Un blog pour suivre l'actualité du livre et de la lecture au format numérique.
Avec un clin d'œil à Alde Manuce, éditeur-imprimeur à Venise pendant la Renaissance.
Après plusieurs semaines d'incertitudes concernant l'avenir de Bookeen, qui était en redressement judiciaire depuis l'été, c'est finalement tombé. Le pionnier français des liseuses a été repris par Vivlio. C'est bien évidemment l'environnement de la tablette e-paper Notea qui aura sans doute séduit Vivlio. Un complément idéal à leur activité déjà très complète avec plusieurs grandes librairies françaises. Mais aussi la grande expérience de Bookeen acquise au fil des années. Une page se tourne pour Bookeen, tant de souvenirs. Mes premiers contacts avec eux depuis juin 2007, c'est vous dire...
Une pensée à toute l'équipe et la continuité de la marque avec Vivlio, un acteur français lui-aussi. "Cette opération, bénéfique pour les lecteurs français et européens, répond à la nécessité de faire exister une offre de livre numérique en Europe pour préserver notre souveraineté culturelle dans le domaine du livre." Nous en avons bien besoin en effet. Longue vie! (lire le communiqué de Vivlio).
PS: à noter que la librairie Bookeenstore continue, pas de changements pour les lecteurs sur Diva et autres modèles de la marque.
Une publication intéressante vient de sortir. Avec la relance de la campagne de sensibilisation sur le numérique responsable, lancée par l’ADEME, le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, et face au développement du numérique qui a considérablement transformé l’accès des Français à la culture, l’ADEME présente son étude « évaluation de l’impact environnemental de la digitalisation des services culturels». Une partie est consacrée aux liseuses, avec une étude menée en partenariat avec Kobo. Les conclusions sont les suivantes, le point de bascule livre imprimé versus liseuse se situerait à 20 livres par an (ce serait même 10 seulement si le livre imprimé en comparaison est d'une lecture unique), un chiffre qui correspond à celui pour un grand lecteur. Je retrouve sensiblement des études qui avaient été donnés par le passé :
Il faut noter que la différence dans l'utilisation en tant que telle est quasi nulle, c'est au niveau de la production/distribution en amont que cela se joue. La durée de vie des liseuses est un paramètre important à prendre en compte. J'y reviendrais dans un billet.
L'étude complète est à télécharger sur cette page. Pas besoin de vous identifier si vous utilisez les liens qui se trouvent dans l'article. Je mettrais bientôt les deux documents en archives sur le blog.
De plus en plus d'initiatives autour de l'écologie du livre. Aujourd'hui celle de l'Agence Normandie livre & lecture qui propose des valeurs pour un écosystème sain applicables par tous et pour tous, au travers d'une "Charte pour l'Ecologie du Livre".
"Depuis octobre 2021, un groupe de professionnels du livre normands travaille à la création de cette charte pour l'écologie du livre : cette charte a pour vocation de regrouper les professionnels de Normandie qui souhaitent s'engager pour un écosystème du livre plus social, plus solidaire et plus durable.
Le professionnel qui souhaite adhérer à la charte est invité à remplir une fiche d'autodiagnostic, afin de faire le point sur ses pratiques actuelles et de pointer un ou plusieurs objectif(s) sur le(s)quel(s) travailler durant l'année. Nous avons ainsi mis au point quatre fiches (une pour les entreprises, une pour les collectivités, une pour les associations et une pour les professionnels de la création littéraire)."
Parution d'un nouveau numéro de la revue Eclairages proposé par l'Alca-Aquitaine consacré aux langues régionales. "Collecter, sauvegarder, transmettre, ou encore créer, traduire, produire… Cette longue liste d’actions toutes essentielles à la préservation du trésor patrimonial que représentent nos langues régionales reflète la pluralité des acteurs culturels concernés. Ce sont les paroles de ces hommes et femmes engagés que nous lisons dans ces pages. Fiers de leur culture et de leur langue, ils les revendiquent et les défendent pour mieux s’ouvrir au reste du monde."
Il m'a été donné de présenter trois excellentes plate-formes de ressources numériques, Bilketa (le portail basque), Occitania (le portail occitan) et la Bibliothèque des Archives départementales de la Charente-Maritime. Un cours panorama que vous pourrez retrouver en pages 18-19. Je vous invite à découvrir ces trois sites très riches, qui témoignent chacun de la vitalité de l'accès au patrimoine régional. Merci à l'Alca.
Vous pourrez télécharger le numéro directement à cette adresse.
Si vous me suivez, vous connaissez mon intérêt pour ce livre intemporel. Plus de trois ans que j'attendais cette nouvelle traduction de L'Odyssée d'Homère par Philippe Brunet. J'avais grapillé quelques chants sur le site Homéros sachant que la traduction était terminée, sans date de parution prévue, le temps passait.
Décidément, nous n'avions pas eu de nouvelles traductions de L'Odyssée depuis 1995. Et puis, deux nouvelles traductions coup sur coup, celle d'Emmanuel Lascoux l'année dernière chez P.O.L., celle de Philippe Brunet au Seuil aujourd'hui. Sans doute une troisième en chantier, celle de Pierre Judet de La Combe, qui a déjà proposé L'Iliade en 2019 aux Belles-Lettres. Rappelons qu'au XXème siècle il avait fallu attendre 1924 pour voir arriver une nouvelle traduction, celle de Victor Bérard. Vous dire si nous ne sommes pas en retard en ce siècle.
Philippe Brunet avait déjà proposé une traduction de L'Iliade en 2010, devenue une référence depuis. Depuis, c'est toujours Jaccottet et Brunet qui revient très souvent dans le couple-gagnant pour lire les deux textes d'Homère en vers. Les versions en prose délaissées, à juste titre me semble-t'il pour être au plus près du texte antique. Personnellement je ne suis pas helléniste, humble lecteur je me suis passionné par L'Odyssée au travers de plusieurs lectures enfant dans Tout l'Univers et plus encore dans les versions pour enfants, Le Voyage d'Ulysse de Tomaso Monicelli chez Hatier et dans la collection des Contes et Récits chez Fernand Nathan. Sans parler du film avec Kirk Douglas et de la série télévisée de l'époque avec Bekim Fehmiu et Irène Papas. Tant d'autres lectures ont suivi, la traduction de Mario Meunier chez Albin Michel, Le Voyage d'Ulysse de Tim Severin, tant d'autres livres encore, comment ne pas citer L'Odyssée de Nikos Kazantzaki... Revenir régulièrement à cette odyssée, pour les traductions mêmes plus anciennes, des découvertes toujours renouvelées au fil des textes, des parti-pris des traducteurs, sans parler des trouvailles bibliophiliques...
Vous dire si j'attendais de pied ferme cette nouvelle traduction dans la droite ligne de celle de L'Iliade. Je n'ai pas été déçu, le livre dévoré en quelques jours. Avec l'utilisation de l’hexamètre dactylique, Philippe Brunet donne un doux rythme à la lecture. J'ai beaucoup aimé l'utilisation constante de ces mots doublés, ruses-nombreuses, mort-précipice, dieu-égal, sillage-splendide, large-voûte, tremble-terre (pour ne citer que les premiers), tellement évocateurs pour l'imaginaire. La "mémé" Euryclée dans la bouche de Télémaque m'a un peu fait sursauter, mais finalement très évocateur de la tendresse qu'il lui porte.
La forme du livre très réussie aussi. Un gros livre grand format, un bon papier bouffant, cousu (eh oui, c'est possible aujourd'hui), typographie réussie. L'entrée des chants avec quelques repères de l'action, l'appareil de notes réduit au strict minimum (merci), un très bon répertoire en fin de volume, une table très complète pour suivre l'action; beaucoup aimé aussi les rappels de cette action à droite des vers au fil du texte. Compliments à l'éditeur, un sans-faute, vraiment.
L'incontournable traduction de Philippe Jaccottet est désormais talonnée par celle-ci, vous lirez les deux avec le même plaisir. Celle de Philippe Brunet aujourd'hui en 2022 fera date, j'en suis convaincu. Bien plus que les prix littéraires de cette année, Nobel et consorts, c'est tellement évident. J'aimerais beaucoup une version chantée sous forme de livre-audio, j'espère que c'est prévu par l'éditeur. Pas de format numérique proposé pour l'instant, c'est bien dommage. Si, bien sûr, l'éditeur se fend d'un beau coffret pour les deux livres, je succomberai et me le ferai offrir, c'est sûr.
Allez, prenez le chemin de L'Odyssée d'Homère en compagnie de Philippe Brunet...
Tristesse infinie de voir le sort des livres désormais. Sur une très grande artère piétonne de ma ville, avec une autorisation de la mairie forcément à ce "marchand". Les livres sont proposés en tas sur des tréteaux, même pas un tant soit peu présentés, comme un vulgaire tas d'ordures en quelque sorte avec un prix de 2€. Vous arrivez avec vos sacs poubelles, vous déversez, pas plus. Même pas rangés, même pas dans des caisses. C'est la première fois de ma vie que je vois cela et pourtant j'en ai vu des livres vendus... Même dans des vide-greniers ou des brocantes de particuliers, les livres ne sont pas traités ainsi. Bien sûr, des livres sans grand intérêt, les mêmes que l'on retrouve dans les boites à livres. Je me suis même fait la réflexion que ces livres avaient sans doute été récupérés dans ces mêmes boites à livres localement. On n'est pas à une dégueulasserie près. Nous étions plutôt choqués quelques-uns autour de voir un tel spectacle mais pas plus que cela finalement, c'est presque "as usual" désormais. La benne de la déchetterie à vendre, désespérant de voir un tel spectacle dans un endroit particulièrement passant du centre-ville, en dit peut-être un peu plus sur notre époque et le statut des livres. Les livres maltraités ainsi. La prochaine étape, l'autodafé avec des bravos autour ?
Twitter en veille jusqu'en janvier pour voir comment ça évolue (vraiment sans trop d'illusions), je rejoins Mastodon pour partager ma veille. Assez excitant de redémarrer une communauté d'intérêt, entre les abonnements et mes abonnés. Certes plus de 4000 abonnés c'est beaucoup, combien suivront? Entre ceux qui seront sur Mastodon, ceux qui ne me lisent plus... Déjà 10% d'ici la fin de l'année serait assez inespéré. Ravi de vous retrouver bientôt pour partager.
Une thématique qui nous interpelle tous depuis quelques années entre supports imprimés et électroniques. Intéressante conférence qui s'est tenu le mois dernier dans le Région Grand-Est, la version dématérialisée sur la plate-forme Twitch.
"Trois grands aspects seront abordés. Tout d’abord, l’empreinte carbone du livre papier et la manière dont les éditeurs cherchent à la réduire. Puis le potentiel du numérique pour baisser l’empreinte carbone du livre papier, notamment avec les livres d’occasion. Et enfin le bilan carbone du livre numérique.Pour y répondre, participeront à cette table ronde des éditeurs, une entreprise liée au livre d’occasion et des institutions. Cette conférence est organisée conjointement par le Master Édition de Strasbourg, le Centre de Culture Numérique, l’Atelier Canopé 67, la CIL (Confédération Interprofessionnelle du Livre) du Grand Est et l’association Archipel Numérique."
Beaucoup d'incertitudes sur le devenir de Twitter depuis quelques semaines. J'ai ouvert mon fil en juin 2008, j'avais tout de suite apprécié le formidable outil de veille qu'il représentait. Pour récupérer de l'information, la partager avec une communauté, interagir avec le blog. Autant de qualités pour fortifier une veille efficace, bien plus large qu'avec les seuls outils de flux RSS qui existaient à l'époque. Bien plus ouvert aussi que Facebook où il devenait impossible de faire la distinction entre données privées et publiques, le grand flou de ce réseau qui devenait toxique, raison de de mon départ de ce dernier en mars 2018; c'est le post de Clément Laberge qui était le déclencheur pour mettre les voiles. Bien sûr aucun regret depuis toutes ces années.
Twitter continuait pour moi, une complémentarité avec le blog qui se fortifiait. Au fil des années, j'ai vu évidemment l'évolution de Twitter, la part du "café de commerce" (pour ne pas dire pire) qui devenait détestable. Malgré cela, je maintenais le cap car je voyais que vous appréciez la mise à disposition de cette veille, les relais, plus de 4000 d'entre vous comme abonnés. J'estimais que les choses positives continuaient de l'emporter. C'est finalement au retour du break du blog que j'ai fait fin 2018 que j'ai vu la différence. Il y a deux ans environ. Il devenait de plus en plus difficile d'exercer une seule veille bien circonscrite, sans être confronté quotidiennement à des choses que j'avais envie de fuir. Des contenus issus de comptes que je ne ne suivais pas, des vidéos qui se lancent toutes seules, et cela allait de pire en pire au fil des mois, je trouve. Franchement tomber sur Hanouna, merci...
Aujourd'hui la goutte d'eau, c'est Elon Musk qui reprend les rênes, le personnage, les licenciements, l'avenir très flou, le chaos qui s'installe... Cela c'est inversé, trop de négatif, le jeu n'en vaut plus la chandelle. J'avais déjà désinstallé l'application de mon portable il y a quelques semaines, j'ai enlevé l'onglet sur mon ordinateur ce week-end. Je met en pause pour l'instant, même les billets du blog ne seront pas relayé, ce dernier ce matin. On verra comment les choses évoluent dans quelques mois. Bien sûr, que cela ne vous empêche pas de passer sur le blog de temps en temps. Les turbulences de Typepad sont désormais derrière moi, il est bien stable malgré les billets espacés. Ravi aussi d'avoir vos commentaires sur la situation de Twitter et votre utilisation comme moyen de veille.
P.S. : après quelques semaines d'observation, je maintiens le seul relais de mes billets sur Twitter, le temps de conforter une communauté et d'observer l'évolution de Twitter.
On aura beaucoup parlé de Céline et de Proust cette année. Assez peu d'un écrivain dans la lignée, je veux parler de Jack Kerouac dont c'était le centenaire de la naissance au printemps dernier. 1922, Proust s'en va, Kerouac arrive... Un auteur dont l'importance est de plus en plus évidente au fil des années et qui va bien au-delà du simple phénomène littéraire de Sur la Route. L'occasion de relire l'ensemble de son œuvre, notamment La Légende de Duluoz, nom générique donné par l'écrivain à la majeure partie de son œuvre, dont il disait lui-même :
« Mon œuvre compose un grand livre, à la manière de la Recherche du temps perdu de Proust, à la différence que mes souvenirs sont écrits comme durant une fuite plutôt que malade dans mon lit. En raison des objections de mes premiers éditeurs, il ne me fut pas permis d'employer les mêmes noms de personnages dans chacune de mes œuvres. Sur la route, Les Souterrains, Les Clochards célestes, Docteur Sax, Maggie Cassidy, Tristessa, Les Anges vagabonds et les autres ne sont que des chapitres d'un ensemble que j'appelle La Légende de Duluoz. Étant âgé, j'aimerais rassembler toute mon œuvre, réinsérer mon panthéon de noms identiques, laisser la longue étagère pleine de livres, et mourir heureux. Cette chose dans son ensemble forme une énorme comédie, vue au travers des yeux du pauvre Ti'Jean (moi), également connu sous le nom de Jack Duluoz, un monde d'actes et de folie déchaînés et aussi d'aimable douceur vue au travers du trou de serrure de ses yeux ». (source).
Jack Kerouac pensait pouvoir, à la fin de sa vie, rééditer toutes son œuvre en redonnant à ces personnages leurs noms d’origine, car ses éditeurs de l’époque l’ont obligé à changer les noms dans les différents livres qu’il a publié. Décédé prématurément à l'âge de 47 ans en 1969, il n'aura pas eu le temps d'aller jusqu'au bout de son projet, aujourd'hui 14 livres (peut-être 16), 14 chapitres de cette Légende de Duluoz. Pas d'œuvres complètes malheureusement. Une compilation incomplète était sortie il y a 20 ans dans la collection Quarto, elle est désormais bien dépassée avec l'ancienne traduction décevante de Sur la Route. Pour le centenaire, Gallimard (à défaut d'une Pléiade que beaucoup jugeront incontournable pour l'un des auteurs américains les plus importants du XXème siècle), aurait pu faire au moins l'effort d'une nouvelle publication en Quarto. Juste Le Livre des Rêves dans l'Imaginaire, un roman inédit L'Océan est mon frère et Mexico Blues en Poésie/Gallimard. C'est peu pour une année centenaire.
Il faudra se tourner vers les éditions de poche et les grands formats parus chez Gallimard, Denoël et la Table Ronde. Versant numérique, presque tous les livres sont proposés hormis Visions de Cody et Vanité de Duluoz, dans la série de la Légende justement. Une somme conséquente. J'attire votre attention sur l'offre en bibliothèque pour alléger.
Beaucoup piratée par nos amis québecois et les francophones dans le monde entier on s'en doute, l'œuvre originale de Kerouac, dans toute son étendue (romans, essais, poèmes et correspondance) et sa complexité, fait partie du domaine public au Canada depuis le 1er janvier 2020.
C'est l'artillerie lourde contre Z-Library, la plate-forme de livres pirates bien connue. Alors que le Syndicat National de l'Edition avait mené une action de blocage du côté des opérateurs en septembre on s'en rappelle, c'est le FBI américain qui a saisi hier les domaines Internet de la base de données numérique Z-Library, qui permet aux utilisateurs de télécharger illégalement des livres et des articles universitaires piratés. Ce week-end, les utilisateurs qui tente d'accéder au site via plusieurs URL ont rencontré un bloqueur qui déclare que le FBI avait saisi le domaine du site Web.
"Ce domaine a été saisi par le Federal Bureau of Investigation conformément à un mandat délivré par le tribunal de district des États-Unis pour le district ouest de New York dans le cadre d'une action en justice menée par le bureau du procureur des États-Unis pour le district ouest de New York et le Federal Bureau of Investigation ". La dernière saisie des domaines de Z-Library par le FBI intervient quelques mois après qu'un tribunal de Delhi avait ordonné à plusieurs fournisseurs de services Internet indiens de bloquer l'une des URL les plus connues du site, sur la base d'une plainte déposée par la société d'édition Taxmann. Plusieurs utilisateurs de Z-Library sur Twitter avaient imputé la saisie des domaines par le FBI aux utilisateurs de TikTok qui ont popularisé la bibliothèque à travers leurs vidéos. C'est aussi la pendémie de Covid-19 qui aura très largement profité à ce site qui diffusait 11 millions d'ebooks et 84 millions d'articles (via GoodeReader).
François Bon revenait la semaine dernière sur l'aventure Publie.net démarrée en 2008 jusqu'en 2014. Il repassait le témoin ensuite à Philippe Aigrain décédé l'année dernière. L'aventure continuait... Bien triste d'apprendre que le site risque bien de s'arrêter dans les mois qui viennent. Format numérique, supports de lecture, distribution numérique, librairies, bibliothèques, impression à la demande... Beaucoup de bons souvenirs en effet dans le partage avec tant de passionnés, Paris, Angers, La Roche-sur-Yon et ailleurs. Mes premiers échanges avec François en cet été 2008 justement, on parlait liseuses évidemment, les PDF puis les ePub ensuite, j'ai retrouvé, côté livres on ne trouvait pas grand chose de valable, c'est venu après, avec les rouleaux compresseurs aussi...
Entré dans le domaine public depuis le 1 janvier 2018, l'écrivain suisse Charles Ferdinand Ramuz fait l'objet d'une très complète numérisation de tous ses livres de la part de l'équipe de la Bibliothèque Numérique Romande. Je l'avais signalé à l'époque, le chantier continue avec des parutions régulières, la dernière le mois dernier. Un grand soin est apporté. Pour l'instant 33 titres sont proposés gratuitement dans tous les formats, c'est par ici.
Prix Nobel la semaine dernière pour Annie Ernaux. Si l'ensemble de ses livres sont proposés au format numérique, on ne peut que regretter l'absence du volume dans la collection Quarto que lui avait consacré les éditions Gallimard il y a une dizaine d'années. Ceux qui voudront lire plusieurs de ses livres devront se tourner sur un prix équivalent à l'ensemble des poches. Discrimination du format numérique, toujours traité avec une certaine défiance. En plus de la DRM bien évidemment. Dans le même temps les éditeurs passent à l'offensive contre le piratage, il y a toujours une certaine incohérence dans la stratégie des éditeurs à ne pas développer des offres légales qui correspondent aux attentes des lecteurs.
À signaler le nouveau site que vient de mettre en ligne la Bibliothèque Numérique Romande. Des livres numériques gratuits proposés par une équipe de bénévoles, qui numérisent et relisent avec soin. Un travail de qualité, l'un des tout premiers à recommander dans l'espace francophone. Sans modération pour vos lectures, c'est par ici.
Intéressant document proposé par la société québecoise De Marque qui revient sur 10 ans de livre numérique au Québec. Un acteur particulièrement important non seulement au Québec mais aussi chez nous, avec l'importance qu'ils ont eu du côté de la distribution numérique avec EdenLivres dont ils ont assuré le développement, sans parler des rachats de Feedbooks et de Cyberlibris. Vraiment une synthèse très complète sur le sujet, bravo.
Nouvelle cible des éditeurs français pour lutter contre le piratage, celle de la plate-forme Library-Z. Communiqué de presse aujourd'hui du Syndicat National de l'Édition. "Par son jugement rendu le 25 août 2022, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné le blocage du site Z-Library par les fournisseurs d’accès à Internet. "Au total ce sont 209 noms de domaine et leurs éventuelles extensions sur d’autres sites «miroirs» qui sont rendus inaccessibles." Lire ici.
Liens bloqués, il ne s'est pas passé une semaine sans que d'autres soient créés évidemment, sans parler des utilisateurs qui modifient la DNS ou utilisent un VPN, impossibles à empêcher. C'est la méthode la plus courante pour empêcher l’accès à un site illicite. Hasard ou provocation, ce même site Library-Z, qui revendique dans toutes les langues près de 1,2 M. de livres et 85 M. d'articles, a lancé du 15 septembre au 1 octobre un appel de fonds "à tous ceux qui veulent contribuer encore plus au soutien et au développement de notre projet". Déjà 30% de la campagne est atteint à ce jour.
Library-Z dispose selon eux de serveurs basés partout dans le monde : aux États-Unis, en Russie, en Allemagne, en Finlande, en Malaisie et au Luxembourg. "Le volume de données stockées est actuellement supérieur à 220 TB". Si la musique et à un degré moindre la vidéo avec le streaming (la multiplication des services restant un réel frein), semblent passer à un autre sujet que le piratage, c'est que les offres légales sont parvenues à un degré de maturité satisfaisant pour les utilisateurs. Offre légale satisfaisante, l'Hadopi n'avait cessé de le répéter; c'est loin d'être le cas pour le livre numérique quand on rajoute l'utilisation très contraignante des DRM, les prix élevés, les restrictions géographiques pour les francophones et la faiblesse actuelle de l'offre en bibliothèques, c'est beaucoup. L'Hadopi semble d'ailleurs avoir complètement jeter l'éponge sur le sujet.
Il semble que les éditeurs aient abandonné un outil collectif de surveillance. Avec ou sans Library-Z, la rentrée littéraire reste très largement piratée comme tous les ans bien ailleurs. Notamment de la part d'acteurs qui ne disposent pas de leurs propres serveurs. Est-ce que cela change quelque chose alors que celle-ci semble redonner le sourire aux éditeurs ? Grand écart difficile...
Événement en cette rentrée que la parution de ce "Tout Rabelais" aux Éditions Bouquins, en coédition avec la librairie Mollat, comme l'avait été le dernier Montaigne, il y a trois ans. À signaler la très belle préface de Romain Menini et l'important appareil de notes proposé à la fin du copieux volume, sacrée brique. Tout Rabelais en un seul livre, saluons le pari éditorial.
En ce qui concerne la version numérique, déjà saluer l'éditeur, le seul à proposer des œuvres complètes avec La Pochothèque je pense; à contrario de la Pléiade, Omnibus, Babel et d'autres encore. Alors que ces derniers sont sur la défensive par rapport au format numérique, Bouquins propose résolument les versions à la parution des ouvrages.
L'intérêt de cette nouvelle édition de Rabelais est à la fois de donner un texte original aussi exact que possible des livres complets, mais aussi de proposer une version moderne, une "translation" (c'est le terme utilisé) dans notre langue actuelle. À chacun de choisir...
Dans la version imprimée, le texte original est donné systématiquement en belle page, la translation en regard sur les pages de gauche. Personnellement j'aurais préféré le choix inverse. Je comprends le choix éditorial mais j'ai toujours eu beaucoup de difficulté à mener la lecture de Rabelais en vieux français sur des centaines de pages. La translation est pour moi le socle de ma lecture. Cela a toujours été le cas, comme du temps où mon édition préférée était celle dans l'Intégrale au Seuil. Si d'ailleurs vous pouvez vous la procurer à petit prix sur le marché de l'occasion, n'hésitez pas.
Dans ce "Tout Rabelais", comme la disposition des textes en regard est impossible bien évidemment dans une version numérique, l'éditeur propose dans celle-ci intelligemment trois versions à la suite :
le texte original seul.
le texte dans la translation moderne seul.
le texte dans l'original et la translation, au fur et à mesure du texte à la suite, alternativement dans l'ordre des pages.
Ce qui relève d'un codex pour la version imprimée est donné en quelque sorte sous forme de volumen dans la version numérique.
Dans la version numérique, le lecteur peut faire le choix de la version qui lui convient, oublier le texte original en continu ou apprécier celui-ci seul ou en comparatif. C'est plus de 7000 pages qui sont proposés avec les reprises au lieu des 2000 pages de la version imprimée.
C'est remarquable, la complémentarité entre la version imprimée et numérique est un vrai atout pour le lecteur moyen comme pour le chercheur. C'est là aussi que l'on voit l'absurdité actuelle de ne pas pouvoir proposer une offre couplée, celle-ci aurait un sens évident.
Félicitations à Bouquins/ Mollat pour cette édition la plus complète que possible de l'œuvre de Rabelais, dans le fond comme dans la forme; quand le numérique vient enrichir lui aussi l'accès aux textes. Bientôt cinq cent ans après leurs parutions, la rupture du codex s'en trouve amplifier...
Décidément les liseuses ont toujours la cote, quand on pense que certains les enterraient allègrement il y a dix ans. Pour preuve en cette rentrée, ce sont les deux leaders du marché Amazon et Kobo qui se tirent la bourre avec deux nouveaux modèles sur le segment de gamme principal.
Chez Kobo, c'est une nouvelle Kobo Clara E2 qui est annoncé pour le 22 septembre prochain. Voir l'excellent test chez GoodeReader. Je retiens personnellement la qualité de l'écran, l'attention sur le plastique recyclé, le support audio. Une chose importante qui n'est pas mentionné c'est l'absence d'une compatibilité avec les offres en bibliothèques en France. La DRM LCP n'est pas implémenté alors que le standard ouvre désormais sur tout le catalogue français et la DRM Adobe ne fonctionne plus. Les nombreux témoignages remontent du côté des bibliothèques, ne comptez pas emprunter des livres numériques. C'est quand même très embêtant pour les lecteurs, avec des offres qui s'étendent en France comme chez nos voisins francophones. Alors qu'en Allemagne Kobo Rakuten a avancé sur le sujet avec la marque Tolino qu'ils ont racheté, ce n'est pas le cas en France; c'est vraiment dommage, rien de tel du côté de Kobo France, exit les bibliothèques. "Eco-friendly" c'est bien, "Bibliothèque-friendly", ce serait encore mieux...
PS: j'ai trouvé une page qui montre l'utilisation possible de la DRM LCP chez Tolino.
Sequencity arrêté en début d'année avec son partenariat avec Leclerc, Youboox revendu à Nextory, c'est aujourd'hui la Fnac qui se retire d'Iznéo comme actionnaire majoritaire au profit du seul groupe Media-Participations (voir Livres-Hebdo).
Preuve supplémentaire s'il en était que le modèle actuel de la bande dessinée numérique ne fonctionne pas, qu'il ne représente plus un enjeu stratégique fort pour un acteur français mais aussi européen comme la Fnac. C'est le diffuseur historique qui part.
D'après les derniers chiffres de l'édition donnés cet été, le marché de la bande dessinée est de 509,6 millions d’euros en 2021, avec une croissance de 55,8% par rapport à 2020, c'est le grand vainqueur de l’année dernière tous secteurs confondus. Paradoxalement, alors que les ventes numériques représentent désormais entre 5 et 15% des autres secteurs éditoriaux (sans parler du professionnel-universitaire à plus de 40%), la bande dessinée numérique plafonne toujours à un peu plus de 1%. Même l'effet Covid ne se sera pas fait sentir chez les amateurs.
Et pourtant dieu sait si Iznéo avait incarné beaucoup d'espoirs, une plate-forme 100% française contre les géants américains, très largement aidée par le CNL, faut-il le rappeler. Iznéo ouvert au printemps 2010, quels mois seulement avant la sortie de l'iPad puis le déferlement qui a suivi; le constat est cuisant dix ans plus tard, la mayonnaise n'a pas prise. Alors que la presse trouve enfin son modèle, la bande-dessinée numérique ne convainc toujours pas ses lecteurs. Il s'agit d'ailleurs de chercher les tablettes dans les linéaires de cette même Fnac pour s'en convaincre, ce n'est plus l'effervescence sur ce segment.
Alors que le manga numérique bouge avec l'arrivée de l'application du japonais Piccoma en France (son développement vient d'ailleurs bousculer la loi sur le prix unique), c'est en tout cas une annonce importante aujourd'hui qui remet aussi en perspective plus largement le développement du streaming et des offres d'abonnements dans l'édition. C'est peut-être du côté du livre-audio qu'il faut lorgner, à noter que c'est Ainara Ipas, ancienne directrice du service d’auto-édition Kindle chez Amazon, et ex-directrice d’Audible, qui prend les rênes d'Iznéo; un signe certain, l'enjeu est à l'audio.
La DRM LCP est disponible désormais sur tout le catalogue de livres numériques français, les accords avec les éditeurs sont complets. C'est l'annonce qui a été faite en cette rentrée par ePagine. Un vrai parcours du combattant qu'a dû subir cette "DRM light", une solution open-source développée par EDRLab. La rampe de lancement était annoncée début 2017, c'est vous dire, revoir ici.
Le Monde revient sur les facilités à gérer les échanges de livres numériques avec des proches. Si la DRM est bien évidemment indispensable pour le prêt de livres numériques en bibliothèques, personnellement je me désole qu'une DRM soit encore attachée à des achats de livres en librairie en 2022. La solution du marquage, adoptée depuis des années par bon nombre d'éditeurs indépendants, a fait ses preuves, les livres ne sont pas plus piratés que les autres. Moins d'ailleurs, pour preuve les best-sellers sous DRM que l'on retrouve rapidement piratés en quelques jours, voire quelques heures pour certains. Enlever un marquage est un peu plus compliqué et dissuasif que d'enlever une DRM...
Le catalogue français sous DRM LCP, c'est déjà une étape importante vous me direz. Reste maintenant le problème épineux des matériels de lectures, notamment les liseuses, qui acceptent cette DRM LCP. Seules les marques Bookeen et Vivlio ont réalisé le déploiement. Pour Amazon et son format propriétaire, il ne faut bien entendu pas rêver; c'est bien entendu du côté de Kobo que les regards se tournent. La marque est très implantée en France au fil des années, avec le partenariat avec la Fnac. C'est aussi du côté des bibliothèques que l'enjeu est important. Il faudrait que Kobo (avec l'assentiment de la Fnac bien sûr) réalise ce passage. Il semblerait que la chose est faîte en Allemagne depuis quelque temps. C'est Livres-Hebdo qui le souligne: "Outre-Rhin, la nouvelle DRM est en effet compatible avec le fabricant de liseuses Tolino, créé par une alliance d’entreprises et racheté en 2018 par Kobo."
Si vous possédez une liseuse Kobo, je vous invite à vous rapprocher de Kobo France de toutes les manières que vous pouvez (mail, faq, réseaux sociaux, etc.), pour demander cette DRM LCP, qui permet d'échanger facilement vos livres numériques avec vos proches.
"J'ai appris que la DRM LCP est disponible sur tout le catalogue de livres numériques en France; quand pensez-vous que cette DRM sera disponible sur ma liseuse Kobo, pour faciliter les échanges de livres numériques avec mes proches? Merci pour votre retour."
Je fais aujourd'hui cette demande à Kobo France et la Fnac sur twitter; imitez-moi, peut-être que les choses bougeront dans le bon sens...
PS: Il y a urgence, relayée par notre ami bibliothécaire Franck Queyraud: "Les possesseurs de Kobo ne peuvent plus accéder au prêt numérique en bibliothèque via drm ADE. L'astuce ADE 3.0 ne fonctionne plus et le fichier plus accessible sur le site." Help Kobo!
Centenaire de la mort de Marcel Proust le 18 novembre prochain, la rentrée nous promet sans doute encore de nombreuses publications, manifestations, podcasts et mises en ligne diverses autour de l'écrivain et de son œuvre. Versant numérique, à signaler la mise à jour importante du site marcel-proust.com qui propose l'intégrale du texte de la Recherche en ligne avec les résumés, des citations, des études, etc. Regret de ne pas trouver de versions en ePub ou en PDF pour les lecteurs. Je vous redonne le lien vers le billet que j'y avais consacré il y a plus de cinq ans. C'est par ici avec une excellente version numérique. Je vous recommande également l'excellent Proustonomics, incontournable s'il en est, vous ne manquerez rien. L'œuvre de Marcel Proust à partager sans modération, elle est depuis 35 ans dans le domaine public, s'il fallait le rappeler.
PS : si vous recherchez une version audio de La Recherche libre et gratuite, je ne saurais trop vous conseiller l'excellente version réalisée par les sociétaires de la Comédie Française l'année dernière, en relais soir après soir, comme un mini-marathon en écho à la mise en scène par Christophe Honoré du «Côté de Guermantes» jouée au Théâtre Marigny. Magnifique évidemment, quand on a le meilleur. Pas moins de 149 lectures au total, sans modération...
J'ai retrouvé dans mes archives cet été ce document tiré de la revue Caractère en février 1998, bientôt 25 ans...
Les grandes étapes de la révolution numérique de l'imprimé dans déjà réalisées. En à peine 15 ans le chemin est fait.
En amont, les évolutions de la PAO (publication assistée par ordinateur) ont été réalisées depuis la fin des années 80 avec des ordinateurs personnels (Apple, PC), le langage PostScript, des logiciels de mise en page et de retouche d'images de plus en plus performants, passant de la simple bureautique à des applications professionnelles. On peut citer PageMaker, QuarkXPress, Illustrator, Photoshop. Les technologies de photocomposition et de tables de montage électronique ensuite sont peu à peu mises au rencart. La numérisation concerne surtout les ouvrages anciens (OCR) et les illustrations, les auteurs remettant désormais leurs textes sous forme numérique sous le format Word avec la fourniture de disquettes, ou d'envoi par mails pour les plus affutés. Les appareils photo numériques ne sont pas encore généralisés, l'étape du film négatif et les scans sont encore inévitables.
Coté offset, le Computer-to-film (CTF) est déjà en production dans beaucoup d'imprimeries supprimant l'étape fastidieuse du montage des morceaux de films. Le Computer-to-Plate (CTP) commence à se développer supprimant l'étape du grand film vers la plaque. Il faudra encore attendre quelques années pour voir arriver en production la suppression de la plaque elle-même avec le DI (Direct-Impression), la gravure s'effectuant directement sur la presse avec un support réinscriptible.
Côté impression numérique c'est encore les balbutiements en cette fin des années 90 avec plusieurs technologies en concurrence (thermique, laser, jet d'encre, etc.)
Pas de format ePub bien sûr, le format PDF (Portable Document Format) créé en 1993 par la société Adobe règne en maître. Il est plus sûr et plus léger pour les échanges entre les éditeurs et les imprimeurs. Légèreté aussi pour les échanges sur les réseaux avec le développement du web qui commence. Autre révolution en marche...
Une belle surprise. Après presque une année, le site EbooksGratuits a repris ses publications au début du mois. Paul Féval, Wilkie Collins, Jean Ray, André Maurois, André Gide entre autres. Je ne saurais trop vous conseiller la qualité de leurs livres numériques du domaine public, tous proposés gratuitement.
Cet été en compagnie de Blaise Cendrars. L'envie de relire tous les livres de cet écrivain très important dont j'avais déjà lu plusieurs titres par le passé. L'occasion aussi de regarder quelle édition choisir et plus largement le statut de ces œuvres complètes disponibles chez les éditeurs français. Laquelle choisir?
Les œuvres complètes de Cendrars ont été publiées juste après la mort de l'auteur entre 1960 et 1965 aux Éditions Denoël, dans une belle édition en 8 volumes en toile verte sous jaquette. Au début des années 2000, sous le titre général « Tout autour d’Aujourd’hui », une nouvelle série, enrichie de préfaces et d’annotations, remplace la première édition, cette fois-ci en 15 volumes brochés. Cette édition est disponible au format numérique au seul format PDF, pas de version ePub, bien dommage que l'éditeur n'ait pas fait l'effort. En plus 20€ le volume, vous imaginez la somme, j'ai oublié. Autre édition, celle dans la Pléiade, en deux volumes sortis en 2013, mais ce sont ces seules œuvres autobiographiques qui sont disponibles. Exit bon nombre de titres importants. Comme vous l'aurez peut-être déjà remarqué, je ne suis pas très amateur de cette collection. Je ne reviendrais pas sur un certain "snobisme de mise" autour de cette collection au fil des années, c'est aussi le développement sans cesse des appareils critiques qui gonflent les volumes de manière intempestive à mon sens. Ce n'était pas la philosophie de cette collection à ses débuts. Lire un grand écrivain sans la glose universitaire. C'est aussi le corps bien petit de la typographie, l'absence de marges qui me rebute. Au fil des années, je me suis débarrassé de bon nombre de Pléiade que je n'avais plus l'envie de relire sous ce format, La Recherche de Proust notamment, relu au format numérique il y a quelques années. Bref, oublié la Pléiade...
Rien chez Quarto, Omnibus ou Bouquins bien sûr dont j'aime tant la complémentarité du numérique. J'aurais pu aussi choisir les versions numériques disponibles chez Folio, mais pour une somme identique voire bien moindre, je préfère une version imprimée. J'ai mis de côté la version brochée, j'ai fait le choix de la première édition sans appareil critique, publiée dans les années 60 d'occasion. Revenir aux fondamentaux en quelque sorte. Je pensais acheter les 8 volumes au fur et à mesure, en fouillant j'ai trouvé pour 120€ les 8 volumes d'un coup, en très bon état. Près de 4500 pages au total. Une belle étagère dans ma bibliothèque, de belles reliures en toile qui n'existent plus chez les éditeurs aujourd'hui, des éditions qui étaient courantes dans les années 60 à 80 chez les éditeurs comme en versions club et qui ne sont plus utilisées aujourd'hui, c'est bien dommage. Bon nombre d'écrivains importants mériteraient de telles éditions de prestige aujourd'hui.
Il faudrait absolument repenser ces éditions de prestige, relancer peut-être des souscriptions, je pense qu'il y aurait un public pour cela, le dernier succès de Lovecraft chez Mnemos est un signe évident. N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, bel été à vous.
PS: depuis que j'ai publié ce billet, les Editions Grasset proposent une nouvelle édition en 15 volumes brochés. La parution est prévue entre 2022 et 2025. La version numérique pour chaque volume est proposée au format ePub. Malgré le prix élevé pour ceux qui souhaiteront l'ensemble, l'initiative est vraiment à saluer. C'est aussi pour ce genre de série que la complémentarité imprimé/numérique s'imposerait plus que jamais.