Chroniques de lecture - 36
27 novembre 2011
Thierry nous revient ce soir avec une nouvelle chronique un peu particulière. Merci à lui.
Comment le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon numérique... (hum, hum!)
Dans le cadre d’un partenariat Bookeen - NumérikLivres, en m’inscrivant sur une honnête proposition (si, si ça existe!) parue sur le web, j’ai profité du prêt d’une liseuse pendant 2 semaines: l’Orizon de Bookeen.
Avant tout, je tiens à remercier Bookeen et Numériklivres pour cette opportune possibilité d’essayer et de tester cette machine.
Bien sûr, si vous lisez régulièrement votre blog préféré Aldus, ce dont je suis sûr, vous avez évidemment remarqué que l’Orizon n’est pas tout nouveau. En technologie, aujourd’hui, on est déjà vieux (mort né?) dès la naissance. La vie numérique est brève comme une éphémère... à peine 1 jour. Celle d’un livre vaut bien celle d’une tortue... 150 ans et beaucoup plus...
Bref, depuis le temps de l’eau a coulé sur le web: l’Odyssey (de Bookeen justement), le Kobo de FNAC, le Kindle et autre NookTouch accostent à l’horizon de vos insatiables envies high tech (quelle belle tournure de phrase!).
Depuis Noël dernier (déjà?) je possède le petit (petit pour la taille mais grand pour le talent) Opus de Bookeen.
Actuellement, l’Opus est à 112€ et l’Orizon à 132€. Soit seulement 20€ de différence.
L’Opus a un écran E-Ink de 5 pouces. Cette jolie petite machine est faite pour lire. Point barre. Une machine à lire quoi. Et ça j’apprécie.
On a envie de lire, on appuie sur un ou deux boutons, et c’est parti, ça s’affiche vite, on tourne les pages avec un bouton et le texte défile sur un écran impeccable. Que demander de mieux? Comme un vrai livre papier quoi! J’ouvre le livre et je lis. Quand je lis, je lis. Je ne joue pas avec tous les boutons, je n’écoute pas de MP3, je ne surfe pas sur le web. Bref comme dirait le sage Montaigne «Quand je danse, je danse.»
L’Orizon a un écran tactile multi-touch SiPix de 6 pouces.
Là, oui, je vois la différence: la grandeur de l’écran est idéale pour lire comparée à celle plus petite de l’Opus. Un très bon point pour l’Orizon! Mais, mais, cet écran grande taille est moins lisible que celui de l’Opus: différence de technologie entre un écran E-Ink et un écran SiPix oblige! Donc, un petit conseil, prenez un écran E-Ink en 6 pouces. L’écran de l’Orizon est tactile, celui de l’Opus non. Bon, alors le MultiTouch, parlons-en: c’est vrai, c’est pratique... quand ça marche du premier coup, ce qui n’est pas toujours le cas avec l’Orizon.
Donc, un petit conseil, prenez un écran E-Ink, 6 pouces, tactile qui... marche.
L’Orizon possède une connexion sans fil WiFi 802.11 b/g/n qui marche très bien (j’ai testé, ça va vite et ça marche tout de suite), et le Bluetooth 2.1. Bon alors là je ne vois pas, mais cela ne regarde que moi, je ne suis pas un geek, je ne vois pas l’utilité de cette fonction internet. A part transformer un lecteur en un consommateur compulsif de livres directement alimenté (sous perfusion?) sur une plateforme de vente, je vois pas, même si l’abus de lectures est fortement recommandé.
L’Orizon propose l’annotation, la prise de notes et le surlignage.
Je trouve ces fonctions indispensables. Quand je lis, je prends toujours des notes sur un petit carnet avec un stylo. J’attendais beaucoup de ces fonctions qui n’existent pas sur mon merveilleux Opus. C’est mon grand regret! Et là encore j’ai été déçu: pas pratique ce petit clavier virtuel et pourtant je n’ai pas de gros doigts (enfin je ne pense pas, peut-être que je me trompe mais c’est ce que tout le monde me dit ou alors c’est pour me faire plaisir, j’ai des doigts fins de guitariste, d’ailleurs, je suis guitariste!). Donc j’ai vite arrêté de tenter de prendre des notes vu le temps infini que cela me prenait.
Il est fourni avec un superbe étui de protection en néoprène noir. Indispensable et bien pensé!
Par rapport à l’Opus, l’Orizon serait un produit «au-dessus» dans la gamme, j’ai bien dit «serait»! Vous avez bien noté les guillemets. Ben moi je garde mon Opus adoré, ma petite machine à lire.
En fait et pour conclure j’ai dessiné le portrait-robot de ma liseuse idéale qui, j’insiste, doit servir à lire, servir la lecture, être au service du lecteur, donc se faire oublier au profit et uniquement au profit d’un texte à lire! Je résume: un écran 6 pouces E-Ink tactile, sans accès internet, avec prise de notes et surlignage au stylet et un dictionnaire de français joignable rapidement.
Alors, vous avez trouvé de qui je parle?
J’attends vos réponses en attendant que le Père Noël vous apporte la bonne machine à lire...
Venons-en à... l’essentiel?
La lecture. Je devais lire un livre installé dans l’Orizon publié chez NumérikLivres. C’était le deal en échange du prêt. J’ai sauté de joie quand j’ai vu le livre sur le groupe de rock Téléphone car quand j’étais petit j’adorais ce groupe!
«Téléphone, au cœur d’une vie» de Daniel Ichbiah. J’avais déjà repéré ce livre sur la toile.
Oui, mais voilà, pas de chance: impossible d’ouvrir ce livre. Dès que je clique sur le livre ça plante l’Orizon... direction touche reset! («Je rêvais d’un autre monde»... qu’ils chantaient...)
Pourtant le livre existe je l’ai vu de mes propres yeux sur Adobe Digital Editions quand j’ai relié la liseuse à mon ordinateur. Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre?
Tant pis. Du coup je choisis un livre au hasard des auteurs inconnus au bataillon des célébrités publiés chez NumérikLivres.
Alors j’ai choisi «Chienne de vie» de Marie Mémain.
Fallait bien se lancer... l’aventure c’est l’aventure. Y’a pas que Balzac et Jack London dans la vie. Faut savoir prendre des risques. Et là je n’ai pas été déçu.
La narratrice est une chienne nommée Noiraude (parce qu’elle est noire bien sûr!) qui raconte sa vie auprès de sa maîtresse. La chienne (non, pas la maîtresse, vous suivez pas ou quoi?) en profite pour relater les rencontres amoureuses de sa maîtresse. Et comme la chienne (oui, Noiraude!) voit la vie du bon côté d’un chien (c’est à dire à quatre pattes et un peu plus près du sol que nous les humains), notre narratrice, Noiraude donc, intitule chaque chapitre à vue de nez des chaussettes de ces messieurs.
«Chaussettes sales», «Chaussettes de sport», «Chaussettes chics», etc. se promènent allégrement tout au long du livre. Je vous laisse imaginer toutes les dénominations de chaussettes possibles et inimaginables! Voilà. C’est tout? Ben oui, c’est tout pour aujourd’hui! Dans le domaine des livres électroniques, comme pour des chaussettes sales, y’a décidément de la lessive à faire...
Finalement, je vais vite retourner voir Balzac et London...
J’ai aussi heureusement lu des poèmes de Baudelaire et un Maupassant sur ce grand écran: parfait!
Ah, j’oubliais de préciser. La liseuse électronique doit être une machine à lire qui se fait oublier au profit d’un... bon livre!
Je vais quand même faire une bonne pub à Bookeen pour les remercier.
Achetez un Opus ou le nouvel Odyssey (pas testé) et remplissez-le de bons livres... si, si ça existe je vous dis... j’en ai déjà lus...
Lu dans le cadre du Club des Lecteurs Numériques.