47 notes dans la catégorie "Typographie"

Kobo by Fnac: plus de caractères

3a95d2e47c134e40326f17dcf91bbSi vous venez d'acheter un Kobo à la Fnac depuis quelques semaines et que vous vous désesperez de ne pas trouver suffisamment de choix de caractères à l'intérieur, pas de panique. Revoir ce petit billet paru l'été dernier, quand on ne parlait pas encore du Kobo par chez nous, encore moins à la Fnac! Créez juste un petit dossier "fonts" dans le dossier qui s'ouvre sur votre ordinateur et mettez-y des polices que vous aurez sélectionné sur des sites comme dafonts ou d'autres. Je vous avais proposé aussi une petite sélection ici. Si je devais en retenir quatre, Charis, Charter, Caecilia, ClassicRound. Mais essayez aussi les autres! Vous les trouverez facilement sur le web, il vous faut des fichiers ".ttf". Bonnes fontes avec le nouveau Kobo!


Hubert Nyssen en technicien visionnaire du livre

Actes sudPour rendre hommage à Hubert Nyssen, dont le décès a été annoncé aujourd'hui, il m'a semblé intéressant de vous proposer un article paru dans un numéro hors-série de "Science et Vie Micro" en janvier 1988 sous la plume de Philippe Brizard, consacré au 10ème anniversaire des Editions Actes Sud. Dans cet article, en écho à Apple et Steve Jobs, le journaliste revient sur l'aventure de la micro-édition dans laquelle les Editions Actes Sud s'étaient engagées en pionnière à l'époque, alliant à la fois qualité typographique et modernité:

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Editer c'est découvrir, la micro-édition au service des beaux livres

Actes Sud, Hubert Nyssen éditeur. Ces mots sont désormais connus des amoureux de la littérature. Loin du tapage médiatique et des salons parisiens, Hubert Nyssen prouve qu'un éditeur exigeant peut vivre de son travail sans faire de concession. Actes Sud fête cette année ses dix ans. Oh surprise! Cet anniversaire coïncide avec l'arrivée de la micro-édition dans ses locaux.

   La vieille batisse domine avec indifférence le Rhône. Cette construction biscornue, pleine d'escaliers, de couloirs et de terrasses, est le berceau de 300 ouvrages, que viennent rejoindre chaque mois une vingtaine de nouveaux titres. Attention, n'allez pas penser qu'Actes Sud fleure bon le thym, la ciboulette ou autres soupes aux herbes sauvages. Point trace de régionalisme ici. Simplement un éditeur ayant jugé incongru de "monter" à Paris pour exercer son métier.

    Les livres qu'édite Hubert Nyssen sont pour moitié des ouvrages étrangers, qu'un réseau de lecteurs signale à son attention, et pour moitié des découvertes françaises, nouveautés et rééditions. L'équipe d'Actes Sud a pour seul critère la qualité des manuscrits (qui arrivent à raison d'une trentaine chaque jour par la poste, passage du Méjan) et les coups de coeurs éprouvés à la lecture. "Même si l'on est en droit de contester tel ou tel choix, je n'ai personnellement pas à rougir d'aucun des livres que j'ai édités" affirme fièrement, pipe en avant, Hubert Nyssen, gentleman à la soixantaine moustachue et distinguée.

Francaise-garamond  Son exigence se manifeste aussi dans la présentation des ouvrages. Ni bouquin au texte serré et à la reliure fragile, ni faux livre de luxe, l'ouvrage Actes Sud est maniable, sobre, solide et lisible. Edité selon sa longueur dans l'un des trois formats oblongs dont les dimensions s'harmonisent (10x19; 11,5x21,7; 13x24), composé en Garamond et justifié selon un gabarit délibéremment étroit, le texte est imprimé sur un beau papier Vergé Edition Ivoire. Les cahiers cousus sont assemblés sous une couverture souple mais toujours illustrée avec goût.

   Comment la micro-édition s'est-elle intégrée dans cet univers où l'esthétisme est roi? L'informatisation des Editions Actes Sud pourrait se raconter comme une belle histoire. Il était une fois un jeune bruxellois de 25 ans qui avait pour nom Juan Pirlot de Corbion. Juan se sentant à l'étroit dans son pays natal, décide de partir en France et d'y devenir journaliste. En Avignon, il croit découvrir l'école qui fera de lui un vrai reporter. Hélas la formation n'est pas convaincante. Un jour il rencontre Hubert Nyssen (à l'occasion d'une conférence à l'école) qui au vu de son passé d'étudiant en lettres, lui propose d'effectuer un stage à Actes Sud comme lecteur de manuscrits. Juan apprécie cette ambiance éditoriale, proche de celle de l'artisanat familial. Mais il n'y a malheureusement pas de poste à temps plein pour lui. C'est alors qu'il tombe sur le dossier de SVM en mars 1987 consacré à la micro-édition. Une idée germe: pourquoi ne pas proposer à Actes Sud une cellule d'informatique éditoriale dont il serait le responsable? Dans la foulée, en digne émule de Tintin -dont il a un peu la bouille- Juan monte dans sa petite auto pour enquêter plusieurs mois dans les milieux de l'édition électronique, sans même avoir soumis son projet à Actes Sud. Après son étude budgétée, il propose le packaging "micro-édition + Juan Pirlot" à Hubert Nyssen. Celui-ci l'écoute. Visiblement intéressé, il demande à voir. "Je devais prouver que la qualité serait préservée" se souvient le jeune homme. Après plusieurs semaines d'essais typo, la réponse est positive. Si cela n'avait pas été le cas? Juan répond avec une naiveté non feinte qu'il n'y a même pas songé.

Se    Juan assure désormais la composition de tous les nouveaux titres Actes Sud. L'entreprise a acquis six Macintosh SE équipés de disques durs -dont quatre servent aussi à d'autres tâches- raccordés en réseau à une imprimante laser. Les manuscrits sélectionnés sont saisis sur Macintosh (logiciel Word 3.0), par une équipe de cinq clavistes que Juan a recrutés et formés. Il n'est guère envisageable d'exiger des écrivains qu'ils fournissent leurs romans sur disquettes. Les traducteurs, eux, sont pour la plupart équipés de traitements de texte.

    Dans un premier temps, Juan n'utilisait pas de logiciel de mise en page; un traitement de texte évolué, comme Word 3.0 suffit au formatage de textes continus sur une seule colonne. Depuis peu, il a fait l'acquisition de X-Press dans le souci d'atteindre une qualité typographique irréprochable. Si la police utilisée par Actes Sud reste toujours la même, le corps évolue en fonction du format du livre et de la longueur du texte; "Or, remarque-t-il, un corps 11 de photocomposition n'a rien à voir avec un corps 11 de micro-édition!" Et Juan de montrer une multitude d'épreuves laser avec en marge les annotations d'Hubert Nyssen: "illisible", "trop serré", "trop lâche", etc. La chasse, l'interlignage, la césure, doivent donc être paramétrés de façon très précise.

    Bien entendu, la sortie laser sert uniquement à vérifier la qualité de la page. La sortie de l'original sur Linotronic 100, sous la forme de bromures ou de films, est sous-traitée à la société Imprimerie Libérale à Châteaurenard (entre Arles et Avignon). Lors de notre visite à Actes Sud, Juan attendait avec inquiétude les films du premier ouvrage réalisé en micro-édition. Renseignement pris, le flashage du "Naufragé de Saint-Louis" de Guy Rohou s'est effectué sans dommages et après impression, le livre sera disponible en février "dans toutes les bonnes librairies". Avant même l'arrivée de Juan Pirlot, Christine Nyssen, chargée de la gestion, songeait depuis quelques années à rapatrier l'ensemble de la composition à Actes Sud.

   Plusieurs solutions furent alors envisagées: il a notamment été question de terminaux reliés aux photocomposeuses; mais l'idée fut finalement écartée parce que jugée trop lourde. "Un réseau de micros apporte une plus grande souplesse de travail et réduit donc les coûts" constate Christine.

HubertN_portraitreduit    Hubert Nyssen ne saurait contredire ces propos, lui qui, adepte du paradoxe, voit dans la micro-édition beaucoup plus qu'un simple outil destiné à favoriser la production: "la sophistication de l'outil informatique -dit-il- nous permet de retrouver la jouissance artisanale des imprimeurs-éditeurs d'antan. C'est là le vrai sens de la modernisation".

Philippe Brizard

Article paru dans "Science et Vie Micro" hors-série, janvier 1988

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Merci à Guillaume de m'avoir aidé à récupérer rapidement cet article. Science et Vie Micro ayant arrêté sa publication en avril 2010, j'ai cherché vainement un contact à la rédaction de l'Ordinateur Individuel/SVM. Je les remercie d'avance, ainsi que l'auteur de l'article, de me confimer leur autorisation tacite pour la diffusion de ce bel hommage au talent visionnaire d'Hubert Nyssen en tant que technicien du livre.

PS: lire également l'interview que lui consacre le NouvelObs. A noter que Juan Pirlot de Corbion a vogué vers de nouvelles aventures numériques depuis cette époque, puisqu'il a été le fondateur de Chapitre.com en septembre 1996 et de l'actuel site YouScribe en avril 2010.


PocketBook/ Kobo/ Bookeen: "best of" de 20 polices

LettrineV ous avez été nombreux à m'envoyer vos commentaires à propos du premier choix de polices que j'avais sélectionné. Un choix parmi les polices les plus intéressantes pour importer sur son livre électronique préféré, des caractères agréables pour les gros lecteurs que vous êtes! Comme je l'ai indiqué précédemment, seul les modèles de chez PocketBook et Kobo permettent cet import dans le dossier fonts au travers de l'utilisation du logiciel FBreader pour le premier. BebookMini également, signalé par Béranger.

Attention : Comme PocketBook et Kobo, Booken a désormais ouvert la possibilité d'importer des polices depuis quelques mises à jours.

Le choix a été rude, j'ai finalement retenu 20 polices (avec le type et la taille), de quoi, je le pense, contenter le plus grand nombre. Je mets également en gras un choix de 5 polices que je juge incontournable si elles ne sont pas déjà présentes sur les modèles, cela n'empêche pas de regarder les autres :

  • Adobe Garamond Premier, courant, 24
  • Adobe Caslon Pro, courant 24
  • Baskerville Classico, courant, 22
  • Caecilia PMN Bold, 20
  • Cambria Math, courant, 22
  • Chaparral Pro, 22
  • Charis SIL Regular, 20
  • Charter BT, 22
  • Classic Round Medium, 22
  • Droid Serif, courant, 22
  • Liberation Serif, courant, 22
  • Linux Libertine Regular, 24
  • Minion Pro, 24
  • MPlantin, courant, 22
  • Palatino LT Standart, courant, 22
  • Tex Gyre Bonum Regular, courant, 20
  • Tex Gyre Pagella Regular, courant, 22
  • Tex Gyre Schola Regular, courant, 22
  • Tex Gyre Termes Regular, courant, 24
  • Times, courant, 24

Certaines sont libres de droits, d'autres sont à acheter, vous les trouverez en trois clics pour la plupart. Il s'agit d'un work in progress. J'attends bien entendu vos commentaires et que vous m'en indiquiez d'autres au hasard de vos recherches. Encore un grand merci à vous tous!

PS: mise à jour 25/01/12; ces polices peuvent aussi être embarquées sur le Kobo. Sans modération!


PocketBook: premier choix de 16 polices intéressantes

Lettrine_a suivre dans la continuité de mon billet sur le retour des lecteurs que vous avez été nombreux à commenter (billet d'ailleurs repris par OWNI), j'ai établi une première liste de 16 polices que je pense intéressante d'intégrer sur des ereaders. Un choix de caractères typographiques qui sont agréables pour des lectures prolongées, pour des lecteurs aux "appétits" importants. A ma connaissance, seuls les modèles de chez PocketBook et Bookeen (voir bémol en fin d'article) permettent d'importer des polices .ttf en les placant dans le dossier Fonts.

Les polices sélectionnées sont les suivantes (avec le type et la taille):

  • Adobe Graramond Pro, courant, 22
  • Apple Garamond, courant, 24
  • Baskerville Classico, courant, 20
  • Cambria, courant, 22
  • Caslon Normal, courant, 22
  • Century Schoolbook, courant, 22
  • DejaVu Serif, courant, 18
  • Divona, courant, 18
  • FrizQuaRegular, courant, 22
  • Georgia, courant, 22
  • Liberation Serif, courant, 22
  • Minion Pro, courant, 22
  • MPlantin, courant, 22
  • Palatino LT Standart, gras, 22
  • Times of the West, courant, 22
  • Verdana, courant, 22

Soit 16 polices pour l'instant, si vous en repérez d'autres intéressantes, je suis avide de vos commentaires. J'attends aussi le retour de quelques typographes avertis, si vous en connaissez autour de vous pour nous aider! Si nous pouvions valider ensemble cette sélection, ainsi établir un choix de 10 ou 20 polices "idéales" pour convenir à tous les lecteurs!

Vous trouverez joint un dossier zippé avec 12 polices, 4 sont déjà présentes sur le PocketBook et le Cybook Orizon: Georgia, Verdana, DejaVu Serif et Liberation Serif.

PS: Pour Bookeen, pas de parémétrage particulier. Ceux que j'ai retenu pour ce choix sur le PocketBook sont les suivants:

  • paramétrage général configuration/apparence: rendu texte mis en gras
  • paramétrages FBReader: Encodage auto, Espacement des lignes 70/80 (au choix), Marges de la page Large, Tirets Activer, Saut de Ligne Automatique, UpdateMode GoodQuality.

PS: après plusieurs essais complémentaires, le résultat est décevant sur les modèles Bookeen, cela dépend des fichiers ePub. Comme le remarque un commentaire sur eBouquin qui a relayé le billet: "Depuis les Bookeen, il faut que l’ePub ne force aucune police. Si une police est forcée dans l’ePub, alors le changement via les commandes du Bookeen ne marchera pas." Bref, seuls les modèles PocketBook qui utilisent FBReader permettent un import efficace, encore un bon point pour nos amis ukréniens!


Lecture: retours des lecteurs

Lire Ce Salon qui vient de se terminer m'aura aussi permis de rencontrer plusieurs gros lecteurs/lectrice sur des modèles de toute sorte. Voire des très gros lecteurs/lectrices, certains dévorent, une véritable addiction, ils se reconnaîtront! L'occasion de confronter à la fois les pratiques et les retours en tant que lecteurs assidus. Puisque même Arnaud Nourry nous parle d'une concurrence au livre de poche américain! Confirmation aussi des profils communiqués récemment par Kobo. Les personnes qui lisent beaucoup sont dans leur immense majorité sur les modèles en papier électronique: Sony, Cybook, PocketBook, FnaccBook, Kindle, etc.; cela ne fait aucun doute dans les retours que j'ai. La Fnac, France-Loisirs ne se sont pas trompés de cible. La lecture sur les tablettes reste une lecture très largement occasionnelle, en aucun cas adoptée par les gros lecteurs. Sans doute pour la question du prix des modèles mais aussi pour les conditions de lecture en tant que telles: mobilité, rétro-éclairage, proximité d'internet (et oui, cela revient souvent dans les commentaires!). Tous les lecteurs que j'ai rencontré ont d'ailleurs des smartphones et jugent l'utilisation complètement différente, en aucun cas concurrente, c'est intéressant de le signaler.

    J'ai été surpris que les modèles américains, notamment le Kindle, sont déjà bien plus présents en France qu'on ne le croit, beaucoup d'anglophones ont déjà sauté le pas. Difficile d'appréhender le phénomène (il n'y a qu'Amazon qui le sait exactement), mais le cas de cette dame qui circulait au salon avec son Kindle n'est pas du tout le fait d'une extra-terrestre! Les Kindle circulent déjà beaucoup en France parmi les anglophones, c'est certain. Sur les retours, sur des questions liées aux différents débats tactile/non tactile, wifi/non wifi que l'on s'attendrait à trouver, chacun s'adapte plutôt bien au modèle qu'il a choisi. Ces éléments, même s'ils peuvent être décisifs au moment de l'achat, sont finalement peu importants après-coup. Même ceux qui ont opté pour des modèles non-tactiles ne voient pas bien après-coup à quoi cela leur servirait. Je ne constate pas de regrets particuliers des uns et des autres après plusieurs mois d'utilisation. Les gens prennent beaucoup de temps à comparer les modèles, les différentes technologies, ce n'est pas du tout un achat impulsif. Les choix faits au départ semblent complètement assumés dans la durée.

    D'abord, confirmation que les lecteurs adhérent maintenant très fortement à l'ePub. Si certains  voulaient encore des PDF pour la qualité des présentations, ils se rendent compte maintenant que lire de l'ePub est bien plus pratique et pérenne pour constituer des bibliothèques. D'autre part, c'est plus sur les façons dont les livres sont conçus que le débat se porte et c'est finalement rassurant que les lecteurs soient sensibles à la présentation de ce qu'on leur donne à lire. Et là, c'est vraiment pas bon pour certains éditeurs et lecteurs, il faut bien le dire. Voici une petite synthèse que j'ai faite durant ces quelques jours et qui recoupe ma propre pratique. Si elle n'a pas de valeur statistique (je ne suis pas Ipsos!), elle présente des éléments suffisamment récurrents à chaque fois pour permettre d'apréhender ce que des lecteurs attendent, et sur le fond, ce sont des préoccupations de lecteurs de livres, de lecteurs attachés à la présentation typographyque des livres:

  • texte justifié impérativement.
  • empagement avec 1500/1700 signes; les gens veulent des mises en pages simples type livre de poche indiscutablement, quitte à grossir la police après-coup par eux-mêmes s'ils le désirent
  • marges suffisamment larges (5 à 10mm) et égales; certains éditeurs font le choix de décentrer en laissant une marge plus importante à droite pour un folio, beaucoup de retours contre.
  • blancs de tête et de pied (5 à 10mm) également, il faut que ça respire!
  • césures seraient appréciées pour éviter les blancs typographiques
  • éviter l'interlignage trop important
  • éviter les alinéas trop importants, 4/7mm maxi; certains font plusieurs centimètres, extrêmement gênants
  • polices à privilégier: des polices avec empâtements type Garamont/Plantin/ Minion par exemple côté propriétaires; polices sans Sérif, Déjà Vu et Libération par exemple côté libres. Les gens réclament plus de choix de ce côté-là, type iBooks par exemple

    On retrouve indiscutablement les caractériques des mises en page de livre de poche. C'est la réflexion de bon sens qui revient souvent d'ailleurs, mais pourquoi donc les éditeurs ne s'alignent pas sur les livres de poche? C'est exprès? Support papier ou électronique, peu importe, les gros lecteurs veulent retrouver leurs textes de la même façon. L'un et l'autre se superposent. On comprend le soin exemplaire d'Amazon et d'Apple pour la présentation typographique, c'est loin d'être de l'ordre du gadget. Quand vous passez des heures à lire, vous appréciez le soin qui a été fait par l'éditeur ou le fabricant du lecteur.

    Je vous invite à me laisser vos impressions sur tel ou tel point important que j'aurais oublié, pour confirmer ou infirmer. Si vous êtes vous-même gros lecteurs, je serais ravi d'avoir vos commentaires. Ces premiers éléments pourraient servir d'ébauche à une étude plus générale. C'est vrai que je n'ai pas encore vu grand chose sur tous ces aspects. Peut-être l'objet d'un travail d'étudiant sur la question? Je pense que tous ces retours de lecteurs pourraient être approfondis dans les bibliothèques et cela ne manière statistique, mais cela est peut-être déjà le cas, non?

PS: Beaucoup d'échos négatifs du côté du logiciel Adobe viewer qui ne permet absolument aucune lattitude, on se retrouve face à des choix de l'éditeur qui ne nous conviennent pas forcément, engendrant finalement beaucoup de frustrations et de recherches sur des offres non-légales alternatives.

PS: un commentaire que je remonte dans ma note:

Pour être complet à propos de modèles qui ouvrent sur un choix de polices de caractères, comme FBReader embarqué sur les PocketBook, voici la liste des 12 polices disponibles et leurs classifications Thibaudeau pour faire simple:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Classification_Thibaudeau

- Cyrillic Old (Script)
- Menuet (Script)
- DejaVuSans (Antique)
- DejaVuSansMono (Antique)
- DroidSansMono (Antique)
- LiberationMono (Antique)
- LiberationSans (Antique)
- MyriadPro (Antique)
- Verdana (Antique)
- CaeciliaBoldSC (Egyptienne)
- DejaVuSerif (Didot)
- LiberationSerif (Elzévir)

Quelques polices qu'il me parait pertinent d'intégrer sans attendre; les versions ttf sont à mettre dans le dossier Fonts, vous les trouverez payantes ou gratuites sur le net:
- Adobe Garamond Regular
- Baskerville Classico
- Minion Pro
- MPlantin [ma préférée!]
- Times (of the West) ou autre

Lire Proust en Garamond, c'est quand même autre chose!

N'hésitez pas à m'en donner d'autres que vous appréciez en tant que gros lecteurs et "amoureux de la typo". Un "best of" des 10 meilleurs polices pour bientôt?

PS: en complément, j'ai ajouté une première liste de 16 polices sélectionnées.


Les livres enrichis "subtils"

A signaler chez Fred Cavazza cet intéressant billet "A quand les ebooks enrichis?". Quand on y regarde de plus près, on est pour l'instant "plus proche du DVD-Rom interactif remasterisé à la sauce tactile" que du livre électronique. Et de lancer des pistes, défiance du multimédia mais enrichissement des textes eux-mêmes: "Nous pourrions ainsi envisager un certain nombre d’enrichissements graphiques pour les ebooks: couverture animée, effets typographiques (ex: une typographie associée à chacun des personnages dans un dialogue), transitions animées,fonds de page illustrés pour «poser» le décor, animations (vibration ou ondulation du texte), musique pour introduire un chapitre, ambiance sonore de fond pour installer l’ambiance d’un passage (ex: bruits de circulation, de foule, de mer, de gare, vent dans les arbres, tic-tac d’une horloge...), courts passages récités par des acteurs..." Tout ceci dans le but d'améliorer l'expérience de lecture et de justifier des prix élevés chez les éditeurs: "D'un point de vue «marché», les ebooks n’apportent qu’une valeur ajoutée très faible par rapport à leur équivalent papier (surtout quand un livre électronique est vendu le triple de la version livre de poche). L’enrichissement des oeuvres semble donc être un bon moyen de justifier à la fois un prix de vente élevé (afin de maintenir les marges des éditeurs) et un équipement des lecteurs qui doivent investir dans un e-reader". Des pistes intéressantes à explorer par les éditeurs créatifs sans se lancer dans des applications interactives qui trouveront certainement un certain public, mais assez loin des livres finalement, avec le risque de dénaturer l'oeuvre originale. Une alchimie délicate à maîtriser, subtilité me semble le maître-mot en la matière. En complément aujourd'hui décidément, cette présentation bien léchée d'interfaces possibles et un commentaire assez juste: "Ça n’a plus rien à voir avec de la lecture. Il n’y a plus d’immersion dans le texte. Le texte est parasité par tout cette interface visuelle. C’est beau mais ce n’est pas un livre". A vous de juger. Subtilité toujours... (via l'excellent Fubiz).
 

The Future of the Book. from IDEO on Vimeo.


Gutenberg, Aldus Manutius, certes, mais aussi Bill Hill...

"Billet envoyé par Alain Pierrot, business manager, société I2S:"

Que l'invocation (parfois) incantatoire des grands inventeurs d'"outils de lisibilité" à propos du livrel et des liseuses puisse agacer est bien compréhensible. Il ne faudrait pourtant pas passer plus longtemps sous silence le travail de réflexion, discussion et invention que le monde de la typographie et de la mise en écran fait depuis des années, sans soutien ni participation explicites de l'édition française.
Écoutez la trop brève intervention d'Inès Secondat de Montesquieu (CLEO) sur Place de la Toile (50ème minute) et voyez le compte-rendu (et liens vers enregistrement) lors de l'exposé qu'elle avait fait lors de l'université d'été du CLEO.
Ceux que ne rebute pas le robuste accent écossais, que Bill Hill ne dédaigne pas dans ses communications publiques, trouveront plein d'informations intéressantes sur l'histoire des efforts engagés pour tirer le meilleur parti du savoir-faire de quelques siècles de typographie et des opportunités — et difficultés — de l'affichage sur écran (liens déjà signalés ici sur Aldus)

J'aimerais voir les grands éditeurs français, le SNE, afficher leur solidarité avec les historiens de l'édition, typographes, maquettistes qui œuvrent de leur côté à faire avancer les "arts de la lisibilité" dans le monde numérique. Organiser et soutenir une conférence, un forum sur ce thème?

A revoir "The Future of reading on the Web", Part1 et Part2.


Avant Aldo Manuzio

Jenson01Grâce à un ami ce week-end, j'ai eu la chance de découvrir quelques livres imprimés par le français Nicolas Jenson, le père du caractère romain.
Comme l’écrit Martin Lowry: «Si Gutenberg a inventé la typographie, Jenson et Jean de Cologne ont tout fait pour passer d’un secret commercial jalousement gardé à un outil de communication de masse».
Et cela à partir de 1470, une vingtaine d'années avant Aldo Manuzio...


Les leçons de Bill Hill

Billpic Nous connaissons tous la pauvreté de la lisibilité sur le web pour des livres ou pour des essais relativement longs. Etienne Mineur le rappelait fort justement en début d'année sur Place de la Toile. Scrollage, polices de caractères inadaptées, textes en drapeaux, mauvaises césures, lignes trop longues, mauvais interlignage, j'arrête ici la liste des problèmes qui nous font bien souvent arrêter avant d'avoir commencer ou bien remettre à plus tard, ce qui revient au même. Je vous avez parlé de Bill Hill et de son excellent blog sur les recherches de lisibilité, de typographie appliquée au Web.
En février dernier, il s'était attaqué à un livre The Mabinogion.
Il nous propose depuis hier son propre blog sur trois colonnes; le résultat en plein écran (avec F11) est absolument remarquable. Combien de blogs je voudrais voir comme cela!
Je vous invite à découvrir comment il a procédé, c'est un peu technique mais cela vaut vraiment la peine de se pencher dessus et de suivre l'expérience dans les prochains mois.
Comme Bill Hill l'explique parfaitement en conclusion, l'avenir reste ouvert:
"Maintenant, ne vous méprenez pas - les outils de blogging d'aujourd'hui ont démocratisé la publication d'une façon que nous n'aurions jamais rêvé d'avoir, quand j'ai commencé à travailler comme journaliste dans les années 1960. Ils permettent d'écrire très facilement le contenu, ajouter des graphiques et des liens, d'après lui, échanger avec des commentaires et de toutes sortes d'autres choses.
Mais ils sont tous encore à leurs balbutiements, et il y a la nécessité de tirer les leçons, cela a bien pris 550 ans au monde de l'imprimé pour l'absorber..."

(un grand merci à Alain pour sa veille si précieuse).

Concours des plus beaux livres

Voici la liste des 25 ouvrages lauréats, toutes catégories confondues du Concours des plus beaux livres 2008. Nos amis allemands le faisaient depuis des années. Grâce à l'initiative de quelques-uns, c'est maintenant un événement qui commence à compter en France. En piste pour le concours international maintenant... Merci à ObjetsLivres et à Florence.
PS: à signaler aussi une sélection de bons livres de typographie, de graphisme et d'histoire du livre.


Il va falloir se justifier

100_5999 Rassurez-vous, éditeurs, ce n'est pas une sommation (comme du côté de chez Bibliobsession) pour éclairer nos lumières sur les prix pratiqués en matière de version numérique mais bien de pointer sur la mise en page de ces nouveaux livres (oui, oui, ce sont bien des livres! - allez plutôt voir du côté de chez Roger Chartier, la première séquence, si vous avez pas trop de temps) qui fleurissent peu à peu.

"On pourrait s'interroger longuement sur le respect, observé au cours des siècles, de la justification des pages en prose. Aujourd'hui encore, même si celle-ci est abandonnée depuis quelques années, dans des reproductions à petit tirage ou bon marché, il n'en demeure pas moins que pour la majorité des lecteurs, un texte non justifié ne répond ni aux critères esthétiques, ni au sérieux dont doit s'accompagner toute présentation imprimée. Le mot justifier vient du moyen latin iustare qui porte en lui la signification morale que nous lui connaissons en français. Il est utilisé tel quel dans différentes langues; le mot allemand justieren veut dire justifier une page, mettre dans un ordre convenable. L'espagnol précise: justification tipocrafica, l'anglais justification, et le russe justirovka, sont calqués sur le mot allemand. Assez curieusement, l'allemand emploie pour la justification d'une ligne l'expression ausschliessen = exclure. Dans toutes ces traductions demeure l'ambiguité du terme: correction morale et position adéquate dans l'espace. Justifier, à l'origine, c'est donner à la ligne, dans le composteur, la longueur voulue...
Cette loi toujours respectée de la justification que l'imprimerie permet de rendre parfaite a posé cependant des problèmes techniques très compliqués et très coûteux. La justification a, de plus, nécessité cette aberration logique, qui semble compliquer la lecture: la coupure des mots entre la fin d'une ligne et le début de la suivante."
Cette longue citation de l'ouvrage "Quand le livre devint poche" de Yvonne Johannot en 1978. Amusant de constater que ce qui était à l'époque pointé du doigt comme des reproductions non justifiées, des pseudos-livres, étaient, en fait, produit par un matériel rapidement démodé que certains d'entre vous ont peut-être connus, des machines à écrire à caractères compensés et à boules qui se trouvaient obsolètes au bout de quelques mois. C'était, bien évidemment, avant l'arrivée de la PAO qui a réglé tout cela, c'est le cas de le dire.

Et, pour "justifier cette justification" et ces coupures de mots?

"Richaudeau, reprenant les travaux d'Emile Javal, a étudié, à l'aide d'outillages perfectionnés, les processus physiologiques mis en oeuvre lorsqu'un individu lit: l'oeil ne balaie pas une ligne d'écriture d'un mouvement continu, pour en capter les signes, mais procède par saccade et s'arrête sur un certain nombre de points de fixation. La lecture est d'autant plus rapide, que le mouvement lui-même est rapide, que le nombre de points de fixation est faible et que le nombre de signes que l'oeil est capable d'appréhender à droite et à gauche du point de fixation est grand. le nombre des saccades effectuées sur une ligne ne dépend pas de la distance entre l'oeil et le texte mais du faisceau angulaire. Cet exercice musculaire du déplacement de la rétine selon certaines modalités physiologiques qui préside à la transmission au cerveau des signes à décoder se fait d'autant mieux que le chemin à parcourir ne contient aucun obstacle où l'oeil achopperait. Il est bien évident que les repères qu'inconsciemment l'oeil recherche sur la ligne sont trouvés d'autant plus aisément que celle-ci est absolument régulière." (pages 34-36). Les processus physiologiques ont-ils changés en 30 ans?

Espérons que nous allons retrouver rapidement cette fameuse justification si harmonieuse sur nos lecteurs favoris; dans les livres des éditions Gallimard ce serait quand même indispensable!



La figure d'Aldo Manuzio

Aldo Je viens de terminer le livre "Aldo Manuzio, Passions et secrets d'un Vénitien de génie" que Bruno Rives vient de publier aux Editions Librii. Pour la petite histoire, j'étais loin d'imaginer en créant mon propre blog la passion secrète de Bruno pour l'éditeur vénitien et le nom de Tebaldo en écho à son prénom. Depuis, au hasard de nos rencontres avec Bruno, nous évoquons la figure du grand homme au regard des développements du papier électronique et des évolutions en cours dans le milieu du livre. J'avoue que je suis un peu déçu par la lecture de l'ouvrage qui ne choisit pas son parti. Bruno affirme ne pas avoir voulu faire un essai ou une biographie mais pourquoi alors avoir donné ce titre à son livre (sans parler de la couverture qui se rapproche d'un Découvertes Gallimard). Choix d'un "docu-fiction" donc, avec une intrigue, une sorte d'enquête à travers les âges et l'Internet, sous fond de Vatican, d'écrits remettants en cause le Christ, de la recherche de l'auteur du "Songe de Polyphile" édité par Aldo Manuzio... Ce n'est pas la première fois que ce livre énigmatique sert de cadre à un roman policier. En 2004, Ian Caldwell et Dustin Thomason, deux auteurs américains, avaient publié un thriller intitulé "La Règle des Quatre" (Livre de poche). Ce livre s'inscrivait dans la lignée du DaVinciCode en embarquant le lecteur dans une chasse au trésor au coeur du livre du Quatrrocento. Avec sa suite logique, bien sûr, "La Règle des Quatre décryptée" par Joscelyn Godwin (Michel Laffon)... On a échappé au film fort heureusement. On était loin du Nom de la Rose d'Umberto Eco.
Bruno Rives a choisit de naviguer dans la forme entre deux intrigues, l'une se passant à la Renaissance, l'autre de nos jours, les deux à la recherche de manuscrits précieux. Internet, biographie d'Alde, souvenirs et travaux personnels de l'auteur, livre électronique, j'avoue que tout se mélange un peu en refermant ce livre. Le suspense de l'intrigue tourne court, la révélation de l'auteur véritable du Songe de Polyphile comme étant Bessarion ne convaint pas vraiment. Il faut reconnaître à Bruno Rives de mettre en valeur l'influence d'Aldo Manuzio sur l'édition et la typographie moderne. Même si je ne suis pas trop d'accord avec lui quand il évacue en deux lignes l'influence de Gutenberg et celle de cinq cent ans d'histoire du livre après lui (Estienne, Plantin, Elzevier, pour ne citer que les premiers). Même si l'oeuvre d'Aldo Manuzio est immense, elle est à replacer dans une histoire du livre collective, il n'y a pas qu'Aldo Manuzio dans l'histoire de l'imprimerie, loin de là... Je n'irais pas non plus jusqu'à dire qu'il est au-dessus de Léonard de Vinci ou Michel-Ange...
Regret aussi de ne trouver dans ce livre aucune bibliographie qui puisse renvoyer le lecteur autre part qu'à internet ! De rappeler les immenses contributions à la découverte d'Aldo Manuzio que sont l'ouvrage, bien connu de tous les amateurs, de Antoine-Augustin Renouard "Annales de l'Imprimerie des Alde, Histoire des Trois Manuce et de leurs éditions, 1834"  que l'on trouvera sur Google ou plus heureusement dans des éditions reprint ou anciennes. Rappeler aussi le formidable ouvrage de Martin Lowry, The world od Aldus Manutius, paru en 1979 et traduit en français en 1989 aux Editions du Cercle de la Librairie, toujours disponible chez l'éditeur. Livre qui retrace complètement la genèse et l'oeuvre d'Aldo Manuzio, au mileu des intellectuels et artistes de son temps (avec une bibliographie d'une vingtaine de pages). La dimension d'entrepreneur, d'homme d'affaire aussi (qui n'est pas mise en valeur dans le livre de Bruno Rives), en cela il est le premier éditeur moderne. Je ne reviendrais pas sur les débats récurrents quand on évoque la paternité du livre de poche, transportable à Aldo Manuzio. Même s'il a été à l'initiative de la diffusion et du succès de ce format au point d'être honteusement copié au cours du XVIème siècle, les collections portatives aldines étaient à des prix très élevés qui étaient bien loin de concerner le commun des mortels. Bien loin du petit livre pas cher que nous connaissons tous et qui risque bien d'être sérieusement ébranlé dans les années à venir par son petit frère électronique.
Quelques pistes supplémentaires si vous voulez découvrir Aldo Manuzio et l'histoire de l'imprimerie :
- Le catalogue magnifique de la vente du 19 novembre 2004 à Genève, ici.
- "L'Apparition du livre" de Lucien Febvre et Henri-Jean Martin, Albin Michel, (édition électronique disponible)
- "L'Effet Gutenberg" de Fernand Baudin, 1994, Cercle de la Librairie,  livre merveilleux, malheureusement épuisé mais que je ne désespère pas de voir réédité un jour.
- "Histoire de l'Edition, Tome 1, le livre conquérant", Promodis, 1982, également épuisé mais présent dans toute bonne bibliothèque...
- devenir collectionneur des éditions aldines (en ne vous effrayant pas sur les prix du libraire hollandais, financier serait-il plus juste de dire, il est de notorité sur la place qu'ils sont complètement déconnectés de la réalité du marché ; hormis pour des éditions et des reliures d'exception, collectionner des livres d'Aldo Manuzio ne relève pas de plaisirs inaccessibles, certaines pour le même prix...)

A noter que Bruno Rives propose une version électronique de son livre, avec des gravures et une lecture audio intégrée, une démonstration à suivre.

PS : L'auteur, Bruno Rives, a souhaité apporter un droit de réponse que vous trouverez sur son blog et que je vous invite à lire.


Pour ou contre

En ces temps de lobbying ambiant, la pétition lancée contre "la loi contre le téléchargement illégal" (via Bibliobsession). La SCPP (Société civile des producteurs photographiques, dont Sony Bmg, Emi, Universal et Warner) vient de rendre public un sondage commandé à Ipsos et démontrant, selon elle, l'aval de la population française concernant la riposte graduée (via Clubic). "80% des Français pensent que les créateurs doivent être rémunérés lorsque leurs chansons sont téléchargées sur Internet (cette proportion s’élève à 84% parmi les Français ayant déjà téléchargé illégalement). Le consentement du public à payer la musique téléchargée est donc fort." Le sondage complet est ici. Vous choisirez en âme et conscience...

Pour ma part et dans le doute, je m'abtiens malgré certains avis sensés. Comme j'encourage mes enfants à ne pas le faire (et je leur explique pourquoi), je me vois mal signer une telle pétition. D'ailleurs je ne comprends toujours rien à une alternative crédible pour les auteurs à consommateur-payeur, j'ai toujours fonctionné comme cela pour mes achats-culturels et je m'en porte très bien.

En d'autres temps, j'avais signé pour la Sauvegarde du Patrimoine de l'Imprimerie Nationale, le dossier est proche de zéro. Pas beaucoup d'échos dans les métiers du livre, malgré l'appel lancé par Jérôme Peignot il y a quelques mois. Autres temps...


Pour lire Dostoïevski

    Le débat s'est poursuivi pendant trois jours du côté de chez Virginie autour du thème ''Apprenons à éditer nos textes numériques". Hubert y est revenu aussi. Difficultés d'appréhender les formats, les typographies, les mises en pages, les différents livrels disponibles... Le chemin reste long à parcourir pour intégrer l'ensemble des contraintes et plaire au lecteur!
    Pour illustrer la chose. Vous voulez vous lancer dans la lecture de "Crime et Châtiment" de Dostoïevski sur votre nouveau livre électronique. Entre ces différentes versions disponibles au hasard, toutes gratuites, laquelle vous préféreriez? Laquelle vous chiperiez dans une bibliothèque... En ce qui me concerne sur l'Iliad, mon choix est fait, et vous?
PS: attention entre 656 et 1531 pages selon les versions, à prendre en compte aussi, non?


Objets livres et web 2.0

A51 Objets livres, c'est un nouveau site très intéressant animé par une équipe de bénévoles, acteurs du monde de l’édition, enseignants ou autres, qui gèrent son contenu rédactionnel (merci Florence!)
Je cite son responsable Olivier Marcellin:" ce site internet est consacré à l’histoire graphique du livre en France & en Europe à travers des articles de fonds, un agenda des événements culturels, une sélection d’ouvrages représentatifs & une bibliographie.
Il se destine aux passionnés d’éditions: lecteurs, auteurs, éditeurs, directeurs artistiques, directeurs de collection, responsables éditoriaux, graphistes, typographes, chefs de fabrication, libraires, bibliothécaires, historiens de l’art, enseignants, étudiants, etc.
Nous espérons ainsi susciter
le plaisir de lire & de feuilleter les pages des livres en apportant une meilleure connaissance du design éditorial, mais aussi de débattre sur ce thème  à travers vos commentaires."

J'ai notamment repéré cet intéressant article "'Les vertus du livre à l'heure du multimédia" de Michel Melot, l'auteur d'un livre paru en janvier 2007 chez l'Harmattan et que je ne connaissais pas. Histoire de rééquilibrer un peu le débat, de cesser de voir la situation du livre en terme de rupture, de manière manichéenne, blanc/noir, exactement comme on a vu l'arrivée du livre de poche il y a cinquante ans (on devrait d'ailleurs s'empresser 517fwpsjqrl_ss500_ de rééditer ce livre remarquable, si je vous faisais un petit florilège de ce que l'on a pu raconter comme bêtises à l'époque...)
J'ai découvert aussi l'initiative des 20 plus beaux livres français qui a eu lieu en décembre dernier. Je crois bien que la France était le seul pays d'Europe a ne pas organiser une sélection comme celle-là, c'est réparé grâce à l'énergie de quelques-uns.
Et aussi le magnifique site consacré à l'histoire des Editions du Seuil, il faudrait faire un Jury8_3 billet à lui tout seul (signalé aussi par Daniel Garcia)...
Parce que l'on peut aimer à la fois le web 2.0, l'Iliad en papier électronique, les bons et beaux livres, lisez objets livres.

PS: j'y ajoute de mon propre chef et pour faire bonne mesure, ce beau livre sur la typographie web sur Issuu (les plus beaux livres français 2008 sur Issuu?)



La typographie, pourquoi faire...

Merci à Alain (décidément rien ne lui échappe) qui m'a signalé cet article sur l'excellent blog de Peter Gabor. Ah, Typogabor... Tous les graphistes de ma génération s'arrachaient leurs catalogues de typo somptueux. C'était encore le temps où l'on commandait de la typo sur des bromures, l'avant-Mac quoi... Peter Gabor, c'est à mon avis la bonne référence, de la trempe de Pierre Faucheux ou Massin... Débat sur guillemets français et guillemets anglais, remarquable par son didactisme, où l'on comprendra que ces débats ne concernent pas uniquement des règles d'arrière-garde et de vieilles ganaches mais qu'ils légitiment des choix graphiques qui sont au service des textes et donc des lecteurs. Bref, un petit fil RSS du côté de Peter Gabor...