qui n'a
jamais eu lieu. Ou plutôt qui a bien eu lieu, mais dans une fiction. C'est
en effet le 16 juin 1904, à Dublin, que se déroule l'action d'Ulysse, le chef d'oeuvre de James
Joyce. Une très bonne version est ici chez Planetebook. Lecture très agréable sur le Sonyreader. En attendant l'année prochaine que les Editions Gallimard nous proposent une version électronique de la traduction française...
Lire Jules Barbey d'Aurevilly... Vous me direz c'est gratuit, l'éditer en papier, à quoi bon... Tous mes respects et ma gratitude à Léo Scheer de remettre le grand Barbey (avec l'Amour impossible, son premier roman méconnu), sur les tables des librairies en ce mois de juin. J'envie celui ou celle qui va le découvrir, cela ne tiendra pas du hasard et d'un moteur de recherche...
Quel excellent livre que celui-ci! Francis Pisani et Dominique Piotet apportent avec ce livre sorti aux Editions Pearson au mois de mai dernier, une belle pierre à la compréhension des enjeux du web 2.0. Francis Pisani, vous savez, l'auteur du blog Transnets, absolument incontournable selon moi. Eh bien, associé à son compère de l'Atelier, cela nous donne à eux-deux une belle analyse de "l'alchimie des multitudes". Ils introduisent en effet cette lumineuse expression, bien meilleure que celles que l'on entend souvent "intelligence collective" ou "sagesse des foules", à propos de l'explosion du web, qui véhiculent des notions qualitatives à-priori dont on n'est encore pas si sûr que cela sur la profondeur effective. C'est la grande leçon de ce livre à la fois très convaincant sur les nouvelles orientations (pleins de liens, de références bien entendu) et à la fois qui nous permet de prendre le recul nécéssaire. Dans une première partie, ils reviennent sur les grandes tendances du web d'aujourd'hui en clarifiant beaucoup de termes techniques pour les non-initiés, en explicitant beaucoup des nouveaux outils à disposition, comment les jeunes adoptent aussi cela (beaucoup moins que ce que l'on croit finalement). Je me suis vu en "digital immigrant", un immigré du monde digital! Ensuite, le coeur du livre, ils décrivent très bien les forces qui sont en train de s'exercer à travers une course à la montre pour l'audience. J'ai beaucoup aimé la plaisanterie selon laquelle la définition du web 2.0 serait: "vous fournissez tout le contenu, ils gardent tous les revenus" pas si contradictoire avec celle que l'on connait tous "une des leçons essentielles du web 2.0 c'est que les utilisateurs ajoutent de la valeur". Cette notion aussi de "digital literacy" très difficile à traduire en français, et qui s'articule, pour l'essentiel autour de trois caractéristiques: capacité à maîtriser l'ordinateur et internet dans la compréhension de son fonctionnement, capacité de trouver l'information de manière critique, capacité enfin de créer et de diffuser avec autonomie et indépendance. On citerait énormément de passages très intéressants. Dernière partie avec les évolutions et les conséquences sur les médias traditionnels dans une remise en question de leurs statuts. Bon, je m'arrête là, j'ai appris beaucoup de choses passionnantes de la part de ces deux passionnés et passionnants. Une très bonne analyse au travers des observations qu'ils mênent depuis plusieurs années, l'un en France, l'autre aux Etats-Unis, autre intéret de cet ouvrage avec des exemples très pertinents à chaque fois. Seul regret et il est important, je passe sur la quantité de liens que l'on ne peut pas activer en hyper-texte (pourquoi pas joindre le très riche appareil de notes sur internet sous une forme ou une autre), mais plus grave, pas de table des matières détaillée et d'index. Une fois le livre refermé, on est incapable de retrouver quoi que ce soit. Je supplie l'éditeur de remédier à cela dans une édition prochaine de ce livre qui va, j'espère, devenir un classique (peut-être dans une version future en papier électronique), il le mérite grandement.
J'ai terminé hier la lecture de 2666, le roman posthume de Roberto Bolaño paru chez Christian Bourgois, livre-continent comme on en découvre très peu, qui le classe maintenant dans la lignée des plus grands, je pense à Borgès bien sûr, Powys, Selby, Gaddis, Pynchon, Vollmann pour ne citer que quelques-uns. D'autres du côté de chez FricFracClub en parlent bien mieux que moi. L'occasion de penser à Christian Bourgois,
disparu en fin d'année dont nous, français, devons tant de découvertes de lectures étrangères. Sur le dernier Salon du Livre, sa présence tangible qui planait au dessus de ses livres. Moment extrêmement troublant. Pas de portrait affiché, juste une petite plaquette presque anonyme sur une étagère dont la couverture est comparable à ses premiers livres reconnaissables entre tous, à la typographie épurée. Son dernier discours à l'occasion du prix Merito Editorial qu'il avait reçu un mois avant sa disparition, au Mexique, justement, cadre de ce 2666 inoubliable... Merci Monsieur Bourgois pour ce nouveau livre si important.
Nous avions longuement aborder le sujet de la recommandation avec notamment la brillante intervention d'Olivier Ertzscheid lors des dernières Polyphonies du Livre à la Roche-sur-Yon. Et si l'on pouvait transformer nos commentaires, nos critiques, nos coups de coeurs par des petites vidéos, des widgets-vidéos, quitter l'anonymat, chasser les trolls, apporter un peu d'humanité à la sagesse des foules... C'est ce qui me vient à l'esprit avec le développement de Seesmic (la start-up de Loic Le Meur) et l'application mise en ligne aujourd'hui sur Techcrunch que je vous invite à découvrir. Vous verrez les widgets en question dans les commentaires à la fin de l'article. Nul doute que l'on va voir cela fleurir dans les mois qui viennent, au même rythme que les widgets traditionnels? Déjà une foule de blogs et de trombines qui apparaissent en quelques heures (détail ici). Et vous, vous en pensez quoi?
Je vous avais déjà parlé de l'excellent livre "Où va le livre?", je vous conseille cette très intéressante interview de son auteur, l'historien Jean-Yves Mollier, réalisée par la chaîne YvelinesPremière.
Quelle lumineuse interview que celle parue ce week-end dans le journal suisse Le Temps. Le directeur général de Payot Librairie, Pascal Wandenberghe, donne son sentiment sur le développement de la lecture numérique et des nouveaux livrels avec un crédo, allons-y! "Il ne faut pas rater un train qui démarre! Même si l'offre n'est pas
encore très développée dans le monde francophone, nous étudions ce
marché de près. Nous nous préparons à commercialiser l'ebook dans nos
librairies. Et sur notre site internet, nous vendrons des livres à
télécharger. A l'avenir, nous pourrions même installer des bornes de
téléchargement dans nos librairies. Mais nous y allons à notre rythme.
Pour ce qui est du support, nous hésitons encore entre le ebook de Sony
et celui de Philips, l'iLiad, qui est un peu plus cher, mais qui a une
grande capacité de mémoire et une bonne ergonomie." A la sempiternelle question: "Certains vous diront que vous contribuez à la mort du livre, votre
gagne-pain!" Pascal de rebondir avec intelligence: "L'ebook ne tuera rien du tout, pas plus que le livre de
poche n'a été le fossoyeur de la création littéraire dans les années
1950. Ce ne sera ni une révolution, ni un flop. Le livre papier
restera, il est lié affectivement aux œuvres littéraires. Mais il y a
des nombreux écrits à caractère documentaire, pratique ou
encyclopédique qui n'ont pas forcément ce rapport affectif au papier.
Les canaux de commercialisation se diversifient, et c'est tant mieux:
cela prouve que nous sommes dans un secteur économique qui peut aussi
bouger." Et de pointer sur le véritable danger qui se prépare actuellement: "Le vrai risque réside à mes yeux dans la volonté de certains
acteurs de vouloir créer des formats propriétaires et négocier des
exclusivités avec les éditeurs, ce qui semble être l'option d'Amazon
aux Etats-Unis. Dans cette situation, le choix pour le client de
s'approvisionner où bon lui semble serait annihilé, ce qui à mon avis
est contraire aux règles du commerce et à l'exercice de la liberté
individuelle." Qui dira encore que les libraires subissent l'internet et le marché du numérique sans rien faire... Combattons les clichés, vivent les libraires numériques!
Objets livres, c'est un nouveau site très intéressant animé par une équipe de bénévoles, acteurs du monde de l’édition, enseignants ou autres, qui gèrent son contenu rédactionnel (merci Florence!) Je cite son responsable Olivier Marcellin:" ce site internet est consacré
à l’histoire graphique du livre en France
& en Europe à travers des articles
de fonds, un agenda des événements culturels, une sélection d’ouvrages représentatifs & une bibliographie.
Il se destine aux passionnés d’éditions: lecteurs, auteurs,
éditeurs, directeurs artistiques, directeurs de collection,
responsables éditoriaux, graphistes, typographes, chefs de fabrication,
libraires, bibliothécaires, historiens de l’art, enseignants, étudiants, etc.
Nous espérons ainsi susciter le plaisir de lire & de feuilleter les pages
des livres en apportant une meilleure connaissance du design éditorial, mais aussi de débattre sur ce thème
à travers vos commentaires." J'ai notamment repéré cet intéressant article "'Les vertus du livre à l'heure du multimédia" de Michel Melot, l'auteur d'un livre paru en janvier 2007 chez l'Harmattan et que je ne connaissais pas. Histoire de rééquilibrer un peu le débat, de cesser de voir la situation du livre en terme de rupture, de manière manichéenne, blanc/noir, exactement comme on a vu l'arrivée du livre de poche il y a cinquante ans (on devrait d'ailleurs s'empresser
de rééditer ce livre remarquable, si je vous faisais un petit florilège de ce que l'on a pu raconter comme bêtises à l'époque...) J'ai découvert aussi l'initiative des 20 plus beaux livres français qui a eu lieu en décembre dernier. Je crois bien que la France était le seul pays d'Europe a ne pas
organiser une sélection comme celle-là, c'est réparé grâce à l'énergie de quelques-uns. Et aussi le magnifique site consacré à l'histoire des Editions du Seuil, il faudrait faire un
billet à lui tout seul (signalé aussi par Daniel Garcia)... Parce que l'on peut aimer à la fois le web 2.0, l'Iliad en papier électronique, les bons et beaux livres, lisez objets livres.
PS: j'y ajoute de mon propre chef et pour faire bonne mesure, ce beau livre sur la typographie web sur Issuu (les plus beaux livres français 2008 sur Issuu?)
Je viens de terminer hier La Route de Cormac Mc Carthy (Editions de l'Olivier). Roman éblouissant qui laisse une marque profonde en soi. Travail très important sur le choix des mots, le dépouillement du récit, bref un livre qui compte. Plutôt que de me fendre d'une critique, je ne me sens pas une âme de critique littéraire, (désolé pour Babelio, Critiqueslibres, Amazon...), je pense que parler des livres est un métier que certains font très bien, alors je leur laisse la place. Donc des commentaires qualifiés: - un journal, deux libraires ici et ici, deux blogs très différents ici et ici mais c'est bien ainsi, un bibliothécaire (à travers blogs de bibliothécaires). Ils m'ont donné envie de lire ce livre, je les en remercie. Lisez la Route...
Belle initiative que j'ai vue sur l'excellent blog de Joël Ronez (Cup of Tea). Pour ceux qui ne le connaissent pas, Joël est l'auteur d'un livre très intéressant, L'Ecrit Web, paru l'année dernière. Un ouvrage très synthétique, très pratique pour se familiariser avec l'écriture en ligne. Je ne l'ai pas lu d'une traite, il traîne sur mon bureau, je le picore régulièrement sur bien des aspects. Il pose des questionnements en permanence sur la façon de procéder. Approche très journalistique mais c'est son métier, il anime des formations pour les journalistes. C'est d'ailleurs dans le cadre d'une formation, qu'il relaie aujourd'hui l'initiative des étudiants en mastère médias ESCEP-EAP qui réfléchissent sur l'avenir des médias au
travers d'un blog Médias 2028, déjà demain... Et il y aura plus de
chambardement qu'entre 1988 et 2008, la chose semble acquise par à peu près tout le monde! Et des interviews autour du livre et de son avenir, Edition 2028, avec Hubert Guillaud, Olivier Ertzscheid, l'éditeur Laurent Beccari, François Bon... J'aime bien la façon de procéder, pas de plan sur la comète à long terme sur des prospectives stériles, avenir du livre blablabla, mais raisonnable avec une échelle de vingt ans sur laquelle on peut en effet avancer avec pertinence et intelligence. Choc des livres, cette photo du livre de Joël auprès de celui de Wolton qui conspuait les libraires dans les colonnes du Monde il n'y a pas si longtemps. La photo date un peu, serait-elle possible aujourd'hui que beaucoup de libraires ont vidé Wolton de leurs tables? J'en connais plusieurs! Et des gros! lls ont du caractère les libraires et c'est bien comme ça! Alors, bientôt une rubrique Librairie 2028, avec une interview de Wolton?
Pendant que certain déblatère dans les colonnes du Monde pour stigmatiser (à coups de contre-vérités) les libraires qui seraient les nantis et les poujadistes de la chaîne du livre (franchement ce Wolton, lui rime parfaitement un gentil mot de trois lettres... et certains réagissent avec raison, Mélico, Lekti-Ecriture), j'ai littéralement dévoré ce week-end l'excellent livre de Milad Doueihi "La Grande conversion numérique" qui vient de sortir aux Editions du Seuil. Je ne saurais trop vous recommander cet ouvrage qui propose des éclairages précis sur la façon dont une technologie modifie radicalement la vie de chacun, le lien social même, mobilisant les repères les plus tangibles: écriture et lecture, identité, présence, propriété, archives et mémoire. Conversion numérique, c'est une véritable prégnance du numérique sur notre quotidien que Douehi met en lumière: "C'est à cet égard que nous pouvons comparer cette culture en plein essor, avec sa tendance universaliste, à la religion. Je soutiendrais que dans la période actuelle, la culture nunmérique est, de fait, la seule rivale de la religion en tant que présence universelle (p.23)" Il jette aussi les ponts entre lecture de l'imprimé et lecture en ligne: "Le changement de la nature de la lecture, incarné initialement par les outils numériques, a bien sûr d'importantes conséquences économiques; puisque que la lecture change, les professions qui lui sont liées changent aussi, l'écriture, la presse et l'édition, le commerce du livre. Si nous vivons actuellement une période de transition qui crée à ces métiers des difficultés sérieuses, il n'est pas évident, du moins pour l'avenir prévisible, que le livre traditionnel soit réellement en danger. Lire en ligne n'est pas la même chose que lire un livre: les deux opérations sont réellement différentes. La lecture en ligne permet d'accéder rapidement à des passages choisis; elle est souvent discontinue, fragmentaire et liée à la nécéssité de citer, elle est principalement décontextualisée et comparative. La plupart des lecteurs en ligne préfèrent posséder à la fois les versions imprimées et numériques de leurs livres, et cette dualité en dit long (p.50). Une réflexion que je trouve particulièrement judicieuse: Le marché numérique va virtualiser le livre et non le dématérialiser: il le fera en partie à cause de la modification des habitudes de lecture, qui crée une demande... La virtualité, en l'occurence, fait partie intégrante de la matérialité de l'environnement numérique. La nature virtuelle du livre numérique n'implique pas la mort de la librairie ni la disparition du livre en tant qu'objet culturel (p.51). Doueihi plaide pour une gestion légère des droits numériques fondée sur la personnalisation et non sur la protection contre la copie, système qui offrirait un équilibre raisonnable entre la sécurité, d'une part, et la facilité de maniement du contenu pour l'utilisateur, de l'autre. Il recence l'ensemble des initiatives de logiciels ouverts (wikis, licences Creative Commons, Floss) qui élargit le champ de la notion de protection de l'oeuvre au sens large. Il étudie aussi longuement le nouvel espace d'expression du blog au sein de la cité avec un parrallèle très pertinent dans la Rome et la Grèce Antique. Son essai se termine sur la mise en oeuvre de l'archivage numérique, les difficultés considérables qu'il pose en terme de sécurité et de fiabilité (formats, pérennité des supports...) et sur les deux projets concommittents que sont Internet Archive et Google. Il met en évidence l'hégémonie en oeuvre: "On reconnait donc que la coexistence va se poursuivre, que l'archive restera hybride. Le rêve numérique de bibliothèque absolue où tout objet imprimé sera imprimé sera accessible n'est pas réaliste. Reste que l'archive en ligne est l'agent d'une conversion radicale: celle du livre imprimé en un objet numérique dont l'interface première est la recherche et l'indexation. Je citerais encore beaucoup de passages lumineux mais je vous laisse le soin de lire ce livre très important, j'attends vivement d'autres critiques de lecteurs pour échanger. A signaler aussi, pour Wolton, que l'on pourra rencontrer l'auteur chez des libraires (Ombres Blanches demain), j'espère d'autres rendez-vous à suivre...
Ce qui se dégage à travers ces deux informations. La semaine dernière s'est tenu à Bercy un colloque sur le futur de l'imprimé (voir Caractère): "L'imprimé
a-t-il un avenir? Sans aucun doute, ont répondu les participants à la
première table ronde littéralement portée par l'intelligence et
l'humour de Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS. «L'écran, c'est la modernité», a-t-il souligné, «l'écrit, c'est la
légitimité», ajoutant que «tout homme a besoin d'un rapport à la
nature et à la matière, en l'occurrence, le papier, et que jamais un
média ne s'était substitué à un autre». Chacun de ses interlocuteurs
décrivant les réussites qu'ils avaient vécues, dans la presse jeunesse,
l'édition, la publicité et l'évolution du courrier papier. Moins
consensuel, le débat sur les mutations de l'imprimé. Si tous les
participants se sont accordés pour dire que média papier et numérique
sont complémentaires, les avis étaient plus que partagés sur
l'évolution de la publicité dans la presse papier." Publicité dans la presse papier justement, ce matin, avec cet article sur Techcrunch: "La publicité en ligne continue sa croissance; près de 21% de hausse
soit $773 millions pour toute l’industrie américaine, mais cela ne suffira pas
pour aider la publicité “papier” dont le montant pour le troisième est
de $10,1 milliards. Ce qui est 1 milliard de moins qu’au même trimestre
de l’année dernière. La publicité sur les journaux en ligne a augmenté
de $135 millions. Les publicités imprimées sont en chute depuis
maintenant six trimestres de suite et atteignent le niveau de 1997" (chiffres de la Newspaper Association of America). La publicité est absolument indispensable pour la filière de l'imprimé, il n'y a que dans les livres où vous ne trouvez pas de publicité! Si les surfaces d'impression publicitaire se vident, c'est mécanique, c'est la rentabilité du secteur du papier et de l'impression qui va être très difficile avec des investissements lourds qui vont être de plus en plus difficiles à faire et des marchés qui vont partir peu à peu. Et après la vague internet, les développements du papier électronique (pour l'instant anecdotique) à l'horizon 2010-2012 ne vont clairement pas inverser cette tendance, bien au contraire... Alors, Print is dead? Les imprimeurs de livres resteront-ils les derniers?