55 notes dans la catégorie "E-books"

Un an avec l'Iliad

Gateau Ce titre pour reprendre le titre du blog d'Hélène qui vient de démarrer deux semaines d'abonnement aux Echos sur l'Iliad. Bon sang, déjà un an que je déballais fiévreusement ma boite, plus de temps encore que j'avais découvert ce fameux papier électronique (j'ai retrouvé l'autre jour l'article imprimé, avril 2004, la page web est toujours là!, à l'époque c'est la présence du géant japonais de l'imprimé Toppan qui m'avait interpellé au côté de Sony et Philips, tiens, tiens). Puis le Librié dans les mains fin 2004 à Montréal, la veille technologique avec Tebaldo, puis Irex, le choix de l'Iliad, plus grand, plus ouvert, plus communicant, plus tout... Cette excitation que j'avais à parcourir furtivement le web à la recherche de contenus. La frustration de ne trouver à l'époque que bien peu de choses intéressantes, des livres dont je n'aurais même pas prêté attention sur des tables de librairies physiques. Est-ce moi qui suis trop exigeant sur ce que je lis? Ma méfiance du gratuit. Trop sensible à la mise en forme, aux fautes typographiques, aux choix des éditions... Oui, certainement, un choix délibéré au départ aussi. Ne rien lacher, ne rien sacrifier à mes choix de lectures sous prétexte de passer sur l'Iliad. Observer comment cet objet allait peu à peu modifier mes pratiques de lectures, mon temps sur le web, ma consommation de ramettes (j'ai pas surveillé ma consommation d'électricité!). Et puis aussi cette certitude que c'est par la presse que ça viendrait. Une évidence, l'instantanéité, les flux d'informations, tout ce papier imprimé que l'on ne garde pas, qui coûte si cher. Cette rencontre avec le rédacteur en chef de l'Humanité à Nantes qui me disait perdre 0,57€ à chaque exemplaire tombé de la rotative (c'est pas le cas des livres qui tombent de la Cameron!); parralèllement la montée des gratuits, la montée des flux d'informations sur le web, le sentiment qu'il y avait certainement une opportunité pour la presse, à condition de mutualiser les offres.
Alors un an, la sortie des Echos, c'est le moment de faire un petit bilan de mes pratiques:
- l'Iliad n'a pas radicalement changé mes habitudes de lectures. J'achète toujours autant de livres, j'ai toujours autant le désir d'en acheter. Même si les librairies se développent du côté de l'offre, les ebooks sont chers (après vingt années de fabrication dans l'édition, je connais trop bien les prix de revient!), j'ai des doutes sur les éditions, c'est pas clair. Certains livres que je n'achèterais pas en papier? Qui ne sont pas en poche? Les prix restent élevés, j'hésite et puis j'oublie. Ma fréquentation des librairies reste intacte. J'achète toujours autant la presse mais c'est là que ça peut basculer pour moi si j'ai des offres complémentaires mutualisées (j'en ai dressé une liste idéale hier!). Si mon frère journaliste est viscéralement attaché au papier-journal, j'avoue que je ne le suis pas.
- l'Iliad a fait baisser mon temps de lecture sur le net, c'est indéniable. Dès que je repère un article un peu long, je m'empresse de le formater pour l'Iliad, c'est un peu petit mais très suffisant pour un article. Cela avec le corelatif qui va avec, l'Iliad a fait baisser ma consommation de ramettes, tous ces articles que j'imprimais, qui trainaient aussi bien sur mon disque dur que dans des chemises, tout va sur l'Iliad, bref un sacré ménage de ce côté-là. C'est bien les marchands de ramettes et d'encre qui ont des soucis à se faire. Côté internet, hormis le wifi indispensable pour un accès automatique des contenus, je ne recherche pas un livre électronique connecté pour des usages web. Je n'ai pas de PDA, pas de smartphone (et je n'en éprouve pas le besoin), j'ai un téléphone-portable dernier cri (je m'en sers seulement pour téléphoner, mais je l'ai choisi -en plus du fait que l'on me l'a donné avec des points- parce qu'il est ultra-fin et qu'il ne déforme plus mes poches!). Le passage par l'ordinateur ne me pèse pas.
- J'utilise l'Iliad aussi bien hors de chez moi (trajets quotidiens, week-ends), que sur mon bureau, dans mon salon, dans mon lit. Il voisine sans concurrence avec livres et journaux; avec lui j'ai eu envie d'acheter des livres, de retourner sur le web, de poursuivre des lectures ailleurs. C'est ce qui est le plus intéressant. Plutôt que de diaboliser, de présenter un monde manichéen numérique vs imprimé, c'est la complémentarité qui est extraordinaire.
Bon voilà, les livres électroniques vont lentement mais sûrement se diffuser. D'après Olivier aux Echos, nous serions seulement 3 a avoir souscrit l'offre abonnement-seul!, mais combien au total pour la fin de l'année?; ils tablent sur 1500/2000. Je vous le dis bien que tout va venir de la presse... Et quand je vois ma petite vidéo visionnée plus de 1100 fois en trois semaines, ça doit en exciter plus d'un!


Iliad : la version 2 arrive !

Iliadv2_front_2ndedition C'est donc une nouvelle version qui est annoncé aujourd'hui conjointement par Irex et la société 4Dconcept qui assure la commercialisation en France. "Tablette e-paper", c'est la première fois que je vois cette appellation, tiens, pourquoi pas, tablette, ça fait un peu chocolat; mais tant que l'on m'aura pas trouvé mieux que livre électronique! Bon sang, déjà bientôt un an que j'ai acheté l'Iliad, il fait maintenant partie de mon quotidien, bureau, table de chevet, sacoche, sac à dos pour le week-end, livres, journaux, si je l'avais plus, il me manquerait, je vous dis! Alors, cette version 2, c'est quoi. Quelques petites améliorations ergonomiques, design bouton, dos revu pour mettre à plat (vraiment j'ai jamais fait attention, je le mets rarement à plat sur une table pour lire), les composants à l'intérieur plus solides (il semblerait que quelques-uns l'ai laissé tombé, pas moi, j'ai toujours pris Iliad2_corner2_2ndedition Iliadv2_back_2ndedition Iliadv2_products_2ndedition soin de mes livres!), le fameux cordon de raccordement qui avait suscité tant de critiques à l'époque, plus compact, plus petit (j'aime bien celui que j'ai, sur le bureau, il a trouvé sa place naturelle mais c'est vrai qu'en voyage, ça va être plus pratique) et la pochette; à l'époque, j'avais trouvé un peu mesquin de pas avoir de petite pochette pour un prix de vente aussi élevé. On cherchait vainement dans la boîte. Et puis finalement, j'ai jamais senti le besoin Iliadv2_sleeve_2ndedition d'acheter les couvertures en vachette ou simili-cuir proposé chez Irex. Il a traîné comme ça tout nu partout et il se porte bien. C'est pas un objet fragile. Il s'est un peu patiné, c'est bien. Je trouvais d'ailleurs assez ridicule cette couverture en cuir dont on avait affublé le Cybook à l'époque, pour "jouer au livre", comme un missel de messe. Donc une pochette fournie cette fois, elle a l'air un peu cheap quand même, en toile. Pour les cadres supérieurs, qui emmènent leurs gouters dans les conseils d'administration, ce sera assorti! et les anneaux, c'est pour quoi faire? Donc, pas de révolution dans tout ça. Côté écran non plus, il semble que Irex n'ait pas encore opté pour les évolutions d'Eink avec un écran encore plus contrasté. C'est du côté de la durée d'utilisation que cela s'améliore, on arriverait à une quinzaine d'heures soit 20% en plus. Je crois que tant que l'on multipliera pas par 3 ou 4 cette consommation, on aura toujours un peu ce sentiment de dépendance de la prise, mais bon, on n'en meurt pas, je vous rassure. La mise à jour du logiciel est prévu ce mois-çi, on en reparlera. Bon, la V2, c'est bien mais une V3 avec écran nouvelle génération, et prix divisé de moitié, ce serait mieux pour en décider beaucoup plus! Non? Et une remise de 100€ comme pour l'Iphone, à Noël... On peut rêver...


Quels formats pour les livres électroniques ?

Intéressante suite sur le blog Feedbooks, Hadrien revient très justement avec une interrogation sur les formats les plus adaptés pour nos livres électroniques. Et c'est vrai que je le rejoins totalement dans son appréciation. Faire des livres électroniques une fonction supplémentaire de l'iphone (puisque c'est bien celui-là qui va rafler la mise il semblerait, vous pensez, déjà un million d'exemplaires en mois d'un mois!), cela contentera une clientèle de geeks en quête de performance, mais est-ce que cela contentera des vrais lecteurs? On aura beau l'enrouler, le déplier, bref le faire rentrer à toute force dans la boite, est-ce que c'est vraiment la bonne solution? Je suis très sceptique à ce sujet. Je me rappelle Sony Sony2 qu'il y a un an maintenant chez Tebaldo, nous étions plusieurs autour de plusieurs modèles disponibles sur des tables, et en tant que lecteurs, nous allions instinctivement vers des formats plus confortables, même s'ils ne rentraient pas dans nos poches!  D'ailleurs est-ce que les livres tiennent dans les poches? C'est aussi ce qui ressort de la prise en main du Sony dans cette présentation à voir absolument, aussi avec ces deux photos comparatives (celles de la pub, et la réalité), comme si on avait souhaité absolument "grandir" le Sonyreader, le faire paraitre plus grand qu'il n'est réellement, un peu trompeur ne trouvez-vous pas? Comme une 100_3590 contradiction qui ressort de ces photos. A ce sujet, je me demandais d'ailleurs si on avait envisagé de faire des livres de poches modernes plus petits. Je me suis souvenu de cette petite collection L'Ecole des Lettres, au Seuil, qui s'est arrêté au bout d'une trentaine de titres. Ce serait intéressant de savoir pourquoi la mayonnaise n'a pas pris à l'époque, caractères trop petits, formats des livres trop petits, collection jugée trop précieuse, trop élitiste, problème de présentation dans les librairies, prix de revient/prix de vente? Les très petits formats ont toujours été assimilés à Balladeur des livres précieux, des livres pour les sacs des dames. Livre-bijou avec une joli reliure en marroquin... Mais est-ce que c'est si agréable que cela à lire? D'autre part, je ne sais pas aussi si ce serait les servir aussi que de leurs intégrer à toute force du son, de la vidéo, franchement j'ai du mal à lire quand j'écoute de la musique, la télé et téléphone n'en parlons pas! Les livres électroniques doivent se concentrer essentiellement sur la lecture et seulement la lecture, ce n'est qu'à cette condition qu'ils trouveront leur public naturel. Encore que s'ils savaient me faire du bon café, je dirais pas non!


Le Routard sur l'Iliad

100_3585 Excusez-moi de vous mettre en ligne cette vidéo du Routard seulement le jour de la rentrée! Bon, il reste encore de beaux week-ends en perspective pour visiter Londres avec l'été indien qui s'annonce... Je me rends compte que mon appareil photo a ses limites, mais je pense que ça donne une bonne idée d'ensemble. Je vous renvoie également à ma présentation début août avec les photos. Bonne rentrée à tous.


Merci François Bon

Readingwheel C'est François Bon sur Tiers Livre qui m'avait remis la puce à l'oreille sur l'un de ses articles, où il évoquait le Livre de Sable de Borgès. Bon sang, oui, c'est cela, un lointain écho. J'avais lu cette nouvelle, il y a bien longtemps. Ce petit livre dans la collection Du Monde Entier chez Gallimard qui trainait quelque part, bon sang, pas moyen de remettre la main dessus. Et puis, miracle, à force d'effort, j'ai fini par le retrouver! Si la bibliothèque de Babel imaginait un nombre infini de livres, le livre de sable, lui, évoquait un volume au nombre infini de pages. Cette nouvelle a plus de trente ans, c'est le moment où Alan Kay commençait ces travaux sur l'encre électronique! Les grains de sable comme des goutelettes d'encre minuscules, volatiles, qui s'assemblent et s'évaporent, pour se réassembler à nouveau (le courant électrique faisant office de zéphyr). C'est très troublant de relire cette nouvelle, qui est tout à fait prophétique de l'encre électronique. Prisonnier du livre qui finit par lui devenir monstrueux, le narrateur se rappelle avoir lu quelque part que le meilleur endroit où cacher une feuille c'est une fôret. Il profite de l'inattention des employés pour l'abandonner sur un rayonnage de la Albin_03_2 Albin_02_2 Bibliothèque nationale. Est-ce le destin des tablettes en papier électronique? Relisez absolument cette petite nouvelle lumineuse.
Le même François Bon qui a eu l'heureuse idée de photographier les bureaux des Editions Albin Michel. Incroyable de retrouver au hasard sur son blog, ma propre fenêtre qui donnait sur les toits, il y a vingt ans... Et puis le bureau de Dominique, à l'étage au-dessous, Dominique Camus avec qui nous avons partagé tant de bons moments sur tant de livres illustrés, Dominique qui se révait quelque part en gardienne de phares, emportée par une terrible maladie, il y a dix ans cet été. Pour tout cela, merci à vous, Monsieur Bon...


Les futurs des bibliothèques...

A signaler un intéressant article dans Télérama cette semaine où Jean-Yves Mollier, dont le livre "Où va le livre?" ressort dans une nouvelle édition en septembre (à suivre), revient sur l'essor futur des bibliothèques. Pour lutter contre les pessimismes ambiants! Il nous raconte comment les bibliothécaires résistent au "désherbage" des feuilles, tous ces volumes populaires que l'on sacrifiait et qui réapparaissent peu à peu. Il revient aussi sur les futurs possible du livre, je cite:

"Ne sommes-nous pas à l’orée d’un cycle irréversible: le texte s’échappe du livre et le livre s’échappe de la bibliothèque? Dans un siècle, y aura-t-il encore des livres?
Un siècle, c’est la bonne échéance pour cette question. Dans dix ou vingt ans, le livre existera évidemment encore. L’imprimé avait fait reculer le manuscrit et l’écran plat fera reculer le livre sur papier. Mais rien ne nous dit que le support du livre sera l’écran plat. La technique va tellement vite que de nouveaux supports peuvent apparaître. Si l’on est capable de commercialiser à prix très bas un codex qui contiendra, avec le principe du téléchargement, toutes les bibliothèques du monde, alors on aura des livres dans sa bibliothèque, et ce codex avec une autre bibliothèque. Il faut accueillir tout cela avec beaucoup d’optimisme. La question du support reste toutefois primordiale. Roger Chartier a bien montré qu’on ne lit jamais deux fois le même livre sur deux supports différents. Une fable de La Fontaine n’est pas la même selon qu’on la lit dans une édition de petit ou grand format, illustrée ou pas, même si le texte est respecté à la virgule près. Au-delà de tout cela, les ingénieurs du MIT ont eu cette réponse assez étonnante. Quand on leur a demandé: que pensez-vous du livre, du codex? Ils ont répondu que si on l’inventait aujourd’hui, ce serait l’invention la plus géniale. Ce livre que l’on peut feuilleter dans tous les sens, lire partout et dans toutes les positions, offre des avantages qu’on aura du mal à lui disputer. Et beaucoup plus de gens qu’on ne pense lisent. L’enquête du Crédoc a montré que le taux de forts lecteurs – plus de 25 livres par an – est en hausse par rapport à ce qu’il était il y a dix ans."
Un codex unique qui contiendrait tous les livres... Borgès et son livre de sable...


Alors, livres électroniques, vous êtes souples ou rigides ?

J'avoue que je suis bien embarrassé pour trancher. Regardez ces deux petites vidéos en direct (ou presque) de Singapore, lesquels vous préféreriez? Les livres électroniques souples, il faudra les rouler, avant de les plier... Cela me rappelle les 45 tours en vinyl, c'est marrant, je me rappelle qu'ils en faisaient des souples! Allez, je prends les deux, les goûts et les couleurs, comme on dit...


Des livres électroniques, de la librairie, de Diderot...

Editis01 Intéressant débat qu'a amorcé Hadrien sur la version française du blog de Feedbooks (bravo pour l'initiative). A partir de la vidéo mise en ligne par Editis sur les usages du livre électronique dans un futur proche, il revient point par point sur ce qui est déjà possible, probable ou de l'univers de la fiction... Si je rejoins son analyse sur ce modèle à deux écrans qui imite le livre traditionnel et qui n'a strictement aucune utilité, cela les fabricants l'ont bien compris (pourquoi pas faire une première et une quatrième, ou même plus, IOI!), en revanche je ne suis pas trop d'accord avec son interprétation sur le rôle du libraire. Je ne reviendrais pas sur le rôle de conseil, évident, mais c'était aussi le cas des disquaires, il y a quelques années. Non, c'est ailleurs. Tout d'abord, et le film ne le montre pas, la librairie n'est pas une seule pochothèque avec des couvertures en facing et c'est tant mieux, on trouve dans les librairies quantité de livres qui ne sont pas "digérables" facilement sur livres électroniques (excusez-moi ce mot, mais il veut bien dire la chose) et c'est tant mieux... Le livre d'art en fin de vidéo en est un très bon exemple. Et si le couple avaient des enfants, je pense aussi qu'ils trouveraient difficilement de quoi alimenter le livre électronique... D'autre part, c'est bien joli de vouloir cantonner le libraire dans un rôle d'hyper-spécialisation de niches, sempiternel refrain de ceux qui veulent du bien à nos chers libraires... Ce serait oublier qu'il y a des critères économiques incontournables à la rentabilité de la librairie (et cela Diderot le disait déjà à son époque, 1763, ce n'est pas d'hier, "Un fonds de librairie est donc la possession d'un nombre plus ou moins considérable de livres propres à différents états de la société, et assorti de manière que la vente sûre mais lente des uns, compensée avec avantage par la vente aussi sûre mais plus rapide des autres, favorise l'accroissement de la première possession. Lorsqu'un fonds ne remplit pas toutes les conditions, il est ruineux". Ah, si Diderot s'était penché sur le phénomène de la longue traîne, il aurait remis un certain nombre de choses au point...
Tout cela pour dire que je ne vois pas pourquoi les libraires se priveraient de fait, de la vente facile d'un certain nombre d'ouvrages en téléchargement sur livres électroniques comme on le montre sur la vidéo, c'est bien non? Cela en arrangerait quelques-uns et des très gros qu'ils n'y viennent pas, mais c'est pour moi une évidence que les libraires doivent aller dans ce sens. Cela vient faire échos d'ailleurs à la récente intervention brillantissime de John MacNamee (Président de la Fédération Européenne des libraires) lors du dernier colloque Alire/ Dilicom «Les libraires doivent démontrer aux éditeurs qu’ils sont capables de répondre à la demande quel que soit le support: papier ou numérique». Et vous? vous en pensez quoi en tant que lecteurs? Débat à suivre...


L'enfant de Gutenberg

Livrepoche Je relisais cet été un petit livre de poche trouvé chez un bouquiniste (Ebay et Amazon ne les a pas encore tous fermés!) qui s'intitule "L'aventure du Livre de Poche" avec comme sous-titre, L'enfant de Gutenberg et du XXème siècle! Ce petit livre date de 1983, intéressant de faire un come-back 25 ans en arrière. Publié à l'occasion du 30ème anniversaire de la collection, il canonise en quelque sorte le phénomène, Giono dans une lettre en exergue qui date de 1958 "J'estime aujourd'hui que Le Livre de Poche est le plus puissant instrument de culture de la civilisation moderne". Ce livre, il doit s'agir au départ d'un rapport de stage qui a été enrichi, je pense, car c'est un voyage au coeur de la maison. C'est truffé d'anecdotes, cela sent délicieusement la réclame, on commençait tout juste à l'époque à entendre parler de marketing, mais c'est diablement intéressant. Tout est abordé, choix des titres, fabrication, diffusion, distribution, contacts avec les libraires. On croise les grands patrons d'aujourd'hui, Bernard Fixot, Jean-Claude Lattès pour qui le Livre de Poche a été dans sa jeunesse "le 45 tours de l'édition". En fin d'ouvrage, des choses intéressantes qui raisonnent particulièrement à nos oreilles avec ces annonces de nouvelles générations de livres électroniques. D'abord, il revient sur les réticences qui ont accompagné son démarrage, on lit dans le Mercure de France "ce qui nous est proposé, dit-il pour quelques francs aux éventaires des kiosques et des librairies, ce sont les oeuvres mêmes des grands noms de la haute culture, tout comme les grands magasins de la 6ème Avenue offrent aux petites bourgeoises américaines, reproduits en grande série, les modèles signés de la haute couture parisienne". Le journaliste se dresse contre cette culture "prétendument populaire". "La force du livre de poche, ajoute-t'il, revient à nous persuader que les oeuvres nous sont immédiatement données, que nous pouvons en disposer sans effort et les posséder sans avoir à y mettre le prix". Des échos du côté de Gutenberg et autres Wikisource, non? Même l'éditeur Jérôme Lindon, en mai 1972, dénonçait dans le Figaro l'action des livres de poche, accusés de nuire gravement aux auteurs, éditeurs et libraires en diminuant leurs revenus sans accroître le nombre des nouveaux titres imprimés ni celui des lecteurs. Comme on dit, que d'eaux ont coulés sous les ponts!!
Pour conclure, je prendrais les propos d'un article de Frédéric Ditis en 1976 dans la N.E.F, qui s'inscrit en faux contre ces accusations et porte le débat sur un autre plan: "Dès le départ, dit-il, le problème du livre de poche a été mal posé. Jusqu'ici ses critiques comme ses laudateurs ne se sont intéressés qu'à son contenu sans s'interroger sur sa nature. En réalité, tout ce qui singularise le livre de poche démontre que l'on ne se trouve pas en face d'une variante des collections populaires mais d'un nouveau média... Une combinaison inédite des composants prix/contenu/emballage lui a donné l'impact suffisant pour faire sauter les barrières qui, jusque-là, avaient confiné le livre dans le domaine clos réservé à l'élite."
A méditer pour les prochains critiques et laudateurs des livres électroniques à venir, n'est-ce-pas?


Et la Chanson de la Bohémienne !

Moinelewis Comme je vous l'avais dit la semaine dernière, j'étais tout à la joie d'avoir trouvé Le Moine de Lewis, ce roman fantastique étonnant. A la fois sur le site des Equarisseurs (dixit LeBoucher) mais aussi sur Feedbooks avec la possibilité de l'adapter pour l'Iliad. Donc petit cheminement sur Feedbooks, c'est pas compliqué, on suit les instructions. On crée son livre à la carte, d'après la source Wikisource, Gutenberg ou autre, on le met en forme, on valide les chapitres les uns après les autres avec application, et hop, après une dernière certification des responsables du site, il est en ligne "pour le monde entier", avec même les couvertures. On devient éditeur en quelque sorte, tout le monde devient éditeur à ses heures perdues, pour le bien de l'humanité! (voire...). Bon, très bien, je commence ma lecture, premier chapitre, deuxième chapitre, puis comme un doute, bon sang, ce texte, je le connais bien, mais où est donc passé "La chanson de la bohémienne". Je rapplique fissa sur mon édition Corti, c'est au premier chapitre page 48, plus aucune trace dans la version Feedbooks! Je vérifie plus en détail ce texte, la fin du premier chapitre a disparue, huit lignes ont sautées, et aucun moyen de s'en rendre compte autrement qu'en comparant les deux versions! Quand vous achetez un livre d'occasion et que vous avez deux pages arrachées, vous vous en rendez compte, mais là, impossible! Deuxième chapitre, manquent deux pages complètes, un passage important aussi avec "l'inscription d'un ermitage". Bref, je vais pas plus loin, je vais pas passer mon temps à chasser les lignes, les paragraphes, les pages qui manquent, c'est proprement catastrophique. Au bout de deux chapitres de lecture! Certains me diront, qu'est-ce que quelques pages manquantes par rapport à la quantité de savoir disponible? Moi, je n'ai pas confiance dans tout ça et je ne vais pas être le seul, je pense, quand on consacre des heures à de la lecture, on est en droit d'exiger des textes corrects. Toutes ces sources Wiki et autres ne valent pas grand chose, des ersatz de livres... Et Gutenberg, otage malgré lui de tout ce désastre... Tout ça risque même de dégouter d'acquérir ces formidables outils que sont les livres électroniques... J'ai un petit peu honte d'avoir "éditer" sur Feedbooks Le Moine de Lewis dans une version tronquée qui va se diffuser sur internet. Je relisais hier un article sur la chasse aux caviardages en tout genre sur Wikipédia avec le traquage des adresses IP. Je me demande si on va pas finir par accuser Penguin, Gallimard et Corti de caviarder les sources Wiki !!!!
Cette fameuse chanson de la bohémienne, elle est bien chez nos amis Bouchers, je vous la livre en terme de conclusion à tout ça, elle donne une saveur particulière à l'aventure...
CHANSON DE LA BOHÉMIENNE
Venez, donnez-moi la main! Mon art surpasse tout ce que jamais
mortel a connu. Venez, jeunes filles, venez! Mes miroirs magiques
peuvent vous montrer les traits de votre futur mari.
Car c’est à moi qu’est donné le pouvoir d’ouvrir le livre du destin,
de lire les arrêts du ciel et de plonger dans l’avenir.
Je guide le char d’argent de la lune pâle; je retiens les vents dans
des liens magiques; j’endors par mes charmes, le dragon rouge, qui
aime à veiller sur l’or enfoui.
Protégée par mes sortilèges, je m’aventure impunément aux lieux
où les sorcières tiennent leur sabbat étrange; j’entre sans crainte dans
le cercle du magicien, et je marche sans blessure sur les serpents
endormis.
Tenez! voici des enchantements d’une merveilleuse puissance!
Celui-ci garantit la foi du mari; et celui-ci, composé à l’heure de
minuit, forcera le plus froid jeune homme à aimer. S’il est une jeune
fille qui ait trop accordé, ce philtre réparera sa perte. Celui-ci fleurit
la joue où le rouge manque; et celui-ci rendra blanc le teint de la
brune.
Écoutez donc en silence, tandis que je dévoile ce que je vois dans le
miroir de la fortune; et chacune, quand bien des années auront passé,
reconnaîtra la vérité des prédictions de la bohémienne.


Du goût, du boeuf, avec Le Boucher

Logo_gris Au hasard de mes pérégrinations sur le web pour trouver des livres pour mon Iliad, je suis tombé par hasard sur Les Editions du Boucher. Cela m'a fait inévitablement penser à Losfeld ou Pauvert, je sais plus, qui avaient l'intention de publier leurs pamphlets sur papier boucherie à l'attention du Général de Gaulle! Bonne idée de reprendre ce nom et avec une adresse internet pareille, leboucher.com, pour les amoureux du livre, tout un programme. Un catalogue bien fourni avec des titres que l'on a du mal à trouver dans les catalogues d'éditeurs, Jean Lorrain, La Mettrie, Fougeret de Monbron, etc. Et puis, divine surprise, Le Moine de Lewis, ce roman extraordinaire tant vanté par Antonin Artaud en son temps et republié à l'identique de la version originale chez Corti il y a une cinquantaine d'année, vous savez ces livres de chez 100_3553 100_3554 Corti, à l'ancienne, qu'il faut prendre la peine de couper avant de les lire. Et pas avec un couteau de boucher, s'il vous plait, avec un bon coupe-papier qui déchire les fibres de manière idéale, tout un art... bien éloigné du numérique tout ça... bref, je disgresse, mais quelle joie de retrouver ce texte en numérique pour m'y replonger. Chez Corti, toujours disponible, c'est ici, dans la collection "Les Massicotés"! finis malheureusement ces livres à couper! Bon, revenons à nos moutons, c'est le cas de le dire, nos bouchers de service, une petite équipe de cinq amoureux des livres, basés dans le 13ème arondissement de Paris, certainement pas très loin de la Butte aux Cailles (peut-être qu'ils préparent la viande pour le Temps des Cerises!), bref, nos équarissseurs font un bien beau boulot. ce que l'on trouve de mieux dans le tout numérique, c'est clair. Choix des typos, collophons, lettrines, appels de notes bien faits, titres courants et folios en couleur soignée! bref c'est du grand art. Tout ça en téléchargement gratuit, avec des indications de durées d'impression! car il vous vient une furieuse envie de les trouver sur du beau papier, ils sont tellement bien faits. On cherche d'ailleurs partout si ils sont disponibles dans les bonnes librairies, malheureusement non. Sur l'Iliad, ça passe bien, un peu petit, mais la mise en page est tellement agréable que l'on oublie vite. Je mets en tête de mes sites favoris de téléchargements, il faut qu'ils s'attellent (à cheval, boucherie chevaline) à mettre ça sur les livres électroniques. Surtout que les compères de Bookeen sont à deux pas. Décidément, il s'en passe des choses dans ce 13ème arrondissement, à l'ombre de la Très Grande Bibliothèque. Je vous conseille ces éditions, parlez-en autour de vous, tout est bon dans le cochon...


Pour l'été, le routard sur le livre électronique Iliad

100_3543 100_3544 Comme je vous le disais, les Editions Hachette ont eu la riche idée d'offrir aux abonnés Les Echos une version du célèbre guide, en l'occurence Le Routard Londres. J'ai pas pu faire le voyage pour tester en live, j'aurais bien aimé, rencontrer un autre lecteur sur l'Iliad sur Trafalgar Square ou dans Hyde Park! mais suffisamment pour se rendre compte bien sûr. 339 pages au total, la navigation dans le guide est très agréable. On retrouve les rubriques bien connues en tête du guide, préparer son voyage (cela me fait repenser à la présentation Michelin à la journée Dilesco). Ces guides, finalement qui servent à la fois, avant, pendant et après le voyage. Obligé de se coltiner les 100_3545 100_3546 livres en entier dans son sac, alors que l'on sait pertiennement que l'on lira sur place qu'une partie. On va pas les couper avant de partir, quand même! Là, on embarque tout, avec ses romans favoris. Pas encore, vous me direz, mais ça va venir. Bref, je disgresse. Table des matières, on choisit l'article qui nous intéresse, hop, on saute directement au chapitre concerné. En bas, on peut à chaque instant retourner à la table des matières, au chapitre suivant, au chapitre précédent. Bien pensé. On repère les restos, les bars, les hôtels, les 100_3548 100_3549 100_3549_2 adresses mails, les téléphones, j'imagine qu'avec le wifi, bientôt on pourra se mettre en contact avec tout ce petit monde. Londres sera plus facile que le Tibet, c'est sûr. On voit rapidement tout l'intérêt à terme de ces livres électroniques communicants. La lecture est agréable sauf la carte en début d'ouvrage qui est assez médiocre, c'est dommage. Il aurait fallu la travailler par parties, visiblement le temps a dû manquer chez Le Routard 100_3550 pour préparer ça. Pourquoi pas des réflexions avec l'IGN ou Google... Google Maps adapté au 100_3551 100_3552livre électronique, ça donne des envies, non? En tous cas, pour une première, c'est déjà très bien, compliments pour cette première mouture du guide Londres, j'ai très envie de versions Bretagne, partir avec Morbihan et Finistère (on a si vite faite de passer d'une région dans l'autre), maintenant qu'il fait enfin beau sur le coin, s'il vous plaît...


Visite chez VisionObjects

100_3304 Une petite visite chez la société VisionObjects dans la périphérie nantaise. C'est Eric Gapihan qui m'a fait la gentillesse de m'accueillir et de me parler des développements. Une adresse presque confidentielle et une enseigne très discrète pour une société qui n'est rien moins que l'un des leaders mondiaux dans la reconnaissance d'écriture. C'est pas rien qu'en même! Vous savez ce genre de logiciels qui excitent tant d'intérêt partout,100_3305_4 100_3306_3 aussi bien offline (reconnaissance OCR de documents imprimés) que online (reconnaissance d'une écriture manuscrite en directe!). Avec des clients rien moins que Nokia, Logitech, Leapfrog, Pentel et, bien sûr, Irex qui mène un partenariat avec eux depuis un an maintenant sur des applications professionnelles sur papier électronique. C'est d'ailleurs eux qui m'ont montré un petit applicatif léger embarqué sur la version standart de l'Iliad dans le paramétrage de l'identifiant. Avec le stylet, on écrit sur la 100_3307_2 100_3308 100_3309_2 ligne en bas et votre champ se remplit automatiquement deux secondes plus tard. Pour la partie Notes de l'Iliad, pas de reconnaissance en live, il faut enregistrer en mode image et exporter vers l'ordinateur pour utiliser le logiciel MyScript, produit phare de la maison. Avec des taux de reconnaissance de plus de 92%. C'est bien simple, dans tous les tests internationaux, VisionObjects arrive bien loin devant. Trois types de reconnaissance, "isolated characters" (on remplit champ par champ type formulaire), "hand-printed handwriting" (écriture caractère espacé, nos amis anglo-saxons en use beaucoup) et la plus difficile bien sûr, "cursive handwriting (notre bonne vielle écriture cursive que l'on apprend dans les bonnes écoles de la République mais qui est le cauchemar des ingénieurs, vous vous en doutez!). En français par exemple, on passe de 2173 caractères/seconde sur la première version à 800 et 88 caractères par seconde, seulement sur les versions suivantes. Le petit échantillon sur l'Iliad donne juste une idée de l'ampleur des domaines qui sont concernés, absolument prodigieux, par exemple dans le domaine hospitalier où une prise de note rapide d'un pré-diagnostic dans l'ambulance va permettre une première évaluation au sein de l'hôpital pour anticiper et orienter les soins (expérience à Sienne en Italie). Une amélioration des soins mais aussi des coûts dans la structure hospitalière. Bien sûr, tous les domaines professionnels qui sont basés sur le remplissage d'un formulaire (adieu auto-copiants, jaune, bleu, rose!, une belle source d'économie, dans les services publics, n'est-ce pas!), l'information peut être envoyée directement dans chaque service en aval. Devis, prises de commandes, peuvent impactés directement les secteurs de production, de facturation. D'autres applications grands publics, du côté des smart-phones, signatures authentifiées, rédaction de sms (il faut savoir que d'en certaines langues avec plusieurs centaines de caractères, on a plus vite vite fait de noter un message que de le taper). L'enseignement (nos chers amphis) aussi, on l'imagine, avec de la reconnaissance sur le support même d'écriture ou sur le stylo équipé d'un rayon infrarouge qui va repérer les mouvements, les jeux pédagogiques, aussi, avec des "stylos lecteurs" pour les tout-petits... Derrières toutes ces technologies innovantes, VisionObjects travaille en backoffice pour reconnaitre l'écriture. Bref du sacré pain sur la planche pour cette société qui se développe très vite et vers des langues de plus en plus exotiques (Chine, Inde...) où les marchés sont très importants. Eric s'emploie d'ailleurs à faire écrire sur des pages et des pages, des élèves asiatiques studieux à l'autre bout du monde...


Le livre à l'heure du numérique

Scancahiersnumerique A l'heure où l'on sent bien que quelque chose est en train de se passer (c'est bien ce qui ressort notamment du congrès Alire-Dilicom, son grand mérite), je ne saurais trop conseiller la lecture de ce numéro 5 des Cahiers de la Librairie, édité par le SLF. Numéro qui est sorti il y a quelques mois maintenant, mais qui, je le pense fera date. Coordonné par Christian Thorel (Librairie Ombres Blanches à Toulouse), une excellente compilation d'articles écrits par des observateurs pertinents de la profession dans son ensemble. Auteurs, éditeurs, libraires, journalistes professionnels apportent un éclairage tout à fait judicieux sur les enjeux pour l'ensemble de la chaîne du livre. Manque le point de vue d'un imprimeur qui aurait pu éclairer où en est la réflexion sur le livre imprimé on-demand... Plus que faire un compte-rendu de l'ensemble sur un seul post, je préfère revenir sur chaque article dans les jours qui vont venir, l'avantage du blog sur la copie du journaliste, n'est-ce pas?


Vos blogs sur les livres électroniques

Merci encore à Hadrien de Feedbooks qui a attiré mon attention sur la dernière vidéo qu'il a réalisé pour expliquer le développement du site. Notamment, un mode d'emploi qui explique comment procéder pour passer des textes de blogs sur les livres électroniques Iliad et Sony (à l'avenir d'autres...), tout cela via les fils RSS si pratiques... (pour mémoire, deux autres vidéos plus anciennes 1, 2). La convergence, toujours...


InLibroVeritas dans le monde libre...

100_3272 100_3273 Sur InLibroVeritas, site de partage de communautés d'auteurs et de lecteurs qui propose à la fois les versions numériques et papier. Propose également de l'édition à compte d'auteur. Des auteurs libres, une vraie philosophie, les autres seraient-ils par opposition en prison? Transposition du monde de l'internet et des logiciels dans celui de la littérature avec le commerce équitable par la-dessus... Structurés en PDF pour l'Iliad, résultat assez agréable malgré la petite taille. Titre courant en tête de page, rappel du titre aussi en bas à gauche, folios en pied. Par contre, pas d'alinéas en début de paragraphe pour certains livres, ce qui est quand même surprenant. Pas de coupes de mots, problèmes gestion des blancs. Pour les auteurs libres de droits, pas de référence aux sources, gutenberg? Pour ce qui est de l'aspect purement mise en page pour l'Iiad (je ne reviendrais sur l'offre de livres en elle-même), bien moins bon que Feedbooks. Je glisse quatrième dans ma liste.


Feedbooks encore

100_3276 Merci à Hadrien (les petits gars sont français!) qui a attiré mon attention hier sur le CustomPDF sur le site Feedbooks. On a en effet la possibilité de créer sa propre mise en page, avec le caractère et le corps que l'on désire (au choix, Avant-garde, Bookman, Helvetica, LatinModern, NewCentury SchoolBook, Palatino, Times, Utopia). En tatônnant au fur et à mesure du PC à l'Iliad, je suis arrivé finalement à un résultat satisfaisant (vous jugerez) avec les éléments suivants "Customisés": Palatino 21x29,7, corps 21/22, blancs tête et pied à 11, blancs intérieur et extérieur à 5. J'avoue que le résultat est très impressionant, revoilà Feedbooks reparti en tête de mon classement. Même remarque de la part de Mathew chez Manybooks que je glisse deuxième.


Ebooks libres et gratuits sur l'Iliad

Siteon217 Continuons ce petit banc d'essai sur les sites qui proposent des livres gratuits. C'est Ebooks libres et gratuits qui répertorient 1361 titres disponibles en langue française. L'originalité tient au fait qu'ils sont entièrement francophones et qu'ils ne reprennent pas la base Gutenberg (ou du moins pas telle quelle) mais qu'ils jouent sur les bonnes volontés d'un réseau de personnes qui scannent, lisent, corrigent. Un Wikipédia en version réduite, en somme. Comment s'assurent-ils de la qualité du travail réalisé? C'est une question qu'on se pose. Basé 100_3265 100_3266 100_3267 au Canada, je pense (le pays le plus permissif en la matière, il fait pas bon être petit-fils d'écrivain au Canada!), ils jouent aussi sur le capharnaum, il faut bien le dire, qui existe dans le domaine des livres libres de droits en prévenant le lecteur (qui s'empresse d'obéir, bien sûr). Une explication très complète est ici. Bref, vive le Québec libre!
Beaucoup de livres donc (avec plusieurs formats différents dont le PDF pour l'Iliad, qui me semble le plus adapté) et un réel effort de mise en page, c'est très bien. Blancs généreux (peut-être un peu trop d'ailleurs), folios, typographie soignée (même si c'est pas la meilleure selon moi), caractère un peu petit pour l'Iliad. Bref, pas mal du tout. Reste le problème de la location du serveur canadien (non libre de droits), appel aux généreux lecteurs...


Paulo Coelho ouvre ses pages

Witch_fr_2 Dans le même ordre d'idée, Paulo Coelho ouvre les pages de son dernier livre, La Sorcière de Portobello, sur son blog. Pas moins de onze chapitres (excusez du peu!) se sont succédés avant la parution du livre début mai aux Editions Flammarion. J'ai importé rapidement le texte sur l'Iliad à partir du blog. Pas de fichier PDF, mais du texte brut. Vous verrez le résultat. A noter que sans l'autorisation de l'auteur et de l'éditeur, je ne me suis permis aucune mise en page particulière qui aurait amélioré le confort de lecture. Du texte brut, petit caractère, au fer à gauche. Un peu comme les jeux d'épreuves qui circulent dans les services de presse des maisons d'éditions à l'attention des critiques et des journalistes. Le lecteur lambda s'invite parmi eux, en quelque sorte (quand la France d'en-bas 100_3270_2 100_3271_2100_3268_3 100_3269_2 s'invitent dans les arcanes de l'édition, pour reprendre une expression chère à M.Billaut!). Est-ce qu'on ira jusqu'à les inviter à d'autres tables germanopratines, Drouant et autres... Avec un verdict du public à la Star-Ac en fin de repas! A noter aussi sur le site de l'auteur, pas mal de pages disponibles dans plusieurs langues, quelques fichiers en PDF pour l'Iliad en portugais seulement. Bravo à Paulo pour ses initiatives personnelles, un vrai plus pour son public, c'est clair.


D'autres classiques sur Manybooks...

Icon2004 Même test sur le site Manybooks, (j'ai l'impression de travailler chez Que-Choisir!!) L'origine des textes est la même à quelque chose prêt, Gutenberg sert de base pour tout le monde, finalement. Le pauvre Gutenberg, pris en otage malgré lui, quand on sait le mal de chien qu'il se100_3258_2 100_3259_2 100_3260 donnait avec sa Bible 42 lignes... Enfin bon, vous vous doutez de ce que j'en pense. Par contre, le site est bien plus attractif, mise en page, images, et puis la très grande variété des formats disponibles, j'en avais déjà parlé. 16927 ebooks, 828 en français! ça fait du choix, c'est sûr. Coté chargement sur l'Iliad (mis en valeur sur le site), des fichiers PDF qui respectent un choix délibéré de mise en page. Ouf, des vrais blancs tournants, l'oeil respire... Par contre, le choix du caractère, sans doute un Futura ou un autre caractère baton, ne me semble pas approprié. C'est pas seulement moi qui le dit, je renvoie à l'autorité naturelle de quelqu'un comme Massin. Et puis, choix du fer à gauche! Franchement, des livres qui se lisent au fer à gauche, vous en connaissez beaucoup, vous?


Des classiques sur Feedbooks

Feedbooks_2 Beaucoup de livres libres de droits sur Feedbooks disponibles à la fois sur le Sony PR-500 et sur l'Iliad. Trois classements disponibles, titres, auteurs et rubriques. Le site est un peu austère, beaucoup de livres en anglais. Quels sont les sources de ces livres d'abord? Gutenberg, Wikisource, Ebooksgratuits, etc., en fait, il s'agit simplement de remettre aux formats pdf des contenus qui existent déjà ailleurs sur le web. C'est une initiative tout à fait louable en soit, ça nous évite de faire le boulot. Mais malheureusement on 100_3255 100_3256 100_3257 recycle à l'infini les mêmes textes. Manybooks, Feedbooks, Hungrybooks, Pleasurebooks, Desirebooks, on peut imaginer ce que l'on veut, c'est ouvert à l'infini cette histoire. Le problème est toujours la qualité de ces textes premiers, comme les premiers évangiles en quelque sorte... Sauf que les textes de référence de ces classiques sont bien connus et passablement différents de ce que l'on nous présente ici. Bien sûr, vous me direz, c'est toujours cela, en attendant des éditions de référence et des mises en pages satisfaisantes du coté de la Bibliothèque Européenne, Google ou des éditeurs. Voyons maintenant la présentation sur l'Iliad. Fichier PDF donc, on charge très facilement sur l'Iliad via le cable USB. Le caractère a l'air d'être un Times, c'est bien, mieux que les Futura ou autre que l'on trouve souvent. Corps11/12 sur le livre électronique, c'est bien aussi. Quand on s'embarque pour 400/500 pages de lecture, c'est appréciable. Par contre, mise en page au cordeau, c'est le moins que l'on puisse dire. On nous laisse généreusement 5mn de blanc tournant, franchement, c'est un peu court. La respiration dans la page, l'usage des blancs, au diable tout cela... Le recours à un petit traité de mise en page aurait été salutaire. Exit aussi, les règles typographiques, qu'est-ce que c'est d'ailleurs... Bon voilà, franchement, pas de révolution la-dedans... Enfin, c'est déjà ça, mais est-ce que c'est vraiment servir l'Iliad?


Gutenberg 2.0, l'un des futurs du livre

Couv_gutenberg_200 Je trouve enfin le temps de faire un petit compte-rendu sur l'ouvrage de Lorenzo Soccavo que j'ai lu dans sa version papier (et oui! grâce à la formule magique "BillautShow"!, 15 euros pour la version électronique m'a paru bien chère, vivement une tva égale). Premier mérite pour cet ouvrage, celui d'être le premier sur la question, donc bravo. Livre bien fait avec des grands rabats de couverture (des bons livres aux Editions M21, je suis d'ailleurs plongé dans un autre livre sur le Management chez Google). Donc, une excellente introduction bien complète sur le sujet aussi bien des technologies que des usages et des enjeux qui se profilent. Passons sur le titre en référence avec le web 2.0 qui me laisse un peu sceptique (on nous le sert à toutes les sauces en ce moment), je suis resté un peu dubitatif sur le chapitre "Réinventer la chaîne du livre". On sait tout le bien que je pense du papier électronique et des usages à venir, de ce work in progress (d'ailleurs j'aurais tourné court à ce blog!!) mais je ne pense pas que la chaîne du livre va devoir être réinventée! tout simplement, car la chaîne du livre n'est pas celle du livre électronique. Les livres vont restés ce qu'ils sont, dans leurs richesses et leurs diversités incroyables, et pour longtemps encore... Un passage que je retiens, absolument lumineux, auquel j'adhère complètement (au mot près), celui de Frédéric Kaplan que je me permets de reprendre: "Le futur nous dira si nous arrivons avec l'encre et le papier électroniques à une sensualité satisfaisante, mais je note que les progrès enregistrés, en seulement quelques années, sont déjà remarquables. Les usages du livre électronique restent aussi à définir. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'il y aura basculement du livre papier vers le livre électronique, mais au contraire que les consommateurs définiront des usages complémentaires. Mais, encore une fois, il ne m'appartient pas d'y répondre. Mon interrogation est plutôt de savoir comment ce genre d'outils va, tout d'un coup, transformer de manière profonde notre rappport au livre". Ce texte est extrait d'un entretien dans Livres Hebdo paru en juin 2006 que je vous invite à relire ici. Provocateur, Lorenzo, quand il assène "la dématérialisation du livre peut sauver la librairie". Quand il libère d'un coup, le libraire de la gestion des stocks, des réassorts et des retours, de la manutention, mais surtout de l'office! Rien que cela! Bref, il a le mérite d'ouvrir bien des débats, des interrogations. Pour ma part, je pense que même si ce système de l'office génère un peu d'abus de quelques éditeurs tentés par l'inflation des titres (qui d'ailleurs, vont les voir revenir bien vite), globalement il a quand même un avantage fondamental, celui de nous faire découvrir toutes les semaines des nouveautés sur les tables des libraires. Sans lui, nous aurions une offre très pauvre, beaucoup moins de découvertes possibles; d'ailleurs il est loin d'être remis en cause par les professionnels du livre; les libraires l'auraient arrêté depuis belle lurette, ce système, vous pensez, c'est eux qui le finance... Moi, j'ai plutôt envie que l'on donne tous les moyens aux libraires de maintenir cette heureuse bio-diversité, livres électroniques compris bien sûr. J'aime bien les librairies près de chez moi, pas vous? Des libraires cantonnés en distributeurs d'e-books, quel avenir bien affreux! Celui d'Amazon, peut-être, affranchi enfin de sa logistique et de ses frais de ports!


Quand il faut encore enfoncer le clou !

100_2835 A chaque débat sur le sujet, on nous ressort évidemment le livre électronique version 2000 et ses déboires, blah blah blah et les mêmes esprits grincheux, chagrins de conjecturer... Donc enfonçons encore le clou, ces deux technologies n'ont "ABSOLUMENT RIEN A VOIR". Je vous en prie, essayez de les prendre seulement en main, de lire une cinquantaine de pages avec eux. Je vais tenter d'organiser un test grandeur nature avec une quinzaine de lecteurs, avec un questionnaire, un peu les comparatifs tests des yaourts à l'aveugle! La seule Trs80i Sony_vaio_notebook ressemblance est que ces deux objets nous donnent à lire, pour le reste, tout diverge! Quand à savoir si le papier électronique aura le même succès que cet autre objet à gauche qui a subi une très lègère évolution et qui a rencontré quelques succès depuis! Comme dit l'autre, il n'y a que les c... qui ne changent pas d'avis!


Abicia, un portail de lecture numérique

Logo_3 Au moment où s'ouvre le Salon du Livre et le site de la Bibliothèque Européenne, Europeana, nous profitons de l'occasion pour mettre en ligne aujourd'hui une première version béta d'un nouveau portail de lecture numérique.
Abicia est bientôt prêt. Encore quelques semaines de patience. Trois mois maintenant que nous travaillons sur le développement de ce site qui propose de commencer à lire des romans, des contes, des nouvelles d'hier et d'aujourd'hui. Nous démarrons avec des livres classiques et des éditeurs veulent bien déjà nous témoigner de leur confiance en proposant d'accéder au début de leurs livres. Avec des forfaits de pages à des prix très doux! Le catalogue va s'enrichir au fur et à mesure des semaines. De la lecture en ligne mais aussi sur les nouveaux supports de lecture électronique. La suite très bientôt...


Bientôt à la Fnac, un rayon livres électroniques ?

Eink_2 Un patchwork très coloré de livres électroniques disponibles ou à venir, c'est sur le blog Champs Numériques. Je me suis permis de reprendre la photo d'ensemble, c'est étonnant. J'imagine un spécial comparatif de la Fnac sur les livrels, alors on fait des paris sur la date? Et si c'était le printemps 2008? Chiche! Avec en ligne de mire, le Salon du Livre de Paris version 2008.


Vu aussi ce matin, un nouveau modèle de livre électronique très intéressant, ça s'appelle le Bluechute_6 BlueChute, et je dois dire qu'il fait déjà très envie. Son format d'abord, une bonne main d'honnète homme! Car le livre électronique doit avoir un format généreux, j'en suis convaincu. La littérature en format sms, franchement, c'est insupportable. Le format de livre de poche est la limite de ce qu'une lecture agréable et suivie autorise. Plus petit, c'est des échantillons, de l'insentive, mais pas de la lecture. Le design va faire beaucoup aussi pour la mode de ces nouveaux modèles, et quand on parle design, on pense à qui... Apple bien sûr, le seul qui ne s'est pas encore déclaré, mais qui risque de raffler la mise. Avec les autres, derrière en train de rattraper les parts de marché de retard, franchement un air de déjà vu! Alors tout ça, pour quand? Au printemps 2008, pardi!